Le 7 Octobre 2010, le projet de résolution de la députée britannique Mac Cafferty visant à proscrire l’objection de conscience a été rejeté par l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE). Au contraire, un nouveau texte a été voté et adopté, qui renforce ce droit à l’objection de conscience : « Le droit à l’objection de conscience dans le cadre de soins médicaux ». Ce texte spécifie que « nul hôpital, établissement ou personne ne peut faire l’objet de pressions, être tenu responsable ou subir des discriminations d’aucune sorte pour son refus de réaliser, accueillir ou assister un avortement, une fausse couche provoquée ou une euthanasie, ou de s’y soumettre, ni pour son refus d’accomplir toute intervention visant à provoquer la mort d’un foetus ou d’un embryon humain, quelles qu’en soient les raisons ». L’Europe a donc réaffirmé et renforcé le droit à l’objection de conscience…
Cette défense de l’objection de conscience soulève deux questions : pourquoi certains politiciens souhaitent ils revenir sur ce droit fondamental de la liberté de conscience ? Pourquoi ces mêmes politiciens souhaitent valoriser un acte aussi destructeur que l’avortement ?
1. Pourquoi revenir sur le droit à l’objection de conscience ?
Ce droit à l’objection de conscience semble essentiel et indispensable pour tous ces corps de métiers qui doivent choisir entre la vie et la mort d’un individu, entre préserver cette vie naissance ou condamner un innocent à une mort atroce. Militaires ou médecins, ils se posent tous un jour cette question : dois je le faire ? Est-ce moral ? Ne suis-je pas en train de commettre un acte irréparable, une erreur désastreuse ? Ces questions sont essentielles : elles montrent la réelle volonté des médecins et des autres corps de métiers de se mettre au service du Bien, de la Morale et de la Vie.
Oter ces questions, ôter le choix à ces médecins, ôter ce droit à la liberté de conscience, c’est refuser tout simplement la liberté d’action à un individu. C’est refuser son individualité, son humanité et sa liberté : les choix que nous posons, les décisions que nous prenons sont les reflets de notre conscience, de notre morale. Oter ces choix, c’est demander aux médecins d’agir comme des machines, de retirer cette morale dérangeante et de la réserver pour la vie privée !
Le Docteur Mirabel, président de l’Alliance pour les Droits de la Vie, rappelle que si le droit à l’objection de conscience est indispensable aux soignants, "c’est qu’ils prennent soin de personnes en situation de faiblesse, sur des questions intimes de vie et de mort". Ils ont de ce fait "un pouvoir considérable" et la loi doit garantir la possibilité pour eux de ne pas participer à un acte que leur conscience réprouve.
Dans l’Histoire, peu de pays ont condamné les objecteurs de conscience : les Etats-Unis et l’Allemagne pendant la seconde guerre mondiale en sont les principaux exemples. Pendant cette période, 43 000 soldats américains avaient refusé d’aller combattre : 6000 furent emprisonnés dans les geôles fédérales. Au sein de l’Allemagne nazie, l’objection de conscience n’avait qu’une sentence : la mort…
2. Pourquoi valoriser l’avortement ?
L’avortement n’est pas un acte anodin, loin de là… Outre le débat sur la Vie humaine, le nombre d’avortements beaucoup trop élevé en France appelle à se poser des questions sur la manière de vivre la nécessaire ascèse de couple. La société nous prône une « libération sexuelle », un culte de la jouissance immédiate sans réflexions ni contrôle, un hédonisme patenté. Cette même société propose même de traiter les « conséquences » de cette course effréné vers la jouissance : contraceptions en tout genre, avortements, etc….
Valoriser l’avortement en empêchant la conscience des médecins et sages femmes de s’y opposer, c’est répondre au mal par le mal ! C’est perpétuer et renforcer ce cercle vicieux de la jouissance immédiate qui n’apporte assurément que problèmes et dégâts considérables. L’avortement est une réponse coercitive de notre société à l’hédonisme ambiant : traiter les conséquences et non les maux, condamner des innocents à mourir pour le plaisir des autres… Les médecins et les sages femmes ont encore le droit de s’opposer à la mort des fœtus et des embryons, de refuser de tuer un innocent qui n’aura même pas vu la lumière du jour…
Pour établir une réelle politique et une véritable recherche de l’épanouissement du peuple, les politiciens feraient mieux de s’attaquer à la source de tous les maux : l’hédonisme et la recherche de cette jouissance sans contraintes. Les politiciens devraient prôner l’abstinence, les méthodes de régulation naturelle des naissances, une réelle ascèse de couple, au lieu de se contenter de cautériser les plaies d’une maladie sans la traiter !
L’objection de conscience est un droit inéluctable des corps médicaux, il est essentiel que cette liberté de conscience soit préservée. Une politique axée sur la culture de mort des plus faibles et sur l’assouvissement de pulsions irréfléchies du peuple n’est vouée qu’à s’écrouler sous le poids des innocents qu’elle aura condamnés.