Chine répressive et complices français ?
Au Tibet, le Parti communiste chinois utilise encore et toujours les mêmes techniques de propagande et d’agitation pour justifier sa répression. Des techniques qui ne sont pas nouvelles, et qui ont déjà eu l’aval de certains de nos concitoyens.
Tactique habituelle pour le Parti communiste chinois, qui ne fait que reproduire les instructions de Li Dezhu (haut fonctionnaire du Parti) dans son "manuel sur la destruction des cultures indépendantes et la désintégration des minorités religieuses par la promotion du matérialisme".
Infiltrer ses troupes pour semer le désordre et le chaos et pouvoir ainsi justifier une répression militaire exempte de clémence.
Même stratégie que lors des émeutes de 1989 à Lhassa.
Des champions de la propagande, qui depuis la révolution culturelle, ont choisi de donner au peuple chinois une vision du monde qu’ils entendent imposer par la force chez eux et autour de chez eux.
Cette manière de faire ne s’adresse pas uniquement aux Tibétains. D’autres en ont fait les frais.
Le rapport de mars 2000 d’Amnesty international indiquait que 1 500 églises chrétiennes avaient été détruites en Chine. Il faisait aussi état d’au moins 77 membres de Falun Gong morts en détention et de dizaines de milliers d’autres détenus arbitrairement par la police, certains de manière répétée pendant de courtes périodes, faisant l’objet de pressions visant à les faire renoncer à leurs convictions.
Nombre d’entre eux auraient été torturés ou maltraités en détention, certains ayant été internés dans des hôpitaux psychiatriques. Des membres du Falun Gong auraient aussi eu leurs organes prélevés alors qu’ils étaient encore vivants pour des reventes au profit du gouvernement chinois (ici).
Les Tibétains, eux, ont été les victimes d’une oppression constante depuis les débuts de l’occupation chinoise. Brimades, interdiction de pratiquer librement leur religion, stérilisation forcée des femmes dans des villages entiers, emprisonnements politiques, etc. Le gouvernement chinois justifie cela de diverses manières, allant même jusqu’à prétendre avoir libéré le peuple tibétain de la féodalité des autorités bouddhistes.
Il y a des gens qui pensent comme cela. Chez nous aussi il y a des gens qui pensent comme cela. Des gens qui pensent que tous ceux qui ont des idées différentes doivent à tout prix (et quel prix parfois) rejoindre le rang d’une pensée qu’ils ont choisie comme étant la bonne, l’unique.
Comment se fait-il qu’on ne dénonce pas les acteurs de la vie politique française qui ont défendu et collaboré avec le régime chinois dans sa répression contre les mouvements et populations minoritaires ?
En novembre 1999 c’était Alain Vivien, ancien député socialiste, alors responsable de la MILS (ancêtre de la Miviludes), qui participait à un colloque sur les sectes, organisé à Pékin par les autorités chinoises, au cours duquel ces mêmes autorités justifiaient leur répression du mouvement bouddhiste Falun Gong par une nécessité de se débarrasser de ces pratiques "bizarres".
Juste après cela la revue du CCMM (dont Alain Vivien était administrateur) publiait à propos du colloque : « La
France est souvent citée en exemple [...]. Les représentants au
symposium ont reçu un accueil chaleureux et ont fait l’objet d’une
écoute particulièrement attentive. »
Jean-Pierre Jougla,
Administrateur de l’UNADFI, a lui aussi soutenu le gouvernement chinois
dans sa répression contre les membres du Falun Gong, et écrivait après
avoir lu un communiqué du Parti communiste chinois sur ledit mouvement
: "Que l’on aimerait lire de telles lignes à propos de nos sectes
locales tant ces propos peuvent s’appliquer à la plupart d’entre elles."
Autant de gens qui sont eux-mêmes encore soutenus par le préfet Roulet, président actuel de la Miviludes.
Il y a quelques jours, le journal L’Humanité validait encore la version
officielle des chinois sur les raisons de l’annexion du Tibet :
"Alors
qu’au XIXe siècle la Chine des Mandchous s’émiette, les grandes
puissances du moment, dont la Russie et la Grande-Bretagne, se livrent
à un ’grand jeu’ sur le Tibet qui est finalement inscrit dans ’la
sphère d’influence britannique’ laissant la région sous une implacable
théocratie pratiquant le servage et l’obscurantisme..."
Les émeutes du Tibet et les réactions qu’elles suscitent
internationalement doivent nous faire prendre conscience que la liberté
n’est pas une idéologie qui s’impose par la force ou la propagande, et
qu’elle est à protéger contre ceux qui voudraient voir tout le monde entrer dans le rang d’une pensée unique et totalitaire.
La
France et les hommes politiques français doivent adopter une position
claire et sans compromis à l’égard des exactions du Parti communiste chinois contre le Tibet, les prisonniers politiques et les minorités de
conviction.
Sans oublier bien sûr que, là-bas aussi, il y a des officiels qui sont fatigués de cette politique liberticide.
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