Coke en stock (LXVII) : le Costa Rica sur la (très) mauvaise pente
Notre étude des flux de cocaïne trouve en Amérique Centrale un terrain d'études intéressant à plus d'un titre. Nous nous arrêterons quelques épisodes à cet endroit, une zone de passage obligatoire des champs de production vers les consommateurs. Parmi ces pays, le Costa-Rica, repris en mains en 2010 par une femme, Laura Chinchilla, qui a promis durant sa campagne électorale de s'attaquerau problème. Vaste programme, étant donné que le pays est... dépourvu d'armée, et que sa police a besoin de formation, ce que s'est empressé de lui fournir les Etats-Unis, ravis d'y voir un moyen d'influer sur sa politique. Comme on va le voir sur deux épisodes, la présidente va vite déchanter... après une période de répression intense, marquée par un rappel historique compromettant, celui de la création d'un bon nombre de terrains d'atterrissages clandestins par les américains eux-mêmes, pendant la période des Contras, sous l'ère Reagan. Un rappel plutôt douloureux...
C'est comme d'habitude un crash d'apparence anodine révélé par la presse qui révèle l'ampleur du trafic dans le pays. "Le 10 Octobre 2010, un petit avion Piper Navajo (en fait un Piper PA-28-180 Cherokee Arrow monomoteur, immatriculé TG-CEB) s'est écrasé dans une rivière peu après le décollage de l'aéroport de Tobian Bolaños, situé juste à l'extérieur de la capitale du Costa Rica, San Jose. Bien que la mort de l'un des deux passagers à bord était à noter, l'information la plus importante était la cause de l'accident : les ailes de l'avion étaient trop lourdes en raison de l'excès de poids (nota : l'avion contenait 177 kilos de drogue, de la cocaïne, dissimulée dans ses ailes). "L'accident a été rien de plus qu'une note d'ailleurs, dans la guerre sans fin contre la drogue. Au Costa Rica, cependant, il a fait les manchettes des journaux. La découverte de l'avion - et son contenu de substances illicites - avait en effet beaucoup plus personnifié la transition dans la nature du rôle du Costa Rica sur le marché du trafic de drogue sur le continent américain". Ce jour-là, on venait de découvrir un trafic qui durait depuis au moins les années 2000. Car en une dizaine d'années tout avait changé : le pays alors épargné par le trafic était devenu l'annexe à la fois de la Colombie et du Mexique. Selon certains, le Mexique avait en effet depuis "colonisé" le Costa-Rica, question drogue. Sur place, les deux pilotes s'appelaient Otto Monzon del Cid qui a perdu une jambe dans l'accident et Maximo Ramirez Cotton, l'homme décédé, un troisième étant vite retrouvé : Ruben Martinez, originaire du Chiapas, condamné lui aussi depuis à 20 ans pour trafic de drogue. Le premier nommé étant l'employé du troisième. En fait ; l'organisateur du réseau qui durait depuis des années. En cherchant dans le hangar de l'avion, les enquêteurs avaient trouvé les outils pour modifier les ailes et tout un nécessaire pour préparer les sachets de drogue, et dans la maison de Martinez, les produits chimiques pour préparer la cocaïne à partir de la base. L'appareil aux ailes alourdies avait heurté des lignes téléphoniques en bout de piste pour aller s'écraser dans le fleuve à proximité. Les costa-ricains découvraient avec lui l'ampleur d'un trafic qui n'était pas totalement insoupçonné, à vrai dire, tant de nombreuses alertes ces dix dernières années l'avaient fait entrevoir.
Un autre personnage retrouvé par un journal d'investigation ajoute en effet du poids à cette tendance lourde : un ancien politicien véreux, condamné lu aussi pour trafic de drogues et devenu depuis... avocat des trafiquants : "Leonel Villalobos boit un jus d'orange, regarde son téléphone portable et salue les voisins à chaque fois qu'il passe par la cafétéria à quelques pâtés de maisons de chez lui. Il a la même attitude amicale que celle qui lui a permis son ascension fulgurante en tant que politicien. C' est un ancien membre du Congrès, un ancien vice-ministre de la sécurité, un ancien secrétaire du Parti de la libération national , et un ancien candidat à la présidence. Cette occasion a été perdue il ya 16 ans quand ont la trouvé avec 1,5 kilos de cocaïne dans une maison au nord de la capitale. J'étais avec une femme avec qui j'ai prévu d'envoyer plus de 30 kilos de drogue aux États-Unis. J'étais tombé dans un piège tendu par la police en septembre. J'ai été accusé de collaboration avec l'homme d'affaires Ricardo Alem (ici à droite), qui est aujourd'hui dans une prison de Miami, et avec qui j'ai organisé un réseau de trafic de drogue entre la Colombie, le Panama et le Costa Rica.
J'ai été condamné à 12 ans pour trafic de drogue (...) Une fois que j'étais libre , je suis devenu "l'avocat des narcos ." La majorité de ses clients sont des Costariciens , suivi par les Mexicains et les Colombiens." Quand je suis allé en prison, j'ai obtenu un diplôme en droit. Quand je suis sorti , je suis devenu avocat. Je suis spécialisé dans la défense de tous ceux qui sont prisonniers ", ajoute l'avocat d'une voix dramatique". En réalité, il savait très bien à qui il avait à faire avec Ricardo Alem : en 1990 ... ce dernier avait été condamné à 15 ans pour blanchiment d'argent, quand la police américaine avait trouvé 760 000 dollars dans une valise de son partenaire en affaires, mais la décision avait été annulée. Il avait été ensuite à nouveau arrêté à l'hôtel Holiday Inn à Miami le 5 avril 1995 pour trafic de drogue et condamné à 13 ans de prison pour avoir dissimulé de la cocaïne dans des sacs de café. Ayant fini sa peine dès 2007 ; il était à nouveau arrêté le 9 août 2008 au Costa Rica pour avoir fait passer de la cocaïne en Europe et au Guatemala. Il avait fini la totalité de sa peine huit mois auparavant seulement ! En 2010, Il est condamné par le tribunal de Goicoechea à la peine maximale de 20 ans pour crime de trafic international de drogue. Une peine promise par la nouvelle présidente du pays : Laura Chinchilla, élue le 7 février 2010 sur un programme très conservateur alors qu'elle se prétendait "démocrate" : elle avait fait campagne entre autres contre le trafic de drogue qui ronge le pays et promis "ving ans" ferme à tous les trafiquants épinglés.
Aurait-elle réussi son pari ? La presse fait cas pourtant d'un autre avion trois années plus tard. Le 16 décembre 2013, un autre avion notable est saisi à son atterrissage par la police du pays. L'appareil était suivi depuis son décollage. C'est un bimoteur d'affaires, dont les pilotes sont guatémaltèques, l'avion provenant de Cali, en Colombie. Un homme âgé de 51 ans et son fils en sont les pilotes. A bord, il y a environ une tonne de cocaïne, répartie dans 51 sachets de plastique noir empaquetés pesant chacun 23 kilos. Selon les renseignements le jet appartiendrait à une chaîne de magasins connue au Guatémala. Interrogé, l'homme d'affaires guatémaltèque propriétaire concerné, Javier Hernández Ramos (qui se dit par ailleurs très pieux !) affirme aussitôt qu'il louait effectivement l'avion pour une période de cinq ans à une société domiciliée au Panama. Il dira à plusieurs reprises dans les médias de son pays qu'il ne connaissait pas ce que faisait l'avion et ne voyageait plus avec lui depuis l'année dernière.
Voilà qui n'était pas sans rappeler ce qu'on a appris du fameux jet du lunettier français Alain Afflelou, en République dominicaine, qui lui aussi avait recours à une société de location (SN-THS ), qui a fait faillite depuis, ses deux pilotes connaissant actuellement les déboires qu'on leur connaît, se disant ne pas avoir été mis au courant du contenu des valises qu'on amenées jusqu'en cabine (il y en avait plein l'avion !). Amenées par deux personnes, à savoir Alain Castany, et son homme de main Nicolas Pisapia, qu'ils affirment par ailleurs ne pas connaître plus que cela, n'ayant été que des employés d'une entreprise de location de jets qui depuis a disparu... (d'où leurs problèmes actuels : j'ai écrit un article à ce sujet - "Coke en stock (LXIV)"- depuis passé aux oubliettes, l'enquête étant alors toujours en cours !).
Un trafic suivi depuis plusieurs mois avait noté Le Parisien : "à des milliers de kilomètres de Punta Cana, plus près de chez nous, d’autres enquêteurs s’intéressent de près à ces « VIP de la coke ». Depuis le mois de janvier, un juge d’instruction de Draguignan (Var) mène des investigations sur un curieux jet privé et ses non moins étonnants passagers qui ont été aperçus à plusieurs reprises sur le petit aéroport de la Môle-Saint-Tropez, avec les soutes remplies d’énigmatiques valises. Des deux côtés de l’Atlantique, les trafiquants au Falcon étaient donc suivis de près." Un douanier (récemment libéré mais mis en examen) étant aussi de la partie, paraît-il (il crie depuis son innocence). Un trafic direct entre Saint-Domingue et les plages de St-Tropez ou la faune de ses boîtes de nuit, souvent parisienne : "l'aéroport de La Môle aurait vu se poser ce Falcon 50 ( F-GXMC,), « cinq ou six fois en 2012 », apparemment pour des vols intérieurs" précise le 26 mars Var-Matin... un troisième larron, Franck Colin, étant interrogé depuis par la juge d'instruction Christine Saunier-Ruellan chargée de l'affaire : "le mis en examen affirme avoir été approché par un potentiel investisseur - un Russe rencontré à Saint-Tropez en 2012 - ui souhaitait organiser un vol, pour ses propres affaires, entre la France et l'Amérique du Sud. Colin assure avoir présenté cet homme qu'il « connaît peu » à « son » pilote Alain Castany. Ce dernier aurait alors organisé le vol". Voilà la mafia russe qui entre en scène !
Au Costa Rica, en revanche Laura Chinchilla a-t-elle tenu ses promesses électorales de lutte contre la drogue ? On serait tenré de le croire, à voir les derniers mois de l'année 2013 toute une série d'arrestations de trafiquants et la mise à jour d'une énorme organisation purement costaricaine de trafic de cocaïne. L'avion du Costa Rica s'était posé lui sur un terrain d'atterrissage privé à Limon, sur la côte caraïbe. Ce jour-là, les autorités du pays semblent avoir mis la main sur le sommet de l'iceberg qu'ils cherchaient, un peu comme les juges français, car depuis plusieurs mois il manquait un élément à leurs différentes captures de trafiquants et surtout de matériels et d'une véritable et lourde infrastructure. Selon le Costa Rica News (NETC), le 8 octobre 2013, dans une zone de jungle près de la frontière avec le Nicaragua, la police avait ainsi trouvé un camp de base de trafiquants disposant d'un héliport, d'un véhicule tout-terrain et des armes, dont 17 fusils AK-47, un lance-roquettes, trois fusils M - 16, divers chargeurs, et plus de 1000 cartouches de munitions. Le 3 novembre qui suivait, dans la région montagneuse de Pococí Asturies, toujours dans la province de Limón, c'est un deuxième camp de trafiquants qui est déniché, où l'on avait retrouvé 48 000 dollars en espèces, cinq fusils AK-47, un revolver, un pistolet, et deux passeports honduriens : la police y avait arrêté le lendemain deux suspects : un pilote d'hélicoptère colombien nommé Ramirez Sanchez, et un au Costaricain nommé Vega Jiménez. L'endroit investi en décembre au Limón, était carrément une ferme de 300 acres avec trois héliports, et des réserves de carburant mais aussi des bidons contenant des résidus de produits chimiques tels que l'acide acétique, utilisé pour traiter la cocaïne. Les différents lieux visités par la police étant Tortuguero, Limón, Parismina, Guácimo et San Rafael de Siquirres où avait été arrêté Marín Navarro, alais “Pellejo”, soupçonné d'être le responsable du tratic. L'usage de nombreux hélicoptères et la découverte d'aussi nombreux hélipads montre à l'évidence que les autorités avaient affaire à une grande organisation mafieuse, très sctructurée. Que le pouvoir en place n'aurait donc pas su juguler.
Des trafiquants déployant effectivement de gros moyens, c'est le moins que l'on puisse dire. L'avion saisi sur l'aérodrome privé de Pandore, dans la Vallée de la Estrella, est en effet un superbe Beechcraft King Air F-90 daté de 1980 immatruculé TG-HOS, très bien entretenu, valant encore 1,2 million de dollars sur le marché. "La police a déterminé qu'il avait décollé de La Aurora, au Guatemala, a destination de Libéria , à une vitesse moyenne de 240 noeuds , avec au moins quatre passagers, puis après plusieurs minutes, il a pris la direction de Cali , en Colombie, où chargé la cocaïne sans passagers. Puis il s'est envolé vers Juan Santamaría, qui était sa destination ; mais il a fait entretemps une escale dans la Vallée de la Estrella , qui n'était pas dans le plan de vol et apparemment n'a pas été signalé. Il a disparu de l'écran radar quelques minutes".
On découvrira aussi que le pilote était un ancien de l'armée guatémaltèque : selon un proche de l'enquête, le pilote était le capitaine Barrientos Cruz, pilote de 737 et de DC-3 (un ancien avion militaire), sans doute de la Force Aérienne du Guatemala, son lieu d'origine. L'homme affiche plus de 12 000 heures de vol dans son dossier et quatre atterrissages à Tobias Bolaños le second aéroport de la capitale du Costa-Rica, entre 2012 et 2013. Tandis que son fils, également pilote, venait de faire ses premières heures de vol solo. En attendant leur procès, la Cour pénale de Limón leur impose illico trois mois de détention préventive, et ils se retrouvent accusés du crime de trafic international de drogue, risquant désormais 20 ans de détention eux aussi. Au final, le Beechcraft en très bon état est récupéré au Juan Santamaria International Airport, par les garde-côtes du pays, pour en faire un avion de surveillance maritime sous le numéro MSP020 ! Une bonne affaire !
Tout va donc mieux dans le meilleur des mondes, Laura Chinchilla (ici à gauche), une fois élue, ayant semblé tenir ses promesses, puisque la police costaricaine semble s'être beaucoup activée en fin d'année 2013... Le 23 décembre 2013, en effet, la police détaille ainsi ses dernières opératons dans le pays."Les autorités du Costa Rica ont annoncé 17 raids menés par la police le contrôle des drogues élite dans les provinces des Caraïbes de Limón et Cahuita ainsi que des endroits de la capitale San José le 17 décembre, dont il se vante d'avoir entraîné le démantèlement de la plus importante opération de narco- trafic dans la pays à ce jour - ayant des liens avec la Colombie et la Jamaïque en tant que fournisseurs de cocaïne et de cannabis , et en Europe en tant que destination de l'exportation. Le Procureur général Jorge Chavarria a déclaré que parmi les 12 personnes arrêtées, il y avait deux officiers de la Force publique dont un de la police nationale du pays, et un fonctionnaire de la Banque du Costa Rica qui a facilité le blanchiment d'argent. Le réseau aurait été dirigé par Rivas Bonilla Alias "Tito" ou " Patró ", qui encourt devant la loi pour au moins trois ans avec les dénonciations de son ami à la police. Chavarría a dit que c'était le réseau le plus grand jamais géré par les Costaricains, à la place des réseaux colombiens ou mexicains opérant dans le pays . "L'histoire change", a déclaré Chavarría. "Nous avons maintenant des groupes du Costa Rica qui veulent être des entrepreneurs dans les drogues : les propriétaires de la drogue, en gérer l'organisation et indiquer les routes à prendre." Voilà qui ternissait un peu l'image de la nouvelle présidente : durant le début de son mandat, le trafic au lieu de régresser, n'avait donc cessé d'augmenter. Et il s'était surtout... nationalisé !
Il faut dire qu'il y a un antécédent historique sérieux à ces atterrissages d'avions bourrés de coke, qui repartent en direction d'autres pays. Des terrains improvisés au Costa Rica, il y en a en effet un qui s'en souvient très bien. Surtout celui de Potrero Grande (ci-dessus), une piste de 1,6 km de long située à 15 km au sud de la frontière du Nicaragua, dans la péninsule de Santa Elena, au nord-est de la province de Guanacaste. Là où se posait régulièrement Robert “Tosh” Plumlee, un des pilotes vétérans de la CIA de l'opération des "Contras", à bord de son C-123 : il estime aujourd'hui avoir transporté dedans pas moins de 30 tonnes de cocaïne lors de ses nombreuses excursions dans le pays, direction ensuite la Floride, sous couvert de la CIA. Derrière le trafic il y avait le chef de cartel mexicain Rafael Caro Quintero, qui se déplaçait lui en Grumman Gulfstream, acheté avec l'argent blanchi. Quintero, fortement soupçonné d'être le responsable du meurtre d'un agent de la DEA trop curieux, Enrique Camarena, sauvagement assassiné après tortures, et qui, pourtant donc, travaillait tranquillement pour la CIA : "selon Héctor Berrellez, le principal enquêteur en 1985 de la DEA dans le cas de l'agent Enrique "Kiki" Camarena enlevé, torturé et assassiné, Caro Quintero apparut à la porte de l'avion avec une bouteille de champagne et en criant aux agents de la DEA « Mes enfants, la prochaine fois apportez donc plus d'armes. " Caro Quintero a été transporté au nord de Sonora par le pilote du Costa Rica Warner Lotz - un autre employé sous contrat de la CIA, d'après Plumlee - pour voir son frère Miguel Lotz, avant que le patron du cartel ne s'envole vers son ranch de Veracruz. Plumlee dit que j'attendais là pour emmencer Caro Quintero à travers la frontière au Guatemala, où un autre pilote, Luis Carranza, lui s'est envolé vers le Costa Rica". La CIA avait déjà structuré tout un trafic, avec aires d'atterrissages et hangars à traitement de la coke voici plus de 30 ans. Selon certainsn c'était Miguel Ángel Félix Gallardo, lié à Juan Matta-Ballesteros ; le véritable assassin de Camarena : or lui aussi bénéficiait de la protection de la CIA ! En fait, tous étaient liés entre eux : "travaillant avec la famille Caro Quintero, il est considéré comme un pionnier parmi les narcos mexicains pour avoir mis en place des filières avec les trafiquants colombiens dans les années 1980. Il travaille notamment avec le cartel de Medellín de Pablo Escobar, par l'intermédiaire de son associé le chimiste hondurien José Ramón Matta Ballesteros. Félix Gallardo vend ensuite la coke à Pablo Acosta Villarreal, qui lui fait traverser la frontière vers les États-Unis par Ojinaga (Chihuahua). L'organisation de Gallardo regroupe de nombreux trafiquants promis à un avenir célèbre : Ernesto Fonseca, qui se fit remarquer dès le milieu des années 1950 ; Rafael Caro Quintero ; Juan José Esparragoza ; Amado Carrillo Fuentes, envoyé à Ojinaga pour contrôler le transport de cocaïne ; Héctor Palma Salázar, Joaquín Guzmán" nous rappelle à point nommé Wikipedia... les trafiquants, s'ils avaient dû trouver un exemple, n'avaient eu à regarder que les activités de la CIA dans le pays dans les années 80...
Oubliée la période précédente, la présidence du pays semblait donc avoir pris en main le sujet. En apparence, seulement, notent certains observateurs attentifs, car face à l'ampleur du sinistre, il reste beaucoup à faire, le pays étant en train même de devenir... un narco-état, selon les mêmes : "cet échec dans le domaine fiscal peut être le sujet chaud de débats électoraux actuels, mais sans doute le plus grand dilemme du pays est ce qui est réapparu - avec de plus en plus victimes - dans le commerce de la drogue. Au cours des dernières années, le Costa Rica a connu une activité accrue des Cartels à l'intérieur de ses frontières, car les organisations de trafiquants profitent de la menace minimale dûe à la baisse des effectifs de l'armée. Durant la présidence de Chinchilla, le gouvernement du Costa Rica a saisi plus de 40 tonnes de cocaïne et, comme je l'ai dit dans un article précédent, les saisies d'autres drogues et les découvertes de présumées usines de transformation des cartels et ses entrepôts ont été abondantes en 2013. Qu'est-ce que cette augmentation montre vraiment, cependant, c'est toute la gravité de la question plutôt que l'activité réele de la part du gouvernement pour tenter de résoudre le problème", note Andrew Woodbury du Panam post, dans un article intitulé "la désastreuse présidence de Chinchilla". Confronté à des problèmes de budget depuis toujours, le pays a en effet décidé de faire l'impasse sur ses forces armées : il ne possède même pas d'aviation, son armée ayant été abolie en 1948 par son président José Figueres Ferrer ! Seule une garde civile a été réinstallée en 1996 ! C'est dire à quel point le pays peut constituer un lieu de passage sans soucis pour les trafiquants !!! Au point de devenir une sorte de sport national développant des facultés rares d'imagination : celui de la dissimulation de cocaïne, comme ici avec cette étonnante prise du le jeudi 30 janvier 2014 où Les trafiquants de drogue avaient soigneusement caché pour plus de 740 kilos de cocaïne dans 58 boîtes métalliques, visibles ici au centre de la photo au milieu du tas de ferraille à l'arrière d'une camionnette traversant le pays ! Les paquets portant les effigies d'un scorpion bleu, la face rieuse bien connue du net ou une moto Yamaha : le tampon de trois fabriquants différents ! Pas un jour ou presque sans l'arrestation d'une camionnette traversant le pays avec de la coke à bord !
Nous n'en avons pas encore fini avec le Costa-Rica, où le trafic perdure malgré les arrestations médiatiques des grosses opérations policières menées par à-coups, un pays qui révèle également une incroyable histoire aux retentissements importants, ce dont je vais vous parler demain seulement, si vous le voulez bien...
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