Comment lutter contre les incivilités ?
Je ne suis pas écologiste. Je respecte simplement la planète. Alors je trouve tout à fait juste d’évoquer le problème de la pollution afin de trouver des solutions pour le réduire. J’ai reçu, il y a peu, un prospectus de la mairie d’Aix-en-Provence titré Mettons les incivilités à l’amende. Je ne parlerais pas de toutes ces « incivilités », dont je comprends que la prolifération puisse énerver (graffitis, nuisances sonores...). Je parlerais ici exclusivement d’environnement.
Comme partout, Aix comprend son lot de pollueurs, qui ne peuvent parcourir cent mètres pour jeter leur paquet de cigarette vide dans une poubelle et préfèrent le laisser par terre. Ceci me révolte bien entendu, de voir des gens laisser impunément leur papier de chewing-gum disparaître au gré du vent. Que la mairie prenne des mesures contre cette insouciance malpropre, je le comprends et je l’encourage. Seulement, la brochure que j’ai reçue me dérange quelque peu dans sa formulation.
Elle s’ouvre sur un éditorial du maire UMP Maryse Joissains Masini intitulé en gros, gras et orange La guerre est déclarée. Ça saute aux yeux et ce n’est pas très plaisant. On me parle de réduire les incivilités, voire de les stopper. J’imaginais que cela se ferait avec un peu d’information et beaucoup de solidarité. Non, c’est une « guerre » que la mairie veut livrer. Contre qui ? Les pollueurs ? Les vendeurs de papiers susceptibles d’être jetés sur la voie publique ? Mystère. A moins que ce ne soit une guerre contre le spectre menaçant de l’incivilité. On ne nous le dit pas.
A été alors mis en place une « brigade verte » (un brin agressif je trouve) « chargée d’informer... » (voilà qui est intéressant : non pas une énième forme de répression, mais de la prévention. Enfin) « ... et de verbaliser. » (Ha, j’ai parlé trop vite.)
Le maire fait ensuite remarquer que « les collectivités ont bien mieux à faire avec l’argent public » que nettoyer la ville de toutes ces incivilités. Comme quoi ? C’est bien simple. Par exemple, fabriquer des Allées Provençales, zone commerciale récemment construite en centre-ville (l’« Hyper-centre », comme ils disent), avec des nouveaux grands magasins qui font fermer toutes les petites boutiques de la ville et des appartements hors de prix. Voilà ce dont ont besoin les collectivités. De la consommation, des tracts distribués à l’entrée de chaque magasin et qu’on s’étonne de retrouver plus tard jonchant le sol.
Pour éviter ce dernier désagrément, il nous faut alors un « rappel des règles » à base de « verbalisation ». Ce qui fera plus d’argent au profit des collectivités. Et « comme dans toute guerre » - car, oui, on en est sûrs maintenant, ç’en est bien une -, « l’attention de tous doit être en éveil ». Ce qui signifie ? Que, comme dans toute guerre, le pouvoir incite à la délation ?
Bien que totalement contre ce genre de pratique, j’ai moi-même des gens à dénoncer, qui font preuve d’un incivisme exacerbé, non seulement au niveau de la ville, mais aussi à celui de la planète, des pollueurs individualistes, c’est-à-dire le portrait robot de ce que recherche la mairie : les conducteurs de 4x4. Il y en a plein à Aix. La dernière fois, j’ai même vu un Hummer. En ville, cela me paraît encore plus absurde. Que fait-on contre ceux-là ? Est-il même question de 4x4 dans la campagne de prévention pour le respect de l’espace public ? Je ne me rappelle pas l’avoir vu en tout cas.
Sensibiliser les gens aux problèmes de l’environnement, les encourager à être plus respectueux envers la nature, cela est possible sans répression.
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