Conseil conjugal
Il arrive qu’on soit obligé de s’improviser bricoleur, et parfois, conseiller conjugal.

Une jeune dame dont le couple vacillait est passée me demander conseil. Sur le moment, c’était assez gênant. Ce n’est pas mon domaine, mais il fallait vraiment faire quelque chose. Alors, j’ai improvisé, et je crois avoir vu juste.
C’est un vieux truc, mais qui marche à merveille depuis la nuit des temps. Il faut s’acquitter, systématiquement, Madame. Même quand on n’est pas d’humeur. Sur la durée, ça finit toujours par payer. Toutes les dames qui ont réussi à domestiquer leurs mecs ne s’y prennent pas autrement. Nos mamans et nos grands-mères ont compris ce qu’il y avait à faire et elles ont pu mener de brillantes carrières. La preuve ? On est là ! Ce n’est pas se sacrifier, c’est se consacrer. Nuance.
Mais on peut aussi s’en foutre et envoyer le pauvre balader, parfois pour de bonnes raisons. Il peut endurer le martyre et se résigner, mais là, Madame, on joue à la roulette russe. Un jour, au cours de ses virées, le volage-malgré-lui tombe sur une âme qui le rassure vraiment.
Il joue l’hypocrite pendant quelques temps. Madame peut flairer le danger. Mais plutôt que de jouer les paranoïaques, il faut juste entreprendre de récupérer son morceau. Sans rien dire. Car la vie de couple est aussi ce monde où on sent qu’il se passe des choses, qu’il va y avoir des dégâts, et qu’il faut apprendre à réagir comme des pros. Ni vu ni connu. On en parlera peut-être un jour, lorsqu’on aura passé l’âge de la jalousie (vers les 60-70 ans).
Elle peut aussi feindre de ne pas voir ce qui se passe. Alors un jour Monsieur s’en va. Il y avait des signes annonciateurs, mais on a laissé faire, jusqu’à ce terrible jour où le ciel vous tombe sur la tête.
Le mec, lui, est parti. Il ne sera pas forcément plus heureux là-bas, mais il avait besoin de quelque chose dont tous les hommes ne peuvent se défaire : ce sont des bébés. Même quand ils jouent les durs, ils n’ont jamais quitté leur berceau. Beaucoup plus que les dames, ils ont besoin de savoir qu’on s’intéresse à eux, bien qu’ils se montrent, trop souvent, totalement inintéressants. Le moindre vide affectif les rend fous. Et les dames doivent le savoir, car entre les factures, les frustrations, le boulot,… vos gros bébés ont vraiment besoin d’être rassurés de retour à la maison.
Nombreuses sont ainsi les dames qui se sont un jour loupées et qui, à présent, tentent de relancer la carrière. Elles rodent désespérément, y compris au risque d’exploser des couples existants. Puisqu’il faut faire vite. En effet, biologie oblige, le temps joue toujours au désavantage de la gent féminine. A 30 ans, déjà, il n’y a parfois plus rien à faire.
Alors, Madame, vous avez demandé mon conseil ? Il n’est pas très plaisant, je l’avoue, mais allez retrouver le jeune homme et tentez de suivre mes recommandations. Se consacrer la première. Il finira par faire de même.
Ca marchera, vous verrez.
Boniface MUSAVULI
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