Clairette de Die : la Cuvée Végan est-elle compatible avec la cohésion sociale ?
Comme quelques vignerons indépendants, la Cave coopérative de Die (Jaillance) offre une cuvée Végan. En choisissant de devenir « vitrine du véganisme », les vignerons ne risquent-ils pas d'alimenter le désarroi des professions stigmatisées par cette mouvance sectaire ?
Quelle est la philosophie d'une coopérative agricole ? : Une coopérative est une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et leurs besoins économiques, sociaux et culturels communs. Propriété des agriculteurs qui détiennent son capital et lui apportent leur production, elle a reçu pour mission de valoriser et de commercialiser la production de ses adhérents.
A propos de la cuvée Végan : Le véganisme est un mode de vie alliant une alimentation exclusive par les végétaux et le refus de consommer et d'utiliser tout produit (vêtements, chaussures, miel, fumier,etc...) issu des animaux ou de leur exploitation. Se revendiquer végan implique de ne déroger à aucune de ces règles. Pour Jaillance, le raisin sélectionné ne tient compte d'aucun de ces préceptes. C'est aussi souvent le cas pour des vignerons indépendants qui le font par intérêt ; à Die seule la vinification correspond aux principes végans. D'un côté, des vignerons qui ne respectent ni n'adhèrent aux règles véganes, de l'autre des végans qui ferment les yeux sur une production contraire à leurs principes en échange d'une incroyable opportunité de reconnaissance gratuite et symbolique.
Quelles conséquences pour le patrimoine régional ? Le projet de ces vignerons déstabilise ce qui fait le tissu social, culturel et économique de notre région. Éleveurs, bergers, pisciculteurs, apiculteurs, charcutiers, bouchers, traiteurs, poissonniers, fromagers, clubs hippiques, restaurateurs traditionnels, etc... sont la cible des végans. L'intransigeance du mouvement Végan envers ces professions est désormais bien connue : escalade verbale et idéologique, saccage de commerces, intimidations, insultes, provocations...
Le pastoralisme présent dans le Diois et ailleurs depuis des millénaires est la première cible des végans : Aujourd'hui les éleveurs et bergers, confrontés eux aussi à la crise économique, sont de plus durement touchés par la prédation. L'incompréhensive position de vignerons, et plus encore lorsqu'ils sont regroupés en coopératives considérées comme fleuron de la réussite, est ressentie comme une atteinte à leur dignité, à leur image. Cela représente une menace supplémentaire à la viabilité du pastoralisme. En effet, le mouvement végan soutient inconditionnellement le retour des grands prédateurs et condamne impitoyablement l’élevage. Exemple d'un article qui fait l'apologie du véganisme : « l’agneau est dangereux pour l'environnement ».cf 20 minutes 07/2018.
Selon le CNRS il en va autrement : « Les paysages qui abritent la plus forte biodiversité sont composés d'habitats semi-naturels. 84 % des surfaces classées en " haute valeur naturelle " correspondent à des zones d'élevage en plein air. »
Historique : Depuis des générations, paysannerie, artisans, commerçants, etc. se sont côtoyés en bonne entente. Comment faire en sorte que cela puisse continuer ? Certainement pas en favorisant un clivage idéologique. On peut apprécier un bon vin sans être obligé de manger de la viande, du fromage…, ni de porter du cuir, de la laine, de mettre du fumier dans son jardin... Mais ne tolérons pas que l'image de nos coopératives, souvent considérées comme vitrine patrimoniale dans leur régions, s'entachent de l'ostracisme végan. Cet ostracisme exclut par parti pris idéologique, de manière injuste et discriminatoire des corporations ayant vécu conjointement et contribuant elles aussi à l'équilibre et au patrimoine du territoire depuis des siècles.
Diviser pour mieux régner ? Ceux qui décident de rendre hommage aux végans par intérêt, assumeront-ils de devoir aussi rendre des comptes aux professions victimes de l'idéologie végane ?
Comment agir pour éviter les conflits ? Pour sélectionner leurs vins, les commerçants et consommateurs qui désirent maintenir la cohésion sociale peuvent donc, librement et en fonction de leurs principes, se renseigner et choisir des fournisseurs dont ils considèrent l'éthique compatible avec le maintien de cette cohésion sociale.
Et l'avenir ? La souffrance animale sert aujourd’hui de prétexte pour diaboliser la viande, tenter d'en dissuader la consommation et, à terme, de l’interdire. La découverte sur l’intelligence des végétaux n'en est qu’à ses balbutiements, mais elle avance. Voilà une nouvelle opportunité de radicalisation pour des extrémistes en manque de reconnaissance. Alors, prenons garde tous ensemble, car tout cela cache la mainmise sur des savoir faire ancestraux par une poignée d'affairistes en quête d'usines à pilules nourricières. Et pour arriver à leurs fins, ceux-ci utilisent sans état d’âme la faiblesse et le manque de discernement de militants déconnectés du terrain et ayant perdu la faculté d'utiliser leur libre arbitre. Des militants qui n'hésitent pas à utiliser des moyens extrêmes et violents, voire criminels, pour imposer leurs points de vue comme on peut le constater dans les médias.
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