Claude Allègre, Haroun Tazieff et l’affaire d’Outreau : quel rapport ?
Mardi 14 avril 2015 a été projeté en avant première, à l’Institut de physique du globe de Paris, un documentaire de la collection DUELS ayant pour sujet "Tazieff / Allègre : la guerre des volcans" réalisé par Éric Beauducel et produit par EKLA Production en coproduction avec l’INA, avec la participation de France Télévisions
http://www.ipgp.fr/fr/evenements/tazieff-allegre-guerre-volcans
Diffusion sur France 5, collection DUELS jeudi 23 Avril 2015 à 21h40
L'Institut de physique du globe digèrera-t-il un jour l'attitude de Claude Allègre lors de la crise de la Soufrière de la Guadeloupe en 1976 qui avait ruiné plus de 70.000 personnes ?
Le film d'Eric Beauducel ne permet pas de répondre car la question cruciale de l'éthique scientifique qui a toujours séparé les deux personnages n'est pas l'objet de l'émission.
Curieuse concordance de temps, ce film d'Eric Beauducel remet un coup de projecteur sur Haroun Tazieff alors que c'est l'éthique rigoureuse que cet homme de caractère a voulu m'inculquer qui me pousse à écrire à l'un des avocats engagés dans l'affaire d'Outreau, à un mois de l'ouverture à Rennes du troisième procès d'Assises qui en traitera.
Lettre ouverte à Maître Patrick Reviron,
avocat d'une partie civile dans le prochain procès relatif à l'affaire d'Outreau, auteur il y a un an d'un « Plaidoyer pour un appel à la raison dans l'affaire d'Outreau »
Cher Maître,
il y a quinze jours, je vous ai envoyé un courrier pour vous informer de faits que vous deviez ignorer, relatifs à l'affaire d'Outreau. Ne sachant pas comment vous avez accueilli ce courrier, je me fais plus explicite ci-dessous. La nature et l'ampleur des enjeux du troisième volet judiciaire de l'affaire d'Outreau me conduisent, à un mois de l'ouverture du procès de Rennes, à donner à ce texte la diffusion la plus large qui soit à ma portée. Ces enjeux, je les avais découverts il y a deux ans à la lecture du livre Outreau, la vérité abusée, publié en 2009 aux éditions Hugo & Cie dans lequel l'auteur, la psychologue experte judiciaire Marie-Christine Gryson , expose minutieusement le déroulement des faits.
Restant à votre disposition, je vous prie, cher Maître, de recevoir l'expression de mes sentiments respectueux,
Frédéric Lavachery.
Président du Centre Haroun Tazieff pour les Sciences de la Terre.
Auteur des ouvrages :
- Dossier pédophilie, le scandale de l'affaire Dutroux, co-écrit avec Jean Nicolas, éditions Flammarion, Paris, septembre 2001.
- Un volcan nommé Haroun Tazieff, éditions de l'Archipel, Paris, avril 2014, livre qui s'ouvre sur cette dédicace : à tous ceux qui, pour avoir eu le courage de la dignité, se sont retrouvés seuls ne serait-ce qu'un jour, et à Marie-Christine Gryson-Dejehansart, je dédie ce livre.
OUTREAU, ACTE III.
« … je songe à l’enfant morte, qu’ils ont vu martyriser comme moi, et qu’ils ont laissé battre… » Jules Vallès.
Haroun Tazieff, Jacques Vanderlinden, Fabrice Burgaud, Alain Marécaux, quatre noms que rien ne devrait associer. Rien, sinon deux autres, Georges Huercano-Hidalgo et Frédéric Lavachery. Le dernier de ces six personnages, auteur de ces lignes, est le fils du premier. Le cinquième est celui d'un journaliste, ardent défenseur du quatrième, cet huissier de justice que le troisième, juge d'instruction, poursuivait de soupçons épouvantables : viols d'enfants.
Personne ne peut avoir oublié l'affaire d'Outreau. Elle revient devant la cour d'Assises de Rennes le 18 mai.
Terrible affaire d'Outreau qui valut à douze enfants victimes de viols en réunion d'être à jamais détruits par des appareils judiciaire, politique et médiatique parfois plus pressés d'étouffer un scandale que d'en éradiquer les causes. Il arrive qu'un scandale vienne en éteindre un autre comme le contre-feu coupe l'incendie. Il faut ouvrir l'hypothèse d'un contre-feu allumé par des avocats qui immolèrent tout ensemble les enfants violés, le juge Fabrice Burgaud et la psychologue experte judiciaire Marie-Christine-Dejehansart, contre-feu entretenu ensuite par Georges Huercano-Hidalgo, rapidement suivi par sa consœur Florence Aubenas, à force d'émissions de télévision, d'articles, de livres et d'interviews. Le troisième procès d'Assises relatif aux viols de douze enfants d'Outreau, viols établis par les deux procès précédents, à Saint-Omer en 2001 et à Paris en 2005, ouvrira-t-il enfin la porte aux faits qu'il fallait disqualifier à tout prix, à commencer par ceux que dénonçaient des enfants pourtant reconnus victimes ?
Georges Huercano-Hidalgo est un journaliste aussi belge d'éducation et de formation que l'est Florence Aubenas, qualité qu'il faut impérativement avoir à l'esprit pour apprécier leurs contributions respectives à l'oubli institutionnel, politique et médiatique des enfants détruits à Outreau, à Saint-Omer et à Paris.
Il y a aura vingt ans le 24 juin prochain que les petites Julie Lejeune et Mélissa Russo étaient enlevées. L'affaire Dutroux marquera à jamais les dix millions de Belges et seule la fin du Royaume pourrait peut-être expédier les deux "années blanches" qui suivirent aux oubliettes de l'Histoire. A l'échelle de ce pays, c'est un peuple équivalent à celui descendu dans les rues de France le 11 janvier dernier qui, le 20 octobre 1996 à Bruxelles, a témoigné de la dignité face à la barbarie. Mais en Belgique ce sont la gendarmerie et un régime rongé de longue date par les scandales qui s'est trouvé pointé par un foule immense et silencieuse. Les parents des enfants victimes avaient placé un immense point d'interrogation sur l'Etat de droit, selon l'expression de la maman de Mélissa Russo, le jour des obsèques de la petite Loubna Benaïssa à la grande mosquée de Bruxelles, le 8 mars 1997, devant 20000 personnes. Le Royaume en avait tremblé, ses bases soudain fragilisées par une dignité populaire que divers populismes n'avaient pourtant pas réussi à détourner au cours des deux années de mobilisation qui virent descendre dans les rues bien plus d'un million de citoyens, l'équivalent de six millions de Français.
Voilà ce que Georges Huercano-Hidalgo et Florence Aubenas ne pouvaient qu'avoir en tête lorsqu'ils se sont attaqués à l'affaire d'Outreau, en 2005, juste avant le procès en appel à Paris des adultes condamnés à Saint-Omer. Les Renseignements Généraux étaient également sur le pont, j'y reviendrai, c'est l'objet de cette lettre ouverte à Maître Reviron. Le contre-feu a fort bien pu être une entreprise collective. Cette hypothèse n'est pas née de la fumeuse "théorie du complot", mais de faits.
Jacques Vanderlinden, mon deuxième personnage, était un éminent professeur de droit international et d'histoire des institutions, ayant enseigné dans les universités de divers pays. "Vous seriez capable de tirer du jus d'un caillou ! " m'avait-il dit un jour où je lui avais fait part de mon analyse du traité secret sur le minerais d'uranium du Congo belge signé en 1943 et 1944 entre les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et le gouvernement belge en exil à Londres. Des années auparavant, lors d'un examen à la faculté de droit de l'université de Bruxelles, il m'avait donné 18/20 et c'est lui qui avait exhumé ce traité oublié de tous. Fort de la bonne impression que je lui avais faite alors, j'étais allé le trouver en pleine affaire Dutroux pour lui soumettre mon hypothèse sur les conséquences ignorées de ce traité. L'uranium avait joué à l'évidence un rôle déterminant dans la géopolitique mondiale des années 40 et la Belgique en possédait les seules ressources alors réputées d'ampleur suffisante pour concevoir une stratégie militaire et industrielle fondée sur l'énergie nucléaire. Dans les conditions de naissance de la guerre froide, à la Libération, les services américains ne pouvaient en aucun cas laisser aux Belges le libre choix de leur régime politique, il leur fallait coûte que coûte tenir ce petit territoire sous leur emprise. Coûte que coûte, même au prix de corruptions de toute nature. Et le Roi des Belges, Albert II, s'était retrouvé dans les années 90 dans le collimateur de commissions parlementaires d'enquête sous le soupçon d'avoir participé à des ballets roses de la haute société dans sa jeunesse princière. Tous les journalistes du Royaume connaissent ces dossiers, aucun journaliste du Royaume ne risquera sa carrière pour la vérité. J'ai recueilli des témoignages irréfutables sur ces affaires, je les ai publiés et je n'ai jamais été condamné pour l'avoir fait, malgré les poursuites judiciaires engagées par le Roi, par le gouvernement et par les enfants d'un ancien Premier ministre, Paul Vanden Boeynants.
Cela aussi, Georges Huercano-Hidalgo le sait, comme le savent la quasi-totalité de ses confrères belges qui, après avoir emboîté le pas des parents des victimes et de leur exceptionnel soutien populaire, finiront par s'aligner sur la thèse d'un Dutroux prédateur isolé, tandis que le juge d'instruction Jacques Langlois et la hiérarchie de la gendarmerie dessaisissaient du dossier les enquêteurs qui ne s'alignaient pas sur cette thèse. "Ce n'est pas à moi de donner un coup de pied dans la fourmilière mafieuse de Charleroi", dira Jacques Langlois au policier Jean-Pierre Adam.
Charleroi, la ville où Georges Huercano-Hidalgo a conquis ses galons de journaliste de référence.
Toutes les chancelleries européennes scrutaient la crise belge, certaines que plus un pays n'était désormais à l'abri d'un tel séisme.
Le 2 avril dernier, j'ai envoyé à Maître Patrick Reviron, avocat d'un jeune homme partie civile dans ce troisième procès relatif aux viols de mineurs à Outreau, le procès de Daniel Legrand, le message suivant :
Bonjour Maître Reviron,
je suis un citoyen belge, vivant en France depuis 2001, année où se noue au plan judiciaire l'affaire dite d'Outreau. Je m'appelle Frédéric Lavachery et suis menuisier à la retraite, habitant en Haute-Loire. Comme la plupart des Belges, j'ai découvert en 1996 l'ampleur de la criminalité organisée qui vise les enfants, nommée pédocriminalité, et non pédophilie, par les parents des victimes de Marc Dutroux et consorts. Comme beaucoup de Belges, j'ai réagi en participant au mouvement populaire qui s'est levé à l'appel de ces parents. C'est par cet engagement que j'ai entendu parler d'Outreau en juillet 1997 et que trois ans plus tard j'ai été approché par deux agents des Renseignements Généraux français.
Je dois aux enfants victimes et à la dignité perdue d'une société qui les a particulièrement mal traités lors des deux procès dits d'Outreau, de vous informer des faits suivants :
- 20 octobre 1996 : plus de 600.000 personnes ont formé une Marche blanche silencieuse et sans slogans dans Bruxelles (à l'échelle de la France, ce seraient 3.600.000 manifestants dans Paris). La presse unanime avançait le chiffre de 300 à 350.000 marcheurs, chiffre repris dans toutes les études de l'événement, mais le comptage secret de la Sûreté de l'Etat belge était de 615.000 manifestants, information qui me fut donnée en 1999 par le magistrat Jean-Claude Leys, alors substitut du procureur du Roi à la section financière du parquet de Bruxelles et qui sera plus tard candidat au poste d'administrateur général de la Sûreté de l'Etat. Le 20 octobre 1996, j'avais moi-même estimé par comptage statistique le nombre de marcheurs à 600.000. Annoncée comme gigantesque, cette mobilisation a poussé le Parlement belge à ouvrir, le 17 octobre, une "commission parlementaire d'enquête sur la manière dont l'enquête dans ses volets policiers et judiciaires a été menée dans l'affaire Dutroux, Nihoul et consorts". Les élections législatives se profilaient pour 1999. En un peu plus d'un an, selon une étude universitaire (Benoît Rihoux, Stefaan Walgrave, L'année blanche. Un million de citoyens blancs, Bruxelles, Editions Vie Ouvrière, 1998), plus d'un million de Belges se seront mobilisés, l'équivalent, proportionnellement, de six millions de Français. La presse quasi-unanime appuyait alors les parents des victimes et saluait la dignité de la population mobilisée. Les travaux de la commission parlementaire d'enquête seront retransmis intégralement et en direct par la télévision et largement suivis dans toutes les couches de la population, ce qui contribuera puissamment à la dramaturgie de l'affaire Dutroux qui a fragilisé l'Etat belge et conduit à une réforme partielle du code pénal et à une réforme structurelle de ses forces de l'ordre, police et gendarmerie. Je vous rapporte ces faits pour souligner le contraste des deux affaires, l'affaire Dutroux et l'affaire d'Outreau.
- 16 avril 1997 : Libération titre : " La commission d'enquête du Parlement rend son rapport. Affaire Dutroux : un réquisitoire contre la justice et la police belges. Après des mois d'auditions, les parlementaires ont mis en évidence les dysfonctionnements de l'appareil judiciaire lors des enquêtes sur les disparitions d'enfants. "
- Juillet 1997 : quelques personnes d'Outreau (des travailleurs sociaux ?) viennent en Belgique à l'occasion d'une marche blanche organisée dans la ville côtière de La Panne pour témoigner d'une attitude inadmissible de la Justice du Pas-de-Calais qui, selon eux, ferme les yeux sur un réseau pédocriminel comprenant des " personnalités locales ". Ils s'adressent à moi et je leur conseille de prendre langue avec Carine et Gino Russo, parents de l'une des victimes de Marc Dutroux, ainsi qu'avec le journaliste Michel Bouffioux, tous trois présent à cette manifestation. Je n'ai pas eu connaissance des suites.
- 1999/2000 : une cellule des Renseignements généraux français est venue en Belgique enquêter sur l'affaire Dutroux et son traitement par la société belge, société civile comprise. Cette cellule s'est également adressée à moi et m'a avoué, lors de notre deuxième rencontre, à Lille, avoir été mise sur pied pour éviter que la France ne soit déstabilisée par une affaire de même nature que l'affaire Dutroux.
- Juillet 2001 : Thierry Billard, directeur littéraire aux éditions Flammarion, m'a révélé que l'éditeur subissait une pression politique et diplomatique qu'il n'avait jamais éprouvée à un tel point, pour renoncer à la publication du livre Dossier pédophilie, le scandale de l'affaire Dutroux, co-écrit par un journaliste d'investigation luxembourgeois, Jean Nicolas, et moi. Devançant la capitulation imminente de l'éditeur, Jean Nicolas, homme vénal, je le découvrirai plus tard, mais remarquable "fouille-merde", était parvenu à se procurer les fichiers informatiques de l'ouvrage chez l'imprimeur et a menacé Flammarion de publier ailleurs notre livre, ce qui a décidé Flammarion à éditer notre travail pour le saboter dès la sortie. Je pourrai vous détailler tout cela. Il y a eu deux suites judiciaires à cette affaire, l'une à Paris en 2001, l'autre à Bruxelles, nouée également en 2001 elle vient de trouver un épilogue en cour de Cassation de Belgique.
- Juillet 2001 toujours : les autorités belges sabotent la commission rogatoire internationale du juge Fabrice Burgaud, visant notamment à documenter le volet de l'enquête concernant l'huissier Alain Marécaux. Lorsqu'enfin l'autorisation d'enquêter en Belgique fut accordée au juge français, le ménage avait été fait.
- 1er mars 2004 : ouverture du procès Dutroux, Nihoul et consorts à Arlon.
- 4 mai 2004 : ouverture du procès d'Outreau à Saint-Omer.
Les faits que je résume par cette chronologie sommaire ouvrent nécessairement l'hypothèse que l'affaire d'Outreau a été politiquement conduite pour discréditer à jamais la parole des enfants victimes. Pour vérifier la pertinence de cette hypothèse, il faudra examiner les basculements de la presse tant en Belgique qu'en France, comparer les dynamiques des deux commissions parlementaires, reprendre le fil de l'instruction belge et le comparer avec celui de l'instruction française, y compris les instructions d'audience en cours de procès. Et faire ressortir par des faits les blocages internes des deux côtés. C'est un gros travail mais tous les documents existent, les témoins aussi. La condition faite à tous les enfants, victimes passées, présentes et à venir, nous l'impose. Nous l'impose à tous, qui que nous soyons.
Je suis bien entendu, Maître, à votre entière disposition,
Frédéric Lavachery.
Jacques Vanderlinden n'est plus là pour noter le travail de son élève Lavachery, pas plus que mon père Haroun Tazieff, lui qui, en 1978, écrivait :
« Chez nous, ce qui de plus en plus prolifère, ce sont les scandales. Scandales immobiliers, scandales économiques, scandales policiers, scandales administratifs, scandales commerciaux, scandales financiers, scandales fiscaux, scandales électoraux, scandales de l’énergie, scandales de la pollution, scandales universitaires
et, de loin les plus graves par ce qu’ils signifient, scandales judiciaires. Ce qu’il y a de plus scandaleux, c’est que ces scandales ne semblent guère scandaliser ceux qui détiennent les divers étages du pouvoir, et qui, donc, se devraient de les empêcher. Serait-ce parce qu’ils y trouvent leur compte ? »
Serait-ce parce qu'ils y trouvent leur compte… ?
Je sais, pour avoir été approché plus d'une fois par des envoyés du pouvoir, Français et Belges, que l'on peut faire une belle carrière en toute impunité si l'on cède. Georges Huercano-Hidalgo et Florence Aubenas ont-ils cédé aux pressions des services, Sûreté de l'Etat belge ou Renseignements Généraux français ?
Osera-t-on fermer les yeux sur l'étrange incursion des Renseignements Généraux français en territoire belge, en amont de la saisine du juge Burgaud ?
Qui pourra se dire innocent de la condition faite aux enfants massacrés s'il détourne son regard des responsabilités évacuées par le gouvernement et le parlement de son pays ?
Je l'écrivais l'an dernier, dans un livre consacré à Haroun Tazieff, à propos des 70.000 victimes guadeloupéennes des manœuvres occultes de Claude Allègre et du préfet Aurousseau qui avait illégalement mis sur écoute le laboratoire des volcanologues en charge de la surveillance du volcan la Soufrière, en 1976 : la seule chose dont je sois certain, c'est que les hypothèses les plus hasardeuses, dès lors que plusieurs coïncidences le suggèrent, méritent que l'on pousse les portes pour voir si ne se cache pas derrière elles un système que la lumière effraie.
Comme je regrette la disparition du professeur Vanderlinden, j'aurais aimé que nous réexaminions ensemble les enjeux du traité secret sur l'uranium à la lumière de l'histoire de l'emprise de la criminalité organisée sur le régime belge au long des cinquante années qui ont suivi sa signature.
Curieusement, c'est aujourd'hui 15 avril 2015, que je découvre qu'en 1967 Jacques Vanderlinden, alors professeur à l'université d'Addis-Abeba, avait prêté à Haroun Tazieff un costume convenable pour se rendre à l'invitation de l'empereur Haïlé Sélassié afin d'entretenir le Négus du programme de recherches à ouvrir dans le fameux triangle de l'Afar, où Tazieff découvrira un océan en formation, confirmant par là, et par l'observation directe, la théorie de la tectonique des plaques. J'ignorais que mon père et mon professeur s'étaient connus. Je vois-là l'occasion, peut-être moins fortuite qu'il y paraît, de les réunir à nouveau pour éclairer une cause qui résume tous les combats pour la justice : le respect de l'enfant, qui est la clé de la résistance à la loi du plus fort.
Tazieff et Vanderlinden partageaient la même scrupuleuse honnêteté intellectuelle, ce furent deux de mes professeurs que je tiens en haute estime pour cela.
La liberté n'est pas vraie quand la vérité n'est pas libre. Jacques Prévert.
Chaudeyrolles, le 15 avril 2015.
Frédéric Lavachery.
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