Cheminots, service public, le geste d’un homme d’honneur et l’ignoble tweet d’un homme d’horreur
Six mois après "les paradoxes du glyphosate", au bout d'un reposant silence, voici un retour en chroniques.
Samedi 24 mars 2018
Mouvements sociaux, réforme de la SNCF
Les réponses des Français.es (ça évite une répétition digne des discours électoraux) aux enquêtes concernant les projets syndicaux de grève à la SNCF et la manifestation du 23 mars sont, en première lecture, plutôt contradictoires.
Ce paradoxe l'est moins qu'il n'y paraît...
Il est patent que ce gouvernement, disons que le grand chef Jupiter, s’assoit trop facilement sur les considérations sociales et fédère donc des mécontentements qui s'expriment en soutien des actions syndicales et que récupèrent très bien les Wauquiez, Mélenchon et Le Pen. Mais, surtout, c'est l'attachement au SERVICE PUBLIC que nos concitoyens manifestent. Ils comprennent la nécessité de réforme ; ils sont même plutôt d'accord avec une évolution du statut des cheminots (sur ce plan, il est clair que les questions posées ne permettent pas de segmenter les catégories d'emplois et de servitudes et donc les nuances de l'opinion publique vis-à-vis de ce qui est envisagé par le Pouvoir).
Pour le moment, la SNCF est LE MARQUEUR des inquiétudes car c'est un des modèles du service public et son bon fonctionnement est l'une des conditions de l'ÉGALITÉ DES TERRITOIRES... Sur ce point, le Premier Ministre semble l'avoir compris qui ne parle plus de la suppression des "petites" lignes considérées par M. Spinetta comme "non rentables"... Alors que leur faible fréquentation s'explique aussi et justement par leur abandon technologique au profit des radiales et de la "grande vitesse".
Il appartient maintenant aux syndicats de se garder la sympathie du public... et donc de trouver les limites des "mouvements sociaux" qui affectent la vie des gens, notamment des travailleurs...
Lundi 26 mars 2018
Arnaud Beltrame, Rémi Fraisse et le tweet ignoble de Stéphane Poussier.
Stéphane Poussier est exclu de La France Insoumise, lui qui fut son candidat lors des dernières législatives. Il est vrai que son propos tweeté était ignoble ; il prendra son pied autrement, et déjà devra s'expliquer devant la Justice.
Cela dit, ce qui sous-tendait sa réaction, ou du moins ce qui en était l'alibi, était l'évocation de la mort de Rémi Fraisse à Sivens.
Personne ne peut se réjouir de cette mort à Sivens. Qui a peut être en outre été assez atroce durant quelques minutes... D'autant, a-t-on tout de suite dit à l'époque, que Rémi Fraisse n'était pas un boutefeu, plutôt un écolo pacifiste.
Mais, à la différence de ce qui vient de se passer à Trèbes où l'officier de gendarmerie est allé au-devant de la mort et a été tué au couteau, par égorgement plus ou moins "réussi", homme face à homme, à Sivens il y a eu tir quasiment nocturne de grenades en direction d'une cible collective, mouvante et anonyme.
Il n'y a pas geste délibéré pour tuer mais exécution d'un ordre (certes, lui, discutable comme était discutable l'emploi -réglementaire à l'époque- de telles grenades par les forces de l'ordre) donné à des hommes ayant subi auparavant des jets de cocktails Molotov (meurtriers, on l'oublie).
Et une grenade est tombée au haut de l'armature d'un sac à dos, entre les omoplates de Rémi Fraisse...
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