Comment l’Amérique de Trump veut en finir avec l’Union européenne
Dès lors, les versions intégratives successives de l’ex CEE, qui entre temps est rebaptisée « Union européenne », non seulement n’ont plus de raison d’être pour les Etats-Unis mais sont devenues ô combien gênantes et contreproductives pour les intérêts d’une Amérique arrogante, possessive, parano et dominatrice.
Franchement, et je le pense, pour Big Brother la Communauté économique européenne (CEE) qu’ils ont créée au lendemain de la seconde guerre mondiale avec le plan Marshall (5 juin 1947) pour contrer et endiguer l’avancée communiste n’est plus nécessaire puisque le bloc soviétique a commencé s’effriter avec la chute du Mur de Berlin dès le soit du 9 novembre 1989. Dès lors, les versions intégratives successives de l’ex CEE, qui entre temps est rebaptisée « Union européenne », non seulement n’ont plus de raison d’être pour les Etats-Unis mais sont devenues ô combien gênantes et contreproductives pour les intérêts d’une Amérique arrogante, possessive, parano et dominatrice. Ainsi donc l’ « Europe unie » post 1ère guerre du Golfe (du 2 août 1990 au 28 février 1991) ; en l’occurrence la version Maastricht (7 février 1992) et celle de Lisbonne (13 décembre 2007) sont-elles vues par le pays de l’Oncle Sam comme une réincarnation du Bloc soviétique dans le corps de l’Europe de l’ouest. Dans ce sens que les Etats-Unis qui se sont donné tant de mal pour en découdre avec l’obstacle idéologique que fut l’URSS se sont retrouvé subitement face à une autre contrariété sur le plan économique, non moins agaçante que la première. Pire : cette entité est d’autant plus agaçante qu’elle affiche des ambitions pour une intégration politique et une défense commune ! Pire qu’un pied du nez pour Big Brother. Pour mémoire « en 2003, alors que les États-Unis préparaient le renversement de Saddam Hussein en Irak, le Secrétaire américain à la Défense, Donald Rumsfeld, suscite une très forte polémique , en évoquant une "vieille Europe" dont la France et l'Allemagne seraient les piliers. Par antiphrase, les médias ont alors parlé de "nouvelle Europe" pour désigner les autres pays, en particulier les "Dix" tout juste entrés dans l'Union européenne (UE) dans le cadre du cinquième élargissement. ». Décodage : Washington voudrait bien d’une Europe unie mais à condition qu’elle soit à soumise, mais pas d’une Europe qui lui fait des tacles. Allusion faite à la France et l’Allemagne qui non seulement n’ont pas gobé cette fake news à dormir debout que sont les armes de destruction massive que cachait Saddam Hussein et qui ont servi de prétexte à l’administration de Bush Junior pour envahir l’Irak mais se sont opposé à cette invasion. D’où le fait que la nouvelle Europe, la bonne, est celle des « Dix » qui ont rejoint l’espace de l’UE dès 2004, notamment la Pologne et la Hongrie.
Seulement l’américanophilie de ces « Dix » ne suffit pas à faire de l’UE un allié docile des Etats-Unis, ne serait-ce que parce que le binôme récalcitrant France-Allemagne est le moteur principal de l’Europe de l’Ouest. Indocilité qui froisse de plus en plus l’Amérique surtout de Donald Trump qui ne supporte pas que les Européens affichent leurs désaccords avec Washington sur d’autres sujets sensibles tels que le nucléaire iranien, le statut de Jérusalem ou la politique migratoire de Trump. Lequel Trump contrairement à ses prédécesseurs, a décidé de franchir le rubicond en déclarant la guerre ouverte à l’UE sous un angle commercial, sachant qu’autrement il n’aurait pas été suivi par le noyau dur de ses électeurs pour qui l’Europe demeure bon an mal an une sœur ainée qu’il faut ménager même si avec le Brexit cette Europe s’est un peu éloignée du Big Brother. A partir de là, la stratégie de neutralisation de l’UE par l’administration de Trump paraît plus claire et se décline en trois axes d’attaque (hors affaiblissement de la Chine grand partenaire de l’Europe). Terrific ! Un : taxation de l’acier et aluminium européens. Deux : diabolisation de l’Iran en imposant un embargo sur ses exportations de pétrole afin de faire remonter les cours mondiaux du brut grâce à la pénurie. Sachant que le dollar chute pendant que le baril de pétrole monte, l’effet recherché est un dollar faible pour booster les exportations américaines, l’un des défis majeurs que s’est lancé Trump lors de sa campagne électorale (America First). D’ailleurs l’administration Trump ne s’en cache pas. « Le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a crûment laissé tomber mercredi (24 janvier 2018) qu'un "dollar plus faible" était "bon" pour le pays puisqu'il favorise "le commerce et les opportunités" ». Enfin trois : En soufflant le chaud sur le grand différend migratoire qui constitue le talon d’Achille du moment de l’UE de Lisbonne et qui risque de la faire voler en éclats au grand bonheur du méchant Big Brother. « Les Etats-Unis ne deviendront pas un camp pour migrants et ne deviendront pas un centre de rétention pour réfugiés », a martelé le président Trump à 10 jours du sommet européen migratoire les 28 et 29 juin derniers à Bruxelles qui s’est soldé sur un échec à cause justement de la politique de la chaise vide prônée par nouveaux pays de l’ex bloc de l’Est : La Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie. Le quartet de Visegrad a donc été bien échaudé en recevant 5/5 le message de son parrain Don Trump. Le ver est dans le fruit. Brexit d’un côté, Visegrad d’un autre et au centre taxation des exportations et diabolisation de l’Iran. Pour combien de temps va encore tenir l’Union européenne ? Question à 1 €Q.
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