Coke en stock (LIX) : au Mali, la drogue est le nœud du problème (f)
Nous n'en sommes pas au bout de nos découvertes maliennes. Celle que je vais vous dévoiler aujourd'hui fait directement écho à un autre article que j'ai pu écrire récemment ici-même. Celui sur de biens étranges avions civils, sillonnant toute l'Afrique, en dissimulant à bord des caméras rétractables cherchant à espionner le pays qu'ils survolent. Par pur hasard, simplement en regardant d'un peu plus près certains avions vus au Mali, je vous ai trouvé d'autres candiats à l'exercice, dont certains déguisés en avions inséminateurs de nuages pour provoquer la pluie. Le Mali y a dépensé une fortune, sans résultats probants. Aujourd'hui, la presse malienne découvre que les pluies n'étaient qu'un gigantesque prétexte à s'en mettre plein les poches, chez certains dirigeants du pays, au rang desquels figurent en premier des ministres d'ATT. Après la coke, ça semble une vieille histoire qui se répète, bienvenu aux avions... de la CIA !
Au Mali, les américains n'étaient pas dupes, comme le révèle Wikileaks, car il étaient très bien renseignés : "vrais négociateurs et agents doubles, faux intermédiaires et vrais profiteurs : difficile pour les Occidentaux de savoir à qui se fier au Nord du Mali" lance Mali Actualités, en dévoliant les biens étranges liens entre les fameux négociateurs, les islamistes ... et ATT : "les télégrammes émis par l’ambassade américaine de Bamako (Mali) après le rapt, le 22 février 2008, de deux touristes autrichiens, décrivent l’extrême complexité de la tâche des diplomates dans un univers de manipulations. Cette fois-là, l’épisode a connu une fin heureuse puisque Wolfgang Ebner et Andrea Kloiber, enlevés dans le Sud tunisien et transférés dans le Nord malien, ont été libérés après 252 jours de captivité. Les diplomates américains décrivent la façon dont leurs deux collègues autrichiens arrivés de Vienne « tentent de naviguer dans la bureaucratie malienne tout en subissant un cours intensif sur les dynamiques sécuritaires et politiques complexes du Nord Mali ». Ils notent le naïf espoir des Autrichiens de « capitaliser leurs bonnes relations avec le monde musulman ». Et le rôle de négociateur qu’entendent jouer « le Libyen Mouammar Kadhafi et le leader d’extrême-droite autrichien Jorg Haider »". Amusant, presque de trouver là Haidern qui se faisait aussi entretenir par Kadhafi tout en tenant des propos racistes et anti-arabes dès son retour au pays !!!
Des américains ayant déjà choisi leurs interlocuteurs : "comment entrer en contact avec AQMI ? Les Américains analysent les raisons pour lesquelles les Libyens recherchent des intermédiaires non pas chez les Touaregs mais parmi les Arabes Berabiches, « qui parlent une langue similaire à l’arabe algérien », « ce qui ne signifie pas qu’ils soient plus réceptifs au message » islamiste. Trois personnes identifiées comme des « hommes d’affaires »pourraient jouer ce rôle, dont l’un est proche des services secrets maliens. De ce fait, si une rançon est payée, analyse un télégramme, un pourcentage pourrait échoir non seulement à l’intermédiaire berabiche, mais aussi au fonctionnaire malien qu’il informe et qui le protège." Exactement ce qu'a confirmé l'ambassadrice sortie de sa réserve : tout le monde se sucrait au passage ! Et cela, les américains n'en étaient pas dupes. Ils étaient en réalité très bien renseignés, grâce à des méthodes de surveillance bien particulières.
Des américains débarqués dans le jeu avec leurs méthodes habituelles. Je vous ai dit auparavant que je reviendrai sur le cas du milliardaire Diawara et de son offre de prêt aux militaires de son Beechraft. Une proposition surprenante, qui sent fort le rattrapage médiatique, l'homme ayant bénéficié de la manne nationale. Ses avions, il ne les avait effectement pas achetés : l'histoire de l'ensemencement de nuages au Mali ressemblant aujourd'hui fort à celle des avions renifleurs en France sous Giscard. C'est "Le Prétoire" de MaliWeb qui sonnait l'halali le 26 juillet 2012, en dénonçant le coup de l'opération débutée en 2004 par rapport à son efficacité : "ce qui s’est passé dans cette affaire dépasse tout entendement. Diagne Séméga que ATT avait affecté au ministère de l’équipement a imaginé toutes sortes de stratagèmes pour soutirer l’argent du contribuable malien Figurez vous, les trois avions servant a l’opération pluies provoquées avaient été achetés 1,5 millions de dollars pièce par l’Etat du Mali et mis a la disposition d’une structure privée pour fournir une prestation a l’état qui réglait les factures. Dans cette affaire le Mali a été saigné a blanc." Par l'homme devenu l'un des premières fortunes du pays !
Des avions pour ensemencer les nuages au Mali ? Mais on en avait déjà croisé, il me semble. "Depuis 2005, Bamako développe le programme « Sanji » pour ensemencer les nuages sur l’ensemble du territoire malien. Il est prévu pour cinq ans. Il se double de « l’opération Sanji », une initiative de 14 mois pour arroser les zones de Mopti, de Ségou, de Kayes, et de Koulikoro, régions céréalières tributaires des pluies. Après plusieurs séries d’interventions, les résultats seraient encourageants. Les précipitations provoquées dans cette partie du Delta Intérieur du Niger auraient permis d’allonger la saison de maturation des cultures, ce qui aurait dopé les récoltes. Les productions de millet, de sorgho, d’arachide, et de coton, auraient augmenté de 50%". pouvait-on lire. Personne n'avait commenté les chiffres, donnés par le minstre de l'agriculture d'ATT. L'expérience devait se poursuivre en 2011 : "pour la campagne agricole 2010-2011. L'opération, qui est à sa 5e année, coûtera cette année)là la bagatelle de 3,1 milliards FCFA (4 650 000 euros)". En pure perte, a-t-il semblé !
Les avions, dont le superbe Beech 200 Super King Air numéroté TZ-DDG, celui vu à Sénou (ex-N811ND et BB-589, acheté à Aerolease Cargo de Fargo, (dans le Nord Dakota, comme on va le voir haut lieu de manipualtions occultes) auraient été achetés par l'Etat et non par le milliardaire malien ? Une affaire de détournement dont certains avaient déjà reniflé la possble arnaque, mais qui a rapporté gros à certains en tout cas : "Ahmed Diané Séméga, le riche et fringuant ministre de l’Equipement sous Att, et son boss (tous deux planqués à Dakar) avaient créé une société écran qui avait bénéficié du « deal » pour un montant de 1 milliard 500 millions Fcfa par an, à l’effet de provoquer des pluies sur le territoire du Mali qui enregistre des déficits hydriques importants ces dernières années. Ainsi, ils empochaient 500 millions de bénéfices nets, qui dit mieux, par an, durant toute la durée de l’opération qui s’est étalée sur 5 années, soit une cagnotte totale de 2 milliards 500 millions dans cette gigantesque arnaque à la pluie", continue l'article vengeur, décrivant une méthode méfiatique originale : "l’année passée a été une année pratiquement sans pluie, malgré que l’opération était en cours. Lorsqu’il pleuvait naturellement, ATT s’attribuait le mérite en faisant croire que c’est grace à l’ensemencement des nuages. Et l’Ortm, « la passion du service public » bernait tout ce petit monde en simulant cette opération sur les écrans, en faisant défiler l’image en deux dimensions d’un petit avion sur les nuages pour matérialiser cette opération"... du grand art, parfois ensencé, par de doctes personnes, plus fort que les avions renifleurs, à partir d'un procédé vieux de plus de 50 ans
(celui des cristaux d'iodure d'argent, utiliisé pour la première fois le 13 novembre 1946, par Vincent J. Schaefer, qui survolait un banc de stratus à Pittsfield, Massachusetts, en essaimant dessus deux kilos de glace pilée) ! Voilà ce que certains allumés continuent à appeler "chemtrails" en mélangeant encore une fois tout ! L'un des scientifiques applaudissant le programme révélant en effet que les avions étaient bien d'Etat et non privés : "dans la perspective d'une prise en charge nationale du programme, deux appareils Beechcraft de type Super King Air 200 ont été acquis en septembre dernier par le gouvernement pour un montant de 7,1 milliards de francs CFA" (soit 10 650 000 euros),
avait-il écrit. Un autre site décrivant qui avait aidé les maliens : "avec l’aide de conseillers américains, le gouvernement a organisé 332 vols d’ensemencement depuis 2007 et alloué 32,5 millions de dollars de fonds propres au programme de pluies provoquées, entre 2006 et 2010, a dit à IRIN le ministre des Finances, Sanoussi Touré". La firme US recrutée s'appelant « Weather Modification Incorpored », installée au Dakota du Nord (on y revient !). Bizarrement, on trouvera aussi dans un site malien un Piper Cheyenne enregistré aux USA utilisé pour l'opération, aux diffuseurs bien reconnaissables, mais non montré à la presse. Pourquoi cette différence, voilà la bonne question.
Car l'histoire de l'ensemencement plutôt bidon va bien plus loin, et nous révéle un pan subtil de géopolique, typique de la méthode américaine, et c'est justement ce cliché fort anodin en apparence d'un Piper Navajo équipé de diffuseurs de cristaux d'iodure d'argent qui nous le donne. Les photos faites par des américains prennent toujours le soin de couper les numéros d'avions de manière à ce qu'on ne puisse retrouver rapidement de quel appareil il s'agissait. Sur celui-ci, on n'en distingue que quatre : le N, et le chiffre 233. Sur les sites de registre US d'aviation (le N étant américain comme on le sait), à chercher après quel avion il représentte on tombe vite sur une rimambelle de prétendants, à moins de savoir de quel type d'appareil il s'agît. On reconnaît vite en l'occurence un Piper Cheyenne PA-31T, a des tas de détail, à force d'avoir ici cherché ce type d'appareil chez les trafiquants, chez qui il est très prisé. Après avoir fait défilé tout l'alphabet, on finit par approcher du but, grâce à l'épluchage des registres de la FAA (fastidieux, car il faut attendre la page 481 pour tomber dessus !). L'engin, après réflexion, pourrait très bien être le N-233PS, mais cela demande confirmation. Une confirmation que l'on obtient là encore en cherchant du côté des vols de convoyage... ce qu'on obtient sur le blog d'un professionnel né en 1944, pilote depuis 1974, devenu un "spécialiste des traversées de l'Atlantique", et qui habite à Bangor, dans le Maine (là où se situe la grande base navale de sous-marins US).
Bref, une excellente trouvaille, qui nous conte le 11 novembre 2007 qu'il a effectivement fait voler un Piper Cheyenne PA-31T de Bamako à Ryad à la fin de la saison des pluies de 2006 pour que l'appareil puisse subir des modifications consistant à l'installation de matériels pour contrôler la météo. L'homme précise que l'avion sera renvoyé ensuite à Bamako en 2007 avec un autre pilote aux commandes. En donnant au tout début de son post le numéro d'immatriculation de l'avion : le N-233PS !!! C'est bien lui notre avion ! Belle découverte !!! Surtout qu'à bord de ce genre d'appareil inséminateur, il y avait des écrans de contrôle, visibles ici à droite, si aisément remplaçables par des écrans vidéos de caméras.
Belle découverte (*) en effet quand on fouille un peu plus loin pour trouver qui en est le popriétaire de départ : il s'agît de Dodson International Parts... une firme qui à nos oreilles fait "tilt" tout de suite ! Car on ne pouvait rêver mieux à vrai dire : Dodson, c'est aux USA la façade la plus connue de la CIA, car son implantation elle-même la relie à l'agence d'espionnage et à la période Barry Seal, durant l'ère Clinton comme je vous l'avais écrit ici-même : "à la Mena, il y a tout ce qu’il faut pour transformer, repeindre ou équiper des avions. Le trafic de l’ère Clintonnienne a été tel qu’il a généré toute une kyrielle d’entreprises autour des pistes d’atterrissage. On n’a que l’embarras du choix !! ! Peinture, encore peinture, toujours peinture… Il y en a une autre aussi, située elle au Kansas, qui va retenir plus particulièrement notre attention : elle s’appelle Dodson International Parts Inc. Car cette firme de pièces détachées d’avion nous mène directement aux petits appareils dont nous avons suivi les trajets à travers l’Atantique, mais aussi à de plus grands, et nous raccroche donc tous les wagons ensemble. Les avions décrits ne sont pas liés seulement à un simple trafic de drogue certes de grande envergure. Ce sont bien des appareils liés à la CIA, dont beaucoup proviennent du même lieu. L’atelier de peinture et la préparation des Conquest, s’il est quelque part, ne doit pas être bien loin". Il le l'était pas en effet ! Des ateliers dédiés le plus souvent au jonglage de numérotations, au nez et à la barbe de la FAA, dépassée par l'ampleur des manipulations... de la CIA !
La société Dodson, dont le travail de base est la feraille d'aviation (celle de l'aluminium donc plutôt, visible ici à gauche, elle se vante de posséder 5 millions de pièces d'avions ; on y trouve du Dassault) est depuis longtemps mouillée jusqu'au coup dans les trafics divers ; dont ceux de mercenaires : elle s'occupait de repeindre les avions d'Ariana, mais aussi d'autres Boeing : "d’autres 727 tout aussi intéressants : sorti des ateliers de peinture de la Mena, un Boeing 727-100 N4610 hors d’âge…. vendu à l’armée de Robert Mugabe ! L’appareil, repeint hâtivement en blanc avait été saisi au Congo en mars 2004avec à bord 64 mercenaires ! Une vente effectuée via une société écran sud-africaine appelée « Logo Logistics Co » et censée être une mine de diamants d’Afrique du Sud… Parmi les intermédiaires mouillés… le fils sulfureux de Margaret Thatcher ! Or l’appareil venait de où ? De Rantoul, Kansas,l’endroit où est situé l »usine de son fournisseur : Dodson Aviation Inc !" vous avais-je dit. Dodson c'est aussi la firme qui faisait préparer les 727 destinés à la firme afghane Ariana, dont se servira Ben Laden pour ses trafics, notamement d'héroïne. Une femme étonnante Gail Sheehyn, de la Defense Intelligence Agency verra ces avions d’Ariana transporter drogue et armes, alors qu'elle était en vacances en Afghanistan en 1997 ! Son rapport sur le danger d'un Ben Laden se retrouvera vite fait au fond de la poubelle... N'en jetez plus, on se doute déjà que le petit Navajo dépêché sur place au Mali au prétexte d'ensemencer les nuages devait déjà servir à autre chose qu'à faire tomber la pluie. Il faisait déjà remarquez tomber une pluie de dollars sur les ministres d'ATT ! Une activité reprise depuis par des appareils bien plus récents et dont je vous ai décrit aussi les incroyables équipements... dissimulés. D'autres appareils attendent qu'on vienne les acheter : parmi les bimoteurs les plus prisés, on trouve souvent la mention "Paint By Mena Aircraft Painting 03/2003 Rated 8", comme pour ce modèle Piper Mojave PA31P-350 annoncé à 265 000 dollars. C'est chez Dodson qu'on peut aussi voir des 727, tel ce N2688Z (ci-dessous).
Pour notre infatigable pilote de Bangor, et ses traversées atlantiques (**), il n'en avait pas terminé avec son Piper sur lequel il vole depuis trente ans, nous dit-il le 21 janvier 2010 : "c'est un vieil ami : un de 30 ans, un modèle Cheyenne des débuts la dernière fois que j'ai volé avec c'était en octobre 2006, de Bamako, au Mali, jusqu'à Riyad, en Arabie saoudite, pour une entreprise d'ensemencement des nuages. Maintenant ils l'ont apporté de Riyad au Caire pour moi (il est difficile d'obtenir un visa d'entrée pour l'Arabie saoudite), et je suis là à nouveau là pour le reste de la route du retour au siège de la société dans le Dakota du Nord... " précise-t-il : la société Weather Modification est effectivement du Dakota du Nord, à Bowman exactement. "Le pauvre avion a l'air fatigué : la peinture est fanée où il n'est pas rayé, il pèle, le tableau de bord est plein de jauges à vapeur à l'ancienne. Mais il a été fait un sacré travail, en essayant de faire tomber la pluie sur le désert, et alors qu'il n'a pas été entretenu il a été gardé très fonctionnel. Il est peut-être vieux, mais il est encore vif. Il va grimper loin du sol à 2 500 pieds par minute, et encore faire jusqu'à FL240 à 1,000 ppm. Je m'attendais peut-être 200 nœuds en altitude, mais il me donne des performances d'origine : une "croisière économique" à 235 noeuds véritables (434 km:h !) sur 400 pph au FL220"....
En dix jours, le vaillant appareil remontera jusqu'au Dakota, en partant du Caire et en passant successivement par Stavanger, en Norvège, puis par Egilsstađir, en Islande, et après Jan Nuuk, Groenland, Jan Sioux Lookout, en Ontario et débarquer à Jan Fargo, Dakota du Nord le 19 janvier 2010, pour retrouver le hangar bleu du "Jet Center" de l'entreprise. Joli périple en effet ! Pour retrouver ses collègues, les cinq appareils dédiés à Bowman : un Cessna 340 (numéro N234PS !), un Cheyenne II, N234K, le Cessna 340A, N340FR, le Cessna 340 N812V, et un Piper PA-34-200T Seneca I, de 1978, numéroté N39655. A noter que le fameux Cheyenne malien rapatrié n'est pas annoncé dans l'inventaire des ensemenceurs du Dakota...







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