Comment vont faire les pauvres pour fumer ?
Faut-il encore comme une chanson entêtante le répéter, fumer est un vice dangereux pour la santé. Dans les prochains jours, ce plaisir destructeur va devenir encore plus ruineux pour le fumeur. Sans oublier que lorsque vous toussez la Sécurité Sociale crache. Mais pourquoi ne pas le dire, le tabac est maintenant un luxe réservé à une clientèle aisée. Le pauvre n'a plus les moyens de s'offrir sa drogue journalière, il ne lui reste comme solution que de mendier une tige de huit auprès d'un passant généreux et plus fortuné que lui, ou de ramasser les mégots dans le caniveau. Car l'Etat qui tient beaucoup à garder ses pauvres, dans sa grande bonté et pour augmenter leur espérance de vie, a décidé une augmentation du prix du paquet de cigarettes de 40 centimes, soit une taxation supplémentaire de 146 euros par an. Une misère pour le riche, une fortune pour le pauvre. Le pauvre pourra pour se consoler de son infortune, imaginer qu'il arrivera au paradis avec les poumons immaculés. Caricature peut-être, mais après tout qui est le plus hypocrite ?
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En fait, même si la consommation de tabac est interdite dans les lieux publics, vous trouverez des fumeurs à tous les étages de la société. De la cave où le charbon est rare, jusqu'au grenier qui regorge de blé. Mais même pour le Français moyen, sortir 200 euros par mois ce n'est pas rien. Alors on se débrouille comme on peut. Allez savoir pourquoi il y a si peu de bureaux de tabac à proximité de certaines frontières et autant de l'autre côté, et puis avec internet votre argent peut facilement partir en fumée et même s'envoler. Vous pouvez aussi trouver du tabac illicite d'origines variées et d'un goût douteux. Attention aux surprises au moment de la dégustation, c'est comme les femmes blondes qui ne sont que des brunes maquillées, encore que dans ce cas particulier on peut aimer les deux !
Mais c'est vrai, on ne le répétera jamais assez, le tabac est très mauvais pour la santé et il faut tout faire pour que la jeunesse de notre pays ne mette pas cette saleté dans la bouche, voila c'est dit ! Dire que l'air pollué par les automobiles de nos villes, que les pesticides que nous avalons lorsque nous dégustons avec avidité nos légumes, que les produits chimiques que nous buvons avec l'eau pas très claire de notre robinet sont responsables de beaucoup plus de cancers que la cigarette, ne sont pas de bon arguments. D'accord vous pouvez trouver des poisons partout, mais pourquoi en rajouter un avec le tabac ?
Mais d'un autre côté, ou plutôt de l'autre côté de la frontière, par exemple au Luxembourg, y a-t-il plus de fumeurs qui souffrent de maladies cardio-vasculaires et de tumeurs du poumon que chez nous. Voila une question qui semble utile et intéressante. Nos gouvernants de gauche ou de droite comparent souvent notre pays aux autres lorsqu'il s'agit du coût de la main d'oeuvre ou de notre modèle social si coûteux, mais sait-on si le Luxembourgeois qui fume est plus malade que le Français ? Le gouvernement d'un des pays qui a le niveau de vie le plus élevé au monde serait-il inconscient du risque qu'il fait courir à sa population, ou veut-il limiter le nombre de retraités par l'empoisonnement volontaire... Certes non !
13,8 milliards, voilà ce que rapporte la vente de l'herbe à Nicot dans les caisses vides de l'Etat. Si tout cet argent était reversé à la Sécu, son déficit serait presque comblé. Mais si humainement les conséquences des maladies liées au tabac sont terribles, dans quelle proportion le tabac est-il responsable. Peut-être moins qu'on ne le pense, mais aussi peut-être plus. Les cigarettiers ont dans le passé débité des cartouches de mensonges pour protéger leur fumeux commerce. Aujourd'hui encore la parole des médecins et des ligues anti-tabac est misent en doute, notamment sur le nombre de décès imputable à la drogue légale qui serait de 66000. Et puis que dirait-on, sans nier l'évidente hypocrisie, si l'Etat ne faisait rien pour limiter les méfaits du tueur en série. N'est-il pas déjà complice d'un commerce de m.... Mais ne va-t-il pas trop loin, l'abus de taxes est lui aussi dangereux.
Alors pour les pauvres et les moins pauvres que reste-t-il sinon arrêter de fumer et prendre des tranquillisants à la place, ou se priver un peu plus du nécessaire, ou encore écouter le célèbre refrain d'une chanson de l'Abbé l'Attaignant qui disait " J'ai du bon tabac dans ma tabatière, j'ai du bon tabac mais tu n'en auras pas".
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