Claude Guéant, en pleine tempête judiciaire après la découverte notamment de 500 000 euros sur son compte en banque qu'il justifie par la vente de deux peintures, n'a jamais demandé de certificat d'exportation pour celles-ci, a indiqué le ministère de la culture.
L'affaire Guéant, ses milles justifications, ressemble à celle de Cahuzac. C’est l’histoire du voleur qui crie : « Au voleur ! » ! Celui qui était en charge de traquer les petits délinquants, et tous les bandits, est aujourd'hui sur le banc des accusés. Quelle ironie du sort !
L'ancien directeur de la police nationale, ministre de l'intérieur, est au centre d'une information judiciaire. A travers le Canard enchaîné, qui révèle des sommes énormes en liquide(500 milles euros en liquide), provenant de l'étranger ayant attéri sur le compte de Claude Guéant, on se croit à rêver. Subitement, on découvre un homme naguère réservé qui se défend bec et ongles, pour justifier ses avoirs. Un homme qui veut défendre sa probité. Un homme qui a envie de dire, de prouver, qu'il n'est pas celui dont on parle. Sa stratégie convainc-t-elle ?
La vertu dont se croyait porteuse, la droite et le clan Sarkozy,est l'autre versant de la pensée de l'action politique des partis conservateurs. Elle est une note sur laquelle la fanfare des bien-pensants de l'Ump, assène tous les jours ses concurrents politiques. En cette période où Hollande est malmené par les sondages ; en cette période aussi où, Sarkozy lève l'étendard de son éventuel retour ; la vertu dont se pare l'Ump, est la capacité d'imposer sa volonté à cette populace famélique, engluée dans le chômage et la précarité. La vertu et l'ordre juste, n'ont pas tout leur pesant dans l'ancienne majorité, la pléthore des ses mis en examen pour corruption, en passant par leur chef de file, est la démonstration que les brebis galeuses, ne manquent pas dans un camp, comme dans un autre. L'Ump en terme de probité, n'est pas habileté à donner des leçons, avec le fiasco de ses élections internes. Tout ce ciel brumeux qui surplombe la France, n'augure pas des lendemains meilleurs pour la classe politique. L'affaire Guéant, risque d'être un clash institunionnel, à la lecture des informations qui suintent des auditions judiciaires des juges.
Une argumentation spécieuse
Le Canard Enchaîné évoque dans son numéro du 30 avril de « nombreux et conséquents paiements de factures en liquide » de la part de l'ancien chef de la place Beauvau. Ce sont « des petites sommes », répond-il, qui proviennent « de primes de cabinet dont j'avais bénéficié au ministère de l'Intérieur quand j'y officiais ». L'ancien ministre s'explique en détail dans le Canard. Il aurait accumulé les primes au ministère, versées en liquide, à une période où il « vivait chichement » et ne « dépensait presque rien ». « J'ai ainsi amassé des espèces », affirme-t-il. « C'est que les primes de nombreux hauts fonctionnaires au ministère de l'Intérieur ont été, jusqu'à ce que nous y ayons mis un terme avec Nicolas Sarkozy en 2006, payées en espèces. Et cela remonte à la nuit des temps », a-t-il réaffirmé sur RTL. Mais le Canard est dubitatif et explique que le versement en liquide des primes de cabinet a été supprimé en 2002 par le gouvernement Jospin pour être remplacé par des virements bancaires. Ce que confirment à l'hebdomadaire plusieurs anciens collaborateurs du ministre. Claude Guéant reconnaît également au Canard n'avoir jamais déclaré ces sommes au fisc.
Que vaut le serment d'un politique ?
Aussi, la parole des acteurs politiques ne renvoie pas directement à leur caractère vertueux,mais plutôt à leur vaillance, à la qualité avec laquelle ils abordent la masse populaire et essayent de la maîtriser. C'est la souplesse plus que la rigidité que Guéant entend défendre ; la rhétorique implique que les acteurs politiques sachent avant tout s'adapter aux circonstances, par exemple invoquer la vente d'un tableau, qui est l'abécédaire du blanchiment, selon plusieurs douaniers et experts en blanchiment.
Ainsi , ses conseils juridiques et communicationnels, lui recommandent une conduite pragmatique, afin que son action politique puisse être porteuse d'effet ; une conduite qui sache adapter l'action politique à la contingence des circonstances. L’analogie du taureau dans l'arène, est la stratégie de ces bandits en col blancs, leur résistance à vouloir démontre,r l'absurdité des accusations portées contre eux. Résister tel est le mot d'ordre et surtout , ne jamais exposer le roi, même au péril de sa vie. Le rôle d'un briscard comme Guéant auprès de Sarkozy, est donc de prévoir les catastrophes, de les prévenir, donc, son discours est huilé pour la circonstance, quitte à crier au complot et au règlement de compte politique.
Aimé Mathurin Moussy