Comme un air de déjà-vu
Je n’ai pas suivi en totalité l’interview du Monarque.
Lorsque j’ai allumé la télé, Nicolas Sarkozy avait déjà évoqué les miasmes du remaniement et la reconduction de son collaborateur de la Sarthe.
Il avait semble-t-il expédié tous les sujets importants. Enfin je crois.
En effet, durant mon absence, j’imagine que le président de la République avait été longuement titillé par David Pujadas sur les soupçons de financement occulte de l’UMP par la famille Bettencourt.
Je suppose aussi que Claire Chazal l’avait poussé dans ses derniers retranchements concernant la revalorisation du pouvoir d’achat, les retraites, ou encore la lutte contre le chômage et la précarité.
Je dis cela car lorsque Nicolas Sarkozy est apparu dans mon salon, Michel Denisot, dans son costard impeccable, était en train de l’interroger sur son éventuelle candidature en 2012 (question osée et cruciale bien évidemment).
Le président de la République paraissait tout à son affaire.
C’est parce qu’il parlait de son sujet de prédilection, c’est-à-dire de lui-même, de sa famille, de son épouse formidable, et de ses amis auprès desquels il pourrait éventuellement prendre conseil le moment venu.
Et de temporiser immédiatement ses élans par cette fausse modestie dont il est coutumier.
« Mais M’sieur Denisot, vous croyez que les Français qui sortent de la crise, ils se préoccupent de savoir si je vais me représenter ? Hein franchement ? Car qu’est-ce qu’ils attendent les Français ? Eh bien j’vais vous l’dire. Les Français ils attendent que je fasse les réformes pour lesquelles ils m’ont élu. Je dois faire mon devoir M’sieur Denisot et vous savez pourquoi ? Hein ? Eh bien j’vais vous l’dire. C’est parce que c’est ma responsabilité de faire mon devoir. »
Oh bien sûr, il ne l’a pas dit exactement en ces termes, mais le sketch du « stoïcien de la politique » est si bien rodé que cette reconstruction n’est sans doute pas très éloignée des mots qu’il a utilisés.
Chacun sait que sa décision est déjà prise…
J’ai donc ensuite repensé à ce que Nicolas Sarkozy avait déclaré le 12 juillet dernier et à ce qui s’était passé depuis.
J’ai alors éprouvé une grande lassitude.
J’ai éteint mon poste de télévision à ce moment précis de la pièce où le sage antique était en train de laisser la place au superman du G20.
Pourquoi s’épuiser à chercher encore du sens à ce qui n’en a plus ?
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