Commerce international & libre échange
« Tout acte économique : production - distribution - consommation - découle d'un comportement appelé principe économique, en vertu duquel tout individu souhaitant atteindre un but déterminé choisit la voie qui lui semble la plus appropriée » Riccardo. Les ressources n'étant pas uniformément réparties à travers la planète, chaque pays est obligé d'acheter ailleurs les ressources qui lui font défaut. Un pays se spécialiste dans un domaine dans lequel il est le mieux placé pour affronter la concurrence internationale. Un pays qui voudrait produire tout ce dont il a besoin, finirait par mettre ses industries en péril. Ces dernières auront peu d'espoir d'atteindre une taille suffisante pour bénéficier d'économies d'échelle qui leur permettraient de réduire leur prix de revient. Les pays qui s'obstinent à posséder des industries qui ne sont viables qu'à partir d'une taille assez conséquente, n'ont d'autre possibilité que de les soutenir par des subventions.

Si une entreprise étrangère devient plus compétitive qu'une entreprise d'un pays tiers, elle peut être tentée de la déloger, ce qui aura pour effet d'entrainer des licenciements et d'en accroître la dette à l'étranger. La perte de productivité peut frapper plus durement certains secteurs de l'activité économique. Un pays peut protéger sa position sur les marchés étrangers par une croissance rapide de sa productivité (la productivité de la main d'œuvre d'un pays ou d'une industrie correspond à la production totale divisée par la quantité de la main d'œuvre utilisée pour la produire) ou par la stagnation des salaires.
La qualification de la main d'œuvre tient un rôle déterminant. Lorsqu'une partie de la main d'œuvre quitte le secteur manufacturier au profit des industries de services (industrie qui ne fabrique aucun produit palpable), la croissance globale de la productivité ralentit. Des industries disparaissent ou sont remplacées, ce qui pose des problèmes de transition et de reconversion. Le secteur de la Recherche et Développement est une étape essentielle pour les entreprises, l'innovation contribue à la croissance globale de la productivité tout en renforçant l'image commerciale de l'entreprise. Le secteur de l'électronique, par exemple, n'aurait pas été rendu possible sans la recherche. Si la population profite des retombées de la recherche fondamentale (le secteur médical n'en est qu'un exemple), elle ne contribue pas à son financement, ce qui en limite la rentabilisation. Le secteur privé investit très peu dans la recherche fondamentale, puisque les entreprises qui exploiteront ces innovations ne sont pas encore connues et les retombées commerciales sont incertaines.
Certaines législations défavorisent l'investissement productif et favorisent l'investissement non productif (l'immobilier par exemple) ; ce qui prévaut pour l'investisseur, c'est la perte réelle en capitaux. L'entreprise peut avoir à payer un impôt sur le gain nominal (et non sur le gain réel), même si elle a subi une perte réelle ! Des économistes recommandent d'accorder une réduction d'impôts aux entreprises en fonction de leur taux de croissance, approche qui n'est pas exempte de risques, car elle profiterait aux secteurs dans lesquels il est plus facile d'accroitre la productivité que de miser sur la recherche pour un développement en espérant un gain futur.
Des économistes soutiennent que l'intérêt national oblige à protéger temporairement les industries naissantes afin d'empêcher la concurrence internationale de les étouffer, à condition que les perspectives d'avenir de l'industrie protégée en matière de rentabilité compensent les coûts sociaux d'une telle mesure. Des pays ont mis sur pieds une agence gouvernementale destinée à favoriser les industries prometteuses en terme de retombées nationales (souvent militaires), au besoin en s'appropriant la technologie de pays tiers...
Pour déterminer les modèles de production les plus efficients économiquement, c'est l'avantage relatif qu'il convient de prendre en compte et non l'avantage absolu. Un pays a intérêt à importer un bien qu'il ne peut produire aussi efficacement que le pays fournisseur. Il lui sera ainsi loisible de produire d'autres biens provenant de secteurs dans lesquels il est compétitif afin de les exporter (cela peut être rapproché de la notion du coût de renonciation). Comme ceux-ci différents d'un pays à l'autre, chacun peut tirer profit du commerce international. L'avantage relatif laisse entrevoir que la litanie « la main d'œuvre étrangère bon marché (chez elle, et non chez nous) nous pénalise » reste infondée. Dans les faits, les travailleurs du pays exportateur et ceux du pays importateur sont en mesure de percevoir des salaires plus élevés en raison de la productivité des deux pays, et leur niveau de vie peut s'améliorer.
Dans le commerce international, les importations d'un pays sont les exportations d'un autre pays, l'offre et la demande présentent chacune deux courbes, celle du pays importateur et celles du pays exportateur. Le point d'équilibre n'intervient pas en un point situé sur l'une ou l'autre courbe (offre/demande), il faut que l'offre du pays exportateur soit supérieure à la demande, et l'offre du pays importateur inférieure à la demande. L'équilibre suppose que les exportations nettes soient égales aux importations du pays importateur. Le prix d'équilibre doit se situer à un niveau où l'excèdent de l'offre sur la demande du pays exportateur correspond exactement a l'excèdent de la demande sur l'offre du pays importateur.
Un pays qui exporte une grande partie de sa production reste dépendant de la conjoncture mondiale. Si le pays acheteur connait une récession, la courbe des dépenses s'abaisse et le pays exportateur connait à son tour une récession. Plus la valeur de la devise est faible sur le marché international, moins il en coute aux étrangers qui achètent les produits, et plus il en coute aux nationaux pour acheter les produits importés. Les gouvernements ont recours à trois méthodes pour contrôler le commerce international : les tarifs et les taxes imposés sur les importations - le contingentement fixant la quantité d'un produit étranger importé - la subvention à l'exportation versée par le gouvernement pour soutenir la réduction des prix de vente. L'augmentation des prix contribue à réduire la demande de produits importés, tandis que le contingentement réduit l'offre, ce qui entraîne une augmentation des prix. Généralement, une restriction par le contingentement entraîne une diminution de la production de ce bien, une augmentation de son prix dans le pays importateur, et une réduction de son prix dans le pays exportateur. Ce sont les producteurs étrangers et les vendeurs qui profitent de la hausse des prix dans le pays importateur, alors que dans la limitation par un tarif, c'est le gouvernement du pays importateur qui bénéficie de l'augmentation de prix. Les recettes fiscales augmentent au dépends des consommateurs et des vendeurs étrangers. Certains pays sont accusés de trop subventionner les exportations. Le dumping consiste à vendre des produits sur les marchés étrangers à des prix inférieurs aux prix pratiqués sur les marchés nationaux.
L'idée selon laquelle un pays peut être défavorisé par la faiblesse des prix des produits d'importation découle d'une thèse consistant à soutenir qu'un pays a plus intérêt à exporter qu'à importer. Si pour le pays exportateur excédentaire, les pays étrangers sont ses débiteurs, il est plus avantageux pour les consommateurs d'acheter des produits importés au prix le plus bas possible. L'idéal ne serait-il pas que les pays étrangers nous donnent ces produits afin que nous puissions mener une vie de luxe à leurs dépends. Certains d'entre nous se diront, pourquoi limiter le commerce international ? La restriction du commerce international peut aider un pays importateur à obtenir des prix plus avantageux pour ces propres produits, tout en lui permettant de protéger certains pans de son économie de la concurrence étrangère. Un tarif reste une intervention du gouvernement importateur en vue de fixer des prix favorisant les producteurs nationaux au détriment des vendeurs étrangers qui sont obligés de vendre moins cher. Résultat ? le tarif réduit le marché et les invendus s'accumulent.
Si un programme protectionniste permet de sauvegarder les emplois d'un secteur en difficulté, ce sont les consommateurs qui en subiront la rigueur en payant plus cher les produits nationaux. Cela aura une incidence sur l'épargne, les investissements et l'économie seront entravés par la mobilisation de ressources qui seraient mieux utilisées ailleurs. Comme on ne peut maintenir indéfiniment un secteur non rentable sous perfusion, les travailleurs seront obligés de se recycler pour rejoindre des secteurs que le commerce international est susceptible de rentabiliser. D'autre part, les coûts de la restructuration industrielle ne seront pas uniquement des coûts monétaires, il y aura risque de déplacement de population avec toutes les conséquences et les dépenses : la construction, la santé, l'éducation, les transports, etc. Le seul cas ou certaines restrictions demeurent tolérables, c'est lorsqu'un pays court le risque d'être coupé de ses sources d'approvisionnement en matières indispensables à son économie essentielle.
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