Chantal Jouanno, présidente de la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) touchera 14 700 Euros mensuels en 2019
14 700 euros brut par mois pour 2019 soit 176 518 euros par an. Voilà le salaire que devrait percevoir Chantal Jouanno, l’ex-sénatrice, actuelle présidente de la Commission Nationale du Débat Public selon les informations contenues dans les rapports annexes à la loi de Finances 2019. Une augmentation non négligeable par rapport à celle de l’année passée. Mandatée en Mars 2018 par Emmanuel Macron et son Premier ministre Edouard Philippe, attendue pour organiser le grand débat répondant aux attentes des gilets jaunes, l’ancienne ministre des sports avait reçu 172 425 euros brut au titre de 2018. Son prédécesseur à la même tâche avait, lui, touché 156 305 Euros l’année.
Des rémunérations qui font polémiquer l’opinion publique
La révélation de l’augmentation du salaire mirobolant de Chantal Jouanno crée un véritable malaise. Il n’est d’ailleurs pas le seul à avoir subi une hausse. Il faut préciser que toujours selon le même rapport, les indemnités de séance s’élèvent à 152,55 euros, les deux vice-présidents de la CNDP ont gagné ensemble 189 073 euros en 2017, 167 397 euros en 2018 et devraient percevoir 186 764 euros en 2019. Les 20 autres membres de la commission ont perçu eux 22 530 euros en 2017, 30 000 euros en 2018.
Le salaire de l’ex Ministre de Nicolas Sarkozy choque sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter. Plusieurs internautes ont réagi vivement à cette augmentation de 13 % en 2 ans, dans un contexte pénible de crise économique et sociale. Plusieurs responsables politiques ont publié leur indignation en ironisant sur le fait que Chantal Jouanno touchait ce généreux pactole « pour organiser le débat sur le faible pouvoir d'achat des français ».
Réagissant à ses détracteurs, la Présidente de la Commission Nationale du Débat Public a répondu le lundi 7 janvier sur franceinfo : « C’est le salaire fixé par les autorités [pour] les présidents de la CNDP, quels qu’ils soient ». Elle précise que son salaire, fixé par la loi, n’est pas lié à une mission particulière. Elle insiste que sa tâche « consiste au respect de la participation du public au processus d’élaboration des projets d’aménagement ou d’équipement d’intérêt national de l’Etat, des collectivités territoriales, des établissements publics et des personnes privées […] dès lors qu’ils présentent de forts enjeux socio-économiques ou ont des impacts significatifs sur l’environnement ou l’aménagement du territoire ».
En réponse à Gérard Filoche qui demandait dans un tweet, combien était payée Chantal Jouanno pour organiser le grand débat, elle commentait : « Bonjour Gérard Filoche. Aucune rémunération spécifique pour cette mission. Je touche un salaire de présidente de la CNDP dont les missions sont plus larges que le Grand débat. ».
Ce salaire suscite de vives réactions aussi chez les parlementaires. Charles de Courson député de la Marne et membre de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, cité dans « Le Parisien » à ce propos disait : « Il y a à l’évidence un problème de niveau de rémunération mais aussi de cohérence. Ce n’est pas normal que le président ou la présidente d’une telle institution gagne plus que le ministre auquel elle est rattachée, en l’occurrence celui de la transition écologique. François de Rugy gagnera en effet 161 498 euros brut en 2019. »
Chantal Jouanno toujours sur Franceinfo s’était montrée plus ou moins « compréhensive » face à ces avis : « Je pense que c’est important que les gens disent pourquoi ça les choque […]. A la limite, s’ils veulent faire une proposition pour réviser ce salaire, ils en sont totalement libres. » Déclarait-t-elle sereinement.
Ce vendredi 11 Janvier, bousculé par la polémique, le gouvernement hésite. Benjamin Griveaux suggère sur RTL à Chantal Jouanno de démissionner. Elle annonce alors qu’elle se retirait du grand débat national même si elle ne comptait en aucun cas démissionner. Dans le Figaro, elle se justifie : « il est dans l’intérêt même du bon déroulement du grand débat national que je m’en écarte » car « la question de la rémunération est légitime pour nos concitoyens ». « La démission est incompréhensible » et « reviendrait aujourd’hui à condamner la CNDP, donc la participation citoyenne ».
Les AAI surpayés
Jacques Mézard, dans un rapport publié en 2015 dénonçait carrément le statut d’Autorité Administrative Indépendante. Il jugeait que les AAI ne devraient plus exister, car ces autorités n’étaient pas « si indépendantes que ça ».
Si ce n’était que cela ! Les salaires dédiés à ces différentes commissions et autorités sont plus qu’impressionnants. Le Président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique percevra un montant brut en 2019 de 96 450 euros. Le Président de la CADA (Commission d’accès aux documents administratifs) touchera 40 800 euros, celui de l’AMF, l’Autorité des marchés financiers, percevra 238 978 euros. Des salaires qui rivalisaient avec celui d’Emmanuel Macron lui-même, et ceux de ses ministres.
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