Chris Viehbacher, le « profiteur financier » de Sanofi ?
Depuis son arrivée à la direction générale de Sanofi en 2008, rien ne va plus entre une partie des salariés du groupe, et le canadien Chris Viehbacher. Ce dernier a en effet imposé un nouveau style de gestion d’entreprise, se rapprochant d’une pratique du capitalisme à l’anglo-saxonne que certains dénoncent.
Une arrivée à la tête de Sanofi qui avait fait parler
"La pharmacie est un beau métier... quand on détient des brevets." – Chris Viehbacher
Son arrivée avait déjà fait du bruit, puisqu’il avait reçu l’équivalent de 2.2 millions d’euros, un « golden parachute » pour saluer l’introduction d’un nouveau venu dans une direction jugée jusqu’alors plutôt « historique ».
Immédiatement, un bras de fer s’était engagé avec les représentants syndicaux, puisque son arrivée a correspondu avec des visées de restructuration concrétisées par le projet d’un plan social de très grande ampleur.
Selon les représentant des salariés, « entre 2008 et 2012, près de 4.000 emplois en France ont déjà été supprimés, dont 1.300 en recherche ». Une catastrophe pour un secteur sur lequel investir dans la matière grise est essentiel ?
« En huit ans, le dividende a augmenté de 130%, nos effectifs en France ont chuté de 15% », ont-ils également complété, dénonçant le manque d’éthique des actionnaires.
Face à ces critiques, Chris Viehbacher est resté de marbre. Il a soutenu qu’il fallait « adapter le modèle », trouver de « vraies valeurs » en termes de recherche de molécule. Un discours surprenant pour un dirigeant cherchant à écarter des chercheurs de l’entreprise ?
Le plan de restructuration et la rémunération de Chris Viehbacher font polémique
Le plan de restructuration suit effectivement son cours, et en 2013, ce seront 300 à 400 départs volontaires qui seront annoncés.
En séance, les actionnaires ont abondé dans le sens du directeur puisqu’ils ont accepté le versement d’un dividende de 2,27 euros par action, (une hausse de 6%).
Libération révèle également que Chris Viehbacher a perçu en 2012 une rémunération de 3,522 millions d’euros (soit l’équivalent de 100 salaires annuels de cadres).
Vendredi, l’Assemblée Générale était mouvementée selon les Echos. Chris Viehbacher a été hué, notamment en raison de la suppression prévue de 914 emplois. Les 3 millions d’euros de rémunération du grand patron sont difficilement passées inaperçues, dans ce contexte social fragile.
Pourtant, le comité des rémunérations du groupe a estimé ce salaire « mérité », puisque les objectifs fixés avaient été réalisés.
Les Echos rapportent :
« Traité alors de "profiteur financier" par quelqu'un dans la salle, Christopher Viehbacher a défendu le plan de restructuration du groupe en France en assurant que son but était de rendre la recherche "plus efficiente". »
Est-ce que Sanofi est allé chercher à l'étranger un "profiteur financier" plus libéral que le plus libéral des Français pour faire le "sale travail", ou est-ce que le groupe a réélement une vision d'avenir pour des projets d'investissements en France ? Le consat actuel ne penche pas vraiment en faveur de Chris Viehbacher...
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