Ces ondes qui tuent...
La vie serait-elle un phénomène de nature électro-sensible et notre corps une antenne ? Cela expliquerait-il le nombre croissant d’allergies aux champs électromagnétiques produites par les nouvelles technologies sans fil ? Si les recherches sur les maladies émergentes prennent en compte l’intoxication chimique, notamment par les métaux lourds, « le référentiel électromagnétique n’est pas encore intégré à la démarche » médicale, ainsi que le rappelle l’ouvrage du Dr Gérard Dieuzaide.
Peut-on concilier addiction aux « nouvelles technologies » sans fil, antennes-relais de téléphonie mobile, wifi et santé publique ? Quels sont les effets sur la santé des champs et ondes électromagnétiques ? Le Dr Gérard Dieuzaide, chirurgien-dentiste diplômé de posturologie, a contribué au film documentaire Les sacrifiés des ondes (réalisé par Jean-Yves Billen) et publié Libérez-vous de ces matières parasites (éditions Trédaniel), un premier livre consacré aux effets vibratoires de certaines matières posées en bouche lors de soins dentaires. Dans l’exercice de son métier, il a constaté une « montée sans précédent des troubles liés aux nuisances électromagnétiques ». Après avoir étudié la réalité électromagnétique du corps (« chaque individu dispose d’un système oscillatoire qui lui est propre, qui serait comme une signature personnelle »), il invite à s’interroger sur les « conséquences des interactions électromagnétiques environnementales sur le génome humain ». Il recommande tout particulièrement à ses confrères de ne plus mettre d’alliage métallique dentaire dans la bouche de ses patients « car ils génèrent un syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques ». Finis, les « plombages » - en fait, des amalgames à base de métaux en poudre et de mercure liquide ? Mais les nouvelles matières posées dans la bouche (composites, zircone ou autres céramiques) peuvent aussi « renvoyer un écho électromagnétique toxique » - car, en dentisterie moderne, « les qualités techniques priment sur les qualités de biocompatibilité »… Et nombre de matières (bijoux, piercing, lunettes, etc.) dans notre quotidien peuvent induire une électrosensibilité du matin au soir : « Du jour de notre naissance, jusqu’au jour de notre mort, les moments où nos organismes auront pu se reposer de ses messages toxiques sont rarissimes »...
« Nouvelle donne environnementale » et « négationnisme »…
Voilà plus de vingt ans déjà, le journaliste Paul Brodeur (un vrai…) alertait contre la pollution magnétique dans son livre-événement, Les courants de la mort (Robert Laffont) – il avait déjà alerté contre l’amiante dans les sweet sixities puis contre la destruction de la couche d’ozone par les produits chimiques...
La « vie moderne » et la fuite en avant technologique nous valent une invasion de gadgets électroniques induisant une nouvelle donne environnementale – voire une puissante déferlante de nuisances telles que fybromyalgie, fatigue chronique, maux de tête, troubles du sommeil et troubles neurovégétatifs si ce n’est cancers...
Qui n’a pas déjà entendu parler de l’électro-hypersensibilité, cette maladie handicapante produite, semble-t-il, par ces « merveilleuses » technologies sans fil ? Il court, il court, ce mal invisible appelé EHS – et la contagion s’étend…
Les travaux de l’ARTAC (Association pur la recherche thérapeutique anticancéreuse), sous la direction du professeur Dominique Belpomme, montrent le caractère fatal de la rencontre entre les champs électromagnétiques environnementaux naturels ou artificiels (CEM) avec la matière vivante – ils ouvrent notamment, tout comme les pesticides et autres composés organiques volatiles, la barrière hémato-encéphalique (BHE) qui protège le cerveau des agents pathogènes circulant dans le sang : « L’ouverture de ce filtre séparateur permet aux toxines, agents pathogènes et autres métaux lourds présents dans la circulation sanguine de pénétrer plus facilement dans le cerveau »…
Sans oublier les conséquences sur d’autres barrières comme la barrière hémato-oculaire (qui protège les yeux) , hémato-placentaire (qui protège le fœtus), hémato-entérique (qui protège le système digestif) et hémato-testiculaire (qui protège le développement du sperme).
Depuis deux décennies, les radiations des téléphones portables « perturbent les communications au sein des membranes cellulaires, parasitant la communication entre les cellules et notre ADN ». Or, selon le professeur Belpomme, le nombre de victimes de ces nuisances serait largement sous-estimé alors que les chiffres devraient interpeller : 2 millions de fibromyalgiques, 1 million de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer – sans oublier les enfants souffrant d’autisme ou de troubles psychiques…
Le spécialiste de l’électrosensibilité constate une « augmentation constante du nombre de malades atteints par la sclérose en plaques, la maladie de Parkinson et bien d’autres maladies neuro-dégénératives, une explosion de cancers »…
Alors que nos vies sont condamnées à baigner dans un électrosmog de plus en plus épais, le « négationnisme » électromagnétique est-il encore tenable ? Il y a péril en notre demeure terrestre (elle brûle et « nous regardons ailleurs »…) et nous nous laissons entraîner dans une fuite en avant vers l’abîme, menée au nom d’un fondamentalisme technologique supposé pourvoyeur de « profits » et d’une « compétition » entre grandes entreprises vers toujours plus rapide – « comme si ces quelques dixièmes de secondes gagnées étaient un impératif vital »...
Tant que prospèrent nos addictions à cet intégrisme technologique en folie, la maladie de l’électrosensibilité s’étend inexorablement à tout le vivant…
Apprivoiser les ondes ?
Le livre du Dr Dieuzaide n’en est pas pour autant avare de solutions pour réduire notre intoxication : feuille de mica, plaques de lépidolite, hématite, pierres ou pyramides de shungite, tourmaline, cages de Faraday, tissus de protection ou plantes. Au nombre de ces dernières, la lavande (utilisable en huile essentielle) ou certains cactus d’Amérique centrale (Cervus peruvianus) ou d’Afrique du Sud (Crassula ovata)…
La lutte contre les nuisances énergétiques peut prendre une autre dimension vibratoire avec la musique (procédé Bio Music) – la médecine n’en est qu’au début de ses découvertes en ce qui concerne les phénomènes de résonance et d’interférence entre le son et le vivant… Si « l’immatériel » et le « virtuel » se révèlent au contraire du lourd voire du très toxique, il est possible aussi d’apprivoiser les ondes à l’heure de l’excroissance du nuage numérique – et de « l’infobésité » d’un Bigdata en expansion continue…
Comment ? Par le retour à la terre : « La terre nous nourrit constamment de particules chargées négativement et qui sont en réalité des électrons libres. Ces électrons rechargent nos corps du même courant dont se servent nos cellules et organes pour assurer un fonctionnement correct et pour nous maintenir en bonne santé. Plus nous sommes à la terre, mieux nous nous portons. Plus le sol est humide, plus nous sommes à la terre. Notre corps étant constitué principalement d’eau et étant par là même un excellent conducteur. ». Les pieds sur terre, en toute simplicité ?
Chacun pourra mener à sa guise ses expériences de mise à la terre – en s’assurant de bonnes prises de terre et d’une rénovation électrique avec du matériel choisi selon le principe de la cage de Faraday pour un habitat électro-sain…
La lecture de cet ouvrage ouvre un triple chantier électromagnétique, thermique et phonique au domicile et dans la vie de chacun – pour peu que l’on consente à une salutaire « rupture » avec une tenace « passion de l’ignorance » et avec un si contagieux déni de réalité : comme chacun sait, ce n’est pas en se mettant la tête dans le sable qu’on la sauvera…
Peu après la parution du livre, l’Assemblée nationale a voté, le 29 janvier dernier, la proposition de loi de la député Laurence Abeille visant à « limiter l’exposition du public aux champs électromagnétiques ». Un début ? Pour autant, le peu résistible déploiement de la « téléphonie mobile à très haut débit » (4 G puis 5 puis 6 etc.) ne semble pas annoncer la fin du harcèlement électromagnétique ni l’avènement d’une si reposante sobriété énergétique à laquelle aspire tout être vivant qui se respecte. Demandez aux abeilles irradiées qui ont perdu le chemin de la ruche – ou à la poussière …
Gérard Dieuzaide, Les maladies des ondes, Dangles, 240 p., 20 €
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