Comment les élites survivront à la prochaine crise
Plutôt que de lutter frontalement contre le populisme, les élites ont au contraire travaillé à l’intérieur de ces partis... L'enjeu : présenter le populisme comme responsable de la prochaine crise.

Après la crise de 2008, les élites financières occidentales ont géré tant bien que mal l’effondrement économique. Elles ont donné l’illusion d’une reprise grâce à l’artifice des banques centrales (taux directeurs proches de zéro, « quantitative easing »). Le problème a été l’aspect politique de la crise, le fameux « populisme ». Depuis 2008, le peuple désigne ouvertement les élites comme responsables de la crise.
La stratégie des élites est donc pour la prochaine crise de ne pas être désignées pour responsables. Il leur faut pour cela trouver un autre responsable. Plutôt que de lutter frontalement contre le populisme, les élites ont au contraire travaillé à l’intérieur de ces partis en poursuivant deux objectifs :
- Cacher la réalité économique et présenter le populisme comme une conséquence de l’immigration plutôt que de la crise.
Quelques exemples pour illustrer ce point : la victoire de Trump aux États-Unis n’a pas été présentée comme la conséquence de la crise de 2008 qui a ruiné la classe moyenne américaine mais comme la conséquence d’un rejet de l’immigration (comme si l’immigration était quelque chose de nouveau aux États-Unis !). En France, les attentats islamistes arrivent depuis quelques années à point nommé. Ils sont de parfaites diversions quand les élites avancent leurs pions.
- Présenter ces partis comme responsables de la prochaine crise. Les élites laissent arriver au pouvoir plusieurs de ces partis dans quelques pays juste avant la crise. Leur action servira d’explication au déclenchement de la crise.
Quelques exemples : la victoire de Trump aux États-Unis qui lui donne un mandat jusqu’en 2020. La prochaine crise économique frappera donc forcément pendant qu’il sera au pouvoir. En Italie, la victoire de la Ligue du nord et du mouvement 5 étoiles juste avant la prochaine crise. En Europe, l’Italie est un pays économiquement important. Il suffit que le gouvernement italien provoque un affrontement politique avec l’union européenne pour créer un évènement qui servira d’explication au déclenchement de la crise économique.
La stratégie des élites est cependant dangereuse. L’échec des populistes laissera la place à des partis encore plus extrémistes. Les élites préparent donc déjà l’étape suivante. Les élites devront créer une nouvelle fausse opposition plus radicale et qui devra remplacer l’ancienne opposition. C’est pourquoi elles travaillent activement à séparer les populistes en « extrême droite » et « extrême gauche ». Pas pour diviser le populisme et l’affaiblir, mais pour s’appuyer sur deux jambes. Lorsque l’une des cartes est sacrifiée, une autre peut être utilisée.
De plus, la crise économique va créer une société où la violence physique sera plus présente et où le prolétariat aura de moins en moins à perdre à soutenir des mouvements révolutionnaires. Le contrôle de ces mouvements par de fausses oppositions est donc déjà préparé avec de faux mouvements révolutionnaires (anarchistes, maoïstes).
Enfin, une fois ces mouvements installés dans le rôle d’opposants, il suffira de préparer à nouveau « l’extrême droite ». Les élites se rendent ainsi maîtres du jeu, il n’y a plus de fausses opposition contre elles, mais une lutte des fausses oppositions entre elles qui ne produit un mouvement sans danger et utilisable dans leur intérêt.
Il est possible qu’une véritable opposition existe, à condition qu’elle ait un niveau théorique suffisant pour comprendre le jeu en cours.
Source : http://proletaire.altervista.org/marxisme/actualite/25-mai-2018.php
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