Coke en Stock (LXXXIII) : Au Venezuela ; le règne du Cartel des Soleils
On a beau retourner le problème dans tous les sens, on revient toujours à une seule conclusion : les généraux de l'armée vénézuélienne participent au trafic de drogue, en tirent des revenus substantiels, et représentent pour le pouvoir une menace, si ce dernier entend s'en prendre aux trafiquants. On est donc en face d'une situation bloquée, dans laquelle le rôle de porte-avions des appareils venus de Colombie ou du Pérou d'un côté et du Mexique (ou de ses voisins immédiats) de l'autre risque de se maintenir indifiniment, avec cette junte au poucoir réel, et un président marionnette obligé de suivre ses directives. Les "seigneurs des narcotiques" comme les appelle une courageuse journaliste mexicaine, ne sont pas que des membres des Cartels, au Venezuela. Les généraux aux épaulettes ornées de soleils sont des personnes puissantes, qui font de l'ombre au pouvoir apparent.
Un président sans grande envergure
Cela dure donc depuis des années. Celle de l'ère Chavez, dont Maduro n’est que le continuateur sans charisme et sans envergure, avec comme point d'orgue sa décision d'exclure du pays la DEA américaine et ses enquêtes, afiin d'éviter qu'on ne mettre trop le nez dans les affaires douteuses. On sait que cette dernière participe du trafic (on l’a vu ici-même), favorisant ainsi la surveillance des pays qu'elle est censée nettoyer : la guerre à la drogue est aussi un prétexte pratique pour passer au scanner aérien tout pays qui pourrait devenir un jour l'objet de missions aériennes à basse altitude :
en fait, on prépare ainsi les cartes qui seront téléchargées à bord des appareils en cas de conflit. Mais il n'empêche : un trafic de drogue existe, et il bénéficie avant tout aux militaires vénézuéliens en place, regroupés dans ce qui est appelé le Cartel des Soleils, pour qui ce juteux trafic est chasse gardée, celle octroyée par un gouvernement en échange de l'absence de coup d'état, la plaie qui régit l'Amérique du Sud et Centrale depuis des lustres. Une paix négociée en quelque sorte. Il faut tout faire ppour masquer l'ampleur du trafic, en ne parlant par exemple que des plus petits avions "capturés", ou des plus gros "abattus". Au départ, les fonctionnaires des douanes vénézuéliennes évoquent bien des arrivées d'avions, toujours au même endroit (l'Apure) mais sans plus :
les choses sont présentées au public comme étant en effet "sous contrôle". C'est ce que déclare par exemple le commissaire général du CICPC, Wilmer Flores Trosel (ici à gauche) fin mai 201, lors d'une intervention à la presse. Les « avions abattus » sont en fait des appareils n’ayant pas réussi à redécoller et que l’armée a incendié pour faire croire à une chasse sans merci aux trafiquants… dans sa conférence, en prime, Trosel ne sélectionne que les plus petits appareils et ignore royalement les gros porteurs... On a affaire à une mise en scène. Une de plus !
Une découverte intéressante
Trosel évoque en exemple ce jour-là, le 29 mai 2011, la découverte en pleine jungle d'un Piper Chieftain blanc, datant de 1077, aux décorations bleu et marron, portant une immatriculation américaine, N27354. C'est à El Corozo d'Apure, à seulement 36 miles de la rivière Meta, la frontière avec la République de Colombie. C'est une sortie en Super Puma du "Grupo de Operaciones Especiales de la Aviación Militar Bolivariana de Venezuela" qui l'a découvert le premier au sol, intact.
Les fonctionnaires du CIPC arrivés sur les lieux trouvent un appareil vidée intérieurement de ses sièges, mais remplis de bidons, de manière à étendre son rayon d'action, on le sait, avec au sol à 500 mètres de là quatre bidons de kérosène encore pleins, le quatrième vide.
Les coffres en soute de l'appareil, à l'avant et à l'arrière sont également vides. Un examen de détection de cocaïne démontre qu'ils en emportaient. L'avion provient d'une société de Salt Lake City, épinglée en 2007 pour ne pas avoir respecté les réglements de la FAA au point d'être révoquée de son certificat de vol. C'est un Piper affecté normalement à l'ensemencement des nuages (control weather). C'est à coup sûr un des prétendants aux vols longs, pour aller se poser par exemple au Honduras, ou dans les Antilles, voir un avion tenté par la traversée de l'Atlantique, comme on a pu en voir (en novembre 2009,
un petit Cessna 206 portant numéro d’identification vénézuelien YV1133 avait atterri à Batey El Higo, près d’Higuey, en République Dominicaine, avec un lourd chargement de coke à bord (en plus de ses bidons d'essence interne).. Aux côtés de l'appareil, on avait même trouvé... une moto bleue de marque Empire, modèle TX, ajoute Trosel. Des motos de chez Keeway. En fait, des chinoises du Qianjiang Group... les motos préférées des Farcs (mais ça, Troisel se garde bien de le dire) !
D'autres saisies
Dans la même intervention, Trosel cite l'efficacité de l'action du Cuerpo de Investigaciones Científicas, Penales y Criminalísticas (CICPC) qu'il dirige, en affirmant qu'il a saisi d'autres avions, dont les photos sont montrées à la presse. Tous selon lui liés à un vague cartel indéterminé de trafiquants qu'il appelle "Los Bombarderos del Sur”. Parmi ces avions, un petit Cessna YV2043 un modèle 207 de 1975, (serial : 20700327,) blanc et bleu retrouvé à Charallave (dans l'Etat de Miranda),. L'enquête montrera qu'il appartenait à l'origine à Rafael Valor, d'Aircraft Sur, société située en Californie, servant pour les services de taxi aérien, travaillant pour les sociétés d'investissement Leidy CA, Suministros Génesis C.A et Mensajeros Radio Woldwide C.A (mieux connu comment sous le nom de MRW). Le propriétaire ignorait tout de l'usage de son aéronef, visiblement. L'autre étant un vieux Piper Aztec immatriculé YV1809. Bref, que deu menu fretin. Mais ce jour-là, en veine de confidences, Wilmer Flores Trosel parle aussi deux autres prises : un Antonov AN 28, immatriculé YV1136 et un avion de type Let410, portant le numéro YV 2075, qui selon lui "ont été contrôlés portant des papiers qui n'étaient pas en règle". Et ceux-là méritent davantage d'attention... pour leur capacité d'emport.
D'une autre dimension
Le Let en particulier appartient pourtant à Ciaca Airlines, (ici le YV-1127CP) vu ici à Barcelona - Anzoategui ( BLA / SVBC ), vu aux côtés du Cessna Conquest YV2417 (saisi lui aussi ?) avec derrière le fameux Antonov (le Let de Ciaca, compagnie jugée "dangereuse" par l'Airlien Risk Assesment List, ici en 2001) Or ces deux derniers appareils auraient dû davantage intriguer notre responsable antidrogue : un AN-28 (ou PZL-Mielec M-28 Skytruck) peut emporter 4 tonnes et un Let 410 5,5 tonnes... d'autant plus qu'un Antonov avait été découvert planté dans la boue, au Honduras avec autour de lui des bidons éparts. Des bidons de drogue, mais vides.
4 tonnes de coke !
L'appareil, vraisemblablement, avait été volé à une entreprise de sauts en parachute vénézuelienne (Skydive). Il aurait amené sur place près de 4 tonnes de coke ! Il portait en effet encore l'immatriculation du vénézuela YV 1769. C’est en fait l’ex YV-1147CP, ST-GWA, ES-NOA, UR-28759, ex soviétique CCCP-2875... Trosel évoquait le même jour la saisie de "8 appareils" au total. L'armée vénézuélienne possédant elle aussi des M-28 (à 12 exemplaires, dont un crashé le 6 décembre 2010) certes vieillissants, mais en bon état. Manifestement, des avions de plus gros tonnage que ceux circulant au Pérou ont pris l'habitude d'atterrir clandestinement un peu partout, dans l'Apure, mais on se garde de le dire. Dans une région, pourtant, où le pilotage était souvent délicat : en juin 2008, un Let 410 immatriculé YV2081, de la société de tourisme Transaven avait envoyé un message de détresse, les deux moteurs en panne alors qu'il était au dessus de l'île de Gran Roque , à 64 millas nautique au nord de la Maiquetía. L'appareil n'avait pas été retrouvé tout de suite. A bord, il y avait 7 Italiens, un suisse et 3 vénézuéliens.
Des langues se délient
Derrière le trafic dissimulé, on le sait, il y avait comme organisateur principal Walid Makled, sacrifié par Chavez qui avait accepté de le faire arrêter ou même au départ de l’extrader aux USA (il y renoncera) en prenant le risque de le voir parler, ce qu’il avait fait, n’ayant plus rien à perdre et risquant des dizaines d’années d’emprisonnement. A l’annonce de son arrestation, les langues avaient commencé à se délier autour de lui, et lui-même avait chargé sans vergogne la mule gouvernementale : « un autre député de l'opposition, Henry Ramos, s’est dit certain de la proximité de Makled avec les fonctionnaires vénézuéliens. "Walid Makled et son frère Abdullah, qui était candidat à la mairie de Valence en 2008, n’ont pas été en mesure d'amasser une telle fortune sans la complicité du gouvernement." » Dans l'interview menée par Casto Ocando, Makled a dit que le Venezuela était un "narco-Etat" avec des zones où "les avions chargés de cocaïne" s’envolent vers le Honduras, le Mexique et les États-Unis, et il a en même temps réitéré ses allégations d'implication directe des opérations de hauts rang militaire de trafic de drogues vénézuélien.
Il a dit par exemple que de la région de San Fernando de Apure, partaient chaque jour cinq ou six avions chargés de cocaïne au Honduras ", à partir de là vers le Mexique, ou les États-Unis et que c’était en relation entre les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) et l'Armée vénézuélienne ". Le patron a dit avoir eu des liens étroits avec les députés de l'Assemblée nationale et le parti du président vénézuélien et déclaré leur avoir livré deux millions de dollars pour leur fonctionnement. Avec l'armée, il a dit qu'il avait d'étroites relations et une collaboration similaire ». Une liste de brigadiers généraux de division avait reçu environ un million de dollars," une liste qui comprenait « quarante généraux, mais aussi beaucoup d'autres colonels, des majors, etc ... « Makled avait aussi avoué « n’avoir jamais rencontré le président Chavez, mais avoir été très proche de sa famille, en effet ». Il a également évoqué les laboratoires de production de cocaïne qui sont situés à San Fernando de Apure, qui, a-t-il dit, « ne sont pas un secret », comme la transformation à Maracaibo au Venezuela, des labos « qui sont protégés par la gouvernement vénézuélien ". Makled a cité aussi comme impliqués Firaz El Aissami, le frère du ministre de l'Intérieur et de la Justice ; Hugo Carvajal, directeur de la Direction du renseignement militaire ; Mota Dominguez, commandant de la garde nationale ; Néstor Reverol, directeur de l'Office nationale antidrogue ; Luis Felipe Acosta Carles, ancien gouverneur de Carabobo ; Ramon Rodriguez Chacin, ancien ministre et Félix Antonio Velásquez, ancien chef de la garnison de Bolivar…" bref, les plus hautes personnalités du pays étaient mouillées par le trafiquant. Y compris celles officiellement chargées de lutter contre le trafic de drogue !
Le Cartel de Sinaloa présent
C'est une courageuse journaliste mexicaine, Anabel Hernández qui en apporte confirmation, après avoir longuement enquêté et montré en détail le degré d'implication des généraux vénézuéliens dans le trafic de cocaïne dans son livre "Los senores del narco". Interviewée par le site CCD, à la qestion "quels liens avez-vous trouvé entre les cartels mexicains de la drogue et le Venezuela ?" voici ce qu'elle répond : "Il y a plusieurs dossiers judiciaires, à laquelle j'ai eu accès. Ce sont les enquêtes préliminaires menées par le procureur général du Mexique, qui est chargé d'enquêter sur les crimes fédéraux liés au trafic de drogue. Ces dossiers comprennent de nombreux témoignages de membres de gangs de la drogue qui parlent de nombreux liens entre les cartels de la drogue, mais surtout entre le cartel de Sinaloa et le Venezuela.
- [En 2007] Un avion chargé de drogue s'est écrasé au Mexique. (c'est fameux Gulfstream retrouvé coupé en deux avec à bord 128 valises noires enfermées dans des sacs de l'armée US, bourrées de cocaïne, un avion immatriculé N987SA qui a aussi servi d'avion de rendition !). Le gouvernement du Mexique a commencé à enquêter sur tout ce qui est venu à partir delà : l'avion était en provenance du Venezuela. C'est l'une des plusieurs affaires criminelles impliquant à la fois le territoire et le gouvernement du Venezuela.
Dans sa déposition, le, trafiquant de drogue Sergio Villarreal Barragán (capturé ici à gauche le 13 septembre 2010), alias "El Grande", extradé aux États-Unis, a révèlé comment les avions de cocaïne étaient chargé principalement à l'aéroport de Maracaibo. Un de ces avions a atterri à Cancun, et son statut de vol international a été changé pour un vol intérieur, grâce à la complicité des autorités aéroportuaires. Ce avion en provenance de Maracaibo a fini le transfert de cocaïne à l'aéroport international de Toluca, qui est essentiellement un aéroport qui accueille des vols privés et commerciaux. L'avion a été stationné dans le hangar d'une société appelée Aerocondor (ici dans le registre des mouvements d'argent illicites US). Sergio Villarreal Barragán affirme que entre 2007 et 2008 vingt-six avions de drogue sont entrés au Mexique.
Il raconte comment l'armée vénézuélienne était de connivence avec le cartel de Sinaloa. L'armée vénézuélienne ,qui avait la responsabilité de protéger l'expédition de cocaïne, qui ne pouvait pas être facilement manipulé à Maracaibo ; ils garantissaient également que l'envoi avait été correctement chargé dans l'avion et que l'avion pouvait décoller en toute sécurité. Nous ne parlons pas de petits, mais de gros avions ". De gros porteurs comme "les biréacteurs de brousse," par exemple... voire le fameux 727 (un triréacteur) retrouvé... au Mali, qui, lui aussi, aurait donc pu faire une halte en Apure !!!
Le rôle proéminent des Farcs
Une journaliste n'hésitant pas à impliquer le gouvernement vénézuélien (à gauche une des nombreuses pistes de fortune, servant ici au soutien médical des populations enclavées) : "au cours de son enquête, Hernández a réussi à interviewer plusieurs trafiquants de drogue. "Ils m'ont dit que le Venezuela et l'Equateur sont des endroits très importants pour le trafic de drogue. La cocaïne vient du Pérou et de la Bolivie et de là elle est distribuée partout dans le monde via le Venezuela ou l'Equateur. Le Venezuela et l'Equateur sont les pays de transit dans la chaîne de distribution de la cocaïne ". Son analyse reposant sur les aveux d'un trafiquant faits à un juge :
"Quand j'ai lu la déposition de ce trafiquant de drogue [Sergio Villarreal Barragán], j'ai pu comprendre la relation entre les FARC et le gouvernement d'Hugo Chávez. Tout le monde sait que les FARCs ont commencé comme un mouvement révolutionnaire et idéologique et qu'il a fini par produire de la cocaïne et de s'approprier les terres où la cocaïne est produite. Je ne suis pas surpris par les révélations découlant de ces dépositions. Ils montrent, par exemple, que chaque fois que les avions sont arrivés de Maracaibo à Cancun les autorités aéroportuaires ont été soudoyées. Chaque vol international est censé passer par un strict contrôle de douane, mais dans ces cas il n'y avait pas de contrôle douanier.
Il est également supposé que les vols en provenance de Colombie, du Venezuela ou au Pérou devaient également être inspectés par la brigade canine de recherche de drogue ou d'autres choses. En rélaité, il n'y a eu aucune inspection canine de faite. Nous parlons donc d'une grande chaîne de corruption entre le Venezuela et le Mexique". En 2010, le commandant des Farcs du "Premier Front", Gerardo Aguilar Ramirez avait été condamné aux Etats-Unis après avoir reconnu avoir organisé le trafic de la cocaïne.
La CIA à l'affut
Alors que notre enquête avait démarré, rappelons-le par justement des inspections canines des autorités devant les médias... le journaliste Daniel Hopsicker rappelant l'affaire du "megacargamento", celle du 13 août 2013, avec un chargement de 1,5 tonne de drogue saisie à bord d'un avion du Josefa Camejo Airport, dans l'Etat de Falcon en attente de décollage. Lors de l'assaut mené par la Police, le co-pilote de l'avion, Pernia Luis Fuentes, 36 ans, avait été tué. C'était un ancien membre de la police antidrogue, renvoyé en 2004 et devenu ensuite... délinquant.
La drogue avait été chargée dans un endroit sûr... de l'Armée vénézuélienne qui n'était autre que la base militaire de Francisco de Miranda, autrement dit de la Carlota... l'avion exhibé en grande pompe, le Beechcraft N467JB, avait en prime une drôle d'histoire derrière lui : c'était l'YV2531, saisi auparavant par les douanes vénézuéliennes !!!
Qui avait déjà été impliqué auparavant dans le scandale Wachovia !!! La banque ayant financé en effet les achats des appareils de Jonathon P. Barnett, destinés au cartel de Sinaloa, selon un document du FBI. Barnett avait vendu un autre bimoteur Beech King Air (le N469JB, numéro de série BB-634, devenu depuis VH-ODI pour Bush Pilots en Australie !) pour 740 000 dollars aux mêmes acheteurs que ceux du N467JB, l'avion "fantôme" vénézuélien. L'immatriculation N469JB (ex OY-NUK) étant alors aussitôt transférée à JC Aviation, firme située à Culiacan au Mexique.
Derrière ce nom se dissimulait Pedro José Benavides Natera, citoyen vénézuélien et acheteur d'une bonne douzaine d'appareils dont le Beech King Air 200 N50AJ (à droite), le Beech King Air 200, N7027Z, le Beach King Air 200, N469JB, le DC-9, N900SA, le Gulfstream II, N987SA. Tous avions ayant été embarqués dans du trafic de coke à grande échelle.
Les héritiers du jeu de dominos de Reagan en Amérique du Sud
L'origine du trafic étant historique, et remonte aux activités perverses de la CIA (on y revient) dans la région, selon la journaliste : "pendant plusieurs années -selon Hernández- le Congrès américain a décidé de financer avec l'argent public les contras nicaraguayens, qui ont reçu de l'argent, des médicaments et de la nourriture. Mais ce même Congrès a découvert que les contras nicaraguayens faisaient la contrebande d'armes vers l'Iran (le scandale Iran-Contra, aussi connu comme l'Irangate), l'une des puissances mondiales qui a historiquement été un ennemi de l'empire américain. Quand c'est arrivé, les États-Unis ont réduit le financement aux contras nicaraguayens. Pour Ronald Reagan, cependant, c'était toujours important, pour empêcher le foyer d'infection communiste de se propager, et c'est pourquoi il a envoyé la CIA en Colombie pour négocier avec le Cartel de Medellin afin qu'il traite avec les États-Unis.
L'administration Regan a ouvert les portes des aéroports en Floride et d'autres États pour permettre à la cocaïne en provenance de Colombie d'entrer aux États-Unis sans restrictions. Il y avait une seule condition : une partie des bénéfices devrait aller aux contras nicaraguayens. En d'autres termes, les contras nicaraguayens étaient financés par le cartel de Medellin, avec le baron de la drogue hondurien Juan Ramón Matta Ballesteros (ici à gauche au temps de sa splendeur et ici plus récemment), qui purge actuellement son temps d'emprisonnement aux États-Unis" (il a été arrêté en 1988, et accusé notamment d'avoir torturé et tué sauvagement l'inspecteur de la DEA Enrique Camarena).
Des créatures à la Frankenstein
Une implication qui a nécessité toute une organisation qui s'est retournée contre ses créateurs, façon Power of Nightmares" avec Al-Qaida : "les trafiquants de drogue mexicains sont ainis passés d'une taille moyenne à celle de très grandes et puissantes organisations, grâce à l'argent de la cocaïne. D'un côté il y avait les profits découlant de la traite de la marijuana et de l'héroïne, et de l'autre une chose très différente, avec les très gros gains résultant de trafic de cocaïne dans le cadre de grands groupes criminels en Colombie. Ce qui a complètement changé la relation entre le gouvernement et les cartels de la drogue au Mexique. Les cartels ont commencé à dévorer le gouvernement. Vous connaissez le dicton, « nourrissez les corbeaux et ils vous dévoreront les yeux". C'est exactement ce qui se est passé non seulement au Mexique mais aussi aux Etats-Unis parce que le gouvernement américain est co-responsable de l'existence de ces grandes bandes criminelles que nous voyons aujourd'hui au Mexique ". On ne saurait mieux dire !!!
document essentiel :
http://nsarchive.gwu.edu/NSAEBB/NSAEBB2/nsaebb2.htm  ;
The Contras, Cocaine, and Covert Operations National Security
Archive Electronic Briefing Book No. 2
ouvrage de référence : "Out of Control : The Story of the Reagan Administration's Secret War in Nicaragua, the Illegal Arms Pipeline, and the Contra Drug Connection" de Leslie Cockburn.
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