Chaplin, ce visionnaire des Temps Modernes...
Avec ce film, Chaplin réalise un véritable chef d'oeuvre, une référence dans le monde du cinéma...
Chaplin était bien un visionnaire : dans Les temps modernes, Chaplin n'imagine-t-il pas l'essentiel de la société contemporaine ? Ne nous fait-il pas percevoir la quintessence de nos sociétés ?
Le film s'ouvre, ainsi, sur l'image d'un troupeau de moutons qui se superpose à la horde d'ouvriers entrant dans une usine : aussitôt, on perçoit l'homme transformé en animal, traité comme du bétail : l'homme déshumanisé suit le mouvement du groupe.
Tout le monde se souvient de ces images célèbres : l'univers de l'usine est bien évoqué avec ses cadences infernales, la mécanisation de l'homme, conditionné pour travailler le plus possible : le travail aliène l'individu, transforme l'homme en une machine, car on lui demande toujours plus de rendements et d'efficacité.
Chaplin dénonce bien la folie du monde moderne : ce monde entraîne l'individu dans la démesure, l'ubris, la démence : Charlot, armé de ses outils en vient à prendre les êtres humains pour des machines : atteint de folie, il sème la panique dans l'usine, bombarde d'huile les ouvriers, le contremaître.
Secoué de mouvements nerveux, il mime le mouvement de la machine et se transforme lui-même en une machine : le ressort comique consiste justement à métamorphoser le personnage qui se mécanise et n'a plus rien d'humain.
Autre thème essentiel : l'homme au travail est, sans cesse, surveillé, épié par des caméras, recadré s'il se permet un écart : le règne de big brother est annoncé.
La caricature, les effets comiques soulignent tous les dangers de la modernisation : l'homme est invité à manger le plus rapidement possible, grâce à une machine infernale qui devient un véritable instrument de torture : c'est, là, une vision prémonitoire de nos fast food dont le but est de réduire le temps consacré au repas.
L'évocation de la ville, de ses foules est particulièrement saisissante : une manifestation de chômeurs est sévèrement réprimée par les forces de police... Le chômage, la pauvreté, la misère sont opposés au luxe des grands magasins : Charlot, engagé comme gardien de nuit dans un de ces temples de la consommation découvre cette richesse en compagnie de la gamine, autre personnage de ce film, incarné par Paulette Goddard.
N'oublions pas que ce film a été tourné en 1936 et que Chaplin dépeint une Amérique soumise à la crise économique de 1929.
Les mésaventures du personnage conduisent aussi Charlot en prison : l'univers carcéral apparaît inhumain : la promiscuité, la violence, la loi du plus fort, la drogue, autant de thèmes d'actualité transparaissent dans cette évocation. Mais, finalement, cet univers semble plus humain que l'usine et ses cadences infernales !
L'homme est totalement broyé par le monde du travail, comme le montre l'image de l'ouvrier entraîné dans les rouages de la machine.
Non seulement, l'homme est broyé mais il est aussi victime du système : la gamine dont le père est chômeur en vient à voler un pain : elle est aussitôt pourchassée par la police, son père est tué par des policiers lors d'une manifestation et aussitôt, on veut la placer dans une institution...
Les miséreux sont inéluctablement les victimes de la société : les deux héros de l'histoire se retrouvent à la fin du film encore pourchassés par des policiers : la scène finale les montre sur le bord d'une route, desemparés : la jeune fille se met à pleurer de désespoir, mais le film s'achève sur un message d'espérance : Charlot apporte du réconfort à la gamine et la console par des propos rassurants...
On voit, alors, s'éloigner les deux silhouettes des personnages en quête d'un monde meilleur.
Quelle richesse dans ce film, quel foisonnement dans les thèmes traités ! Et surtout, quelle vérité, quelle acuité dans la description des réalités du monde moderne !
Charlie Chaplin nous montre bien la cruauté du monde et met en évidence toutes les dérives de nos sociétés... le rire, la dérision, l'espoir l'emportent, malgré tout, et ce n'est pas, là, un des moindres mérites de ce film !
Le blog :
http://rosemar.over-blog.com/article-chaplin-ce-visionnaire-des-temps-modernes-121829399.html
Vidéo :
33 réactions à cet article
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Bonjour rosemar,
Un peu de suites à votre billet qui est il faut dire, un peu réduit pour définir ce qu’a été Charlie Chaplin..
Ecrit en début d’année lors des 100 ans d’un de ses personnages
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@Réflexions du Miroir
Je n’ai pas rédigé un article biographique...
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@rosemar
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Ah, Rosemar, je trouve moi aussi que Charlie Chaplin était un visionnaire. -
@Marengo
Encore ! On se répète !
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@rosemar
Non, c’était loin d’un article biographique.
Pourquoi était-il un visionnaire ?
Qu’est-ce qu’il a apporté à notre époque ?
Cela demande une analyse et beaucoup de temps et de recherches pour apporter cette vision ?
Je pourrais dire que Steve Jobs était un visionnaire pour notre époque.
Mais même dans ce cas, il faudrait apporter les bons et les mauvais points de sa vision, de sa vie et cela ne se fait pas quand on publie un billet tous les jours ou presque.. -
Chère rosemar,
Il faudrait un jour regarder les choses et les événements dans leur contexte et pas par le bout de la lorgnette. Le but apprendre quelque chose après avoir lu un article
Un conseil d’ami, bien entendu -
@Réflexions du Miroir
Je vois ce que c’est : genre « donneur de leçons » !
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@Réflexions du Miroir
MONSIEUR fait mieux que les autres... quelle autosatisfaction !
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@rosemar
Non, ce n’est que de l’autodérision.
Comme moi, vous ne comprendrez jamais rien, mais est-ce si grave, sur cette antenne ?
Retournons ensemble à dormir en paix.
Chaplin ne dira jamais plus rien ...
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@Réflexions du Miroir
L’autodérision venant d’un gars qui a les chevilles tellement enflées que les toubibs pensent qu’il souffre d’éléphantiasis ... Mouais ... -
@Aita Pea Pea,
Il vaut mieux avoir les chevilles enflées que le culs sur cette fesses sans réaction.
Mais je reviens sur la connerie qu’a dite rosemar qui je serais un « donneur de leçon ».
Je dois dire que j’ai beaucoup ri en lisant cela.
Savez vous qu’après 74 bâtons, quand je ne reçois pas une leçon par jour sur les choses de la vie, je ne suis pas content et je pense avoir perdu ma journée.
Quand j’envoie un billet sur Avox, ce n’est pas tous les jours.
Pour la gestation d’un billet, cela peut prendre des jours, des mois et j’ai eu même quelques pendant lesquels cela a pris une année.
Il faut lire et écouter beaucoup de choses avant d’écrire quelques lignes pour exprimer son opinion sur un sujet.
Sur Avox, je lance quelques fois, une première version sur un sujet (comme ce fut encore le cas dans le dernier), je vois les réactions, je réfléchis, j’ajoute des idées et je publie sur mon journal personnel. Il va d’ailleurs paraître demain tout à fait modifier et amandé par de nouvelles idées.
Alors, quand elle dit cette connerie de leçon, cela me fait rigoler vous ne pouvez imaginer à quel point. -
@Réflexions du Miroir
Et des miroirs face à face nous croyions sortir . -
@Aita Pea Pea
Non.
Est-ce que ce billet pourrait-il vous répondre ?
« Neurones de l’autre côté du miroir »
Cela s’appelle en sciences, l’effet miroir.
L’effet miroir, c’est ce comportement qui fait que nous imitons, sans le vouloir, les paroles, les gestes et attitudes de nos proches. ... Soit ce comportement inconscient qui permet, en adoptant les codes non-verbaux d’un groupe, la relation à l’autre et la vie en communauté. -
@Réflexions du Miroir
monkey see monkey do....on voit cela avec le covid, à une autre échelle
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C’est vrai, Charlie Chaplin était un visionnaire de notre monde.
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@ moinsseur
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Vous ne trouvez pas que Charlie Chaplin était un visionnaire ? -
Deux choses que peut-être on ignore. Charlot et Hitler son né à quelques près. 16 avril 1889. Hitler : 20 avril 1889. Par ailleurs, Hitler dans son nid d’AIGLE passait les CHARLIE CHAPLIN en privé. Seul moment de sa vie où il riait. Mais je pense aussi à METROPOLIS de FRITZ LANG. Avec l’EVE FUTURE de VIlliers de L’ISLE ADAM... (s’agit-il d’un pseudo, parce qu’alors c’est très cocasse...)
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@Mélusine ou la Robe de Saphir.
A part ça, Chaplin disait de Hitler, pour se moquer : « Pourquoi se prend-il, celui-là ? J’étais dans le show biz avant lui ». -
@Mélusine ou la Robe de Saphir.
C’est ce que j’ai écrit dans sa biographie : Les dates de naissance de Chaplin et d’Hitler n’ont que quatre jours de différence en avril 1889. Le clown Charlot devient ainsi prophète et cela ne plait pas à tout le monde quand il a jouer le rôle de Hitler dans « Le dictateur ».
Il ne faut pas oublier que Hitler avait des partisans.
Chaplin pouvait assister à n’importe quelle présentation humoristique, le seul qui ne riait pas c’était lui. -
Sont nés. Hélaaas pour le mythe. Quelques rumeurs ont terni son symbole...Alors qu’HITLER lui revient à l’avant de la scène..http://www.slate.fr/story/184578/roman-polanski-j-accuse-polemique-viol.
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@L’auteur
Chaplin était un visionnaire... qui n’a pas vu venir le cinéma parlant.
Un demi visionnaire alors.
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@titi,
C’est exact.
Il a dénigré le cinéma parlant dans la chanson Titine dans laquelle n’y avait aucun mot de langue connue -
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Peut-on encore apprécier une oeuvre quand on connaît les coulisses ? IL semble illusoire de penser que ces œuvres de fiction pourraient exister sans leurs modèles humains. L’art n’est qu’un miroir de notre réalité, et c’est lui qui nous la rend supportable –d’une part parce qu’il nous permet de nous identifier et, de l’autre côté du miroir, parce qu’il nous permet de rejeter l’autre comme n’étant justement pas nous. Grâce à l’art, nous pouvons accepter notre humanité et nos failles, tout en gardant l’espoir que toute possibilité d’amélioration de la race humaine n’est pas perdue.
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Même pas un petit mot sur les chuintantes de Charlie Chaplin...
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@Ben Schott
Je sens que cela vous manque !
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@Ben Schott
Les chuintantes de Charlot ont été nombreuses tout comme les petits mots que l’on pourrait en donner. -
@Réflexions du Miroir
Tu ne souffrirais pas d’une légère débilité ?...
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@Ben Schott
Non. Et c’était le cas, c’est que parfois, j’aime imiter les autres comme Charlot.
Ne joue-t-on pas un jeu spécial sur le Web ? -
il semblerait que Charlie Chaplin ait emmené les mineures avec lui. Alors il faut jeter toutes les oeuvres dont celles de Rubens : Hélène Fourment : elle se marie avec Rubens en 1630, elle avait seize ans, lui cinquante-trois. Ils ont quatre enfants de cette union : Clara Johanna, François, Hélène et Pierre Paul.
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Le cas de Matzneff est différent. Il se servait des jeunes filles sans les aimer...
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@Mélusine ou la Robe de Saphir.
Ah bon ?
Je pensais qu’il était véritablement pédophile ....
Ce qui n’est pas exactement la même chose .
Mais vous n’êtes pas à ça près ...
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Quant au passé, et sur un autre sujet, sous l’ancien régime , il n’était pas rare de marier des filles de bonnes familles à 11 ou 12 ans qui donnaient naissance à des enfants à 13/14 ans .
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@chantecler,
Ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain.
Les pédophiles sont à la mode aujourd’hui.
J’ai lu que Ary Abitran et Jean-Luc Lahaye étaient du nombre.
Chez nous on ne fait plus que manifester pour des raisons sexuelles.
Quand on le cerveau entre les jambes, cela grossit et on a de plus en plus difficile de marcher.
#balancetonbar est sorti des limbes
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