Ces blogueurs qui fonctionnent en mode pompe à chaleur !
Être blogueur est-il l’art de parler pour ne rien dire ? La question se pose après le buzz et le contre buzz autour du No Sarkozy Day. Ne sommes-nous pas en train de nous donner l’importance que nous n’avons pas ?
Reprenant l’idée du No Berlusconi Day, des blogueurs et des citoyens ont lancé, sans beaucoup d’imagination, le No Sarkozy Day ! Que réclament-ils au juste ? La démission du Président de la République Française élu en 2007 au suffrage universel direct par 53% des 85% des électeurs français !!! Rien de plus... rien de moins. On pourrait leur dire à la mode Audiard : "les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît !"
No No Sarkozy Day
Dans son blog, Marc Vasseur relaie l’initiative de 24 blogueurs à laquelle je m’associe volontiers : No No Sarkozy Day ! Car le premier bénéficiaire du buzz d’un No Sarkozy Day, est Nicolas Sarkozy lui-même. A force de ne s’exprimer dans les blogs qu’autour des paroles, des actes et des lois de notre Président, super ministre de nos affaires intérieures, les blogueurs en deviennent liquides. Ils nous expriment leurs états d’âmes, leurs sentiments, leurs impressions, en bref un galimatias de "banalités petites-bourgeoises". Car, côté idées et projets, ne cherchez pas... il n’y en a pas ! La blogosphère, de fait, en développant un anti-sarkozysme primaire, contribue à donner le triste sentiment que le pouvoir serait le seul à être en capacité d’aligner deux neurones. Le mode de l’expression réactive, en dehors de donner aux lecteurs un sentiment de conservatisme exacerbé, touche à ses limites !
Un bien petit monde
Une autre polémique s’est récemment enclenchée autour des aides d’État à la presse en ligne. Compte tenu de la confusion des arguments, je ne sais pas s’il faut y voir l’expression idéologique de blogueurs "libéraux" qui s’érigent contre l’intervention de l’État ou plus prosaïquement de l’expression de personnes en manque de reconnaissance. ;+)
Il serait bon de leur rappeler ici quelques évidences sur la réalité de l’influence supposée de nos constructions imaginaires.
La majorité des gens qui arrivent sur nos blogs y parviennent par hasard, à l’occasion d’un lien ou d’une recherche sur Google. Pour la plupart d’entre eux, ils n’y restent majoritairement que 30 secondes, ne s’accrochant qu’aux titres que nous tâchons de mettre en gras. Autrement dit, ils ne lisent même pas ce que nous écrivons. La plupart des commentaires sont rédigés par les blogueurs eux-mêmes. Nous tournons en boucle. J’appelle donc tous ces blogueurs à un peu plus de retenue et d’humilité quant à leur influence supposée. Il ne suffit pas d’avoir une haute idée de soi-même pour évaluer de la qualité de ce que nous écrivons !
La blogosphère et les réseaux sociaux ne sont que des caisses de résonance aux sources d’information primaires et secondaires que sont les organismes d’État, les services de communication des entreprises et des associations, les organes de presse et maintenant les médias en ligne. La source d’information la plus diffusée sur Twitter est le journal Le Monde. "Les faits sont têtus." Autrement dit, nous nous chargeons, bénévolement, de diffuser l’information institutionnelle, relégués que nous sommes en 2e division ! Alors, j’ai toujours beaucoup de plaisir à lire que nous serions le peuple des connecteurs et maintenant des propulseurs. Rien que ça ! Plus simplement, je dirais que nous fonctionnons en mode pompe à chaleur, nous chargeant de réchauffer l’air ambiant ! Le problème, c’est la question de l’efficacité énergétique.
Crédit photos : Bellaciao
Source : Voie Militante
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