Coke en stock (XLIX) : les go-fast marocains et un trafiquant français bien protégé
Il faut bien le constater : télévisuellement, le travail d'investigation sur le trafic de cocaïne aura été mieux fait que dans la presse papier. On dispose en effet de deux superbes reportages consacrés l'un aux "go-fast" marins entre le Maroc et la France, et l'autre sur les scandales liés à la drogue au Sénégal. Or les deux nous ramènent à un personnage fort particulier, à l'origine d'un de mes tous premiers épisodes et retrouvé emprisonné puis libéré dans des conditions extravagantes, qui démontrent que ce réseau colossal bénéficie à tous les stades de protections policières évidentes, quand elles ne sont pas d'Etat. Voyage au pays de la duplicité à tous les étages...
L'enquête remontée jusqu'au Maroc a démontré l'existence de deux filières de transport pour traverser la méditerranée : l'une, aérienne, et l'autre, maritime. Pour la maritime, les trafiquants font appel à ces bateaux ultra-rapides, sur-équipés en moteurs qu'on utilisé les trafiquants de cigarettes albanais vers les côtes italiennes. Surnommés depuis "go-fast", et traqués désormais au radar par les avions des douanes françaises. Au Maroc, où il servent surtout pour le trafic de cannabis, ils se retrouvent essentiellement dans la lagune de Nador, suivis par le système FLIR des douanes maritimes. Un trafic effarant, avec des "zodiacs" qui mouillent tranquillement dans des endroits pas si discrets que ça : à croire que le pouvoir en place, comme l'affirment ici dans le reportage des responsables locaux, a tendance à fermer les yeux. Les militaires chargés de la surveillance, ne "voient pas" passer les bateaux, pourtant longs d'une quinzaine de mètres ! Il ne les voient pas, parce qu'ils sont complices, bien sûr !
L'avion français qui survole les trafiquants est le bi-turbine Reims-Aviation F406 (Caravan II) de la douane (Direction Régionale Garde-Côtes de Méditerranée) , c'est un développement du Cessna 404 équipé de deux Pratt & Whitney PT-6 turboprop et c'est un avion similaire au Cessna 441 : le même, justement que l'on avait aperçu à Nouadhibou, et dont je vous avais retrouvé la photo, juste après sa traversée de l'Atlantique façon Mermoz de la coke. Il faut bien en convenir, les policiers et les trafiquants font usage des mêmes avions ! Très vite, à propos du Cessna de Nouadhibou, les enquêteurs mauritaniens avait retrouvé les autres éléments : "de l’examen du Cessna et de ses instruments de navigation les enquêteurs ont déduit que le bimoteur, lesté de bidons d’essence, avait décollé du Venezuela. La cocaïne devait être stockée dans une villa louée à Nouadhibou puis convoyée vers le nord - en direction du Maroc - probablement par hélicoptère. Les enquêteurs soupçonnent que deux hélicoptères loués en France et qui attendaient sur une plage proche de Nouadhibou allaient servir à l’opération. Officiellement, les appareils revenaient d’une mission humanitaire au Sénégal, un pays voisin." Nous y revoici déjà, comme dans l'histoire précédente, au Sénégal !
Un hélicoptère qui attendait en front de mer, visiblement, l'arrivée du Cessna, ce qu'ont toujours nié les deux pilotes français incarcérés (et qui ne semblent pas avoir beaucoup bénéficié de l'aide consulaire si généreusement accordée à d'autres !). Un des deux appareils avait été en fait loué par Claude Alezra, chargé de mission au ministère sénégalais de la santé, pour une mission humanitaire ! Claude Alezra, le "conseiller", est en réalité le président de la société Jet Azur, installlé à l'aéroport de Cannes Mandelieu. Il possède deux appareils, un AS 350 (Mono-turbine) et un plus gros, un AS 355 (Bi-turbines). La société était signalée en redressement à partir du 10 mars 2009 sous son nom originel d'Hélistar. Est-ce la même, à l'origine spécialisée dans la surveillance des lignes EDF qui avait démarré en trombe en juillet 2009 à Dinan, avec cinq machines, et s'était retrouvée en liquidation judiciaire dès octobre de la même année, soit à peine quatre mois après seulement ? Pour Nouadhibou, Alezra expliquait ainsi le problème : « Nous intervenons lors de grandes manifestations pieuses telles que le Grand Magal de Touba ou le Gamou Tidjane. On vient au secours des blessés et accidentés de la route pendant ces grands événements. D’ailleurs, l’immobilisation de notre appareil en Mauritanie risque de compromettre la qualité de notre prestation lors du prochain sommet de l’OCI à Dakar ».
Selon la presse, ce sont les hélicos français qui devaient finir le "travail" : "deux hélicoptères, arrivés la veille et pilotés par des Français, devaient assurer cette ultime étape. Sept personnes, dont les deux Français, ont été inculpées et incarcérées en Mauritanie. Quant à l'homme politique cité dans cette affaire, Chbih Ould Cheikh Melainine titulaire d'un « passeport pour la liberté », décerné en 2003 par le Parlement européen, alors qu'il était emprisonné par l'ancien dictateur Maaouya Ould Taya (déposé par l'armée en 2005) , il a d'abord été interpellé à cause de ses liens avec le cerveau présumé et les deux pilotes belges de l'avion, mais son cas a été classé sans suite." Dans le reportage, excellent, de Canal Plus sur l'avion de Nouadhibou, on apprend pourquoi l'opération avait échoué : l'officier de l'armée qui devait "réceptionner" l'appareil réclamait comme dû 430 000 euros ; et il n'en avait reçu que 230 000 !!! On notera au passage les deux pilotes "belges" (nous y reviendrons).
L'enquête mauritanienne découvre vite également ce qui semble être au départ l'instigateur du trafic : "Mohamed Ould Haïdalla, le fils de Mohamed Khouna Ould Haïdalla, un austère lieutenant-colonel de l'armée, qui a dirigé la Mauritanie entre 1979 et 1984. Une perquisition immédiatement effectuée dans un logement lui appartenant a permis d'y saisir 20,8 millions d'ouguiyas (environ 70 000 euros) en liquide. Simultanément, la police parvient à mettre la main sur l'avion. L'appareil a atterri en rase campagne, à 125 km au nord de la ville. Malheureusement, son équipage s'est évanoui dans la nature. Trois jours plus tard cependant, le 5 mai, les forces de l'ordre découvrent deux véhicules 4x4 et un minibus de luxe dans des conteneurs, au port de Nouadhibou. À l'intérieur se trouvent la bagatelle de 820 000 euros et une quarantaine de téléphones satellitaires, qui devaient très probablement servir à régler une livraison antérieure." Mais en réalité, le chef du gang n'est pas Mohamed Ould Haïdalla, ce n'est qu'un comparse, qui utilise son 4x4 pour filer au plus vite... au Maroc.
Les 4x4 du groupes sont employés pour remonter au Nord, vers le Sahel et rejoindre le Maroc, avec comme aboutissement le ports de Nador, où attendent les fameux "go-fast" décrits plus haut pour traverser la Méditerranée, rejoindre l'Espagne, la France ou l'Italie. Confirmation dès juillet, avec l'arrestation à Agadir de Mohamed Ould Haïdalla, arrêté lesté de 18 kg de cocaïne sur lui. La drogue s'écoule donc vers le Nord, via le Maroc, mais une partie est également répartie à Nouakchott même, ou elle est vendue au travers du marché des légumes de la Mosquée Marocaine de la ville. Les enquêteurs s'intéressent aussi à un dénommé Seydou Kane, qui relierait le trafic à des islamistes : c'est un ancien membre des Forces de libération africaine de la Mauritanie (Flam) reconverti depuis au salafisme, et qui s'est réfugié.... au Sénégal, décidément fief du trafic. L'homme s'y fera arrêter le 5 septembre 2009 seulement. Mais au milieu du gang, un homme semble diriger les autres, et c'est un français, installé lui aussi au Sénégal, et qui a été arrêté en juin 2009, pour être extradé en Mauritanie. C'est lui, sans aucun doute possible, le cerveau véritable du gang !
L'homme s'appelle Eric "Mika" Walter, il a 28 ans seulement, et c'est lui qui est en contact direct avec un baron de la drogue colombienne : "ce parrain a également avoué avoir, au départ, travaillé avec un ressortissant colombien répondant au nom de Edwardo, lequel dispose de son propre gang de contrebande de cocaïne, spécialisé dans les circuits "Amérique -Europe". Le Colombien, est, selon les aveux de Walter, secondé par un certain "Nabil" d'origine algérienne. Pour élargir l'activité de sa toile de mal, Walter a eu à lier des relations d'affaires avec un groupe de Mauritaniens dont Yahya, Barikallah, Mini et K. Seydou. Avec ces derniers, le Français a trouvé une combine consistant à faire passer des cargaisons importantes de drogues à travers le pays à destination du vieux continent". A savoir par voie maritime, dissimulées dans des containers. En août 2007, Eric Mika Walter avait failli se faire pincer indirectement à Nouakchott même. Les forces de l’ordre interceptent un soir un minibus, aux environs du Palais des congrès, en plein milieu de la capitale mauritanienne. A bord, il y trouvent une cargaison de 762 kilos de cocaïne. 14 millions d'euros (ce qu'il y a d'étrange, c'est que le poids est très voisin de ce qu'il devait y avoir à bord de l'avion de Nouadhibou, de la cocaïne qui n'avait pas été retrouvée). A bord du véhicule, deux espagnols : Miguel Calderon Angel et son compatriote Juan Carlos Perro, un mexicain, un sahraoui du nom de Bouya Ahmed, et le propriétaire du bus Mohamed Ahmedou. Tous seront arrêtés... et vite libérés. De quoi écœurer les policiers mauritaniens, ravis de leur prise.
Il est alors arrêté au Sénégal en juin 2009, dix huit mois après l'affaire de l'avion, et les autorités mauritaniennes demandent son extradition : or, surprise, tout un clan gouvernemental se met en branle pour éviter son transfert : et il n'est pas seulement sénégalais... :"Immédiatement, les autorités mauritaniennes demandent son extradition. Mais l’homme a manifestement des relations. D’après une source policière française, Francis Spizner, ténor du barreau parisien et avocat de plusieurs dirigeants africains dont Théodore Obiang Nguema et Abdoulaye Wade, intervient auprès de la présidence sénégalaise pour empêcher cette extradition, affirmant qu’Amegan risque la peine de mort en Mauritanie. Le décret d’extradition sera pourtant bien signé le 20 avril 2009 par le chef de l’Etat et le Premier ministre sénégalais." Visiblement, Eric Mika Walter a le bras long, très long ! Mais comment-a-t-il pu se dégotter pareil ténor pour sa défense ? Qui lui a envoyé ? Qui l'a recommandé ?
Walter, en fait, a déjà tout avoué :"Eric Walter Amegan, prénommé aussi Mika est un franco-congolais, âgé de 27 ans, au moment de son extradition, le 20 janvier 2009, par le Sénégal, vers la Mauritanie. Principal accusé dans les diverses affaires de transit de drogue qui secouent le pays, il se singularise, des autres détenus, par la densité et la précision de ses aveux. Il y livre les noms des réseaux avec lesquels il coopère, outre-Atlantique et en Guinée Bissau. Dans ses aveux, il participe à la séquestration puis à la torture de son complice Mini Ould Soudani avec l’aide de Sid ‘Ahmed Ould Taya, officier de police. Il reconnait avoir projeté de faire atterrir, en Mauritanie, un avion chargé de stupéfiants en provenance de l’Amérique Latine." On apprend par la même occasion lors de la demande d'extradition d'Amegan du 20 avril 2009 d'où il est originaire exactement : "est autorisée l’extradition du nommé Eric Walter Amegan, né le 31 octobre 1972 à Paris XIV (France), de Augustin et de Bénédicte Géoffry, agent immobilier, demeurant à la Résidence Mangrove Saly, Mbour" dit le décret signé du premier ministre sénégalais Cheikh Hadjibou Soumaré et du président de la République, Abdoulaye Wade. De M'bour, dont on reparlera pour sûr très bientôt... retenons bien le nom ! Tout le monde aura remarqué l'importance des signatures, pour ce qui n'est en somme qu'une simple extradition.
On se dit qu'avec de tels aveux, le sort de "Mika" est définitivement scellé. Et effectivement : malgré une défense tenue par deux autres ténors parmi les plus chers du barreau, à savoir cette fois Eric Dupont-Moretti et Jacques Vergès (pas moins, notre trafiquant a de sacrés moyens financiers, mais cela suffit-il à expliquer ici ses ténors de la magistrature pour le cas d'un simple dealer ?) notre mafieux franco-sénégalais écope le 11 février 2010 de 15 ans de prison, avec ses six collègues mauritaniens. C'est déjà la moitié quand même de ce que le parquet avait requis (30 ans de prison ferme avaient été réclamés). Walter se retrouve donc en prison... ce qui ne va pas durer, car il bénéficie très vite d’une fort étonnante mansuétude, dès le 15 février 2011, avec une mesure de grâce présidentielle de la part du nouveau président mauritanien, qui réduit de 15 à 10 ans la condamnation à la réclusion criminelle ! Pourquoi, on ne le sait pas... qu'est ce qui peut bien inciter à une telle clémence, sinon le fait que le pouvoir en place est mouillé dans le trafic, qu'il tente ainsi de garder au silence Walter ?
"Condamné à 15 ans comme sa victime, un décret présidentiel du 15 février 2011 leur accorde une réduction de peine de 5 ans. En profitera, également, Sid’Ahmed Ould Taya, correspondant d’Interpol en Mauritanie durant la période de commission des faits mais dont la peine initiale ne dépassait pas 7 ans. Il sortira de prison un peu plus tôt. Le 23 février, soit une semaine après la remise, l’ambassadeur de France à Nouakchott s’entretient avec le Ministre de la Justice, Abidine Ould Khaïry. Rien ne filtre de l’entrevue. Un premier pas est franchi, seulement deux mois après le séjour de Antonio Injai à Nouakchott et son audience avec le Président Mohamed Ould Abdel Aziz. Pourquoi s’arrêter en milieu de pente ? Le 13 juillet 2011, Eric Walter et 30 autres sur les 32 prévenus sont acquittés par la Cour d’appel de Nouakchott" s'émeut Adrar Info, qui fait un lien direct entre l'intervention de l'ambassadeur français et la libération d'Eric Walter ! L'ambassadeur étant bien entendu le précédent (aujourd'hui c'est depuis le 5 octobre Michel Besancenot **) à savoir Michel Vandepoorter, ancien représentant de la France au Nicaragua de 2000 à 2003, arrivé en Mauritanie en plein chambardement avec le coup d'état du 6 août. Vérification faite, l'entretien a bien eu lieu à la date indiquée : "l’Ambassadeur de France en Mauritanie, Michel Vandepoorter, a rencontré le 12 septembre le Général Mohamed Ould Abdel Aziz, président du HCE au pouvoir suite au coup d’Etat du 6 août. A sa sortie d’audience le diplomate français n’a pas fait de déclaration à la presse". Etrange coïncidence ! Plus symptomatique encore avec la remise de la médaille de commandeur de l'ordre du mérite mauritanien à l'ambassadeur annoncé sur le départ : le 15 septembre, on apprend que "le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz a décoré jeudi en début d'après midi au Palais présidentiel à Nouakchott SEM. Michel Vandepoorter, ambassadeur de France à l'occasion de la fin de sa mission en Mauritanie".... les deux concernés se sont entendus, il semble bien, sur le cas d'Eric Walter... nous précise le Cridem. A ce stade, cela devient un peu appuyé, il semble même, comme soutien.
Cette étonnante mansuétude renforce en effet l'idée d'un pouvoir mauritanien décidément très lié aux réseaux de drogue du pays. Mais on n'avait encore rien vu, semble-t-il en ce qui le concerne : car le 11 septembre 2011, un peu avant la décoration de l'ambassadeur, où, par on ne sait quel artifice juridique sénégalais, le président de la Cour d’appel de Nouakchott et quatre autres magistrats décident carrément de le libérer : ils certes sont immédiatement radiés, leur décision annulée et un ordre est donné de la remise en prison de prévenus. Mais c'est bien entendu trop tard, à croire que tout n'est que mise en scène pour garder un semblant de façade de probité : les trois malfaiteurs principaux, les deux Mauritaniens, Mini Ould Soudani et Sid’ Ahmed Ould Taya, et le franco-africain Eric Walter Amegan ont pris la fille de l'air et sont désormais introuvables ! Incroyable retournement ! Et incroyable aveu ce la part d'un pouvoir déliquescent face aux truands ! Mais quel rôle exact a donc joué depuis le début la France dans cet imbroglio ?
Un rôle que l'on peut deviner, avec la réception du nouvel homme fort du pays à L'Elysée, vue ici de façon ironique par le NPA : "le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, a été reçu du 26 au 28 octobre 2009, à l’Elysée, dans le cadre de la normalisation des rapports entre la France et la Mauritanie. L’homme fort de Nouakchott a été très apprécié de ses hôtes, notamment Joyandet, ministre de la coopération et Kouchner, ministre des Affaires étrangères. Le général-putschiste, sera également invité d’un diner, en compagnie de l’avocat Robert Bourgi, et madame, ainsi que de Claude Gueant, et sa tendre moitié. C’est sur qu’entre copains qui adorent l’Afrique, on se préoccupera des relations économiques franco-mauritaniennes. Parce que si le capitalisme est impatient, le peuple, lui, peut toujours attendre. On est bien loin de la rupture de la Françafrique à papa. Surtout en ce qui concerne la Mauritanie". L'extrême gauche française enfonçant le clou avec un avis péremptoire mais plutôt bien vu sur l'économie du pays : "la Mauritanie est devenu producteur de pétrole en 2006, année durant laquelle le premier tanker a quitté le pays pour la Chine. A terme, le gouvernement table sur une production de 100000 barils/jour et plusieurs gisements sont exploités par Woodside, Dana Pétroleum et …. Total. On comprend pourquoi le regain d’intérêt soudain pour un pays au 3/4 désertique et pourtant si stratégique." Bourghi, Guéant, Joyandet, Kouchner : pour celui qui a fait libérer Eric Walter Amegan, on a mis les petits plats dans les grands semble-t-il ! Quel comité de réception !
En définitive, encore une fois, c'est Wikileaks qui fait sauter les barrières du langage diplomatique, en révélant le 9 octobre dernier l'ahurissante perception qu'ont les mauritaniens eux-mêmes de leur nouveau président (élu le 5 août 2009) "on dit communément en Mauritanie que le président Mohamed Ould Abdelaziz « n’est pas un vrai mauritanien, mais plutôt un marocain ou un sénégalais » selon un câble diplomatique américain révélé par Wikileaks. Selon le câble, émis par l’ex-ambassadeur américain en Mauritanie Mark Boulware, la perception chez une bonne partie des maures en Mauritanie est que la tribu du président « ne constitue pas une tribu en Mauritanie, mais un groupe de pression (lobby) ». « La vraie tribu des Ouled Bousba est plutôt basée au Maroc » précise le câble daté le 16 juillet 2009, une semaine après l’investiture d’Aziz comme président de la République. (Lire l’intégralité du document) « Un petit Rabat » Le câble ajoute que des cercles politiques accusent Aziz de s’entourer de mauritaniens proches du Maroc et de procéder à l’installation d’un « petit Rabat autour du palais présidentiel ». Le document poursuit que le colonel Ely Ould Mohamed Vall, cousin du président, et Aziz ont tous deux grandi à Louga au Sénégal et la famille de leur cousin Ould Tomi mène du commerce à Saint Luis. Certains maures soulignent, d’après le câble, que Aziz et ses manipulations pour favoriser les membres des sa tribu ont exacerbé les attitudes traditionnelles tribales mauritaniennes et constituent « un retour au féodalisme et au trafic d’influence tribale ». Et ce n'est pas fini : "certains, explique le document, traduisent la politique d’Aziz comme une volonté d’imposer ses parents au moment où la Mauritanie commence à voir les revenus signifiants du pétrole. « C’est essentiellement pour se placer au-dessus et devenir les Al Saoud (la famille royale saoudienne) mauritaniens, avant que l’argent commence réellement à couler » affirme le document. Plus loin, le câble soutient qu’Aziz et Ely ont conquis « richesse et puissance » à l’époque de Maouayaa Sidi Ahmed Taya en profitant de leurs relations privilégiées avec ce dernier et de l’alliance avec sa tribu : les Smassides. Ainsi, Aziz était commandant du BASEP et Ely directeur de la Sûreté et des Renseignements..."
A partir de là, le rôle d'un gouvernement intermédiaire, protecteur de trafics entre le Sénégal et le Maroc devient tout simplement... limpide. Et celui d'Amegan, l'hyperprotégé de tous, réclame une étude plus approfondie, que nous verrons demain si vous le voulez bien... Amegan, crocodile fort à l'aise dans ce marigot : demain, nous ne parlerons pas de ce genre de prédateur, mais de simples crevettes...
http://bouyafar.com/modules/news/
http://bouyafar.com/modules/news/ar...
http://bouyafar.com/modules/news/ar...
http://bouyafar.com/modules/news/ar...
http://bouyafar.com/modules/news/ar...
http://bouyafar.com/modules/news/ar...
http://bouyafar.com/modules/news/ar...
http://bouyafar.com/modules/news/in...
http://bouyafar.com/modules/news/ar...
http://bouyafar.com/modules/news/ar...
http://bouyafar.com/modules/news/ar...
http://bouyafar.com/modules/news/in...
http://bouyafar.com/modules/news/ar...
http://bouyafar.com/modules/news/ar...
(**) jugement sévère sur le nouvel ambassadeur français en Mauritanie, venu du Bénin : "M. Besancenot remplace l’insondable Michel Vandepoorter, grand symbole de la Françafrique qui aurait joué un rôle clé dans la réussite du putsch du 6 Aout 2008, même s’il fut moins zélé et plus discret qu’un ancien ambassadeur d’Allemagne -plutôt troubadour- qui a quitté la Mauritanie début 2011. Le nouvel Ambassadeur s’intéressera comme ses prédécesseurs principalement à deux aspects : la place du français et des firmes françaises en Mauritanie, et la lutte anti-terroriste. Le reste n’intéresse plus la France depuis fort longtemps depuis qu’il y a eu la désagréable expérience de la Coface, les matentendus avec Taya, l’instabilité avec 4 putschs de la période de Nickoloso à Vandepoorter, et enfin, le terrorisme. Alors un ambassadeur de France pour quoi faire dans un pays où plusieurs regions sont mises au rouge par le Quai d’Orsay ? Pour se barricader dans son ambassade forteresse ? Une ambassade hérissée de caméras et de barbélés et appellée maintenant "Place verte de Nouakchott" , en allusion, à celle de Baghdad." Au Bénin, où il aura été disons diversement apprécié...
Documents joints à cet article
11 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON