Cette nostalgie italienne du fascisme. Et cet héritage de la période de la Terreur française
Le politologue italien Piero Ignazi écrit : « Rien ne revient dans les mêmes formes après un siècle, pas même le fascisme. Mais la nostalgie de cette vision du monde ne disparaît pas si facilement puisqu’elle a la gigantesque, néfaste, et non résolue, empreinte qu’elle a laissée. C’est ce que démontre le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia. Dans son dernier congrès, en 2017, la formation de la leader aujourd’hui si choyée par de nombreux médias, dont les groupes propriétaires sentent le vent d’une possible entrée triomphale au gouvernement, indiquait rien que dans le siècle des Lumières l’origine de tous les maux : en particulier la responsabilité d’avoir combattu la tradition et l’autorité au nom de la raison. Cette référence peut paraître intellectualiste, mais constitue une carte précise de tournesol. En fait, le grand spécialiste du fascisme, l'Israélien Zeev Sternhell, a identifié la réaction aux Lumières comme l'incubation à long terme du fascisme. L'identité, forgée par le sol et le sang, par opposition à la raison, est toujours la dichotomie sur laquelle la FDI fonde sa communauté politique ».
Nous sommes allés à la pêche dans le passé et avons trouvé le pass verte fasciste, dont nous vous montrons une photographie dans cet article. C'était un document utilisé pour travailler, voyager, prendre les transports publics, aller au théâtre, au stade et au restaurant. Avec cette carte, on pouvait même envoyer les enfants à l’école et en vacances gratuites à la plage dans les colonies. Ceux qui ne la possédaient pas étaient en fait exclus de la société, comme c’est le cas aujourd’hui avec le pass sanitaire, qui est devenu un pass vaccinal.
Les dissidents étaient destinés à une mauvaise fin.
Rien ne se répète de la même manière, et en fait la différence est qu'aujourd'hui le mondialisme, avec l'aide de psychologues, d'anthropologues et de sociologues raffinés, a généré une hypnose collective qui a, en effet, transformé les gens en individus facilement contrôlables, réduits à des codes-barres, dépourvus d'âme, simples objets de production et d’échange.
Si l’Italie a connu le fascisme, aujourd'hui reproduit à la sauce mondialiste, la nation qui a inventé une nouvelle façon de gouverner basée sur la peur, selon Toqueville, est la France, qui, ce n'est pas un hasard, dispute à l’Italie le record des restrictions au niveau planétaire, liées au passe vert. Toqueville, dont les parents ont miraculeusement échappé à la guillotine, disait que l'État moderne utilise la peur pour se présenter comme celui qui rassure ses citoyens. Alors que dans le passé, l'État utilisait la peur pour se faire obéir, l'État moderne se fait obéir en promettant de protéger les gens de leurs peurs. En d'autres termes, il crée le problème et propose ensuite la solution. Il invente un danger toujours nouveau, une urgence toujours nouvelle, il dépeint un monde perpétuellement plein de risques et se veut ensuite rassurante pour ses citoyens. Si la religion était un instrumentum regni dans le passé, la peur l’est aussi aujourd'hui. La leçon de la Terreur française doit nous faire réfléchir aujourd'hui. Le mot "terreur" vient du latin terrorem, du verbe terrere, "effrayer", lui-même dérivé de la racine indo-européenne *tres, "trembler". La terreur est la peur qui anéantit lorsque tout tremble, comme lors d’un tremblement de terre, lorsque le sentiment est qu'il n'y a pas d'échappatoire et que nous sommes à la merci d'une force qui nous dépasse.
La Terreur commença le 6 avril 1793, lorsque le Parlement révolutionnaire créa le Comité de Sécurité Publique dans le but de défendre la nation et de veiller à l’interprétation et à l’application des lois. La Terreur est une période de la révolution (mars 1793-juillet 1794) marquée par des exécutions massives. Des dizaines de milliers d'« ennemis de la révolution » furent sauvagement tués. Le Comité de Salut Public, précurseur de nos Comités Techniques Scientifiques, s'est rendu coupable d’horribles crimes, liés à l’épuration des dissidents. On ne peut pas oublier ici la « Loi des Suspects », qui allait dans cette direction. Les comités de suivi chargés d’appliquer la loi furent parmi les premiers exemples historiques de surveillance obsessionnelle et capillaire de la population, ainsi que l’embryon de la structure bureaucratique centralisée de l’État français. Mais pourquoi la Terreur est-elle née ? Robespierre fournit l’explication suivante : la terreur est une conséquence logique et inévitable de l’état démocratique.
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