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Comment gagner de l’argent facilement en calant son derrière sur une chaise

Je ne comprends pas le tollé de protestations soulevé par cette initiative absolument géniale issue de cerveaux assurément astucieux :

- Rémunérer les six classes les plus assidues de trois lycées professionnels de banlieue parisienne. En l’occurrence, les lycées Lino Ventura à Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne), Gabriel Péri à Champigny (Val-de-Marne), et Alfred Costes à Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Au lieu de vous indigner, au lieu de hurler, admirez plutôt la conception financière du projet.
Il est prévu que chaque classe débute avec un pactole de 2000 euros qui fructifiera en fonction de l’assiduité des lycéens.
Cerise sur le gâteau, un bonus pourra également être accordé en fonction d’une note de vie de classe (vie, on vous dit, pas chahut) attribuée par le professeur principal.
À la clé, une cagnotte de 10.000 euros.
(Mazette, ça fait rêver le pauvre crétin de 24 ans qui n’a pas droit au RSA parce que ce benêt là n’a pas réussi à travailler deux années de suite pendant les trois ans qui ont suivi sa sortie de l’école avec, en poche, un bac + des bricoles.)
Donc, et c’est là le trait de génie, pour faire fructifier la cagnotte, il faudra que le groupe limite au maximum les absences. (Euh !… Concrètement, limiter les absences, vous entendez ça comment ? )
Qu’on ne se méprenne pas ; il est demandé aux lycéens d’être présents en classe ; pas de travailler ; pas d’écouter et encore moins d’apprendre. À l’impossible, nul n’est tenu et certainement pas des têtes creuses qui ne comprennent même pas l’intérêt d’étudier.
Qu’on ne se méprenne pas ; il n’est pas question que chaque lycéen perçoive un ‘salaire’ pour récompenser son acte de présence.
L’idée serait, paraît-il, que l’argent serve à financer un projet rattaché à un thème étudié en cours. Parmi les exemples cités figurent, notamment, les voyages scolaires, la création d’une entreprise ou d’une association, une action sociale, l’aménagement de la classe, l’achat de matériel informatique, sportif ou culturel, et même le passage de l’examen du Code de la route. (Ce sont des thèmes étudiés en cours de lycées professionnels, ça ?)
D’où les propos de Jean-Michel Blanquer, le recteur de l’académie de Créteil qui serait à l’origine du projet : « Il s’agit là de responsabiliser les élèves. »
D’où les propos de…. du Haut commissariat à la jeunesse ??? : « On n’est pas dans une logique de cagnotte individuelle. » « Ça s’inscrit dans un projet collectif de classe et, pour que cela fonctionne, il faut une solidarité du groupe. »
Le Haut commissariat à la jeunesse n’est pas une personne que je sache. Pourquoi ne pas citer nommément l’auteur de ces phrases ?
Parce qu’il se révèle être d’un utopisme insensé de croire à la solidarité d’un groupe formé à partir d’un collectif de candidats assidus à la seule école buissonnière ?
On peut ne pas être d’accord avec Jean-Michel Blanquer. Il faut lui reconnaître qu’il a le courage de ses opinions. Même s’il semble tout aussi chimérique de penser pouvoir responsabiliser des ‘gus’ irréfléchis.

Réflexion faite, l’idée de payer pour remplir les lycées n’est peut-être pas aussi géniale que ça et me paraît être une grande illusion de la part de ses concepteurs. Si encore la cagnotte était utilisée pour une occupation ludique comme, par exemple, l’attribution de logiciels de jeux vidéos softs tels que Soldier Of Fortune 1 et 2, Mortal Kombat… Ou pour organiser une distribution de boissons alcoolisées ou une orgie de cannabis…
Mais ce n’est pas une raison pour abandonner cette idée qui consiste à payer des ‘gaziers’ pour s’assurer leur présence. Je suis certaine qu’elle peut s’appliquer avec succès dans d’autres cas.
Par exemple, les candidats aux élections pourraient verser quelques euros dans une cagnotte pour chaque citoyen qui se donnerait la peine de se déplacer pour voter, que ce soit pour les législatives, les présidentielles,… Et après l’élection du candidat choisi, on pourrait offrir aux électeurs une gratification susceptible de provoquer leur convoitise du genre (bonne bouffe) collation ou (croisière) randonnée pédestre.
Par exemple, le ministère de l’Éducation Nationale pourrait rémunérer des individus pour donner des cours de rattrapage scolaire à ceux qui voudraient bien apprendre mais qui sont handicapés par un manque d’aptitudes intellectuelles.
Par exemple, des patrons pourraient embaucher des gens pour les faire travailler dans leurs entreprises contre le versement d’une rémunération qu’on appellerait ‘salaire’.


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La photo qui illustre cet article est la propriété du Foyer Culturel d’Antoing.
Elle figure sur la page web http://www.famawiwi.com/pages/01-les_fours_a_chaux.php
et je remercie les créateurs du site de me permetre de l’utiliser.

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3 réactions à cet article    


  • Halman Halman 10 octobre 2009 10:04

    Il fut un époque apparemment moyen ageuse et dépassée aujourd’hui où l’on travaillait pendant les vacances scolaires pour se payer nos petits projets personnels ou collectifs, nos licences sportives, nos vacances, nos permis de conduire.

    Nous vivons vraiment dans une époque où même les valeurs les plus basiques sont mises à la poubelle.

    Avons nous passé la porte de la 4ème dimension sans que je m’en sois rendu compte ?


    • Halman Halman 10 octobre 2009 10:08

      Mes ordinateurs, mes livres, mes heures de vol, je ne me les suis pas payées en hurlant sur mes parents pour qu’ils me donne de l’argent, ni en restant le cul sur ma chaise, mais uniquement en bossant et en gagnant des bourses en passant des diplômes.

      Le plus stupéfiant c’est qu’aujourd’hui que je suis malade ce sont ces expériences là qui me permettent de vivre.

      Étonnant non ?

      Et ces enfants qui vont gagner bien plus que nous à l’époque juste en étant studieux en classe, quelles valeurs du travail, quelles expériences vont ils en retirer pour plus tard ?


      • c.d.g. 10 octobre 2009 13:22

        Vous avez en partie raison. Je suis contre cette idee de subventionner la presence d eleves qui de toute facon se foutent des cours
        Mais vous oubliez qu a lepoque ou vous etiez jeunes, il n y a avait pas de chomage et qu il etait facile de trouver une petit boulot.
        C etait deja plus dur il y a 20 ans (quand j avais moi 20 ans). Il fallait en general des relations bien placees.
        Je suppose que c est encore pire mainenant.
        Esperer se payer quelque chose en travaillant doit etre illusoire a une epoque ou meme les stagiaires ne sont plus payes !
        Travailler coute de l argent !!!!!!!!!

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