Cette Algérie que plus personne ne comprend
Le monde entier commence à se délasser de ce conflit du Sahara occidental qui dure depuis plus de quatre décades. L’Algérie y investit toutes ses forces et toutes ses ressources pour le seul devoir, soit disant, d’aider un peuple sahraoui à acquérir son indépendance. Le Maroc, quant à lui, revendique cette partie de son territoire qui a toujours, historiquement, été rattachée à lui par des liens séculaires d'allégeance.
Cette question inscrite au Conseil de Sécurité n’a, jusqu’à présent, trouvé aucune solution. Si un certain nombre de pays arabes ou africains se sont rangés derrière la position du Maroc ou celle de l’Algérie, il reste que la plupart des grandes nations continuent de se réfugier dans la décision évasive du Conseil de Sécurité qui préconise ‘’une solution politique, juste, pragmatique, durable et qui satisfait toutes les parties’’.
Pour l’Alger, cela signifie l’organisation d’un référendum d’autodétermination. Pour Rabat seule la proposition marocaine d’autonomie élargie répond au vœu de l’Organisation internationale des quinze membres. Il y a en effet de quoi faire de telles interprétations, devant le flou de la décision onusienne. Mais peut-on s’attendre à ce que le Conseil de Sécurité tranche, un jour, en faveur de tel ou tel belligérant ? Cela reste du domaine de l’impossible.
Si les USA ont pris le courage de reconnaître la marocanité du Sahara, la plupart des grandes puissances n’ont pas suivi. Cela ne nous surprend pas, quand on sait que tous ces Etats ont des relations historiques, stratégiques et économiques avec les deux pays, des intérêts qu’ils tiennent à sauvegarder. Se référer chaque fois à cette résolution du Conseil de Sécurité met à l’aise tout le monde. En effet, tout en évitant de mécontenter l’un ou l’autre, elle permet la protection des intérêts économiques, notamment la vente des armes. C’est ce que j’appelle l’hypocrisie de la démocratie.
L’Algérie, ce pays intrus, pour ne pas dire à l’origine du conflit du Sahara se montre toujours menaçant, chaque fois qu’un Etat exprime un quelconque penchant pour la solution d’autonomie proposée par le Maroc ou même y faire allusion.
*L’Algérie, avec toutes ses instances gouvernementales, législatives et ses organes de presse ont fait appel au nouveau président américain pour annuler la décision de son prédécesseur au sujet du Sahara.
*L’Algérie se retire de toutes les rencontres internationales où le pays organisateur présente la carte du Maroc avec sa partie saharienne.
*L’Algérie sort ses griffes et ses crocs contre la France, son pays créateur, à chaque déclaration ou décision françaises jugées défavorables à sa position sur le Sahara. Ses dirigeants se sont même permis de traiter la France de pays ennemi.
C’est pourquoi les différents responsables européens et les pays du Maghreb évitent de prendre une position claire et nette à propos du Sahara. Ce n’est qu’une fois en dehors des gouvernements que la plupart des hommes politiques retrouvent enfin leur liberté de parole et les langues se délayent. Citons quelques exemples :
AU NIVEAU DU MAGHREB
* L’ex président de la République TUNISIENNE Moncef Marzouki a déclaré dernièrement ‘’Chaque fois que nous avons pu avancer et trouver une solution logique au problème saharien dans le cadre de l’autonomie au sein du Maroc et d’un grand Maghreb, il s’est toujours trouvé des puissances pour perpétrer des frappes terroristes et pour tout faire échouer », ajoutant que’’ nous ne pouvons sacrifier l’avenir de 100 millions de maghrébins pour quelques milliers de sahraouis’’ l’actuel président de la Tunisie, KAÏS Saïed, bien qu’ayant le même point de vue, ne pourrait pas l’exprimer aussi ouvertement.
*Pour sa part, Ahmed Ounaeis, ancien ministre TUNISIEN des Affaires Etrangères dénonce ‘’le bellicisme des galonnés algériens’’ et une Algérie qu’il qualifie d’ennemi de l’Union maghrébine’’ (20/1220)
*Sidi Mohamed Ould Maham, ancien ministre MAURITANIEN a appelé l’Algérie à mettre fin à son radicalisme, estimant que les solutions radicales n’ont plus leur place et doivent être abandonnées en vue de régler définitivement le problème saharien.
AU NIVEAU EUROPEEN
* Lors d’une émission sur la chaine Sexta dont il était l’invité le 12//12/20, l’ex premier ministre ESPAGNOL José Luis Zapatero considère que ‘’ le plan d’autonomie, proposé par le Maroc, demeure une solution ambitieuse et raisonnable qui garantit les droits de la population’’
* L'ancien ministre d'Etat au ministère BRITANNIQUE des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCO), Mark Field, s'est félicité, le samedi 12 décembre 2020 à Londres, de la décision des États-Unis de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur son Sahara, saluant "un exploit diplomatique" du roi Mohammed VI.
* Mario Mauro, ancien ministre ITALIEN de la défense, estime que l’Union européenne doit être pragmatique dans son voisinage méridional, en partant du Sahara et en plaçant la sécurité et le contre terrorisme, au centre de sa réflexion pour la région’’
*François Rugy, ancien ministre FRANCAIS de l’écologie, a affirmé que La reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara permet d’avancer vers une résolution « durable » d’un conflit « intenable » dans le temps (31/1/21)
*Pour Jean Marie Le Guen, ex ministre FRANCAIS, ’Union européenne doit faire « évoluer sa position sur la question du Sahara en vue de résoudre un conflit « enkysté » (31/12/20)
*De nombreux autres responsables de partis politiques, d’ONG et députés ont exprimé le même avis, reprochant à l’Algérie de continuer à s’enliser de plus en plus profond dans son bourbier.
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