On parle souvent des patrons voyous de la France métropolitaine, de ces patrons qui sans scrupules délocalisent leurs entreprises dans des pays étrangers, où la législation leur permet de générer des profits puisque l’assurance sociale n’existe pas et le coût des employés est inférieur celui de la France.
Mais que dire de ces partons de la Martinique ? Quand je dis ces patrons, je ne parle de ces profiteurs békés sur qui la crise du 5 février 2009 s’est focalisée. Non je vous parle de ces descendants d’esclaves qui sont les premiers à crier que les blancs viennent faire du profit aux Antilles, mais qui sont également les premiers à exploiter leurs propres frères martiniquais.
En effet, que dire de cette entreprise de multimédia martiniquaise, qui a mis en ligne en juillet 2008 « l’encyclopédie thématique la plus complète du web », et qui n’a pas payé ses employés depuis février 2009, qui met tout cela sur le compte du mouvement social du 5 février 2009, alors que le patron de cette même entreprise était partie prenante de cette grève, et que les problèmes de payes ont commencé dès décembre 2008 ?(En effet nous avons passés les fêtes de fin d’années sans salaire)
Tout a commencé par une annonce de l’ANPE en mai 2007, qui disait rechercher des rédacteurs pour un site multimédia ambitieux, dont le lancement s’est déroulé en juillet 2008 en grande pompe, dans un café réputé de la Martinique, devant les médias de la Martinique (RCI, ATV, KMT, RFO, F.A etc.)
Diplômée bac plus 5, très intéressée par l’art et le multimédia (créatrice de site web à mes heures perdues) , je me présente à cet entretien , un peu en avance bien sûr à l’ANPE de Batelière à Schœlcher, mais je suis reçue deux heures après, c’est pas grave, j’en besoin de ce travail, donc je patiente.
L’entretien se déroule bien, le futur employeur à l’air sérieux, il est même est surpris que je possède une maîtrise en histoire de l’art contemporain, ce qui est rare aux Antilles, et est également surpris par mon Master pro en sciences de l’éducation, par conséquent il me propose un autre poste que celui pour lequel je postulais le poste de journaliste. "Vous irez sur le terrain, à la rencontre des artistes, faire des recherches en bibliothèque etc."A partir de là je pensais avoir trouvé le job de mes rêves. Jusque là tout va bien, en plus le salaire proposé est de 1800 euros brut par mois.
Finalement je suis recontactée par le patron VOYOU, un an plus tard après avoir travaillé entre temps comme cadre de la fonction publique contractuelle.
Première désillusion, le salaire a diminué, il passe de 1800 euros brut à 1350 euros brut. mais n’ayant pas beaucoup d’expérience dans le privé, tout le monde me conseille d’accepter l’offre puisque que c’est mieux que d’être au chômage et surtout en Martinique on ne trouve pas beaucoup de travail.
Deuxième désillusion, la paye arrive après le 10 du mois alors qu’elle était censée arriver le dernier jour ouvrable du mois.
Troisième désillusion au mois de septembre j’ai été payé le 21 du mois et par chèque.
Quatrième désillusion je pars en Guyane fêter Noël avec mes amis d’université, et surprise, pas de paye à Noël, ni au jour de l’an ni pendant la grève etc.
En Mars on daigne nous payer décembre et janvier. Les employés de Paris eux ne sont pas rémunérés depuis décembre, attaquent le patron aux prud’hommes vers février, ce dernier n’a aucune réaction, continue à nous dire que c’est sa banque qui bloque les salaires, et nous confiant, on le croit , il a l’air si honnête, chaque semaine on l’appelle et il nous rassure en nous disant que ce sera fait , qu’il a des sponsors et qu’il a l’argent mais que sa banque bloque les fonds.
En avril 2009, je l’appelle et le supplie de me licencier, car plus de paye depuis plusieurs mois c’est intolérable. Ce dernier me licencie seulement fin mai 2009 avec des papiers antidatés. Je refuse de les signer porte plainte aux prud’hommes où ce dernier n’a pas daigné se présenté le 1er juillet 2009, l’audience est reportée pour Novembre.
Juillet 2009, je téléphone à lRCOM Martinique, je découvre que je ne suis pas déclarée à l’assurance sociale (ce que j’avais soupçonné en recevant ma feuille d’impôts) et que la société qui nous a engagé n’existe pas. En plus mon dossier d’indemnisation, pose des problèmes aux ASSEDIC. Sans oublier que le patron qui fait la sourde oreille ne nous a donné que 4 fiches de paye en 10 mois.
Au final grâce à mon VOYOU de patron, j’ai perdu mon logement (je suis retournée chez mes parents), je suis interdite bancaire et je paye des frais de 72 euros par mois, j’ai des problèmes de santé, je ne dors plus la nuit, je suis nourrie par les services sociaux de ma ville. Et cela est de même pour presque tous les autres employés.
Quant à la loi, apparemment elle protège les patrons voyous, puisque quand nous sommes allés porter plainte au commissariat de Fort-de-France, on nous a rétorqué qu’il ne s’occupait que du pénal, or la conseillère des ASSEDIC, m’a montré le texte de loi permettant de porter plainte contre son patron VOYOU pour non paiement des salaires. L’agent de police nous a conseillé de se rendre à la direction du travail vers la Valmenière à Fort-de-France.
Ma collègue (toujours pas licenciée mais sans paye également) a été à la direction du travail avec un autre collègue, on leur a répondu qu’on ne pouvait rien faire pour eux, tant que la société n’était pas en liquidation judiciaire.
En attendant, le site est toujours en ligne avec mes articles sans que je sois rémunérée depuis 4 mois. Mon patron vit sans se soucier du mal qu’il a engendré puisque si ce dernier était une bonne personne il aurait essayé de communiquer avec nous, et nous, employés de « l’encyclopédie thématique la plus complète du web », nous sommes dans la « mouise » à cause de ce PATRON VOYOU sans scrupules, qui a exploité notre matière grise et puis nous a licencié sans convention Assedic, sans prime de licenciement etc.