Coffee shops néerlandais, le double effet kiss cool
Après l’interdiction récente de fumer dans les coffee shops et les multiples pressions exercées par l’UE sur le gouvernement néerlandais, les patrons de ces estaminets bien connus des amateurs de cannabis ont du souci à se faire.

En effet, à l’initiative de huit maires de grandes villes, la Province du Limburg va prochainement expérimenter un Pass spécial pour un accès règlementé aux coffee shops, à partir de janvier prochain, et ce, sur l’ensemble de la région.
Avec le futur Pass, ce sera 3 grammes de cannabis par jour et par personne sur présentation du fameux badge, au lieu des 5 autorisés jusqu’ici.
But de l’opération, sortir les coffee shops de leur confortable anonymat.
L’initiative est, on s’en doute, chaleureusement applaudie par les représentants des ministères de la justice et de l’intérieur, d’autant qu’une récente affaire impliquant un propriétaire à Terneuzen (Ville du sud-ouest) laissait entrevoir de graves fissures dans le contrôle des approvisionnements en résine de cannabis (120 kg découverts à Terneuzen contre 500 grammes autorisés par la Loi).
La culture et la vente en gros restant interdits sur le territoire, la gestion du système est aussi périlleuse que schizophrénique, une situation ubuesque que les filières criminelles ne manquent pas d’exploiter à leur tour.
Derrière cette initiative, il y a l’espoir que les touristes venant de Belgique et de France se détournent de cette Province du Sud, si pratique pour les emplettes d’un jour.
En jeu également, la lutte contre les circuits de criminalité qui s’organisent autour de ce lucratif business, et en particulier, l’activité de blanchiment que ce tourisme thématique contribue à doper, sans jeu de mot aucun.
Voilà une initiative qui devrait également ravir Bruxelles, tout autant que les hollandais qui, contrairement aux idées reçues, ne voient pas d’un très bon œil la présence de ce genre de commerce, d’autant que les touristes étrangers continuent de se méprendre sur la légendaire tolérance des néerlandais.
Ainsi, certains de nos concitoyens auraient une fâcheuse prédilection pour la fumette en goguette dans les artères du centre ville d’Amsterdam, persuadés d’être là comme en terre sainte.
Il semble bien qu’en haut lieu, on ait maintenant choisi la politique des petits pas permettant de faire machine arrière, en douceur, et ce faisant, de calmer du même coup la grogne montante chez les riverains tout en ménageant la susceptibilité des usagers et des associations à l’origine de ces enseignes tapageuses.
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