Chronique d’une crise annoncée
Un vent de crise souffle sur le capitalisme. Les augures se précisent, mais la date exacte rerste inconnue.
Si la crise de 2008 est derrière nous, celle à venir aura-t-elle lieu en 2019, en 2020 ? La question se pose encore. mais elle aura lieu.
Les raisons les plus apparentes de la survenue de cette crise sont bien entendu :
- L'accumulation des dettes à des montants astronomiques ;
- Les déséquilibres entre États, notamment en Europe entre l'Allemagne et les États du sud ;
- La non résolution des mécanismes de 2008 qui ont conduit à la dette des subprimes ;
- Les incertitudes de la politique américaine de Trump concernant les échanges commerciaux ;
- Les tensions géopolitiques ;
- Les désordres climatiques.
Il existe d'autres raisons qui s'ajoutent aux dernières :
- Les cycles de croissance-décroissance dit de Kondratiev sont d'environ 11 ans, ce qui donne une période de décroissance pour 2019 ;
- Les mécanismes de formation de la plus-value restent inchangés, voire renforcés, par la croissance sans fin des profits de GAFAS, qui en sont les principaux bénéficiaires, et qui créent une tension sur les autres secteurs en voie de désinvestissement capitaliste ;
- La création de bulles immobilières, la construction à tout va (notamment à Paris), qui, comme une chaîne de Ponzi, finissent par se dégonfler de façon chaotique.
La crise est donc bien devant nous, plus dévastatrice que celle de 2008, car tous les mécanismes de délitement se sont aggravés. La crise sociale s'ajoute en effet à la crise économique et sociale. Le libéralisme a créé un style de comportement qui se généralise et maintien chacun dans sa bulle, sans se soucier ni de l'environnement, ni des autres, ce qui n'incite pas à une réaction adéquate en temps de tempête généralisée.
Nous sommes donc encore moins préparés à une réponse qu'en 2008.
Au niveau politique, la gauche est disloquée, et les seuls éléments résistants sont attaqués par des accusation judiciaires qui permet de les éliminer. Il ne reste que les soutiens du système et l'extrême droite, qui l'emporte de plus en plus à des élections démocratiques, comme au Brésil, pour pratiquer une politique à la fois hyper-capitaliste, anti-sociale, anti-sociétale et anti-démocratique, avec comme seul argument l'ordre et la souveraineté. Mais dans les faits, ils sont liés au système financier et créent le désordre.
Les conditions nécessaires pour réagir à la crise sont de ce côté aussi extrêmement faibles. Seuls quelques pays résistent, mais pour combien de temps (en Europe, c'est le Portugal).
Les libéraux profiteront de la crise du libéralisme pour exiger encore plus de libéralisme, privatisations, coupes sociales, et autres joyeusetés de leur programme habituel. Les comptes courants dans les des grandes banques en pseudo-faillite pourront être liquidés, comme ce fut le cas en Argentine, réduisant à 0,00 les économies des classes moyennes.
Quant à la France, entre la préparation des JO et l'hyper-présidence Macron, la survenue de la crise sera une justification supplémentaire pour couper toutes les aides sociales, la privatisation de la sécurité sociale, l'abandon de la retraite par répartition, substituée par la capitalisation au moment même où la bourse s'effondrera, la privatisation de ce qui restera d'étatique et de l'enseignement, la suppression de l'assurance chômage.
Pendant ce temps, les ultra-riches continueront de s'enrichir en manipulant les dettes des États, en s'appropriant les dépenses autrefois publiques, en ruinant les petits épargnants.
Des jours sombres sont à venir, auxquels seule la solidarité, valeur honnie des libéraux, pourra parer, et non les revendication identitaires et souverainistes qui n'ajouteront que du chaos au chaos.
Une chose est certaine : les victimes de la cirse à venir sont bien plus nombreux que les quelques bénéficiaires, ce qui devrait nous encourager à l'union, plutôt que la division, car toute la population a intérêt à se préserver. Mais l'humain est tel que la solution la plus sage n'est pas celle qui est choisie.
C'est ainsi que les civilisations disparaissent alors que l'archéologue se pose la question du "pourquoi n'ont-ils pas pris les bonnes décisions qui les auraient sauvés ?"
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