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Accueil du site > Tribune Libre > Comment la CGT Educ’action du Puy-de-Dôme évince, salit et met en (...)

Comment la CGT Educ’action du Puy-de-Dôme évince, salit et met en danger un élu indésirable

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Ce courriel a été adressé aux adhérents de la CGT Educ'action du Puy-de-Dôme par un élu menacé d'exclusion pour avoir dénoncé les positions de la Confédération sur Gaza suite au 7 octobre. Si ce message (anonymisé, de même que ses Annexes) ne lui a pas permis de faire valoir ses droits jusqu'à présent, aucun de ses « camarades » locaux n'ayant protesté contre ce qu'il dénonce, il contribue à le réhabiliter face aux calomnies.

Plus de 7 500 personnes, dont de nombreux membres de la CGT, ont signé la pétition demandant la réintégration de Salah. Aidez-nous à atteindre 10 000 signatures en la partageant largement : https://www.change.org/petition-salah-cgt

De : Salah L.

À : Les 164 adhérents de la CGT Éduc'action du Puy-de-Dôme [dont 30 étaient présents le 12 avril]

Envoyé : Jeudi 7 mars 2024 à 03:43:18 UTC+1

Objet : Comment la CGT Educ' 63 évince, salit et met en danger un élu indésirable

Camarades, 

Membre de la CGT Educ’ 63, je fais l’objet d’une procédure d’exclusion abusive de notre syndicat qui se tiendra le 12 avril, et pour laquelle vous serez appelés à vous prononcer. Mes droits à la défense n’étant pas respectés (l’information et les pièces du dossier devaient vous être adressées par mail pendant les vacances, mais le Bureau m’a ensuite annoncé qu’elles seraient uniquement consultables à la Maison du peuple – ce qui signifie que personne n’en aura connaissance – et que les convocations seraient adressées « ultérieurement », sans plus de précisions), et les véritables motifs de cette volonté d’éviction étant occultés et même noyés sous un fatras de prétextes sordides, je vous contacte directement pour vous exposer les faits. Les pièces démontrant mes allégations sont référencées tout au long du texte, et accessibles via des liens hypertextes sur lesquels il suffit de cliquer. La liste complète des documents est fournie en toute fin de mail : je mets à votre disposition en ligne tant mes pièces que celles de la partie adverse.

J’ai adhéré à la CGT Educ’ le 2 mai 2023, et, du fait de mon activisme syndical qui m’a gagné le respect et le soutien du Bureau (voir Annexes I et III à VI bis), Frédéric C., Secrétaire académique, et Sophie B., co-Secrétaire de la CGT Educ’ 63, m’ont invité à être candidat au Bureau et à la CE. J’ai immédiatement mis en avant mes divergences d’opinion avec certaines positions de la CGT pour m’assurer que cela ne poserait pas de problème, mais ils m’ont assuré que le respect du pluralisme était de mise et que je n’aurais pas à craindre de « police politique ». J’ai donc été élu le 10 juin 2023, mais contre la volonté des autres membres du Bureau, qui avaient fait volte-face pendant le Congrès, à cause de mon affirmation d’un droit des familles croyantes à inscrire leurs enfants dans des écoles confessionnelles sans qu’on cherche à les « asphyxier » : le délit d’opinion n’existant pas à la CGT, ils ont mis en avant le fait que j’étais un nouveau venu pour empêcher ma candidature au Bureau (« On ne te connait pas »), mais ce prétexte spécieux, le premier d’une longue série, a été récusé par l’AG qui a mis en avant mes compétences et mon engagement, et j’ai été élu malgré eux.

Cependant, il ne s’est agi que d’une élection sur le papier qui n’a pas été respectée dans les faits, mes tentatives de participer aux activités du Bureau ayant été méthodiquement obstruées. M’estimant mis à l’écart, privé de mes droits d’élu et poussé vers la porte de sortie, ce que la partie adverse a ensuite reconnu explicitement en mettant en cause un « écart de valeurs » [1] (la définition même du procès politique), j’ai saisi la CE le 11 novembre pour dénoncer des faits de discrimination et demander la formation d’une Commission de conciliation, conformément à nos Statuts en cas de litige [2]. En réaction, j’ai été évincé du Bureau dès le 17 novembre par la tenue de nouvelles élections improvisées sur fond d’une calomnie infamante de nature à altérer la sincérité du scrutin, avant tout examen des faits, alors même que j’avais proposé de me mettre en retrait le temps de la procédure. Mes droits de syndiqué ont été suspendus à titre conservatoire (droit à la formation, à l’information…), et ma saisine s’est transformée en procédure disciplinaire transparente visant à justifier rétroactivement mon éviction et à prononcer mon exclusion. J’ai été suspendu de la CE le 13 février avec effet immédiat (sans notification écrite spécifique à ce jour), et mon exclusion pure et simple de la CGT est prévue lors d’un CSD [Conseil syndical départemental] qui se tiendra le 12 avril.

Cause de cet ostracisme, mes opinions politiques et religieuses qui divergent d’avec celles de mes « camarades », et qui étaient en fait connues depuis le départ, et surtout mes prises de position en interne en défense de celles-ci, que ce soit sur les écoles confessionnelles, la Fédération Syndicale Mondiale (FSM), l’Ukraine, ou sur des questions sociétales comme l’IVG ou les thématiques LGBT – car elles devraient être hors champ syndical à mes yeux, ce dont le Bureau avait parfaitement connaissance avant mon élection. En particulier, la prise de position qui a justifié mon éviction a été l’expression de mes vues sur le 7 octobre et ma volonté annoncée le 4 novembre d’écrire un texte dénonçant les positions de la CGT sur la Palestine : Frédéric l’a reconnu explicitement le 10 novembre, la qualifiant de « point saillant » de même que David A. [trésorier et ex-co-secrétaire de la CGT Educ- 63], qui l’a qualifiée d’élément à charge « le plus grave » (d’autres ont tenu des propos similaires, voir Annexe XVII bis), et lors de mon éviction du Bureau le 17 novembre, les échanges Whatsapp sur lesquels j’annonçais cette intention (Annexe X) sont le seul document distribué par la partie adverse [3]. Ce texte appelant la CGT nationale à un soutien plus franc à la Palestine est devenu une lettre ouverte publiée sur mon blog Mediapart (et sur change.org) signée par 3 sections CGT (CGT Educ’ Ardennes, CGT Educ’ Guyane et CGT Energie Paris) et une centaine de responsables et militants CGT de toute la France (dont Jean-Pierre PAGE, ancien responsable du Département international de la CGT, et Dominique NATANSON, porte-parole de l’Union juive française pour la paix), toutes branches professionnelles confondues, ainsi que près de trois cents sympathisants. Mes camarades ont été indignés que je puisse prendre une telle initiative, et consternés de son succès, qui confirmait à leurs yeux que j’étais un danger pour eux : il fallait à tout prix me neutraliser [4].

En toute connaissance de cause, les membres du Bureau ont grandement fragilisé ma situation personnelle et professionnelle et ma santé psychologique pour me contraindre à la démission par des procédés assimilables à du harcèlement moral (brimades, agressions verbales, invectives, obscénités, dénigrement abject de ma personne…) et une menace d’agression physique en réunion par Frédéric (qu’on entend clairement en cliquant sur ce lien Youtube), jusqu’à une calomnie ignoble – formulée par François-Xavier D. le 17 novembre et réitérée le 13 février devant la CE – de nature à provoquer ma suspension et/ou mon inculpation pour suspicion de radicalisation si elle parvenait au Rectorat ou aux autorités : l’avoir traité de « mécréant » pendant la réunion du 10 novembre, mensonge éhonté assorti d’une menace de poursuites judiciaires. Une seconde calomnie a été prononcée le 13 février et utilisée pour valider ma suspension et prévoir mon exclusion, à savoir que j’aurais gardé des heures de décharge de mon ancien syndicat (d’où j’avais démissionné fin avril), après mon élection au Bureau, alors que ces heures de décharge m’ont été retirées le 1er mai (voir Annexe XIX) et que j’ai adhéré à la CGT Educ’ le 2 mai. Ces calomnies étaient conscientes et délibérées, et c’est pourquoi elles ne figurent sur aucun écrit, bien qu’elles aient été mentionnées comme centrales en AG et en CE pour justifier les mesures prises à mon encontre.

Pour justifier son hostilité à mon encontre, le Bureau n’a cessé de changer d’angle d’attaque, passant littéralement du coq à l’âne, et démontrant une mauvaise fois sans limites. Sa synthèse justifiant la procédure d’exclusion à mon encontre (Annexe XX), à laquelle je réponds en détail dans la section 5 de l’Annexe 00, peut être résumée ainsi, de manière à peine caricaturale : « Salah demandait instamment depuis des mois à être inclus à nos activités quotidiennes et s’estimait mis à l’écart du Bureau. Pour le convaincre qu’il avait tort, nous l’avons poussé à démissionner, et face à son refus, nous avons décidé de l’exclure du Bureau, de la CE et de la CGT parce qu’il nous diffamait par ses accusations de discrimination. » Je considère qu’il n’est pas conséquent de prétendre « combattre les discriminations, le racisme systémique et l’islamophobie » d’une part, et d’exclure un camarade au prétexte qu’il est « minoritaire » (selon le mot de Frédéric, voir Annexe XVII bis) d’autre part, en se basant essentiellement sur ses « valeurs », convictions et pratiques découlant de son identité et de sa foi [5], qui avaient fait l’objet de brimades attestées par d’autres membres du Bureau [6].

L’intolérance de mes « camarades » est telle que plutôt que de respecter le résultat des élections jusqu’à la prochaine échéance, ils m’ont empêché de participer collectivement à la défense de nos droits (pour laquelle j’ai pourtant fait mes preuves), afin de s’assurer que je ne prenne pas la moindre place au sein de la CGT Educ’ 63. Cette mise au placard m’a forcé à consacrer une énergie considérable à faire valoir mes droits personnels en interne et m’a coûté bien des nuits blanches (j’espère que celle-ci sera la dernière), et le Bureau lui-même utilise son temps et ses ressources pour m’en priver. Fait particulièrement grave, les actes les plus inqualifiables sont le fait des deux camarades exerçant dans mon propre établissement. Le Bureau leur a apporté son soutien tacite en refusant de se prononcer sur la réalité de la calomnie et de la menace d’agression physique puis en les niant, et tant la Commission de conciliation que la CE ont refusé d’accéder à mes demandes insistantes de faire la lumière sur ces événements, alors qu’il aurait suffi de poser la question aux membres du Bureau. Heureusement, un enregistrement (Youtube / Drive) de la réunion du 10 novembre démontre la réalité de mes accusations, et établit que les comportements indignes d’enseignants et représentants syndicaux que j’ai dénoncés sont bien réels (il suffit d’écouter les 10 dernières minutes en cliquant sur ce lien, à partir de 1h55 pour voir l’hystérie déchainée par le simple fait que je refusais de démissionner). Je précise qu’enregistrer les gens à leur insu est pour ainsi dire recommandé au sein du Bureau à l’encontre de l’Union Départementale CGT (voir Annexe XVIII), contre qui des griefs ayant une ressemblance frappante avec les miens ont été formulés dans une motion votée au Congrès de la CGT Educ’ 63 du 10 juin et diffusée en interne (Annexe VII).

Fait capital, en 2016, j’ai fait l’objet d’une procédure disciplinaire et d’une lourde sanction suite à un conflit avec une hiérarchie particulièrement autoritaire, qui avait instrumentalisé les attentats du 13 novembre 2015 et mes activités de blogueur (publiant des contenus touchant à la Palestine) pour me faire passer pour un « terroriste », ce que j’ai dénoncé publiquement, et qui a laissé des traces indélébiles sur Internet (pas moins de 4 articles du Parisien y ont été consacrés : 123 et 4). Mes « camarades » du Bureau ont choisi le terme de « mécréant » à dessein, en écho à cette calomnie de jadis à laquelle ils apportaient une caution syndicale, sachant parfaitement les risques qu’ils me faisaient courir si leurs accusations s’ébruitaient : suspension, révocation et/ou condamnation à une peine lourde, au moment où plusieurs de nos camarades étaient abusivement accusés d’apologie du terrorisme pour leurs positions sur la Palestine (dernier en date, Abdel, condamné à un an de prison avec sursis). C’est pourquoi le Bureau m’a plusieurs fois proposé une « porte de sortie », jusqu’au 13 février : rester à la CGT, mais sans me mêler de rien (car tout ce qui leur importe est de préserver leur entresoi et de ne laisser aucune place aux voix dissidentes), en soulignant, à raison, que j’avais bien plus à perdre qu’eux si je m’entêtais à vouloir faire valoir mes droits. Comme la direction de mon établissement en 2016 [7], ils pensaient probablement qu’au vu du contexte, et en tant que seul soutien de famille avec deux enfants en bas âge, je me laisserais bafouer plutôt que de risquer de me lancer dans une nouvelle bataille inégale dont je risquais de sortir broyé. Qu’une telle chose se produise dans un cadre syndical, dont la vocation première est la défense de nos droits de salariés, est absolument scandaleux.

Je vous adresse ci-dessous (juste après les Notes) toutes les pièces du dossier, dûment référencées, sur lesquelles il suffit de cliquer pour y accéder. La lecture de l’Annexe 00, qui est une synthèse détaillée de toute l’affaire (en lire l’introduction est inutile après avoir lu cette lettre), peut dispenser de la lecture des autres Annexes.

Je compte sur votre présence le 12 avril pour que la démocratie syndicale puisse triompher, dans un sens ou dans l’autre, et vous invite dès à présent à transmettre au Bureau ([email protected]) vos éventuels commentaires sur cette affaire pour laquelle je suis déterminé à faire valoir mes droits, et qui peut nuire grandement à la cohésion et à l’image de la CGT.

Fraternellement,

Salah

NOTES

[1] Durant une réunion de Bureau le 10 novembre où on a essayé de me forcer à démissionner à 9 contre 1, Frédéric a déclaré : « Quand tu m’as dit là-haut ‘Fred, pourquoi est-ce que je suis mis à l’écart du Bureau’, je t’ai dit ‘Il y a trop d’écart de valeurs’. D’accord ? C’est ça que je t’ai dit. On a un conflit de valeurs entre ce que tu portes, et ce que nous on porte. Et ça, je vais te le démontrer. Tu vois, sur la Palestine…  » Corinne M. a elle-même reconnu la tentative de m’évincer dès l’élection du 10 juin en ces termes  : « On t’a offert une porte de sortie, tous, parce qu’on est gentils » (voir Annexe XVII bis ou cliquer sur les liens pour écouter directement les segments en question sur Youtube). L’hystérie déchainée par mon simple refus de démissionner s’entend à partir de 1h55 jusqu’à la fin. Pour ma part, voilà ce que j’ai dit à propos de cette réunion dans mon intervention à la CE du 17 novembre, m’efforçant vainement d’empêcher la tenue de nouvelles élections (Annexe XI) : « Ce qui s’est passé à la réunion du Bureau de vendredi dernier est une tentative d’exclusion illégale suite à un procès truqué, qui bafouait les droits les plus élémentaires à la défense. A 9 contre 1, on a voulu me forcer à ‘prendre la porte’ par l’intimidation, la coercition, le dénigrement et les agressions verbales, le tout couronné, à la fin, d’une menace à peine voilée d’agression physique et de répercussions plus graves encore si je m’avisais, je cite, de ‘foutre en l’air le syndicat’, c’est-à-dire de persister à exiger le respect du résultat des élections du Congrès et l’égalité des droits au sein du Bureau et de l’AG. De telles méthodes ne sont pas seulement indignes, elles sont contraires aux Statuts mais également à la loi, nos organisations étant régies par le cadre de la loi 1901 et tenues à des obligations de fonctionnement, de procédures démocratiques et de libertés. Ne pas les respecter, c’est menacer nos subventions voire notre existence, sans même parler de bafouer notre raison d’être.  » 

[2] Il ne s’est agi que d’une mascarade : d’une part, les membres de la Commission de conciliation ayant voté mon éviction avant tout examen des faits, ils étaient juge et partie et ne pouvaient plus se dédire ; d’autre part, ayant saisi cette Commission pour faire valoir mes droits d’élu au Bureau, il n’y avait plus rien à « concilier » une fois que j’en avais été évincé ; enfin, la partialité des membres de la Commission est telle qu’ils ont écrit dans leur rapport que j’avais choisi quatre d’entre eux, alors que je n’en ai choisi qu’un, et que tout en niant les faits de discrimination, ils consacraient trois paragraphes à pointer l’incohérence de ma présence à la CGT au vu de mes positions sur l’école confessionnelle, préparant le terrain pour mon exclusion.

[3] Durant la réunion du 10 novembre, la Palestine a eu un caractère central. David a déclaré  : « Mais je dirais que c’est pas le plus grave. Pour moi le plus grave c’est qu’à un moment donné, quand il y a des actions, notamment sur la Palestine, qui sont menées… On n’oblige pas tout le monde à aller aux manifestations, aux initiatives qu’on soutient ou qu’on organise, mais quand tu dis, et je crois que tu l’as dit, que t’y vas plus parce que toutes les positions d’après toi que tu défends ne sont pas respectées par le collectif, moi ça me pose un problème. On n’est pas là pour à chaque fois avoir 100 % de nos opinions, de nos idées qui soient respectées dans les expressions, notamment quand elles sont unitaires. Et nous à la CGT on tient vraiment à ce travail unitaire, et c’est vraiment quelque chose qui fait partie de notre ADN. Et au-delà, je dirais, au-delà des questions de fond, pour moi, les positions que tu portes sur le 7 octobre, pour moi, c’est pas possible. Que tu dises que tout ça, le 7 octobre, ce serait une construction de l’armée israélienne pour faire croire que finalement il y a eu un massacre de civils israéliens, et tout ça ne serait qu’une construction d’Israël pour finalement justifier la guerre, les massacres qui ont commencé après, non. » Frédéric a ajouté : « Le point saillant [est] tout ce que t’as développé après derrière, surtout le Whatsapp, etc., en traitant le mouvement qu’on organise sur la Palestine, en les dénigrant, ça pose problème quand même. T’es membre d’un Bureau, on organise des manifs sur la Palestine, dans un moment où y a un massacre à Gaza, et toi tu nous dénigres. » Sophie a éructé  :« Par contre, on avait des camarades sur le terrain en train de faire des choses sur la Palestine, et on nous dit comme quoi on est les amis d’Israël ? Désolé, moi je s*ce pas des b*tes à Benyamin Netanyahou, c’est pas mon kif. Et quand je me prends la tête toutes les vacances à organiser des manifs, à faire des mises en page de tracts, à faire des mises en page d’affiches, et que je lis tes putains de messages où on me compare à des amis d’Israël, eh ben ça me met grave les glandes. Et je t’entends après dire ‘Moi on m’y reprendra pas à aller à ces manifs-là où les gens ils sont en train de dire ça.’ Ah ouais ? Tu sais qui c’est qui les a organisées ? C’est notre camarade Yves qui est de la CGT, c’est Fred, c’est moi, c’est des gens comme nous… Ouais ! Y a de quoi s’énerver. Y a de quoi s’énerver. C’est pour ça que je suis énervée. » D’autres positions similaires ont été exprimées. Voir Annexe XVII bis ou cliquer sur les liens (123) pour entendre directement les passages en question sur la vidéo Youtube. 

[4] Il s’agit là d’une violation flagrante des Statuts de la CGT, selon lesquels « La CGT est ouverte à tous les salariés, femmes et hommes, actifs, privés d’emploi et retraités, quels que soient leur statut social et professionnel, leur nationalité, leurs opinions politiques, philosophiques et religieuses. Elle agit pour une société démocratique, libérée de l'exploitation capitaliste et des autres formes d'exploitation et de domination, contre les discriminations de toutes sortes, le racisme, la xénophobie et toutes les exclusions. […] La liberté syndicale assure à chaque salarié la garantie qu’il peut, à l’intérieur du syndicat, défendre librement son point de vue sur toutes les questions intéressant la vie et le développement de l’organisation. »

[5] Un« procès en sorcellerie » a été annoncé on ne peut plus explicitement quant à ma défense des écoles confessionnelles et à mon refus de prendre part au vote sur une motion au sujet de l’IVG et des thématiques LGBT. Le 6 décembre, dans sa réponse à ma saisine (Annexe XII), le Bureau déclarait : « [Salah] a défendu les écoles confessionnelles et dit qu’il ne voyait pas de problème à ce qu’elles enseignent le créationnisme… notre syndicat défend la position fondamentale d’une seule école : publique, laïque et gratuite. Qu’une personne, en toute connaissance de cause, décide d’adhérer à la CGT malgré son désaccord avec ces valeurs fondamentales, c’est une chose. Mais qu’ensuite elle demande à être élue dans les instances dirigeantes, en revendiquant son droit à défendre d’autres valeurs, c’en est une autre. […] Et nous, élu.es de la CE et du Bureau, sommes en droit de nous inquiéter du reniement de nos valeurs fondamentales par un membre des instances dirigeantes et avons le devoir de les porter à la connaissance de nos camarades. Ainsi, nous avons deux autres sujets d’inquiétude dont nous voulons faire part : le premier concerne un échange par SMS avec une camarade, dans lequel Salah lui explique qu’il ne lui a pas serré la main, mais seulement fait un « " checke" avec le poing fermé », parce que ses « croyances » ne lui permettent pas de le faire. Sommes-nous prêt.es à assumer, en tant que syndicalistes à la CGT, devant notre hiérarchie, devant nos collègues ou nos camarades de lutte, qu’un représentant et dirigeant de notre syndicat refuse de serrer la main des femmes ? Le second concerne le vote de Salah (Ne Prends Pas Part au Vote), à la réunion de la CE du 17 novembre, sur la motion contre les violences faites aux femmes, la revendication de la constitutionnalisation du droit à l’avortement, et la lutte contre la LGBT-phobie. Puis de son refus d’expliquer ce choix, lorsqu’un camarade, qui n’est pas membre du Bureau, le lui a demandé. Ne pas prendre part au vote, comme l’a fait lui-même remarquer Salah au début de la réunion, c’est pour signifier que l’on ne considère pas l’objet d’un vote comme légitime. Nous posons donc la question : qu’est ce qui n’est pas légitime dans la lutte contre les violences faites aux femmes, la lutte pour le droit à l’avortement et la lutte contre la LGBTphobie ? Nous poserons ces questions dans une prochaine réunion de CE et les mettrons en débat. Nous aviserons de la suite en fonction du retour qui nous en sera fait.  » Tant cet écrit que la suspension de mes droits à titre conservatoire démontrent que la décision d’exclusion à mon égard était prise dès novembre, et que les motifs ultérieurs ne sont que des prétextes spécieux qui visent à rendre cette décision plus acceptable.

[6] Au sujet du fait que je me suis plaint d’avoir été traité avec mépris (notamment par Corinne, qui était très hostile à mon article sur l’abaya, disant que ces persécutions vestimentaires contre les collégiennes et lycéennes musulmanes ou présumées telles n’étaient pas si graves que ça et que les françaises musulmanes étaient quand même mieux en France qu’en Afghanistan) et chassé d’un repas « adelphique » après une CE le 20 septembre (par une provocation manifeste autour de ma non-consommation d’alcool), Sophie m’a dit dans un message adressé le jour même, croyant que mon départ était dû à l’attitude de Corinne : « J’espère que ça va. Dsl Corinne n'a pas à te crier dessus. ». Sabrina G., qui m’avait elle-même informé de sa qualité de croyante le 10 novembre en me disant à deux reprises « Tu salis ma religion  » (si j’avais tenu de tels propos, ils figureraient en tête des reproches censés justifier mon exclusion), a également déclaré que les brimades contre sa foi n’étaient pas rares à la CGT Educ’, estimant qu’il fallait fermer les yeux : « Ca m’est arrivé aussi d’avoir des blagues malheureuses sur ma non-consommation d’alcool, etc., bon, je passe outre. Ce que je veux dire, combien de fois je le vois, bon ben voilà, enfin je veux dire, c’est bon, on va dire qu’on va y arrêter quoi. » (Voir Annexe XVII bis). Pour ma part, je disais en conclusion de ma saisine (Annexe 01) : « Je pense que tout cela montre que l’intolérance et les préjugés doivent être combattus au sein de la CGT Educ’ au moins autant que le sexisme, d’autant plus que les femmes y sont bien plus représentées que les minorités. Et comme l’ont dit des camarades de [l’association] ‘Nous aussi’ lors d’une réunion de préparation à la manifestation contre les violences policières et le racisme systémique, il y a des racistes / islamophobes / intolérants qui s’ignorent, et ils sont peut-être encore plus virulents que ceux qui s’assument.  »

[7] Je précise que la cheffe d’établissement qui m’avait valu mes ennuis a été par la suite condamnée pour harcèlement moral dans une autre affaire similaire, et qu’elle a récemment refait l’actualité, en envoyant ses sbires prononcer des menaces de mort contre des représentants syndicaux qui dénonçaient ses agissements à la DSDEN de Créteil (voir cet article du Parisien, ce communiqué CGT 93 et ce communiqué SNES 93). Ma version des faits est en quelque sorte rétroactivement confirmée : j’avais bien affaire à une forcenée sans scrupules.

***

Consulter la totalité des pièces du dossier sur ce lien.

Lire également au sujet de cette affaire : 

De "terroriste" à "mécréant" : à la CGT, l'intimidation et la calomnie comme méthodes 

Jean-Pierre Page : à Gaza, la CGT a renoncé à l'internationalisme 

Lettre de démission à la CGT suite à l'exclusion discriminatoire d'un syndicaliste 

Lettre ouverte à la CGT suite à l’exclusion d’un syndicaliste pro-palestinien 

Plaidoirie en défense d'un syndicaliste pro-palestinien menacé d'exclusion 

Lettre à un syndicaliste menacé d’exclusion 

***

Si ce n’est déjà fait, je vous invite à signer et à faire largement circuler cette pétition sur change.org, qui appelle à ma réintégration à la CGT, d’où j’ai été exclu le 12 avril pour avoir initié une pétition dénonçant les positions ambigües de la Confédération suite au 7 octobre et demandant un soutien authentique à la cause palestinienne (que vous pouvez également lire et signer ici). L’UNSEN (Union Nationale des Syndicats de l’Education Nationale de la CGT) a confirmé mon exclusion après une audience d’appel tenue le 21 juin, sur laquelle je reviendrai prochainement. Un pourvoi auprès de la Confédération est en cours.

En particulier, voici le message, adressé sur le groupe Whatsapp des membres de la CGT Educ’action du Puy-de-Dôme le 4 novembre 2023, qui a déclenché le processus d’éviction (lire la totalité de l’échange en question sur ce lien) :

« Je viens de lire le dossier Gaza de la revue nationale de la CGT, et je suis vraiment consterné.

L’histoire se souviendra de tous ces ‘amis’ de la Palestine qui rivalisent de zèle pour répandre la propagande de l’armée israélienne sur les massacres du Hamas qui ont tué des centaines de femmes et d’enfants, alors même que les données disponibles le réfutent, et lui servent de couverture dans son génocide bien réel, tout en répandant insidieusement le cliché raciste selon lequel les Palestiniens, comme tous les Arabes, sont juste des assassins et des violeurs. Après les couveuses du Koweït, les armes de destruction massive de Saddam et le viagra de Kaddhafi, il y en a encore pour tomber massivement dans le panneau.

Le 7 octobre n’était pas un massacre mais une opération militaire qui a anéanti l’équivalent d’un bataillon de la Brigade de Gaza voire davantage, comme le montrent les seuls chiffres existants publiés à ce jour (par le journal israélien Haaretz), qui indiquent bien qu’au moins la moitié des tués Israéliens étaient des soldats (dont de nombreuses femmes, qui servent obligatoirement dans l’armée, et moins de 20 enfants).

De courageux Israéliens dénoncent les mensonges de l’armée israélienne qui font un amalgame délibéré entre militaires, colons/miliciens surarmés et civils, et accusent Tsahal d’avoir délibérément sacrifié ses civils en masse plutôt que de les laisser tomber vivants entre les mains du Hamas (doctrine Hannibal, officielle et bien connue). En voici un exemple parmi tant d’autres.

Je compte écrire un courrier à la CGT nationale pour dénoncer leur position honteuse. »

En lisant tous les passages surlignés en vert de la retranscription d’une réunion de Bureau du 10 novembre, où on a essayé de me forcer à démissionner à 9 contre 1, on se rend compte du caractère central de mes positions sur la Palestine dans cette volonté d’exclusion. Pour rappel, Sophie Binet elle-même avait colporté l'accusation de « crimes sexuels » du Hamas, largement réfutée, notamment par cet article de Norman Finkelstein.

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2 réactions à cet article    


  • Robert GIL Robert GIL 23 septembre 2024 16:34

    La liberté syndicale ne sera peut-être bientôt qu’un souvenir ... lire ici


    • Kostic 26 septembre 2024 15:27

      « Les explications les plus courtes sont les moins longues »

      Ainsi parlent ceux qui n’apprécient pas les litanies.

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