Contre le pass, contre la vaccination obligatoire, gloire aux combattants !
Comme on pouvait s’y attendre, l’Assemblée nationale aura servi de caisse d’enregistrement de l’exécutif. Aucun amendement émanant de l’opposition n’a été retenu (sur plus de mille), le niveau des échanges a volé au ras des pâquerettes, l’exécutif, sûr de lui, donnait sur les plateaux télé le résultat même du vote du projet de loi avant le vote. Quand ça ne passait pas la première fois on a fait revoter pour que ça passe, mais nous sommes en démocratie, tout va bien Madame la Marquise, le système politique français n’a aucun point commun avec ceux des pays totalitaires.
Parlons-en d’ailleurs de ce qui a été voté hier : pas d’enregistrement du pass à l’entrée d’un restaurant et vous risquez quasiment la peine moyenne d’un violeur récidiviste ; l’accès aux hôpitaux fermés aux non-vaccinés sauf urgences, l’accès à la culture totalement verrouillé aux gueux qui n’auraient pas l’obligeance de montrer le « pass sanitaire » justement renommé pass de la honte, interdiction de train et d’avion… J’en passe et des pires ! On échappe de peu à ce que le droit fondamental d’accès à l’école ne soit pas lui aussi bafoué pour les enfants, mais enfin, comme le gouvernement a également retiré le même jour la liberté de l’éducation à domicile on va dire que c’est un match nul.
Voilà un vague aperçu de l’horreur qui s’est jouée au Parlement, une parodie de démocratie, une souillure républicaine, l’écartèlement des droits des Français et un crachat répugnant sur le peuple de France. C’est là l’authentique et véridique résumé de ce qu’a été ce vote à l’Assemblée nationale. Il convient malgré tout de saluer le courage de quelques braves qui après la défenseure des droits, Claire Hédon, ont tenté de sauver l’honneur du Parlement. C’est le cas notamment de Pacôme Rupin qui avait le double mérite d’être dans l’opposition au pass contre son propre groupe, et bien entendu de tous les députés d’opposition qui ont tenu leur rang, qu’ils soient de gauche ou de droite. La politique n’a même plus place quand il est question des droits fondamentaux des Français. Leurs efforts ont été vains comme on pouvait le craindre mais leur engagement auprès du peuple ne sera pas oublié, et j’espère également qu’ils ne se dédiront pas.
Face à la chute du Parlement qui s’est baigné dans la fange du totalitarisme éhonté, il ne reste plus guère de pare-feu. L’hypothétique ravalement de façade du Sénat au sujet du projet de loi relève de l’utopie, les fourches caudines du Conseil constitutionnel seront aussi affûtées qu’une cuillère à soupe et la semaine prochaine un beau maroquin recouvrira la loi française la plus inique de l’histoire moderne du pays. Oui, la plus inique, la plus insupportable des lois françaises et ce n’est pas un superlatif. Demain, parce qu’ils ne seront pas admis en urgences et n’auront pas le pass, des hommes et des femmes mourront peut-être d’une méningite qui s’est présentée en mal de tête à première vue anodin, verront un diagnostic non posé sur un cancer car l’examen de contrôle n’aura pu se faire. « Vous comprenez, il n’avait pas son pass alors nous n’avons pas pu voir sa tumeur au pancréas ! » J’attends de voir quel médecin ayant signé le serment d’Hippocrate jettera à la porte un patient sans pass. Un médecin comme cela mériterait d’avoir son nom exposé à la vue de tous comme celui d’un nouveau Judas.
Cette loi est une honte absolue qu’aucun Français ne devrait approuver. Arrière-petit-fils de Juste parmi les nations, petit-fils de résistant, je suis abasourdi de voir à quel point ce pays a pu sombrer en 80 ans d’intervalle. Comment aurais-je pu imaginer entendre un jour qu’un Français serait privé d’hôpital, privé de musée, privé de bibliothèque parce qu’il ne brandit pas le pass de la honte pour entrer ? Est-ce la France ? Est-ce le pays des Lumières ? Non, c’est une parodie de France, un pays démoli entre des mains que j’ose dire criminelles. Elles ont le sang du pays qui les tâche et elles auront aussi du sang des Français.
De fait, comme il n’y aura aucun rempart institutionnel et qu’il est en même temps insupportable d’imaginer de vivre dans la nouvelle dictature française, il faut vivre dans la lutte. Avant-hier je parlais solidarité, c’est important et elle s’organise. Des listes d’établissements refusant le pass se créent, d’autres recensant des évènements conviviaux sans pass également. Des patrons proposent déjà de recruter des non-vaccinés chassés des professions où la vaccination est obligatoire. Voilà une action essentielle et bienvenue. Mais cela ne doit pas faire oublier la nécessaire lutte contre l’oppression. La vaccination obligatoire et le pass sanitaire sont absolument inacceptables. Ce jour est l’une de ces journées de lutte, mais elle ne doit pas être l’unique. Jusqu’au bout il faudra combattre, dans la rue bien sûr mais dans les mots aussi et dans l’exemple. Si l’on vous refuse dans un lieu, partez avec dignité mais rappelez à celui qui vous chasse que vous êtes comme lui et qu’en vous privant de ce lieu, il agit avec le droit mais pas avec la morale d’un homme digne. Certains, ceux qui ont une conscience réfléchiront.
Cette lutte est d’autant plus importante que l’amendement sur la durée restreinte du pass a été rejeté. Il n’y a plus de limite véritable à son application, on peut le croire d’autant mieux qu’avec des hôpitaux qui se vident, des morts qui se comptent sur les doigts d’une main et une explosion de cas bénins, la justification sanitaire de ce pass est totalement aberrante. Il n’y a pas d’épidémie, nulle crise sanitaire, et pourtant il est là et bien là ce pass de la honte. Assurément, il est bien parti pour devenir un nouveau sésame social avec la carte d’identité et il est fort possible que les Français s’y habituent et trouvent cela rassurant et finalement bien sympathique puisque « ça nous protège ». Évidemment que s’y habituer serait l’erreur criminelle à ne pas commettre. Jamais nous ne devons nous habituer à cette nouvelle normalité, comme nous ne pouvons accepter la normalité du masque au demeurant ou celle de l’évitement social qui n’a plus aucune raison d’être. Le monde entier nous en fait la démonstration, du Royaume-Uni à la Suisse en passant par la Chine elle-même qui est revenue en arrière sur la vaccination obligatoire. Il faut vivre avec la covid, et vivre avec la covid signifie vivre normalement avec elle comme on vit normalement avec la grippe ou la rhino-pharyngite. Ce n’est pas vivre en arborant son pass pour tout, en portant un masque, en faisant des airshake débiles et en risquant 15000 euros d’amende car on n’a pas rempli le cahier de rappel du restaurant. Ça, c’est vivre dans la dictature à l’installation de laquelle la covid a servi de prétexte facile.
Je l’ai annoncé sur mon compte Twitter, je l’annonce ici. Je suis historien de l’art, écrivain, je donne des conférences et je suis appelé à me déplacer pour des dédicaces ou des rencontres. Mais jamais je ne brandirai un pass de la honte dans ce pays. Cela impliquera de suspendre ou annuler tous ces évènements pour une durée indéterminée, mais il y a plus que la culture, plus que l’argent, il y a notre dignité, le reflet dans le miroir au petit matin, l’héritage familial qui nous rend responsables, et tout cela m’oblige à rester en retrait de cette société devenue infréquentable. J’ai cette chance de pouvoir me le permettre et j’ai bien conscience que tous ne le peuvent pas. Pour certains, c’est un véritable cas de conscience, mais je leur dis, vous n’êtes pas coupables, les coupables sont ceux qui vous astreignent à des choix insupportables. L’essentiel est que sous la couche de peinture, cet apparent vernis de soumission, vous n’abandonniez pas vos convictions profondes et intimes mais vous éleviez contre le régime totalitaire qui régit désormais ce pays.
En ce premier week-end de lutte, premier d’une longue série souhaitons-le et qui en appellera de plus grands encore, que le déterminisme et le courage nous animent tous. C’est dans les fondements de ce pays que nous puisons notre force, nos valeurs, et ils ont toujours porté les luttes, même les plus âpres lorsque le combat était juste. Il n’y a à l’heure d’aujourd’hui pas de combat plus juste que celui de redonner à tous les citoyens de France les mêmes droits et de rendre aux soignants sortis meurtris de la crise de 2020 leurs droits de citoyens. Le pass doit être aboli et la vaccination obligatoire abrogée car contraire à l’éthique médicale la plus fondamentale. Ne nous laissons pas tromper par les lumières des faux combattants des libertés qui prétextant lutter contre le pass réclament la vaccination obligatoire pour tous. Ils sont nombreux et fondent tout autant la lie de l’oppresseur.
Courage à tous, soyez dans la lutte, sous quelle que forme qu’elle prenne ce sera une pierre apportée à la France qu’il faut rebâtir.
Alexandre Page, écrivain, paria en son propre pays
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