Chiche ! Monsieur Doucet : végétalisons !
Lyon à l'heure écologique et pourtant... un projet immobilier à contrecourant de la végétalisation prônée par le maire Grégory Doucet, comme un arrière-goût de béton à la sauce Pradel...
Au coin de l'avenue Félix Faure et de la rue Meynis (troisième arrondissement) se prépare une opération immobilière de poids, et ce malgré la lyonnaise ère écologique : un immeuble atteignant les trente mètres, pour sa partie la plus haute, qui jetterait son ombre bétonnée sur la cour de récréation de l'école élémentaire juste en face. Ses petits bâtiments classés seraient alors inesthétiquement surplombés.
Une archaïque pradélisation de ce coin de Lyon se prépare, donc... Pour les non-Lyonnais, petite digression d'histoire communale : Louis Pradel dit "Zizi béton", à la tête de la capitale des Gaules de 1957 à 1976, eut la charmante idée de faire passer l'autoroute Paris-Marseille au cœur de la ville et d'ériger le hideux pôle d'échanges multimodal qui défigure l'espace alentour de la Brasserie Georges, institution culinaire et merveille architecturale. L'infect "plat de nouilles" grises avait alors l'apparence de l'irrésistible modernité. Rappelons également, pour finir de croquer cette laide politique urbanistique complaisamment soutenue par la presse locale (Le Progrès de Lyon d'alors) que le maire Pradel envisageait de détruire les quartiers d'époque Renaissance du vieux Lyon. Sans le combat de Régis Neyret pour éviter ce patrimonocide, nous aurions peut-être une enfilade de parallélépipèdes verticaux à l'indigeste sauce béton en lieu et place d'un ensemble classé au patrimoine mondial de l'humanité ! Heureusement, pour l’intégrité et le rayonnement de Lyon, le ministre de la Culture Malraux s'empara de l'affaire…
Eh bien ! voilà ce que je vous demande aujourd'hui, à l'échelle d'un quartier, Monsieur Doucet : ne pas laisser se construire cette verrue immobilière manifestement trop haute pour respecter l’esprit de la loi.
Oui, la faille juridique à cet inadapté projet Nexity semble exister : dix-sept places de parking prévues pour... trente-quatre logements ! Comment le permis de construire a-t-il pu être délivré le 2 mars dernier ? L’article R. 111-25 du Code de l’urbanisme dispose que « le permis ou la décision prise sur la déclaration préalable peut imposer la réalisation d'installations propres à assurer le stationnement hors des voies publiques des véhicules correspondant aux caractéristiques du projet » L'un des points faibles de ce quartier tient justement à la difficulté pour y trouver une place pour son véhicule (je n'ai pas ce souci ayant choisi de ne jamais passer mon permis de conduire et de faire mes deux mille kilomètres de vélo'v par an) : cet aberrant projet ne fera que multiplier les stationnements sauvages et les voitures qui tournent, tournent et tournent pour dénicher un coin libre. Le plan local d’urbanisme est-il si laxiste qu’il autoriserait la construction d’un mastodonte ne proposant une place de parking qu’à un occupant sur deux ? Y aurait-il de tels intérêts financiers en jeu que cela dispenserait de respecter une règle de bon sens ?
Alors voilà, monsieur Doucet : Lyonnais depuis 1999, ayant fréquemment déclaré ma flamme à cette ville de cœur, je me permets d'interpeller votre fibre végétalisante et d'appeler à la mobilisation écocitoyenne contre ce très contestable projet. Préemptez la parcelle n°6 du cadastre et faites naître un vrai "petit jardin" qui ne renifle pas trop la "fleur de béton" et ne se limite à ce qui est concédé par les promoteurs : une malheureuse bande de quatre mètres de large sur l'un des flancs du colosse immeuble.
Une pétition est en cours de diffusion pour tenter d'éviter cette anachronique bétonisation.
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