#chassealhomme (#MeToo - #balancetonporc)
Depuis un an, et un peu plus, les campagnes #MeToo et #balancetonporc ont prospéré. Les violences conjugales, les agressions sexuelles sont avérées. Certains disent que la parole s'est enfin libérée, ce qui n'est pas la profonde vérité car cette parole existait déjà. En revanche assez rapidement, un féminisme de guerre, plus que latent, s'est enflammé. Dans ce contexte, Néandertal, le bien nommé, a décidé de regarder les faits avec un regard se voulant juste en ayant toujours à l'esprit, en surplus de celle physique, la violence psychologique, et durable, que provoque une agression. Le probème majeur est que le débat n'est pas serein - ce qui ne veut pas dire que les choses ne sont pas tragiques, mais serein comme un chirurgien d'urgence se doit d'être de l'être s'il veut être efficace -, que des arguments justes et justifiés déclenchent des anathèmes brutaux et que toute personne qui veut regarder les faits, non avec détachement, mais avec raison pourra être huée, clouée au pilori. Cet article tente de résumer un livre paru récemment aux éditions des sans voix : #chassealhomme

Il y a fort longtemps que je ne suis venu écrire un article ici, sur Agoravox. La plupart de mes nombreux articles étaient politiques, certains à vocation de faits de société. Je ne comptais pas revenir, mais je vais faire une exception. J’ai été contacté pour parler d’un livre, #chassealhomme, par Néandertal, éditions des sans voix. J’ai accepté d’en parler afin d’ouvrir un débat qui me paraît bien fermé avec des anathèmes lancés dès que l’on bougerait le petit doigt pour demander d’être un peu plus posé et moins outrancier. Ce livre traite des phénomènes #MeToo, #banlancetonporc, des agressions sexuelles et du féminisme.
Tout le monde a remarqué que l’actualité est emplie d’informations concernant chaque jour la dénonciation d’une agression sexuelle. On a vu dans les affaires Darmanin, par exemple, des attaques sans précautions que la justice a remises à leur juste place. On en est dans une situation où tout est mélangé, où l’atroce côtoie le ridicule sans distinction.
L’auteur, (dont vous aurez le CV plus bas), veut faire un analyse à la fois sociologique et à la fois chiffrée du phénomène des agressions sexuelles, de la violence en général. Selon lui il y a une distorsion très importante entre la réalité et son exposition. Vous verrez dans la préface qu’il ne nie aucunement la gravité des agressions, ni leur conséquences. Tout au long de ce livre il n’a aucune indulgence envers les hommes brutaux. Il veut les mettre en perspective - ce qui n’est ni une justification ni une minoration des faits de violence - tant historiquement que géographiquement. Sont évoqués aussi les aspects physiologiques, biologiques, qui, là encore, ne sont aucunement des excuses, ne sont pas posés pour atténuer la responsabilité mais pour mettre en relief la nécessité de la conscience et de l’éducation. La conscience modère ou annihile les réactions viscérales. Tout le monde connaît le célèbre Science sans conscience n’est que ruine de l’âme.
Pour lancer le débat, comme il est impossible de tout citer - ce serait livrer le texte dans son entier - je voudrais en extraire quelques éléments qui font réfléchir. L’auteur insiste sur le fait que ce livre n’est pas écrit pour transférer la responsabilité des horreurs commises par les uns sur les autres, ni les faire disparaître, mais pour ouvrir les yeux. Par exemple, il y a en France sans doute 400 infanticides par an (soit plus de trois fois les meurtres de femmes - 143 en 2017) ce dont on ne parle pas avec autant de vigueur. Et dans ces 400 infanticides, 70 % des condamnés sont des femmes. Pour comparer géographiquement en Inde il y a proportionnellement 300 fois (trois cents fois !) plus de meurtres de femmes qu’en France. Ces chiffres sont rappelés pour dire d’une part que la violence n’est pas que masculine, sans l’excuser, et d'autre part que la France n’est pas le pays au monde où les femmes sont le plus violentées et de loin, que la civilisation occidentale n’est pas une culture du viol ce qu’a démontré Peggy Sastre. Il insiste en parallèle pour dire que ce n’est pas parce que c’est moins pire qu’ailleurs que c’est admissible. Seulement il veut remettre à sa place la violence faite aux femmes dans le contexte général de la violence et que contrairement aux affirmations de madame Schiappa, tout meurtre d’une femme n’est pas un féminicide. Voici les propos rapportés dans ce livre à ce propos :
Donnons la parole à Alexia Delbreil, psychiatre, médecin légiste et spécialiste des meurtres conjugaux - évitons de lui faire d’avance le procès d’intention quelle serait subordonnée aux hommes, complices des meurtriers. - Le Monde du 1er février 2018 :
« Je ne suis pas partisane du mot « féminicide », qui est très en vogue actuellement. C’est un mot qui a une connotation militante plus que scientifique ou criminologique. Le féminicide correspond au fait de tuer une femme parce qu’elle est une femme. Cela ne suffit pas à définir l’homicide au sein du couple où il existe bien d’autres enjeux. Je ne pense pas que cela s’applique sur ce cas.
Plus de 80 % des victimes de meurtres conjugaux sont des femmes, mais un meurtre dans la cellule familiale est particulier. La famille est un milieu clos, avec sa propre dynamique intime qui crée diverses motivations à l’origine d’un passage à l’acte violent. Cette dynamique intime n’intervient pas dans tous les féminicides. L’homicide conjugal est une entité particulière. »
Dans un tout ordre d’idée, l’auteur s’attaque bille en tête à l’écriture inclusive et vous y trouverez une démonstration savoureuse qu’en fait, si on va plus loin que le bout de son nez, la langue française est féminine en grand majorité. Pour cela il énonce une série très longue de noms uniquement féminins sans lesquels la langue n’aurait aucun sens.
Paradoxalement, l’auteur défend Asia Argento - qui défraie la chronique - non dans ce qu’elle aurait pu faire, car l’histoire est très trouble, mais dans le fait que son témoignage contre Weinstein va être démoli pour une histoire antérieure, alors que l’agression du producteur peut être réelle quel que soit le passé. En revanche l’autre histoire, celle d’Avita Ronnel, universitaire très connue, féministe en pointe, qui, après onze mois d’enquête, a été suspendue pour avoir harcelé un de ses étudiants démontre que tout n’est pas si simple et que des femmes peuvent agresser des hommes, y compris des féministes tonitruantes et médiatiques. Il est amusant (façon de parler) de constater que les féministes pour la défendre usent des mêmes arguments de ceux qui nient les viols ou en diminuent l’importance.
Le livre aborde succinctement la thèse de Laetitia Strauch-Bonart dans son livre Les hommes sont-ils obsolètes ? (éditions Fayard) où elle démontre que la société a énormément évolué et que les hommes perdent peu à peu leur place au profit de la femme. Elle démontre qu’il y a bien une nature différente, que les femmes sont plus tournées vers les personnes et les hommes vers les objets. Que, même quand elles sont meilleures dans les matières scientifiques par exemple en Finlande, pays des plus égalitaires, elle préfèrent les métiers à composante empathique alors que leurs compétences leur permettraient d’accéder à des métiers scientifiques. Se livre se réfère aussi à des analyses de psychiatres experts auprès des tribunaux spécialistes des viols, du féminicide. Tout autant des statistiques sont étudiées et confrontées à leurs analyses superficielles, et à leur utilisation partisane.
Evidemment l’auteur parle de la fameuse tribune du Monde des cent femmes dont Catherine Deneuve et de la réponse brutale de trente autres, toujours dans Le Monde. Il y a ailleurs un passage amusant qui reprend deux témoignages publiés sur le site Rue89 qui parlent de « dates » (ces rendez-vous rapides) où on peut lire très crument soit les désirs pour le moins pressants et extravertis d’une jeune femme, soit la mise en jeu première de l’aspect physique de la future conquête prouvant que les hommes ne sont pas les seuls a en priorité se référer au physique ni à vouloir des rapports sexuels fréquents et sans lendemain.
Ce texte étant tellement riche, et très condensé, qu’il est impossible d’en dire plus. L’objet ici est de lancer un débat à partir du fait initiateur de ce texte : l’outrance de féministes de combat qui nuisent à la cause des femmes. L’auteur les a appelés les FIDs pour Féministes Idéologues Dogmatiques le s minuscules étant pour signifier le pluriel tout comme l’initiale de secte. Pour mieux comprendre je vous mets dessous le préambule du texte, son résumé et un CV de l’auteur.
Il va de soi que je ne fais ici que rapporter ce que j’ai tiré de ce livre qui se lit assez vite et qui fourmille d’informations, de vérifications, d’analyses. J'en parle pour ouvrir le débat et parce qu'aussi je pense qu'il y a de l'outrance, sans nier le fond du problème, des mouvements #MeToo et #balancetonporc. Ceux qui ont lu mes nombreux et longs articles sur l’affaire DSK ne peuvent douter une seconde de quelle est ma position intransigeante vis-à-vis des agressions sexuelles.
Ce livre se conclut par cette phrase :
Un mot pour terminer : la femme est supérieure à l’homme en ce qu’elle donne la vie.
Voici des liens pour ce livre :
Préambule
Toute personne qui a croisé un jour la route d’une victime d’agression sexuelle a été confronté à sa douleur, sa sidération, sa dévastation parfois, sa colère ou sa tristesse, son mutisme, son dégoût d’elle-même et ou des autres, sa peur, sa difficulté plus ou moins grande à s’en sortir et parfois n’y arrivant pas, parfois y arrivant. Sauf à manquer totalement d’humanité, personne ne peut rester indifférent et ne peut qu’avoir tout à la fois un minimum de compassion pour la victime et la volonté farouche que son agresseur soit condamné, et ce sans remords. Toute personne ne peut que souhaiter, non d’éradiquer les agressions comme le promettent des politiques qu’il n’y aura plus jamais de sans abris dans la rue, mais de tout mettre en œuvre pour en diminuer de façon drastique le nombre par tous les moyens les plus efficaces qui soient, et d’aider au mieux les victimes. Personne, personne ne peut rester indifférent à la victime dans son individualité, et dans la somme des individualités meurtries et c’est avec tout ceci constamment à l’esprit que ce livre a été écrit. On se doit, aussi, absolument de regarder la société française telle qu’elle est pour être le plus efficient possible, car à mauvais diagnostic, mauvaise solution, et non de la présenter sous le pinceau modernisé de Jérome Bosch.
L’auteur de ce livre est du côté des victimes et non des agresseurs qu’il exècre.
Résumé :
Après l'apparition des #MeToo et autres #balancetonporc, et dans une ambiance parfois de guerre civile, il était important d'analyser les faits d'agressions faites aux femmes, des contextes, du climat général de violence. Une juste cause doit être justement défendue. Un mauvais diagnostic entraîne de mauvaises solutions. La stigmatisation d'un ensemble en lieu et place d'une minorité n'est pas une solution. Ce livre, avec la conscience aiguë des traumatismes engendrés par les violences, sans la moindre indulgence pour les agresseurs, veut regarder en face la réalité sans ni la minorer, ni l'exagérer. Il a pour vocation par l'apaisement, sans oubli ni compromission, à ce que la confiance mutuelle entre les hommes et les femmes permettent de diminuer drastiquement toutes les violences en s'affrontant aux dogmatiques d'un féminisme outré et agressif tout en étant parfaitement inefficace sauf à dresser les femmes contre les hommes et inversement.
Néandertal :
Finalement un de ces hommes qui prennent la parole au nom de ceux qui sont fatigués d’être accusés à tort, et en masse, par des idéologues et dogmatiques d’une cause à laquelle ils nuisent en utilisant des biais, des statiques déformées, et une analyse orientée, souvent de l’aveuglement et de l’agressivité maladive.
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