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Comment l’État macronien organise le « trou de la Sécu »

Pendant que la chichimania occupe le populo, les macronneries continuent.

Ainsi, par un communiqué Reuters (agence ultralibérale s’il en est), on apprend que, contrairement à ce qui était prévu - un excédent de 700 millions - « Le budget de la Sécurité sociale accusera un déficit de 5,4 milliards d’euros en 2019, puis de 5,1 milliards d’euros en 2020 sous les effets conjugués des mesures d’urgence adoptées pour répondre à la crise des "Gilets jaunes" et d’une conjoncture moins favorable qu’anticipée.…/… La branche de l’assurance vieillesse (régime général et Fonds de solidarité vieillesse) creusera le déficit de 4,1 milliards d’euros en 2020, celle de la branche maladie, de 3 milliards d’euros. Les branches accidents du travail/maladies professionnelles (ATMP) et famille connaîtront à elles deux un excédent de plus de 2,1 milliards d’euros. »

La faute à qui ? Ben, aux Gilets jaunes pardi ! Mais aussi à ces salauds de vieux qui ne veulent même pas avoir le civisme de mourir.

Eh ! Oh ! La réalité est tout autre. Les baisses de cotisations décidées par l’État étaient jusqu’ici compensées par l’État, et étaient donc neutres pour le budget de la Sécurité sociale. Ce n’est plus le cas, de façon à faire apparaître les comptes de la Sécurité sociale dans le rouge. Les "mesures gilets jaunes" sont utilisées pour afficher un déficit et justifier de nouvelles coupes dans les prestations sociales. « La Sécurité sociale prendra à sa charge le financement des mesures d’urgence en faveur du pouvoir d’achat », écrit le gouvernement, noir sur blanc, dans le projet de loi de finances pour 2020 adopté récemment en Conseil des ministres. Ben voyons. On reprend largement d’une main ce que l’on a pingrement consenti, la trouille au cul, de l’autre. Le pillage systématique de la Sécu était d’ailleurs annoncé dès 2017, dans la loi de programmation des finances publiques, le gouvernement avait décidé que les potentiels excédents de la Sécu viendraient combler le déficit de l’Etat.

La Sécu, longtemps endettée est arrivée à l’équilibre et devait, dans les années qui suivent, dégager un confortable bénéfice. De quoi financer la misère des urgences dans les hôpitaux, de quoi financer les EHPAD qui manquent scandaleusement de personnel, de quoi financer le « cinquième risque », celui de la dépendance, de quoi financer le manque d’accueil collectif des jeunes enfants ! Tè, fume… Pas bon ça Coco. La Sécu, faut qu’elle soit en déficit, pour la déconsidérer dans l’esprit du public, pour transférer toujours plus vers les assurances privées avant la curée finale. Donc ce pognon, résultat de la saine gestion de l’institution, va être - et légalement ! - siphonné par l’État !

Mais l’État promet de faire des éconocroques intelligentes : moindre revalorisation des retraites, prix des médicaments, optimisation des achats… Broutilles. Par contre ces salauds de vieux croyaient s’être débarrassés de cette scandaleuse injustice qu’était le découplage de leur pension d’avec l’inflation ? Té, fume… Sur la branche vieillesse, l’exécutif a décidé à nouveau de sous-indexer les pensions par rapport à l’inflation. Elles n’augmenteront que de 0,3 % en 2020, alors que l’inflation est autour de 1 % - « sauf pour les retraités modestes aux pensions brutes inférieures à 2000 euros par mois ». Ça, c’est la vaseline !

La réalité est bien différente. Ainsi, la "transformation" du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse de cotisations sociales, privera la Sécu d’environ 26 milliards d’euros selon la Cour des comptes ! Ainsi la suppression des cotisations salariales sur l’assurance maladie et l’assurance chômage va coûter un bras. Ainsi la suppression totale des cotisations sociales au niveau du Smic, c’est un coût de 4,5 milliards d’euros pris à la Sécu, etc.

Le but, la « lutte finale » c’est de se débarrasser de la Sécurité sociale. Les « cadeaux » aux gilets jaunes sont pain béni pour la Macronnie ultralibérale. Ils permettent de continuer, « tête haute et mains propres » la mise à mort programmée de cette pépite sociale française qu’est la Sécu. La Sécurité sociale, réalisation majeure du Conseil National de la Résistance, est depuis longtemps dans le collimateur des ultralibéraux. Pensé et élaboré par le député communiste du Front populaire Ambroise Croizat, la Sécu avait pour mission première de « mettre fin à l’obsession de la misère ». Son organisation est paritaire entre les organisations syndicales et le patronat. Son financement est pour l’essentiel (61,7 %) assuré par les cotisations salariales et patronales ainsi que par l’impôt (35,1 %). Le but du patronat, depuis la création de la Sécu, c’est de refiler le bébé à l’État, c’est-à-dire faire financer la Sécurité sociale par l’impôt et non plus par les cotisations. C’est la sempiternelle rengaine patronale de la « baisse des charges ». Les cotisations sociales ne sont pas des « charges » – ce vocable péjoratif est d’inspiration patronale – mais des « salaires différés » qui viennent protéger les salariés, en matière de santé, d’accident du travail ou pour la retraite. Les réduire, voire les supprimer, c’est enterrer le principe de solidarité avant de brader de système au privé. Les requins de l’assurance privés sont à l’affût depuis longtemps. Sarko frères en ont rêvé, le Rothschild-boy Macron va le faire !

- « Eh ! Philippe, pour détourner le regard du populo, si on proposait la canonisation de Chichi ? »

 

Illustration X - Droits réservés


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15 réactions à cet article    


  • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 1er octobre 2019 17:21

    Bonjour Victor, et merci de cet article qui complète le mien, il y a quelques mois. Et de rappeler le rôle du CNR dans cette création géniale que fut la Sécurité Sociale.

    Le CICE, c’est 26 milliards d’exonération d’impots au MEDEF, par an, depuis 2013. Ce qui nous ramène à une somme astronomique et il convient de comptabiliser aussi l’argent planqué dans les paradis fiscaux. Tout cet argent manque à la Sécurité Sociale.


    • Désintox Désintox 1er octobre 2019 18:24

      @Cadoudal

      « La sécu c’est Pétain et Vichy... »

      Pouah ! Quel mensonge odieux ! Tenir de tels propos est dégueulasse, il n’y a pas d’autre mot !

      Bien sûr, en France, la Sécurité Sociale a été mise en place à la Libération par Ambroise Croizat.


    • leondelyon 1er octobre 2019 22:25

      @Nicole Cheverney "Pensé et élaboré par le député communiste du Front populaire Ambroise Croizat, la Sécu avait pour mission première de « mettre fin à l’obsession de la misère ».

      ---------------------------------------------------
      Oui, exact, sauf que les Gaullistes étaient aussi sur le coup ; en effet, conscient qu’il fallait lâcher du lest après le conflit vu le challenge qui l’attendait avec les communistes, le grand Charles alors à Londres avait chargé Pierre Laroque (lointain parent de Michèle) de pondre un rapport sur le célèbre NHS (National Health Service).

      Le système de sécu français est donc en partie l’héritage des assurances sociales de 1930, hybridé d’un tantinet d’héritage du NHS. NHS que Thatcher a foutu en grande partie par terre au nom du profit tous azimuts. Un mien ami qui serait aujourd’hui plus qu’octogénaire était Américain quasi de naissance et avait vécu en Grande-Bretagne ; il avait fini ses jours en France, sa femme étant d’origine française. Sa hantise était que Sarko dans le sillage de Thatcher, ne dézingue la sécu comme le fit Thatcher du NHS *1. Mon ami, DCD en 2013, n’aura pas connu « le Prince » Macron.

      *1 par conviction idéologique, mon ami n’étant pas en France pour « la sécu »

      Certaines tares génétiques sautent une ou deux générations, et le sarcome néocons a joué à saute-mouton avec Hollande et Sarko, du moins dans ce domaine. Mais nous y sommes désormais en plein.

      Ce que ne savent pas les désinformés (80% des gens en étant gentil), c’est qu’un régime de retraites par points ne sera sécurisé qu’à minima (du genre RSA) , le reste étant acquis par CAPITALISATION. Or pour que la capitalisation ’paye’, il faut placer à risque (sinon, c’est peanuts). Et il s’est passé quoi, aux USA, en 2007 ?

      En sus, QUi aura les moyens de se constituer un retraite décente par capitalisation ?

      Charles avait foutu les Ricains dehors par la porte, ils reviennent en force par la fenêtre, et 80% des moutons bêlent « je veux l’avoir et je l’aurai » ....(l’Amérique)
       .

      Pierre Laroque, né le 2 novembre 1907 à Paris et mort le 21 janvier 1997 dans la même ville, est un haut fonctionnaire français. Il a été directeur général des assurances sociales, puis de la Sécurité sociale d’octobre 1944 à octobre 1951. Souvent appelé le « père » de la sécurité sociale de 1945, c’est de concert avec Alexandre Parodi, ministre du Travail de septembre 1944 à novembre 1945 qu’a été élaborée cette réforme, mise en œuvre ensuite par Ambroise Croizat, député et ministre communiste du Travail et de la Sécurité sociale de novembre 1945 à mai 1947

      Nota : je suis tout, sauf « gaulliste », mais j’ai étudié l’historique de la SECU dès 1980. Trop de gens parlent de ce qu’ils connaissent mal. Le Prince et sa Cour comptent dessus pour faire un nouveau numéro de bateleurs et faire prendre le lapin du chapeau pour un canard laqué. Le pire est que cela risque de marcher !

      De toutes façons, pour les rechigneurs, il y aura toujours de petites perquizes en réserve ou un concert de médias en extase devant le Prince, et outragés face aux « extrémistes populistes ». Je me trompe ?


    • Désintox Désintox 1er octobre 2019 23:53

      @Cadoudal

      Vos propos sont répugnants.

      Et au passage, encore 2 liens fachos casés sur Agoravox pour pas un rond !


    • Désintox Désintox 2 octobre 2019 13:27

      @Cadoudal
      Bientôt, vous nous expliquerez que les nazis ont payé la retraite des juifs.


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 4 octobre 2019 14:46

      @Désintox

      Bonjour, c’est tout à fait exact. La Sécurité Sociale a été mise en place en 1945, par le CNR Gaullistes + Communistes.
      Calqué sur le modèle bismarckien
      Et c’est Ambroise Croizat qui en a été un des principaux pères fondateurs en s’investissant personnellement et dans le projet, et dans la mise en place.
      Avant la guerre, il y avait effectivement des tentatives d’organismes sociaux, mais cela restait assez restreint.


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 4 octobre 2019 15:10

      @kimonovert

      Bonjour, vous usez d’un vocabulaire totalement désuet. Il y a longtemps que mêmes les communistes ont relégué l’édification des masses dans les livres d’histoire. mais ce qu’ils ont édifié, avec la Sécu, en collaboration étroite avec les gaullistes, c’est bien la Sécurité Sociale qui vous a permis, vous et votre famille de vous soigner pendant des décennies et à laquelle comme TOUS les Français, vous avez eu accès. Pas comme vos aïeux qui trimaient et crevaient la gueule ouverte car impécunieux et trop pauvres pour payer les soins et les médicaments. Sauf, s’ils faisaient partie de la bourgeoisie.

      Car la Sécu, (1945) s’adressait avant tout à la population française tout entière. Mais les Sociaux-Démocrates c’est PS + RPR + UDF + Centristes ont décidé que NON ! le peuple n’avait aucunement droit à des services sociaux dignes de ce non, et comme elle n’avait en tête qu’une chose : le business que rapportent les milliards drainés par la Sécu avec la privatisation.


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 4 octobre 2019 15:18

      @leondelyon

      Bonjour, il n’est pas question de minimiser le rôle des pères fondateurs, et de Laroque. Mais reconnaissons que la pression des communistes en faveur d’un programme social, a permis la mise en oeuvre rapide du programme du CNR, avec principal objectif la Sécu.
      Avec Macron, la retraite à point est une saloperie, pour 100 Euros cotisés, 5,50 Euros versés, soit une misère. Pour forcer les gens à la capitalisation, avec les fonds de pension, qui eux, risquent fort de disparaitre à la trappe et ne seront JAMAIS versés. Surtout avec la crise bancaire mondiale majeure qui s’annonce. Tous les voyants sont au rouge.


    • Daniel PIGNARD Daniel PIGNARD 1er octobre 2019 18:11

      Voici un texte constitutionnel qui doit être un minimum pour la sécurité sociale :

      " Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence." (préambule de la Constitution de 1946 alinéa 11 encore en vigueur).

       

      Et un texte dont les tribunaux se servent pour vous obliger à payer la sécu donc toujours valable. On remarque que le ticket modérateur n’y a pas sa place, ni les remboursements partiels. Ils se foutent de nous et des textes fondateurs.

       

      Considérant qu’aux termes de l’article L 111-1 du code de la sécurité sociale “L’organisation de la sécurité sociale est fondée sur le principe de solidarité nationale ; elle garantit les travailleurs et leur famille contre les risques de toute nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de gain ; elle couvre également les charges de maternité et les charges de famille ; elle assure, pour tout autre personne et pour les membres de sa famille résidant sur le territoire français, la couverture des charges de maladie et de maternité ainsi que des charges de famille ; cette garantie s’exerce par l’affiliation des intéressés et leurs ayants droits à un régime obligatoire, ou, à défaut, par leur rattachement au régime de l’assurance personnelle”.

       

      Et voici la manière de faire payer :

      ART. 13. — Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable ; elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.


      • zygzornifle zygzornifle 2 octobre 2019 08:42

        Le trou de la sécu c’est comme le chômage , ça sert a maintenir la pression sur les mougeons ....


        • Le421... Refuznik !! Le421 2 octobre 2019 19:01

          Enfin, histoire passée vraie ou fausse, déformée ou révisée, on s’en bats les couil... !!

          L’important est que Macron massacre le système de retraite par répartition en déguisant le malade et qu’il sabote la sécu au passage.

          Mission accomplie !!

          Et les moutons... Bêêêêêêê Bêêêêêêê !!

          Ouais, c’est pas machin, c’est truc qui a inventé la sécu.

          C’est petit les enfants.

          On est en 2019, tout fout le camp, et vous vous occupez de la couleur du chapeau de la gamine !!

          Encore, que les trolls fachos fassent dériver la conversation, je dis pas, c’est leur rôle. Mais les autres...


          • Le421... Refuznik !! Le421 3 octobre 2019 09:12

            @Cadoudal
            Visiblement, je vois que mon « phi » rouge fait réagir le club des fachos !!
            Bonne nouvelle.
            On vous dérange, les filles ??

            Ah... Pour Alexis. S’en battre les couilles veut dire « on s’en fiche ». Cela ne nécessite pas de baisser le froc car c’est une expression populaire.
            Pour votre éducation, mon cher ami « le sac à dos » !!  smiley
            Et toujours pas vexé, au passage...


          • Le421... Refuznik !! Le421 3 octobre 2019 09:14

            @Cadoudal

            les acquis du régime de Vichy

            L’Histoire du XXéme siècle selon Fdesouche, non ???
             smiley


          • Hypatie Hypatie 3 octobre 2019 09:56
            N’oublions pas un petit facteur absent des lignes de compte :

            Dans Toxique Planète d’André Cicolella, on peut lire : (p.36)

            Entre 2004-2008 : "le nombre de personnes en Affections Longue Durée passait de 6,6 à 8,3 millions, le calcul donne un surcoût cumulé de 33,3 milliards d’euros pour les ALD et un surcoût total de 44,4 milliards en incluant les malades chroniques hors ALD. Pendant le même temps, le déficit de l’assurance maladie a été de 22,9 milliards d’euros (...) Ces chiffres montrent que la crise du système d’assurance maladie n’est pas une crise économique comme on le dit trop souvent, mais qu’elle est avant tout une crise sanitaire. C’est parce que les maladies chroniques explosent que les comptes de l’assurance maladie et plus largement ceux de l’ensemble de la sécurité sociale sont en permanence déséquilibrés."

            En 2009, 73 % des dépenses concernent les maladies chroniques (plus de 8 millions de personnes en ALD)
            Pour les maladies infectieuses, la plus importante, le sida, touchait 89 911 personnes, et la deuxième maladie, la tuberculose touchait 9 849 personnes...

            Mais on force la vaccination chez nos enfants, pour des millions d’euros, contre les maladies infectieuses... sans jamais parler des troubles chroniques (et notamment les troubles neuro-développementaux qui explosent, et coûtent, pour l’autisme, 7 MILLIARDS par an, en France, selon la cour des comptes...)

            Cherchez l’erreur...

            La peur des maladies infectieuses est aujourd’hui IRRATIONNELLE en comparaison avec le danger des troubles dits chroniques : Cancers, maladies auto-immunes, troubles neuro-développementaux, troubles neuro-dégénératifs... C’est tout notre environnement qui en est responsable. Et injecter des produits non-conformes, contenant notamment des neurotoxiques comme l’aluminium, ne peut faire qu’aggraver le problème.


            • titi titi 3 octobre 2019 21:13

              @l’auteur

              Le déficit public de la France s’établit entre 70 et 90 milliards par an.

              Vous pouvez vous bercez d’illusion en pensant qu’il suffit de ratiboiser les riches pour combler le trou et pouvoir continuer comme ces 40 dernières années.

              Sauf que c’est faux. Ce sont de belles histoires que racontent certains partis pour faire croire que le réveil ne sera pas douloureux.

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