Constipés du verbe, foutez-lui la paix ! ( pamphlet )
Pour avoir exposé sa perception des liens de Madame Hillary Clinton avec des lobbies qualifiés de sionistes, J F Poisson est victime d’un odieux procès en antisémitisme.

Tout au plus pourrait-on reprocher à Monsieur Poisson d’avoir émis une opinion sur l’élection présidentielle américaine et d’avoir eu la candeur de la clarté au lieu des circonlocutions ampoulées, d’avoir nommé l’innommable surtout quand on brigue la fonction suprême.
Il est vrai aussi que ses chances d'accéder à la magistrature suprême étant nulles, sa parole est d’évidence plus libre voire libérée même s'il a été condamné à un rétropédalage qui a donné lieu à une formulation assez alambiquée dont j’apprécie le jésuitisme.
Il y avait déjà un " Président qui ne devrait pas dire ça ", il y a maintenant Guignol qui devrait se taire : ces temps-ci ( qui ne datent pas d'hier)c , la liberté d’expression est décidément portée par des vents favorables...
De toute manière, il est évidemment intellectuellement plus confortable de le condamner sans autre forme de procès que d’engager par exemple une procédure infondée en calomnie.
En fait, on vient d’assister à un assaut d’indignations réciproques de la part de nos parangons de la bien-pensance qui s’échauffent à mesure que leur popularité stagne et qui aimeraient tant que la sphère médiatique s’enflammât pour leur permettre d’exister.
Pour ceux qui jouent les vierges outragées, suppôts des contraintes et conventions sociales imposées, les faits sont malencontreusement têtus et il est particulièrement ardu de s’inscrire en faux contre une réalité que constatent, dénoncent ou dont se félicitent aussi certains des plus sérieux observateurs, d’où le subtil glissement au niveau des principes dont l’élasticité se mesure à la tête du client.
Je n’ai aucune sympathie pour J F Poisson que, comme beaucoup, j’ai découvert à l’occasion du premier débat des candidats à la candidature élyséenne et il ne fut certainement pas le pire des postulants.
Respect donc pour quelqu’un qui a des opinions et s’y tient et ne se laisse pas porter par l’hystérie de la surenchère !
Un Le Maire en est l’exemple contraire assez inattendu ou inespéré, c’est selon, car j’espérais davantage de singularité de la part de quelqu’un qui se targuait de porter la parole nouvelle et qui se contente de recycler les temps anciens de l’exploitation capitaliste.
Il se croit de surcroît obligé d’en remettre sur la défense de la laïcité en interdisant le voile ( c’est ce qu’il a dit chez Pujadas ) mais en autorisant la kippa et, devant l’inconséquence de ses propos, il a opéré une peu glorieuse courbe rentrante : le voile dont il parlait, c’était en fait le niqab.
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent facilement * sauf chez Bruno Le Maire qui entretient la confusion entre voile et niqab : c’est trop insolite chez un fin lettré pour ne pas être délibéré : la future police des comportements vestimentaires aura fort à faire pour démêler cet écheveau d'intentions embrouillées pour autrant que le législateur arrive à en tirer un ensemble cohérent..
Paradoxalement avec le procès qui lui est fait et où il rejoint un bataillon de pestiférés de la parole, on assiste en fait à la validation par l’absurde de la remarque de JF Poisson : on sait bien d’où sont venus les premiers cris d’orfraie et qui a actionné la machine à le déconsidérer.
Qu’il est devenu ténu le fond intellectuel de certains candidats dont les opinions sont fabriquées par une presse aux mains de groupes de pression plus prompte à s’indigner qu’a investiguer d’abord, analyser ensuite et tirer des conclusions enfin.
Le citoyen Ʌ lui-même ne lit plus de livres, il se satisfait pour son édification de ce que les journaux disent des livres et sombrant dans une manière de narcolepsie, il finit par abdiquer toute volonté réelle, tout esprit d’analyse, toute pensée critique : il hurle avec les loups et aboie avec les chiens et il s’imagine au cœur de l’action dont il n’est plus qu’un rouage, jouet de toutes les manipulations.
La mésaventure qui frappe J F Poisson exprime toute la difficulté qu’il y a aujourd’hui à émettre une opinion avec des mots justes.
C’est pourtant un fait avéré ! Madame Clinton est au mieux avec Israël, elle s’attache à correspondre aux vœux de son gouvernement et à répondre aux injonctions des groupes de pression sionistes, ces derniers sont d’ailleurs les premiers à claironner leur proximité avec elle et il n’est pas interdit de les croire.
Chacun est libre de ses choix mais Hillary aura fort à faire pour se parer d’une toge d’objectivité pour le règlement toujours différé des conflits au Moyen-Orient.
Mais il est fort malvenu de s’en faire l’écho en France où les dîners du Crif servent d’antichambre présidentielle.
* Boileau
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