Ces riches et ces groupes qui s’approprient les ri-chesses mondiales produites par les salariés
Selon les derniers rapports économiques de l’INSEE, de plus en plus de sociétés s’organisent sous forme de groupes dans l’objectif de faire face à la concurrence internationale et d’améliorer leur efficacité productive, financière et fiscale… Mais à qui profitent les gains de richesses produites ?
Les chiffres de 2014 portant sur l’année 2011 indiquent que sur les 3,14 millions entreprises marchandes non agricoles en France, 243 d’entre elles sont des multinationales qui emploient 4,5 millions de salariés. Ces grands groupes sont dans la majorité des cas sous la direction des actionnaires privées qui possèdent une partie ou une majorité de parts du capital de ces firmes. Ainsi, le première employeur de France Carrefour qui emploie 134000 salariés a pour actionnaire principal Bernard Arnault, président du Groupe LVMH, deuxième fortune de l’hexagone et 13ème fortune du monde selon le magazine Forbes (37,2 milliards d'euros). Liliane Bettencourt, personnage la plus riche de hexagone, héritière de L'Oréal a un pactole de 40,1 milliards d'euros, et le milliardaire Gérard Mulliez se trouve être le président du Groupe Auchan. La multinationale Pinault-Printemps-Redoute est le n°1 mondial de la grande distribution, et le n°3 mondial du secteur des produits de luxe appartient à la sixième fortune de France François Pinault (6.3 Milliards d’euros). Les exemples se suivent et se ressemblent, comme Robert Peugeot et sa famille qui sont les principaux actionnaires (1.355 Milliards d’euros) de Peugeot et sont les deuxièmes employeurs du pays (127 950 salariés). Après calcul, sur les 26,507 millions de salariés Français, 17% d’entre eux sont économiquement dépendantes de ses quelques centaines d’entreprises internationales ! Avec une telle influence sur le marché du travail, le Top 10 des plus grandes fortunes de France qui rassemblent à elles seuls 195 milliards d'euros ont augmenté leur richesse personnelle de plus de 5 milliards d'euros en moyenne en 2014, ce qui représente un « salaire » net de 417 000 000 d'euros par mois (soit 285 874 fois le smic) pendant un an ! En comparaison, le PIB de la France n'a augmenté que de 0,2 % en 2014 et le smic de 0,8% sur la même période (de 1 445,38 € au 1er janvier 2014 à 1 457,52 € au 1er janvier 2015). Des chiffres qui laissent penseurs en cette période de crise et de chômage de masse !
Mondialement ; toujours selon le magazine Forbes il y a désormais 1826 milliardaires en 2015, et la fortune cumulée des 22 personnes les plus riches, est comparable au PIB des Pays Bas (770 milliards) qui est la 18ème économie de la planète. Certes, ce type de comparaison ne signifie rien aux yeux des économistes, mais elle met en évidence des richesses individuelles supérieures à la production économique annuelle de biens et de services opérée à l’intérieur de centaines de pays. Les chiffre parlent d’ailleurs d’eux même, la première fortune en 2015 est l’américain Bill Gates ancien président de Microsoft avec 76,2 milliards de dollars (soit le PIB de la Libye avec son pétrole). Selon Oxfam, entre 2010 et 2014, la fortune des 80 personnes les plus riches a augmenté de 600 milliards de dollars tandis qu'elle a diminué pour la moitié la plus pauvre de la population. Aujourd'hui, ces 80 personnes se partagent le même montant de richesses que 3,5 milliards autres ! D’après cette même ONG, « la part du patrimoine mondial détenu par les 1 % les plus riches était passée de 44 % en 2009 à 48 % en 2014, et dépasserait les 50 % en 2016 ». Cela signifie que s'ils continuent à s'enrichir, ils posséderont plus que l'ensemble des autres habitants de la planète réunis. La quasi-totalité des 52 % de patrimoine individuels restant sont aux mains des 20 % les plus riches. « Au final, 80 % de la population mondiale doit se contenter de seulement 5,5 % des richesses », estime le rapport. En ce qui concerne les entreprises multinationales qui sont principalement propriétés de ces riches, elles sont au nombre de 82 000, elles possèdent 790 000 filiales, produisent 11% du PIB mondial, et contrôlent 2/3 du commerce international. D’après une étude d’économistes et de statisticiens Suisse publiée en 2011, 80% de la valeur du capital des 43 000 multinationales actives sur les 5 continents sont sous le contrôle de 737 groupes bancaires, industriels ou d’assurances. Analysées par 3 chercheurs de l’Ecole Polytechnique fédérale de Zurich, ces données montrent qu’un noyau de 147 de ces firmes par l'entremise de réseaux complexes de prises de participation, possèdent 40% de la valeur économique de toutes les multinationales du monde. Les 20 plus grands détenteurs de Capital sont d’ailleurs principalement identifiés comme des groupes financiers (activités bancaires, d’assurances, de crédits, de spéculations, d’achat et de ventes d’actions…), ce qui place ces institutions au cœur du système économique international. Acteurs du Marché en tant que telles, elles s’approprient désormais 51% des plus grosses concentrations de richesses mondiales, contre 49% pour les Etats !
Estimée à 263 000 milliards de dollars en 2014, les richesses individuelles et collectives mondiales n’ont jamais été aussi élevées et les disparités aussi grandes. Pour se donner un ordre d’idée, 43% de la population de la planète soit 2,5 milliards de personnes, vivent avec moins de 2$ par jour alors que 0,5 % de la population (24,5 millions d’adultes) a une fortune supérieure à un million de dollars ! Face à ces inégalités, les citoyens devraient selon le journal Le Monde, contraindre les dirigeants de la planète à s’attaquer « aux intérêts particuliers des poids lourds qui font obstacle à un monde plus juste et plus prospère ».
SaeD
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