Choisir son camp !
Si le mur des lamentations humaines fait toujours en sorte d'ignorer la misère animale ou de la classer dans les faits divers - vous savez, les fameux "chiens écrasés" de nos journaux provinciaux - c'est bien parce qu'on nous a appris et ressassé la pire des choses, à savoir que nous sommes cette espèce élue, cette terreur du Vivant désignée par le dogme monothéiste. Alors, on s'imagine inaptes à se développer autrement qu'au détriment des autres espèces. On commence sérieusement à dresser un retentissant constat d'échec planétaire suite à deux millénaires d'une telle idéologie. Et il est heureux et légitime que nous commencions à payer la facture de cette abominable prétention, laquelle n'a absolument rien de biologiquement acceptable.
"Primum non nocere" ("D’abord, ne pas nuire").
Rien ne peut arrêter une idée dont l'heure est venue, dit-on. C'est souvent faire l'apologie idéaliste du comble de l'utopie. Sauf lorsque les circonstances économiques viennent cautionner l'hypothétique espoir et qu'en l'occurrence il ne semble guère possible d'afficher encore plus longtemps et davantage que les 60 milliards de cadavres d'animaux aux dépends desquels nous vivons annuellement, soit 234.624.000 tonnes de chair, d'entrailles et d'os, que les 1090 animaux tués chaque par seconde dans le monde, lesquels requièrent deux-tiers des terres agricoles pour leur alimentation. Cette débauche cruelle et exorbitante, propre d'une véritable décadence alimentaire, implique les incommensurables et irréversibles dégâts collatéraux planétaires que les spécialistes et les médias ne font qu'énoncer, sur le mode ronronnant des prêches dans un désert. D'ici à 2050, la consommation mondiale de viande va doubler. Jusqu'à quel point pourra-t-on développer l'élevage intensif, si exigeant en céréales, en eau et en énergie, grand vecteur de gaz à effet de serre et toujours sans le moindre égard pour la souffrance d'animaux considérés comme de la viande sur pattes ?
Comme pour les antiracistes pour lesquels toutes les races se valent, pour les antispécistes toutes les espèces animales s'équivalent, sauvages ou domestiques, comestibles ou non. À savoir qu'elles doivent être respectées, non esclavagées, non exploitées, ni élevées, pas davantage consommées, dans la mesure où l'intelligence dite supérieure de l'homme induit des qualités uniques que sont le respect, l'assistance, la bienveillance, l'empathie. La dérive carnivore de l'homme moderne et nanti, laquelle trouve l'apogée de ses agapes sanguinaires dans les restaurants spécialisés et autres grills, n'est plus que le caprice culturel hypertrophié d'un ex-régime prétendument omnivore.
La transition alimentaire dans un monde qui change
Puisque nous sommes le nombril de la Terre, aux petits soins avec nous-mêmes, on ferait bien de songer plus sérieusement à notre santé et c'est au nom de celle-ci qu'il incombe aussi de dire non à la viande, source d'un si grand nombre de maux et de morts. Mais la liste d'un nouveau paradigme alimentaire ne s'arrête pas là, peu s'en faut. En renonçant au régime carné, ou en reléguant la viande à une consommation très secondaire, voire occasionnelle, tel que le programme une période de transition, il s’agit aussi de mettre un terme aux affres environnementaux du surpâturage, à l'incommensurable et incessant déboisement qu'il induit. Ce sera enfin l'occasion de soulager considérablement la faim dans les pays exploités où les céréales sont détournées par l'élevage industriel et d’assurer, comme déjà dit, une alimentation moins pathogène et dégénérative aux pays exploiteurs, tout en définissant un rapport moins barbare entre les animaux éleveurs que nous sommes et les animaux élevés, lesquels le sont très généralement dans des conditions abominables. On voit donc qu'il s'agit d'un pari gagnant-gagnant.
Faute de pouvoir légitimement demander plus, le flexitarisme, ou semi-végétarisme qui n’exclut que la viande de "mammi-frères" et accepte certains poissons et parfois la volaille doit, pour le moins et pour commencer, remplacer la surconsommation de viande dont fait preuve le mode de vie à l'occidentale. Cette dynamique s’inscrit dans une incitation générale à la frugalité, c'est-à-dire la recherche d’une certaine simplicité et d'une moindre empreinte écologique. Il est urgent de considérer le mangeur quotidien de viande comme l'équivalent d'un drogué, de lutter contre ce type d’overdose, voire d’ouvrir des centres de désintoxication pour les psychopathes atteints de zoophagie et autres serial killers des abattoirs d'à-côté. Des tickets hebdomadaires ou mensuels, notamment de viande, voire de produits laitiers, doivent être instaurés. Au mieux, boucheries, charcuteries, restaurants spécialisés, voire crèmeries-laiteries ne devraient être ouverts que quelques jours, des jours de garde pour les urgences, avant d'être fermés dans le délais d'une ou deux décennies, une fois tout le monde aguerri et guéri. C’est l’un des efforts de guerre qui doit être demandé aux pays les plus gavés et que l’on dit responsables d'une crise… écosystémique.
« Qu’en est-il de notre savoir s’il reste sans conséquence. A l’heure de quitter ce monde, il ne s’agira d’avoir été bon ; cela ne suffit pas. Il s’agira de quitter un monde bon. » Bertolt Brecht, Sainte Jeanne des abattoirs
Le discours le plus important de votre vie : http://www.youtube.com/watch?v=9ivPJUypbVs
Alors, vous êtes d'accord avec Gary Yourofsky ? Rejoignez-nous : http://www.all-apologies.org/
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