Coke en stock (LVI) : de « Saly Vice » à Neuilly
A Saly on s'amuse donc, quand on ne rencontre pas un des colombiens qui vous proposent de remonter la drogue en France via le Maroc, par tombereaux entiers. Un phénomène auquel se sont intéressés beaucoup de gens, comme j'ai pu déjà vous le conter. Il y a bien un volet français à cette affaire notamment autour de l'intrigant parcout de Eric Walter Amegan, qui aura échappé aussi bien aux policiers français qu'à la justice mauritanienne : ce gars là bénéficie d'incroyables protections pour éviter aussi facilement toutes les tentatives de le jeter en prison. Amegan étant libéré juste après une visite au président du pays effectuée par un ambassadeur : curieuse coïncidence. De la cocaïne qui se retrouve ensuite apportée par go-fast à Neuilly, au cœur de la capitale française, où le réseau possède ses organisateurs et ses "banquiers" chargé de collecter des sommes considérables. Le "tout-paris" marche à la coke, c'est bien connu : logique de retrouver le bas de laine des trafiquants chez un restaurateur en vue, tellement en vue qu'arrêté le même jour que Neyret, personne ne s'est intéressé dans la presse à son cas (nous verrons ça plus tard). Chez lui, avant de partir dans un coffre... en Suisse. Les aventureux trafiquants font des placements de retraités...
Si l'on revient sur les lieux de vacances de Michel Neyret, en effet, c'est toujours un peu la même chose. Saly, est devenue en quelque année une sorte de Miami Vice africain, vous avais-je dit. On a pu le voir dans l'épisode précédent. Exactement ce qu'avait décrit ici en 2010 Bakchich en concluant par un "Saly ou l’Afrique rêvée d’un tour operator libidineux". Parfois, à Saly, la vie nocturne de la station si tranquille décrite par Jean Pierre Granatelli prend une autre allure encore, nous raconte "La Sénégalaise" : "en effet c’est une affaire qui remonte maintenant de quelques mois. Mais qui reste d’actualité car les deux filles n’ont pas voulu lâcher du lest. 123dakar.com vous conte l’histoire qui ressemble à celle de DSK. Après une soirée dans une grande boite à Saly, les deux filles sont interceptées par deux hommes qui ne sont autres que le Directeur Général d’un grand Hôtel à Saly et son PDG. Ils proposent une belle partie de jambe en l’air aux séduisantes filles pour la fin de Soirée. Elles acceptent sans conditions et embarquent avec eux à bord d’une belle voiture 4x4 qu’occupaient les deux patrons de direction. Arrivées sur les lieux, les filles proposent aux deux messieurs la somme de 200 euros après avoir passé à l’acte. Ce que refusent les deux bosses qui ont proposé 10 000 francs (ce qui fait 14,24 euros, NDLR) pour payer leurs escapades sexuelles. Devant le refus de ces deux boss de s’exécuter, les deux filles les trainent à la gendarmerie de Mbour. Les deux nymphes ont décidé de porter plainte aujourd’hui" conclut l'article. Bref, que venait donc faire le policier ex-niçois en villégiature à cet endroit ? Passer ses vacances dit-on ? OK, pas de problèmes pourquoi pas, mais avouez que prostitution est souvent fille du trafic de drogue, ou inversement. N'importe quel policier vous le confirmera. Neyret lui-même : le spécialiste de l'arrestation des go-fast avait choisi de passer ses vacances dans un endroit qui lui rappelait tous les soirs le boulot ! Pourquoi pas, dirais-je encore : c'est bien son droit, après tout. C'est peut-être véritablement un "workaholic" comme disent les américains ! Un vrai "bourreau de travail", qui sait !
A part en effet que Saly est aussi le lieu où habitent toujours les parents d'Eric Walter Amegan, trafiquant de drogue de haut vol qui a réussi à se faire extraire d'une prison où logiquement il devait rester 15 années, en Mauritanie, après avoir failli se faire attraper par la police française au même endroit, justement (voir les épisodes précédents, dont celui-ci). A ce jour, un des plus beaux cas d'espèce de trafiquant éyant échappé à la prison. Et qu'à deux pas de là, à M'Bour, des colombiens ont installé une pêcherie qui sert d'écran à leurs activités, et qu'ils sont sur ce projet gigantesque depuis deux années maintenant avant qu'on ne le découvre. Et que l'un de ceux qui les approvisionne et aussi un français, qui possède une compagnie d'aviation sénégalaise, qui fait des va et vient en Guinée Bissau (dont la frontière est toute proche du Club Med deCap Skirring), et qui est en cheville avec notre découpeur de collègues de "travail" : c'est lui qui a tenté de dépanner le Boeing chargé de 10 tonnes de coke incendié à Tarkint au Malien lui amenant un camion d'essence (*) ! Tout se relie ensemble, j'ai l'impression de revoir défiler mes 50 épisodes consacrés à ce gigantesque trafic (*) !
Et selon Paris-Match, donc, une rencontre à Saly a bien eu lieu, entre Nerey, le trafiquant colombien organisateur de tout le réseau, et le "correspondant téléphonique" de Nerey, à savoir Gillles Tepie. Un trafiquant qui s'échappera in extremis de la traque de Neuilly portant sur la livraison de 110 kg de coke, grâce à un coup de fil donné par Michel Neyret en personne, cela on le sait, aujourd'hui, les faits sont là (et décrits aussi dans notre épisode précédent).
Voilà qui, l'air de rien, change tout : passe encore que Neyret ait pu "protéger" sa source en lui téléphonant l'arrivée de ses propres collègues pas mis au courant, pourquoi pas il paraît que ce serait courant chez les flics pour sauvegarder leurs "indicts". Non, ce qui ne va plus, c'est qu'une rencontre avant ait pu avoir lieu, qui indique clairement que là on n'est plus dans un cas de protection mais bien de participation et d'organisation d'un trafic, et pas pour quelques grammes de drogue douce : là on est plus à la remise du "paquet" de 110 kg de coke, mais à son départ. Fini d'évoquer les quelques centaines de grammes de hasch prélevés sur un lot saisi pour "récompenser" un informateur : là c'est pour plus de 100 kilos de cocaïne, et c'est désormais au départ et non plus à l'arrivée ! Et à ce stade, ça devient effectivement beaucoup pius grave. Pour tout le monde. Comme le dit Paris-Match : "Pourquoi donc Neyret aurait-il été, seul, en vacances, au contact de deux trafiquants internationaux de cocaïne ? Quel rôle aurait joué Albert dans cette rencontre ? Mais surtout que serait venu donc faire dans ce rendez-vous un des protagonistes de l’affaire des 111 kg de cocaïne de Neuilly ?" souligne l'hebdomadaire. C'est vrai, ça : vous en connaissez beaucoup, vous, de vacanciers comme ça ? Moi, pas.
Car l'homme qui a échappé ce jour-là au coup de filet, et qu'avait rencontré Neyret avant qu'il ne convoie la drogue n'était pas non plus n'importe qui, rappelle fort justement France-Soir : "700 kg importés au début des années 2000 via un triplex des bords de Seine, dans le XVIe arrondissement de Paris. Une peine de quinze ans pour un assassinat commis en 2000. Et une cavale de cinq ans, qui a failli prendre fin vendredi dernier, lorsque la brigade des stupéfiants de Paris investit l’appartement de la rue Edouard-Nortier, à Neuilly-sur-Seine, mettant la main sur quatre personnes et plus de 110 kg de coke. Las ! deux hommes s’en sortent, filant entre les mailles du filet policier à bord d’une Mercedes de grosse cylindrée. Gilles Tepié, « c’est du lourd », selon un policier. « C’est un des très beaux voyous en stups du moment », glisse un autre. L’homme, qui a échappé à la brigade des stups, apparaît comme un spécialiste de l’importation de « blanche » en France et serait un fournisseur patenté du « milieu de la nuit parisienne », selon un enquêteur." Cinq ans qu'on le recherchait, et lui amenant 110 kg de coke (soit pour 7 millions d’euros !), avouez que ce jour-là, les policiers qui croyaient bien l'attraper se soient sentis quelque peu floués, avec les trois lascars qui leur filaient sous le nez en Mercedes de grosse cylindrée. Comme les gens de la DGSE, qui l'avaient heureusement mis sur écoute... pour entendre Michel Neyret lui dire de déguerpir au plus vite de l'endroit. Déjà qu'en 2005 Tepié était passé au travers du flit carcéral en raison d'un vice de procédure... cela commençait à faire beaucoup, avec Walter qui lui s'échappait de sa prison mauritanienne, pour les policiers français dont le travail sur le dossier n'est pas à remettre en cause, loin de là ! Ni d'ailleurs le travail du juge Gachon, un spécialiste du blanchiment semble-t-il... comme ce dossier de changement de drogue en... or en 2005. Heureusement que l'insitution fonctionne avec des gens probes, pourrait-on dire.
Du "lourd", que ce Tepié, qui a des habitudes bien précises, roulant en grosse cylindrée et accumulant chez lui près d'un demi-million d'euros en billets : "c'est en 2000 que Gilles Tépié a commencé à faire parler de lui. Il tombe alors pour une affaire de trafic international de cocaïne, en compagnie de deux associés : Farid M. dit "les yeux verts", 49 ans, et Abdallah T. dit "Fafa", 37 ans aujourd'hui et originaire, comme Gilles Tépié, de la cité du Luth à Gennevilliers. À l'époque, le trio mène grand train dans le 16e arrondissement, louant, près de 4 500 euros par mois, un appartement avenue Kennedy, au pied duquel Tépié se fait arrêter par les stups, qui lui ont tendu un piège en simulant l'enlèvement de sa voiture, une Mercedes 500 SL. Dans la foulée, les policiers saisissent 530 000 euros en liquide, un pavillon, une quinzaine de voitures de luxe, dont une Ferrari Modena. La compagne de Tépié, une jeune femme d'origine iranienne, fille de commerçants du 16e, fait partie du quatuor arrêté vendredi. Le réseau faisait venir de la coke d'Amérique du Sud via les Antilles - 800 kilos en deux ans - et fournissait des semi-grossistes aux quatre coins de France. Condamné à 8 ans de prison, Tépié fréquentait principalement les détenus d'origines vénézuelienne et colombienne".
Oh, il reste bien une porte ouverte pour notre super-flic, celle de vouloir faire son boulot (salué ici en photo par Brice en personne !)... même en vacances, sur ce coup-là, tente encore de nous convaincre Paris-Match : "c’est par le truchement d’une écoute entre Gilles Bénichou et un des cerveaux de cette affaire que le nom de Neyret est apparu dans le volet trafic international de stupéfiants instruit par le juge Gachon. Cette écoute embarrassante semble être le point de départ de l’enquête de l’IGS sur Neyret… Et pour cause, dans cette conversation interceptée entre ce protagoniste de l’affaire de Neuilly et Gilles Bénichou, ce dernier se serait vanté de pouvoir arranger le sort de son interlocuteur auprès du juge en faisant intervenir Michel Neyret ! Dans le « deal » que voulaient soumettre les deux hommes à Neyret, il aurait été question d’informations sur deux assassinats commis à Paris… Visiblement le « flic à l’ancienne » imaginait pouvoir se frotter à des pointures de la grande criminalité internationale et les maîtriser : à ce jeu solitaire dangereux peut-être est-il tombé sur beaucoup plus retors que lui. Il se murmure que d’autres services que l’IGS se seraient intéressés au cas Neyret bien avant le déclenchement de l’enquête officielle…" Quelle abnégation, dans ce cas, qui, personnellement, me paraît bien improbable. Car c'est bien là où ça blesse : rencontrer deux truands dont un chef de cartel en vacances, c'est soit un sens poussé du service, soit tout simplement davantage qu'une compromission ou une tentative d'infiltration : on peut logiquement supposer qu'en vacances, le policier Neyret ne travaille pas et n'est donc pas dans une éventuelle mission, à moins que sa hiérarchie ne l'y ait autorisé, au quel cas... elle ne l'aurait pas mis sur écoute durant ses congés... car il manque quelque chose à la trop belle hypothèse du policier voulant en faire plus que d'ordinaire : il n'avait en rien averti sa hiérarchie de ses agissements. "Jeu solitaire", écrit pudiquement Paris-Match bien décidé à ne se fâcher avec personne : une idée intenable, avec les responsabilités de l'individu à Lyon. Y aller seul, c'était suicidaire, vous dirait n'importe quel policier : en face ce sont des cartels colombiens, qui n'hésitent pas à tuer (et même à découper les corps après avoir tué, comme on a pu le voir !). Un simple "vacancier" aurait-il pris le risque ?
Avec ça aussi, à vrai dire, on change carrément de catégorie : le "d'autres services que l'IGS" que Paris-Match laisse entendre n'offre pas beaucoup de latitude pour savoir qui, depuis plusieurs mois, pouvait s'intéresser autant à un tel réseau, forcément multinational. Il n'y a plus qu'un seul service, à savoir la DGSE, qui était sur la trace du Boeing, on le sait à avoir lu mes différents épisodes, au Mali, avant même son arrivée. Ou plutôt l'un de ses voyages, car on sait aussi désormais qu'à cinq km de Tarkint ce n'est pas la première fois que l'on avait entendu ce grondement de réacteurs, et bien pour ça qu'on y avait envoyé des observateurs dont un un peu trop curieux semble-t-il, repêché par un Président de la République en personne après s'être fait prendre maladroitement en otage par des supposés islamistes. L'Inspection générale des services étant déjà rattachée à la direction générale de la police nationale, elle-même dépendant du ministère de l'Intérieur, on ne peut avoir au dessus comme service que la DGSE. Car c'est bien la DGSE qui avait aussi été citée dans le cas de l'affaire de Neuilly ; dans ans le XVIe arrondissement de Paris. Ce sont bien ses écoutes qui ont permis de remonter à la fois à Neyret et à Tepie. La DGSE, qui a communiqué au JIRS le résultat de ses écoutes menées à l'étranger comme en France. L'affaire était depuis le début... supranationale. Il va sans dire aussi que s'il y a bien une chose qui a précipité l'arrestation de Neyret, c'est bien à l'autre bout du monde celle de Tepie, pincé le 28 juin dernier au Vénézuela, à Caracas, dans le quartier résidentiel de Santa Monica. En possession de 48 kilos de cocaïne prête à partir... pour l'Europe ! Le nom de Michel Neyret n'apparaissant dans la presse que fin septembre 2011, trois mois après son arrestation. Le temps pour les policiers d'entrer en contact avec leurs collègues vénézueliens et de leur soumettre quelques questions, et au retour de les dépouiller. Et d'entrer dans les imbrications du réseau qui se détricote depuis l'arrestatrion de la filière de M'Bour, liée au crash du Boeing du désert, par son flic espagnol "ripou" (lui aussi). Au même moment, en juin cette fois, c'est le français Eric Vernay, déjà cité en mars, qui se faisait arrêter : l'un des pilotes du Boeing de la coke, et le détenteur d'un second appareil dans un hangar de Dakar, prêt à remplacer le premier. Un cas promptement pris en main par le quai d'Orsay, visiblement. Il avait été remis "l’antenne bamakoise de l’organisation internationale de police criminelle (Interpol)" disait-on alors. Bref, à la manière dont le cas avait été traité par les autorités françaises, on pressentait bien que c'était du lourd qu'il y avait derrière. Et effectivement. Et que c'était aussi un dossier très compliqué à appréhender, pour d'autres raisons encore.
Une affaire qui se ramifie de jour en jour, et qui fait découvrir ce qui semble bien être un enrichissement personnel possible du commissaire, nous explique ce 6 novembre LePoint, qui fait exploser la seconde bombe médiatique de l'affaire Neyret. Selon l'hebdomadaire Neyret (ou plus exactement sa femme, comme on va le voir) aurait bien eu cinq comptes bancaires différents en suisse, alimentés jusqu' à 7 millions d'euros pour l'un d'entre eux : on est loin d'un simple trafic de cigarettes avec une pareille somme. Des sommes et des cadeaux qui semblaient commencer à affoler sérieusement la propre femme du commissaire : "le 24 mai 2011, grâce à une autre écoute, l’IGS, la police des polices chargée de l’enquête sur le volet corruption qui a été disjoint du dossier initial lié au trafic de drogue, apprend que cette montre fait partie d’un « lot de bijoux volés qui aurait été donné » au commissaire divisionnaire en même temps que de l’argent, le tout par Avi Alzraa. Au cours de cette même conversation, l’épouse du numéro deux de la PJ lyonnaise reproche une nouvelle fois à Gilles Bénichou d’avoir « pourri » son mari et le supplie de « ne plus lui donner d’argent, car il le dépense au casino ou en boissons en compagnie de femmes ». L’apprenti acteur lui répond qu’à compter de ce jour il ne lui donnera plus un centime et qu’à la place il lui constituerait un pécule dont il pourrait profiter quelques années plus tard." Avi, cousin de Stéphane et "retraité militaire de Tsahal vivant à Casablanca".
Si sa propre femme juge qu'il est lui-même "ripou", comme il se dit dans ce genre de milieu... c'en est fini des tentatives de faire de Neyret un flic probe. Il aurait donc bien plongé, et aurait préparé sa sortie depuis des années, en accumulant des sommes considérables qui ne pouvaient pas être issues de petits trafics : c'est bien la coke de Neuilly le nœud de l'affaire : en téléphonant imprudemment aux trois lascars en Mercedes venus chercher la coke, Neyret avait signé son implication dans ce trafic, et pas un autre : c'était un coup de fil pour sauver ses compte bancaires. Des comptes qu'il fera créer par un truand intermédiaire... au nom de jeune fille de sa femme. Ce qui l'a perdu aujourd'hui, définitivement, c'est de ne pas l'avoir tenu au courant (à moins que ce ne soit aussi de sa part à elle une politique de défense prévue de longue date). "Le 4 juillet 2011, à la demande de Bénichou, Nicole Neyret lui transmet par mail la copie de son passeport émis sous son nom de jeune fille. Le 3 juillet 2011, Stéphane Alzraa, cousin d’Avi et aigrefin écroué depuis, demande à un homme d’ouvrir cinq comptes bancaires pour déposer entre un et sept millions d’euros sur chacun, provenant d’une société offshore basée en Indonésie. Le 4 juillet, Gilles Bénichou indique à Stéphane Alzraa qu’il va lui envoyer les copies de son passeport et de celui de Nicole Neyret. Le 5 juillet, Stéphane Alzraa précise à son interlocuteur que les comptes seront ouverts au nom de Nicole Neyret. Depuis, plusieurs commissions rogatoires ont été délivrées par le juge Patrick Gachon pour savoir si, effectivement, de l’argent a été versé sur ces comptes." L'histoire des activités "immobilières" suisses menées par la femme du policier prend une autre tournure. Le 14 novembre, LePoint lui donne le coup de grâce : "Gilles Bénichou, mis en examen et écroué dans l'affaire Neyret, et Nicole Neyret, épouse du commissaire divisionnaire, se sont bien rendus en septembre dans la cité de Calvin pour ouvrir un compte, non dans une banque de dépôt, mais dans un établissement, peu connu du grand public, la banque privée CBH, compagnie bancaire privée, spécialisée dans la gestion de fortune. Ce discret établissement, installé boulevard Émile-Jacques-Dalcroze, dans le centre de Genève, n'est pas là pour gérer votre compte courant, mais pour faire fructifier votre bas de laine". Sur la publicité en ligne de la Banque, on découvre en effet et en premier un superbe slogan : "The best Mortgage loan interest rates in Switzerland", traduisez par "« Le meilleur taux de prêt hypothécaire en Suisse ». Une banque répertoriée et recommandée par Bloomberg. On s'inscrit en deux minutes en Suisse. Sans même avoir à s'y rendre nécessairement. La lessiveuse idéale ! Bref, un placement de futur retraité...
PS : On peut suivre des éléments de l'enquête ici, chez Lyon Capitale, cité à plusieurs reprises dans l'enquête :
http://www.lyoncapitale.fr/journal/Autre-contenu/Les-dossiers-Lyoncapitale/Affaire-Michel-Neyret
On peut aussi relire le rapport de l'ONUDC réalisé par Denis Destrebecq datant déjà de 2007 sur la question : sa conclusion était limpide. "Les données préliminaires pour 2007 montrent clairement que l’Afrique de l’Ouest devient un point de transit important sur les routes de trafic de la cocaïne d’Amérique Latine vers les marchés européens de plus en plus demandeur de cette drogue. Le phénomène croît non seulement en volume, mais aussi en sophistication comme en témoigne l’établissement de connections aériennes clandestines entre l’Amérique Latine et l’Afrique, ainsi que l’utilisation de bateaux vedettes entre l’Afrique et l’Europe, technique jusqu'à présent limitée au trafic de cocaïne entre l’Amérique Latine et les Etats-Unis." A la page 4, on peut y voir le détail de ce qui avait été découvert à M'bour.
http://www.unodc.org/documents/data-and-analysis/Cocaine-trafficking-Africa-fr.pdf
(**) La liste des épisodes parus : en gras, ceux nécessaires pour comprendre l'affaire Neyret.
1) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-i-le-boeing-du-88398
2) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-ii-a-la-recherche-du-88401
3) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-iii-un-boeing-et-des-88403
4) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-iv-boeing-touaregs-88404
5) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-v-des-trafiquants-88407
6) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-vi-avion-oublie-88725
7) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-vii-en-mauritanie-88726
8) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-viii-le-727-du-88727
9) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-ix-au-menu-tilapia-88728
10) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-x-cia-cocaine-import-88730
11) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xi-la-mena-et-apres-89606
12) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xii-et-quand-y-en-a-89608
13) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xiii-y-en-a-encore-89609
14) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xiv-le-veritable-89612
15) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xv-le-honduras-du-90482
16) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xvi-les-gros-bonnets-90484
17) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xvii-le-paradis-de-90489
19) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-acte-xix-st-domingue-90504
20) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xx-pire-que-ben-ali-90753
21) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxi-une-guinee-90849
22) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxii-retour-en-90909
23) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxiii-la-coke-de-90939
24) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxiv-belize-l-90941
25) http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/coke-en-stock-xxv-les-transplants-90852
26) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxvi-haiti-la-chasse-91267
27) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxvii-guatemala-91268
28) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxviii-au-congo-de-91144
29) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxix-pointe-noire-91301
30) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxx-sao-tome-91347
30) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxx-sao-tome-91347
31) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxxi-cocaine-airways-91579
32) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxxii-a-marana-les-91580
33) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxxiii-le-crash-non-91581
34) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxxiv-le-souvenir-de-91590
35) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxxv-le-surinam-et-91673
36) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxxvi-retour-en-91815
37) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxxvii-le-role-68690
38) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxxviii-le-tres-92576
39) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxxix-en-bolivie-une-91607
40) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xl-en-bolivie-la-91943
41) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xli-de-l-uruguay-et-92756
42) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xlii-la-91601
43) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xliii-erreur-91955
44) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xliv-le-101668
45) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xlv-le-melange-des-101669
46) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xlvi-le-volet-tres-101654
47) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xlvii-les-intrigues-101694
48) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xlviii-le-flic-ripou-101711
49) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xlix-les-go-fast-101740
50) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-l-walter-et-les-102217
51) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-li-les-helicos-101826
52) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-lii-les-fameux-101812
53) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-liii-le-retour-de-la-102046
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