Comme des poules élevées en batterie
Hier soir, pendant que Léon nous mitonnait son fameux coq au vin, je réfléchissais en vrac ou plutôt je rêvassais … la réflexion m’a quittée pour des plaisirs plus égoïstes depuis que je suis devenue une incrédule comme l’écrit si joliment Denis Sieffert dans l’éditorial de Politis (« Le coup du mépris ») « quand il s’agit d’information, le manifestant du Front de gauche est d’un naturel incrédule. Il n’y croit guère mais il n’en rate pas une miette. C’est sa contradiction. Un peu comme un athée qui irait à la messe chaque dimanche (…) ».
Nous étions de nombreux mécréants à la randonnée du 5 mai dernier. On ne se connaissait pas mais j’étais heureuse. Le réalisme des capitalistes et des sociaux-démocrates n’en finit pas de nous détruire alors marcher contre leur crise ça me remonte mon « indicateur de bien-être »*.
(* si, si, ça existe même si c’est en petit, page 5 http://www.oecd.org/fr/std/cn/37883038.pdf )
Le réalisme quotidien a failli me rattraper. D’abord, Léon a oublié de mettre la messe à la télévision deux dimanches de suite trop occupé à construire un barbecue au jardin. Manquements graves à ces moments d’hilarité que les émissions religieuses provoquent en moi grâce aux commentaires savoureux de mon chéri.
Le lundi, il me fallait retourner au travail sans ma dose de petits bonheurs dominicaux.
La première semaine post-manifestation s’est déroulée normalement : au poulailler où je travaille, la solidarité s’en est allée. Difficile de pondre dans ces conditions.
« Jamais un caquètement gentil, un coup d’oeil affectueux, ou un petit tapotement d’aile amical dans le dos ! Dans un poulailler, les volailles s’ignorent et font preuve d’aussi peu d’empathie les unes envers les autres que des humains dans un centre commercial. C’est la triste réalité que viennent de mettre au jour des chercheurs du Royal Veterinary College, en Angleterre. (…) et la conclusion est tombée comme un couperet. « Nous n’avons trouvé aucune preuve qui suggère que les poules pondeuses, élevées dans des conditions commerciales, forgent entre elles un quelconque lien d’amitié. »
Le dimanche suivant, alors que la météo n’en finissait pas de pourrir le moral des ménages selon les sources officielles, le soleil se distinguait par une apparition franchement déplacée pour la manifestation des « tout pour ma gueule ».
Au même moment, dans un petit cinéma de quartier, le courage reprenait le dessus grâce à Ken Loach « L’esprit de 45″ http://www.marianne.net/Ken-Loach-La-boue-financiere-et-l-or-de-la-classe-ouvriere_a228691.html
Léon avait enfin fini le barbecue.
Je découvrais l’existence de l’optimum de Pareto https://fr.wikipedia.org/wiki/Optimum_de_Pareto
et l’ardente impatience de Marinaleda !!!
http://www.medelu.org/Marinaleda-l-ardente-impatience-un
http://www.legrandsoir.info/les-petits-matins-de-marinaleda.html
Le mois de Mai était passé, Juin serait solidaire ou ne serait pas.
http://www.marchepourla6eme.fr/
Paulette
2 réactions à cet article
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Ah Paulette,
Je savais que notre cyber- attirance était fondée sur une histoire de b(r)aguette :
je suis moi-méme batteur dans un groupe de rock psychédélique.
Les poulette élevées en batterie, ça me connait.
« Et moi j’habite dans cette caravane, et nous partons, allez viens... »
Tcha, ta là,
ta làlà la,
poum poum poum...-
In Bruges, faudrait voir à pas prendre les poulettes de la basse-cour pour des canards sauvages. Une fois sortie du poulailler où je travaille, je me dépêche de rentrer dans notre petit nid d’amour pour picorer avec mon Léon.
Loin de moi l’idée de partir en batterie avec un cyber-quasi-inconnu ^^Allez sans rancune ... gros becs sur le front (de gauche of course)pAulette (avec un A
NB : sinon j’aime bien le « Tcha, ta là, ta làlà la, poum poum poum ... »
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