Contre la retraite à 64 ans : Il faut s’organiser
Le combat contre la réforme des retraites semble toucher à sa fin et pourtant rien n'est réglé. Le pouvoir ne peut pas légiférer autoritairement contre plus des 2/3 de la population. Même le Parlement est largement divisé.
Tout le monde prévoyait le rejet de la motion de censure, arithmétiquement le nombre des signatures ne pouvait pas être atteint. Par contre presque personne n'aurait imaginé une si faible différence de voix : le gouvernement était à neuf voix de tomber !
Ce qui modifie beaucoup la situation politique puisque l'isolement du gouvernement et l'éclatement des forces de la droite est devenu une évidence. Le gouvernement ne peut pas s'en sortir par une dissolution sinon les macronistes vont être éliminés par les électeurs, ni même un référendum pour la même raison.
Pour s'en sortir le gouvernement doit infliger une large défaite au mouvement social puis tenter de continuer ses attaques contre les salarié.es en agrégeant droite et extrême droite chaque fois qu'il existera une possibilité d'alliance.
Actuellement Macron mise tout sur la répression massive pour éteindre le mouvement social.
- organiser partout des confrontations violentes entre la police et les manifestants, soit en utilisant les manifestants violents plus ou moins spontanés, soit en attaquant les manifestants paisibles
- réquisitionner tous les secteurs en grève qui peuvent être visibles, les pétroliers, l'énergie, les ordures, afin de briser toutes les grèves qui pourraient être gênantes
- s'appuyer sur la passivité de l'intersyndicale qui refusera d'organiser la résistance des salarié.es et se limitera à quelques incantations compassionnelles, ou même appuiera la répression au nom de la lutte contre le "bordel"
Macron dispose donc de puissants leviers pour mater le mouvement social et continuer son travail de destruction de notre système social.
Contre cela il est nécessaire d'étendre la mobilisation sous toutes ses formes. Et surtout il faut s'organiser, non pas contre mais parallèlement à l'intersyndicale. Utiliser sans état d'âme toutes les ressources, syndicales et non syndicales, pour mettre en place des AG, des coordinations, des comités locaux, etc qui permettent des actions efficaces.
Non violentes puisque la lutte contre toutes les violences, policières et autres, conditionne la possibilité d'agir efficacement.
Les obstacles dont nombreux :
- Après le vote de la loi le découragement peut devenir un vrai problème, pourtant nous sommes largement majoritaires dans le pays.
- Les dirigeants syndicaux et les permanents vont faire une guerre acharnée contre les tentatives d'auto organisation
- La répression policière et judiciaire visera les contestataires qui ne suivent pas l'intersyndicale
Mais la crise politique issue du vote de la réforme des retraites montre clairement que la majorité de la population (70%) désapprouve la réforme des retraites. Et malgré cela la démocratie bourgeoise permet à une minorité d'écraser la majorité. C'est tout le système démocratique bourgeois qui est déconsidéré.
A mon avis la seule arme qui puisse renverser la table c'est l'unité à la base. Rassembler sans aucune exclusive et sur une base réellement démocratique tous les gens qui sont mécontents et veulent agir.
Cela parait difficile de créer une coordination nationale, par contre des groupes locaux sont tout à faits réalisables. Le seul écueil étant le sectarisme des uns et des autres.
Bien que toute la population ne se rende pas compte de sa force lorqu'elle est unie, beaucoup de gens voient bien que rester isolés ou suivre les consignes débiles de l'intersyndicale c'est courir à l'échec. Comme le montre ce communiqué du NPA :
"La vraie démocratie est dans la rue. Mais nous devons le prouver alors même que l’auto organisation reste extrêmement faible : nous devons structurer des assemblées populaires, sur les lieux de travail, sur les places, dans les quartiers populaires, pour discuter des rythmes du mouvement, de ses moyens, du blocage total du pays par celles et ceux qui en ont la force parce qu’elles et ils produisent les richesses. La manifestation de jeudi 23 doit être encore plus massive que la précédente, montrer la détermination populaire pour gagner."
Au moins ils sont réalistes et reconnaissent que c'est plus facile à dire qu'à faire. Pourtant il n'y a pas d'alternative : c'est soit l'auto organisation démocratique, soit la fin du mouvement social et une lourde défaite pour les travailleurs.ses
Pour agir efficament il faut partout des comités d'action unitaires et démocratiques.
Ce que nous vivons actuellement ressemble à ce qui s'est passé en 2010, le gouvernement a pu piétiner la volonté du peuple en s'appuyant sur sa désorganisation et son suivisme envers des dirigeants syndicaux corrompus. Il faudra bien qu'un jour on se décide à prendre nos affaires en main. Et pourquoi pas en 2023 ?
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