Contre les affiches publicitaires
La publicité fait souvent l’objet de débats passionnés. Voilà mon avis sur celle qui nous manipule toujours plus.
Beaucoup de gens haïssent la publicité et la dénoncent comme étant un outil de manipulation de masse aux effets désastreux : consommation toujours plus forte et inutile, idéaux faussés (les filles - et les gars ! - des pubs n’existent pas dans la réalité, ils sont modifiés), pollution visuelle...
Voici quelques arguments énoncés par des professeurs de marketing pour dédiaboliser la publicité (et donc leur métier) :
- La publicité est un élément important de notre système économique basé sur la croissance, en effet, qui dit croissance dit consommation, et qui dit consommation dit publicité. De fait, notre système économique doit pousser les gens à la consommation.
- La publicité influence nos comportements, et essaie de nous cataloguer, de nous ficher pour mieux nous satisfaire. Cependant nous restons libres d’agir malgré son influence.
- La publicité permet la gratuité de beaucoup de services et le faible coût pour d’autres. Ainsi beaucoup de sites internet sont gratuits grâce à la publicité, certaines chaînes de télévision aussi, certains journaux également (20 minutes, Métro, Direct soir...), quand aux autres journaux la publicité permet d’en diminuer largement le prix. Enfin, la publicité permet même de faire des actions humanitaires (connectez-vous sur Ripple.org à l’occasion).
- La publicité est choisie par le consommateur, il peut y échapper s’il le souhaite, il lui suffit de refuser de se servir des services liés à la publicité.
Il n’y a ici qu’un argument qui me dérange outre mesure : c’est le second. Je ne crois pas que nous puissions réellement faire abstraction de la publicité et de son influence sur notre mode de consommation. Pour les autres, je crois que, s’ils étaient fondés, la publicité ne me dérangerait pas. En effet, si le consommateur est libre de vivre avec ou sans publicité, elle est un moyen de plus de payer et au lieu de sortir le porte-monnaie, on accepte qu’il y ait de la publicité. C’est en grande partie ce qui se passe aujourd’hui...
Sauf qu’il y a un hic :
Les affiches publicitaires.
Je m’explique :
La publicité donne toujours au consommateur quelque chose en échange de son visionnage. C’est, comme je l’ai dit plus haut, un moyen de paiement supplémentaire et libre de choix. Or, la publicité que l’on peut voir en se promenant en ville, ou sur le bord des routes n’est pas choisie, elle est imposée. C’est la seule forme de publicité à laquelle on ne peut pas échapper, si ce n’est en restant cloîtré chez soi. D’autre part, et c’est tout aussi révoltant, ce type de publicité n’apporte rien au citoyen qui se la voit imposée. Pas d’argent, pas de réduction des coûts, pas de service supplémentaire.
Je crois donc que les panneaux publicitaires devraient être, au nom de la liberté individuelle, interdits. Cela paraît peu faisable ? Alors ce type de publicité devrait au moins être lourdement taxé et les bénéfices issus de ces taxes reversés à l’Etat, ou directement aux citoyens de manière égale, ou encore, mais il faudrait que tout le monde soit d’accord pour cela, que cet argent soit reversé à des ONG humanitaires préalablement choisies.
17 réactions à cet article
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A ce propos, je me permets encore une fois de vous recommander la lecture de « la forêt des médias » :
Selon le Conseil de la Concurrence, le marché de l’affichage publicitaire est oligopolistique. Il est massivement verrouillé par 3 grosses boîtes : Decaux, ClearChannel et CBS, qui font de 1,5 à 3 milliards d’euros de CA mondial et ont environ 30% du marché mondial. Il est très rentable : l’affichage de la réclame « fonctionne ».
Il donne lieu traditionnellement à une exceptionnelle corruption locale. Certains marchés ont pu être renégociés à -50%. Tout le monde se doute bien que Decaux a commencé à prospérer en finançant le RPR de Chirac, maire de Paris. Mais il est devenu plus éclectique, et les conditions d’attribution du marché des vélib en échange de plus d’affichage Decaux et moins des autres sont très poétiques.
Tout ça, c’est des variantes de la « vespasienne mobile » du Topaze de Pagnol.
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Ouahou ! L’article de vieux ! Pendant que l’auteur tortille des fesses en se posant encore des questions, d’autres agissent avec courage !
Première résistance ! A Sao Paulo, la publicité est supprimée des rues !
http://www.bien-et-bio.com/blog/sao-paulo-publicite/
à-ça-ira-ça-ira !!
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Le peuple ne veux plus de publicité, c’est simple boycotté les entreprises publicitaires en allant pas travailler pour eux, boycotté les produits qu’ils vendent et le pb sera vite réglé, a moin que vous etes des attardés qui ne sachent que se plaindre ?
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Il manque juste un point important à cet article : qui finance la publicité (quelle qu’en soit la forme) : le citoyen qui par obligation achète les produits dont il a besoin pour vivre.
Où est sa liberté par rapport à la publicité ?
Peut-il soustraire du prix d’achat la part de publicité payée par le producteur, puis par le distributeur, sous prétexte qu’il ne veut pas lire les affiches ni subir les spots télévisés ?
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Ca me parait logique de faire de la pub, si on veut vendre son produit comme il faut.
Je ne sais pas où vous vivez mais j’ai remarqué que l’argent prédomine dans notre monde ( nan sérieux !! ), ok c’est triste, injuste et tout ce que vous voulez mais c’est la realité.
Alors quand des millions de personne gagnent leurs vie en faisant de la pub ( mon cas ) et en produisant le produit, le traitant etc... ils ne font que gagner leurs vie... ce ne sont pas des gens riche ni puissant mais des gens comme tout le monde qui grâce à la pub s’assure de manger, se loger... bref vivre un peu plus longtemps.
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Avant la chute du Mur, il n’y avait aucune affiche à l’ Est !
La démocratie sans doute !
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moi la publicité à la télé m’emmerde plus que l’affichage,surtout quand ça coupe un film et que ça fait perdre le fil de l’histoire et en plus c’est long ça donne l’impréssion de faire perdre son temps.J’avoue que les panneaux publicitaires j’y fait pas attention,peut ’être parce que je suis mal habitué
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Salut SystM,
Intéressant point de vue.
Prenons le problème à une échelle plus grande :
Au début, pas de pub. Puis une marque émerge grace à la pub. Elle se fait connaitre et augmente ses parts de marché. C’est le début de la pub : la réclame.
Puis la pub se généralise, devient plus insidieuse, plus omniprésente, plus créative parfois (il y a un monde entre les pubs Danone et le marketing alternatif). C’est la guerre de la pub. Et problème, car la pub a un prix. Et son prix est intégré aux produits. Donc nous payons pour cette pub, négociée à coups de millions d’euros les 30 secondes. Et comme les insectes, nous y sommes de plus en plus réfractaires mais elle nous demande de plus en plus de sacrifices.
N’oublions pas que les chaînes de TV n’améliorent pas la qualité de leurs programmes en fonction de leurs recettes. Preuve en est le bain béni de la TV réalité. Il est plus facile de vendre du shampooing ou des Big macs après une émission libérant du temps de cerveau qu’en l’occupant constructivement. Et il est plus rentable que le consommateur associe son produit à un moment de détente qu’à un reportage sur un massacre commis dans une obscure région du monde. L’auditeur est habitué à des programmes insipides, convenus, pseudo provoc ou subversifs (Cauet), à des formats courts et à une dictature de l’émotion. L’intérêt de l’annonceur n’est pas celui du citoyen ou du consommateur. D’un point de vue sociétal aussi, la pub est désastreuse.
Dans le même temps, la pub joue comme une garantie. Par exemple, tu ne veux pas acheter un ordinateur portable, qui est un véritable investissement, à une marque inconnue, qui n’aurait pas à craindre que son image soit ternie par des produits pourris. Dès lors la pub, qui devait être un moyen de se faire connaître, devient indispensable. La concurrence, favorable au consommateur, est désormais amoindrie par la pub.
Enfin, il faut savoir que de nombreuses galeries marchandes refusent de laisser s’installer des commerces qui ne sont pas franchisés. Inquiétant, non, quand on sait que leurs prix sont souvent élevés, et que l’argent à tendance à remonter vers la société qui octroie l’enseigne plutôt qu’à bénéficier au consommateur ? Par exemple, les gestes commerciaux sont intégrés à des process de fidélisation, et plus à la discrétion de l’équipe. Aucun patron de Mc Do n’a jamais payé sa tournée, même le 12 juillet 98. Et ce modèle fait tache d’huile.
Bref, la publicité est un mal. C’est par contre en effet un moindre mal. Pour s’en convaincre il suffit de comparer les images de Pyong Yang la sobre et de Séoul la criarde.
Peut être trouvera-t-on un juste équilibre ? On en est loin.
Cordialement,
Johan
PS Je suis moi aussi à l’ESC Toulouse. 2eme année, formation apprentissage. Mon mail : sediffuser(at)hotmail.fr remplace juste (at) par @.
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Je ne pense pas que l’affichage urbain ne rapporte rien à la collectivité locale. Donc, ces affiches sont également un revenu pour les communes.
Concernant la pub en général, si vous connaissez une autre combine pour faire connaître vos produits rapidement, je suis preneur !
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@ l’auteur : merci pour ce constat. En effet, on peut ne pas avoir la TV, changer de station de radio quand les pubs arrivent, mais l’affichage est obligatoirement vu. Alors oui, interdisons ou taxons. Voir le site des brigades anti-pub : http://www.bap.propagande.org/ qui eux ne se contentent pas de dénoncer mais agissent. Votre idée de taxer fortement ce type de pub est intéressante. Cela évite d’interdire, mais auto limite cette pollution visuelle.
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Les panneaux d’affichage sont une nuisance. En ville, ils gâchent le paysage.
La publicité fait monter les prix car c’est le consommateur qui la paye. L’Union Européenne est un facteur d’augmentation de la publicité avec ses lois sur la concurrence obligatoire. Des groupes comme EDF ou Gaz de France, la SNCF et France-Télécom, qui avaient une situation de monopole doivent maintenant se battre à la fois sur les coûts et sur la visibilité. A cause de nos députés, on doit subir une publicité grandissante, des prix en hausse et un service en chute libre (pensez au 12 ou à la disparition des bureaux de postes et du Calendrier des Postes).
La publicité a un rôle politique aussi important que son rôle économique. C’est elle qui sert de campagne pour le métissage obligatoire en France. J’aimerais bien comprendre pourquoi on voit rarement des gueules françaises sur les pubs mais toujours des couples mixtes ou d’autres races. Le must est une femme ayant un enfant qui n’est pas de sa race. Pourquoi la race doit-elle être toujours le thème central de la publicité ? Est-ce que cela est essentiel à la vente du produit ? Bien sûr que non. Est-ce que cela est un hasard, une coïncidence ? Bien sûr que non. Qui tire donc les ficelles de ce bourrage de crâne ? Il faudrait contrôler un peu quel groupe de maîtres à penser est en charge du message au second degré que doivent passer les publicitaires. On parle de Decaux, CBS et d’un autre mais ce ne sont sûrement pas eux qui choisissent les thèmes de fond.
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trop de publicités tue la publicité.A l’époque actuelle,on est saturée du pub,et dans la logique publicitaire on peut se poser la question de son éfficacité.A la télé,lorsqu’il y a des pubs, la majorité des gens zappe,l’affichage,on y fait plus attention,sur internet quand on a des méssages publicitaires ,on les élimine.Dans le cas ou il y aurrai un produit ou un service qui pourrai nous intérésser on le vérra pas.Je pense que le trop plein nuit à son éfficacité.
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Et des nouveaux panneaux publicitaires en veux-tu en voilà, et annimés et encore plus consommateurs d’énergie il faut aller les écouter comme ça ronfle les ventilateurs pour trefroidir tout ce matériel (consommation de 1000W par panneau contre 600W pour les panneaux rétro-éclairés actuels).
Ce sont les nouveaux panneaux avec écrans LCD de la RATP et sa régie publicitaire Métrobus équipés en Bluetooth pour transmettre des informations sur les téléphones portables des usagers et d’un capteur de visages permettant d’analyser le comportement des passants à leur insue,
les formes des visages orientés vers l’affiche, le nombre de passages devant l’écran et le temps d’exposition au message.
Alors NON on en veut pas !
Plusieurs associations ont organisé une conférence de presse le 28 janvier 2009 à Paris pour dénoncer l’invasion publicitaire, le système de vidéo-surveillance intégré et les problèmes sanitaires posés par le Bluetooth.
L’association Résistance à l’agression publicitaire a annoncé à cette occasion son intention de lancer une action en référé devant le tribunal administratif pour demander la suspension de ces panneaux au motif qu’ils contreviennent à la réglementation sur la vidéo-surveillance.
voir sur les sites suivants
- problématiques du système publicitaire :
http://www.antipub.org/
- vigilance contre le fichage et la vidéo-surveillance :
http://souriez.info/
- vigilance contre les dérives techno-sécuritaires :
http://bigbrotherawards.eu.org/
- problèmes sanitaires des technologies sans fil :
http://www.robindestoits.org/
Une analyse plus critique de ce dispositif
http://environnement.blogs.liberation.fr/noualhat/2008/12/quand-la-pub-po.html
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