Contributions à une nouvelle résistance (1)
La dépression collective due à la crise du Covid a au moins trois mérites. Le premier est de renouer avec le collectif. Nous étions des individus hostiles au groupe, nous réalisons que nous formons un groupe dont tous les individus sont également affectés. Lorsque le moi est fort il tourne autour de lui-même, lorsqu’il est faible il est forcé d’admettre qu’il dépend d’un tout. La chute collective permet précisément de réaliser qu’il y a un collectif. Le deuxième mérite est de se mettre au fait qu’on est un peuple affecté par les déterminations d’un système capitaliste. Le déni et la mauvaise foi préservés par le confort ne tiennent plus : il existe bel et bien un système de profit qui ne nous veut pas du bien. Le troisième mérite est de l’ordre de la vexation narcissique. Le mépris envers la masse avec le sentiment d’être au-dessus s’est évanoui en un décret : et hop garde à vous ! Au moins aussi bien qu’une masse de moutons. L’individu essaye de digérer qu’il est un fétu de paille au sein d’un système qui l’aliène. On croyait faire sa place, passer entre les gouttes, être plus malin. On est juste docile, peureux, lâche, influençable. L’humain occidental n’est pas ce qu’il croyait être ; ni dominant, ni superbe, encore moins efficace. Trois belles prises de conscience : la réalité non abstraite du groupe, du système et de la vanité.
La bourgeoisie est particulièrement atteinte. Elle qui croyait tenir la bride, naître d’elle-même et de son propre mérite, elle se découvre être particulièrement sujette à la panique, à l’obéissance de masse et aux manipulations les plus absurdes. Mince alors, si on m’avait dit que la culture, l’éducation, le travail, le sens moral et civique font de vous une bête particulièrement grégaire, j’aurais perdu moins de temps ! Plus on monte dans l’ascenseur social, plus on descend dans les caves de la soumission et de la délation. Comment les intellectuels avaient pu être collabos ? J’ai un début de réponse. Difficile d’idéaliser cette classe et cette culture : leurs valeurs ont définitivement chuté dans la bourse du respect. Pour les milieux d’extrêmes gauche on a pu voir également la supercherie. Pas plus tard qu’hier je lis sur une affiche « anarchiste » un laïus lyrique indigeste pour conclure en substance : on n’aime pas les masques mais on les met quand même pour la santé. Beaucoup de poésie (mauvaise), de mythes (obsolètes) et de discours rationnels (pseudo) pour finalement faire comme tout le monde, mais en râlant un peu. Ce petit râle porté au devant de la scène comme un acte révolutionnaire héroïque, résume à lui seul l’identité brillante de l’extrême gauche.
Et les GJ ? Nous sommes déprimés également. Non point que le collectif, le système et notre ego nous apparaissent subitement, au contraire nous avons renoué avec le politique, la répression et l’intelligence collective sur l’abrupt terrain. La dépression vient d’une part parce que notre élan a été brisé par le montage d’une terreur virale, et d’autre part, parce que, sans grands discours ni justifications, nous avons également eu peur. Force et honneur… perdus dans nos cordes vocales, nos voix étranglées et notre visage recouvert d’immondices.
Mais le Mouvement n’est pas mort. Au contraire il prend une teneur et une exactitude plus profondes — plus radicales même. Moment de pause afin de redonner le feu de joie dans la patience des braises. Je vais essayer de rendre compte, du mieux que je peux, de cette incandescence qui nous traverse.
- Il quarto stato
- 1901, Pellizza dai Volpedo.
Non pas convergence des luttes mais lutte en cohérence
Traversés par un grand nombre de classes sociales, les GJ, quels que soient nos errements, reste le seul mouvement cohérent aujourd’hui.
Malgré les tentatives de déstabilisation, il n’est tombé dans aucun des pièges tendus par la communication libérale. Les accusations avilissantes d’antisémitisme, sexisme, fascisme, ultra, casseurs, homophobie, anarchisme, et j’en passe, n’ont pas dévoyé le mouvement. Il est resté cohérent : non à l’oligarchie, pour une justice sociale et climatique. Il n’a pas non plus cédé aux séductions institutionnelles. Les listes électorales ont été rares et sont tombées d’elle-mêmes. Aucune récupération par les partis. Même le terrorisme n’a pas pris. Charlie démasqué. Le mouvement reste trans-communautaire, trans-partisan et véritablement anti-mondialiste. C’est d’ailleurs à l’aune de ce mouvement que les autres groupes apparaissent particulièrement pauvres de par le sectarisme de pensée et leur aptitude à la récupération. C’est bien pour cela que le gouvernement, dans l’impossibilité de récupérer ce soulèvement, malgré le sabotage médiatique d’envergure, n’a pas eu d’autre choix que la répression outrancière.
Cohérence à renforcer. La lutte des classes n’a de sens que si toutes les classes sont présentes, d’une part, et que si d’autre part, ces classes ont un socle commun de lutte. Insistons encore et toujours sur la rencontre entre les gens de différentes classes et précisons sans relâche ce socle commun. La précarité est un agent important de rassemblement. Les causes de cette précarité nous apparaissent de plus en plus clairement : le système capitaliste.
Il ne s’agit plus de prôner la convergences des luttes, mais d’aller à la racine de la lutte. Un mouvement uni plutôt qu’un collage friable. Nous avons essayé la convergence avec les syndicats, les mouvement écolos, féministes, antifascistes, souverainistes, antiracistes etc. Le résultat a été piètre, je dirai même contre-productif. A vouloir « le consensus » et « surfer sur la vague », on s’est échoué sur île déserte. On perd de notre énergie et de notre concentration. En divisant le bateau en territoires, on a oublié que c’était le même bateau. On l’a payé en guerres d’ego et de groupe, chacun voulant tirer la couverture à soi.
On sait bien que toute dégradation écologique est une conséquence d’une pratique humaine marchande, que toute précarité engendre l’accroissement des violences familiales, que le travail est un esclavage, et que, depuis les GJ et le confinement, l’acharnement et les assassinats étatiques touchent sans exception les précaires, les genres, les races, les enfants, les vieux, etc. Si l’on sait que l’oligarchie capitaliste gère toutes ces divisions dans le but d’assurer son pouvoir, on commence à entrevoir que derrière ce capitalisme, se cache la dernière étape du nihilisme : le détournement des ressources au profit d’une oligarchie financière verte 2.0. Le Capital est en train de passer de la marchandise du taux de profit à une organisation cybernétique, esclavagiste et eugéniste au service d’une minorité mafieuse et fanatisée qui s’octroie le nom de « gouvernance mondiale ».
Reprendre la lutte des classes unies contre la capital ou la lutte du peuple contre l’oligarchie, c’est donc se défaire des divisions des luttes partielles pour se rassembler dès la racine contre les forces divisionnaires et criminelles du capital. Résumons brièvement :
- Ne plus suivre le rythme, les diversions et les catégories des politiques institutionnelles.
- Ne plus suivre le rythme des syndicats et des groupes de lutte partielle (genre/race/climat/travail).
- Aller à la racine de la lutte et amplifier la cohérence.
- Etendre et compter sur nos propres forces.
L’Etat et les institutions : Impossible de s’appuyer sur l’Etat. Etant passé intégralement aux mains des marchands de la mort, il applique son programme d’exploitation et d’appauvrissement des peuples. C’est ab origine que l’Etat est fait pour favoriser une oligarchie — qu’elle soit royale, marchande ou populaire — pour favoriser mécaniquement ceux et celles qui entrent en son sein. Représentatif ou non, controlé ou non, il rompt les liens. Corruption par le pouvoir. Cooptation de l’entre-soi. Entrisme corrupteur. Carriérisme sans foi ni loi. Mécanismes de récupération. Rien ne sert de « revendiquer », « réclamer », « exiger ». Si on veut briser le mécanisme délétère, la question essentielle n’est pas celle du monde merveilleux d’une nouvelle Constitution ou d’une nouvelle République, mais celle de comprendre à partir de quoi nous pouvons créer radicalement un rapport de force décisif pour une alternative radicale.
Un groupe devient institutionnel à partir du moment où il acquiert suffisamment de pouvoir sur le marché selon les règles du marché. C’est pourquoi les Institutions privées sont main dans la main avec le public pour administrer les peuples. Un auto-entrepeneur, un fonctionnaire, un salarié ne sont pas des institutions. Le groupe des PME n’a pas le même poids que les banques et les firmes internationales dans l’expansion du Capital. Gilead, Monsanto, la BNP, GAFAM, NETU, l’Ordre des médecins, l’ENA, les Forces de l’Ordre sont des Institutions hautement responsables dans la décomposition du tissu économico-social. Il faut garder en tête que si certaines personnes des Institutions peuvent se reconnaitre à titre personnel dans une insoumission, les Institutions feront absolument tout pour réduire en miettes les soulèvements véritablement populaires. Et plus une personne monte en grade dans ces Institutions, plus elle s’identifiera à l’idéologie institutionnelle et finira par la défendre avec entêtement. On trouvera plus de résonance chez l’instituteur et le médecin de campagne que chez un Ministre ou un milliardaire.
- Abandonner tout espoir envers les Institutions afin que nos propres forces puissent se constituer.
Pour ne plus perdre de force et de concentration, évitons certains pièges :
RIC : J’ai perdu un temps fou dans les ateliers RIC. On a passé plus de soirées à considérer l’administration des élus, leurs notes de frais, les clauses de votation, bref la gestion administrative d’une démocratie participative, qu’à entamer une remise en question véritable de la structure profonde de l’Etat qui englobe les médias, les lobbies, les nombreuses structures administratives de contrôle et de coercition, la mondialisation de ces structures, l’idéologie de la marchandise et du transhumanisme. Ce n’est pas un hasard que le système médiatique a immédiatement repris le RIC : il s’agit de la gestion du peuple et non de la remise en cause fondamentale du travail, de la Loi et de l’état de droit. Le citoyen reste dans le carcan formel de la cité policière, alors que le peuple vient des tripes informelles de l’expérience vécue. Nous n’avons pas besoin d’une légitimité illusoire pour savoir ce qui est bon pour nous. Le Droit ne règle jamais rien, il ratifie un état de violence de facto. A se perdre dans les méandres constitutionnels, aucune question sérieuse n’a été posé : Voulez-vous un confinement, un vaccin, un masque, un test obligatoires ? Voulez-vous l’extension des data-center ? Voulez-vous la fin des liquidités ? Voulez-vous une fermeture des frontières ? Voulez-vous une dictature sanitaire gérée par le numérique ? Voulez-vous la privatisation de la planète ? Et même si on avait posé ces questions, qu’est-ce qu’on aurait fait ? On aurait écrit, réclamé, dressé un cahier de doléance auprès de l’Etat qui aurait fait semblant de les considérer, tout en riant sous cape : « ils croient encore en l’Etat de Droit : ouf tout va bien ». On sait, au moins depuis 2005 (référendum sur la Constitution E.U), que la voix du peuple par les urnes, par le Droit et par la Constitution compte pour nulle. On sait que l’Etat peut promulguer des règles sanitaires absurdes, sachant que le monde pris de délire collectif suivra. L’état de Droit c’est le loup qui légitime la violence sur l’agneau, c’est la coup de matraque de la raison ; et les GJ sont bien placés pour le savoir.
Souverainisme : Décoloniser l’Etat des USA et de Maastricht. Oui, très bien. Mais à aucun moment, les souverainistes n’évoquent de décoloniser la société de la monnaie, de la plus value, des hiérarchies et des Etats. Au contraire ils veulent un Etat avec une monnaie forte, beaucoup de profit, un respect pour la hiérarchie et un renforcement des colonies. Ce n’est pas hasard que ces vieilleries contre-populaires soient portées essentiellement par des personnes dans ou issues du système. Le souverainiste, comme son nom l’indique, c’est encore un souverain et un vassal, encore un nom tiré du domaine juridique de la loi et de la domination. Malgré les appels de pied faussement ouverts, le souverainiste, en plus d’être impossible dans un contexte mondial, maquille ses intentions : sortir de l’Europe capitaliste pour une France capitaliste, qu’est-ce que le peuple y gagne ? On passera d’une oligarchie à une autre. Un LBD français vaut largement un LBD américain. Nous n’avons pas besoin d’être souverainiste pour savoir que Maastricht est le quartier général des banques privées, du dollar, du complexe-militaro industriel états-unien, du pétrole saoudien, de la technologie chinoise, que la monnaie ne nous appartient pas, qu’il faille sortir de l’influence américaine et de l’abêtissement général, si on souhaite renouer avec notre réalité singulière. Nous n’avons pas besoin d’être souverainiste pour saisir que la nouvelle balkanisation passe par une déstructuration économique qui nous mène à une guerre et une misère certaines. De même, nous savons que les hiérarchies, la plus value et l’Etat ne seront jamais en notre faveur. Décolonisation jusqu’au bout, ou alors nous serons toujours les dindons de la farce : l’armée populaire courageuse qui défend les élites traitresses et profiteuses.
Immigration et eugénisme : On immigre parce qu’on ne peut plus vivre là où nous sommes et parce qu’on pense que c’est mieux ailleurs. D’un côté le capital défait un pays et de l’autre il fait croire qu’un pays riche et capitaliste est forcément meilleur. Mais aujourd’hui qu’aucune nation n’échappe à l’immigration, on réalise que le problème n’est pas l’immigré. Le problème c’est le système de libre échange des marchandises humaines qui compte sur la dérégulation du marché pour vaincre les résistances et profiter du moindre coût. Et la gauche complice sanglote sur sa mauvaise conscience pour éviter de remettre en question la souveraineté de l’Etat et le libre échange. Je n’ai besoin d’aucune légitimité charitable pour tendre spontanément ma main à un être en difficulté. On croyait échapper au FMI : l’africanisation du monde est en cours. Les programmes de restructuration économiques s’abattent sur l’Europe. La misère et les guerres s’étendent aussi vite que la concentration de richesse s’accélère. Un pauvre reste un pauvre, ici ou ailleurs. Ce n’est pas aux peuples, eux-mêmes soumis, de soutenir les stratégies migratoires fondées sur la survie, le mirage et le profit des Etats capitalistes. Au contraire il faut décoloniser à l’extérieur, à l’intérieur, en soi.
Aujourd’hui on veut nous faire croire que le malheur serait dû à la surpopulation. Détourner les responsabilités sur les immigrées, le virus, les chinois et maintenant sur les gens eux-mêmes. Quel acmé ! Nous sommes de trop, il n’y aurait pas assez de place pour tout le monde. Deux conséquences : la dévalorisation de l’existence et l’élimination de l’autre pour survivre. Pas un seul instant nous allons examiner les surproductions du Capital, la possibilité de nourrir tout le monde, la production intensive comme cause de la dégradation, de l'appauvrissement et de la pollution des sols, de l’air et de l’eau qui eux mêmes sont la cause de la baisse de la production. Le mode de production capitaliste dérègle tous les paramètres, y compris celui des populations. Ce n’est donc pas tant la surpopulation qui pose le problème qu’un rapport au monde qui ne permet aucun équilibre entre les populations et la nature.
Violence et désobéissance civile : Ces thèmes ont été construits pour rassurer les classes moyennes qui imaginent que l’instabilité vient des contestations, tandis que le système nous met tous en insécurité extrême. L’Etat avertit : « Que personne n’impose un rapport de force puisque c’est la seule chose qui pourrait faire bouger la logique libérale ! » Auto-émasculation. Auto-dressage. Mais les frontières de la violence sont mobiles. Les blocages d’autoroute et de la grande distribution sont violents : on ne peut plus ni manger ni se déplacer. L’auto-défense dans une manifestation a beau être nécessaire, elle est néanmoins violente. Personne ne veut tuer son prochain, mais que feriez-vous pour défendre vos enfants en face de ceux qui n’hésite pas à tuer ? En revanche les black blocs qui attaquent les GJ et brûlent les voitures est une violence qui ne sert qu’à renforcer la répression policière. Ces concepts ne tiennent pas un instant devant l’expérience de terrain. Ils demandent à être ré-évaluer selon les circonstances et non selon une morale préparée pour domestiquer les jeunes contestations.
Qui détermine les limites de ce qui est civile de ce qui ne l’est pas, si ce n’est l’Etat ? On tombe vite dans le terrorisme à ce compte là. Le problème n’est donc pas violence ou non violence, civile ou non civile, mais de quelle manière orienter une résistance en fonction des situations. Tout doit être possible. Une action « non-violente » civile peut être opportune, une action « violente » incivile peut être opportune, pas d’action du tout peut être opportun.
Utopies : Les utopies sont des fuites dans le temps et l’espace qui limitent les rassemblements. Je pense à l’idéologie de ces villages écolos qui se sont constitués sur la base de l’idée d’autonomie, du pas de côté, de la fuite urbaine. Un individualisme de groupe qui se révèle d’autant plus stérile que les campagnes vont être sur-investies avec le passage au virtuel et les confinements à l’improviste. Comme si le Capital n’allait pas dévaster tout ce qui existe. Ce n’est pas un hasard que nombre de ces communautés aient eu une telle indifférence et incompréhension envers les GJ. Prises dans cette forme d’ego-autonome et de vison étriquée du bio et de la nature, elles n’ont pas compris que seul un mouvement qui dépasse les fausses contradictions urbain/campagne, autonomie/collectif pourra imposer une alternative à l’extension du Capital. De manière plus loufoque, on assiste à la transplantation d’arbres sur quelques avenues comme un « acte écologique responsable », tandis qu’on entend encore, dans la grande tradition libérale de culpabilisation du consommateur, qu’il faut acheter vert. L’utopie fait un ménage parfait avec la mauvaise foi, l’ignorance du terrain et les mécanismes politico-économiques. Quand la campagne est envahit de zones industrielles, quand rien ne pousse sur ton petit terrain parce que l’air, l’eau, la terre sont viciés, quand ton porte monnaie ne te permet l’accès qu’aux pires produits, quand ton ordinateur devient de plus en plus indispensable pour communiquer, tu fais comment ? Même en haut de l’Himalaya tu seras cuit par la 19G.
Rêver d’un « Grand Soir » ou d’une sortie du capitalisme nous fait rêver l’histoire et l’humain. S’ancrer dans le Réel c’est trouver, dans notre petite vie et nos petites actions, les interstices qui nous relient à cet autre Monde qui n’est pas pour le futur. Le plaisir d’être dans un mouvement collectif suffit à lui-même. Le plaisir d’être en cohérence suffit en lui-même. Le plaisir de lutter ensemble pour une cause que l’on sait salutaire suffit en lui-même. « Ici et maintenant » plutôt que « tout le temps pour toujours » ou « un jour quelque part ». Nous n’avons pas défait le capital, mais il n’a pas non plus gagner la guerre. Tant que nous sommes là, il ne gagne pas. Les déterministes nous donnent les procédures de la fin de l’histoire, et nous font espérer trop vite ou attendre résignés.
Constituons une force qui ne se préoccupe pas de l’administration d’un futur utopique, mais des vrais débats et confrontations. Reprenons les Rond-Points et l’espace public d’une nouvelle manière. Celles et ceux qui ont vécu cela savent à quel point ces moments sont porteurs et que c’est dans de tels moments que se constituent le plus surement une alternative. C’est pourquoi la question des rassemblements est encore et de beaucoup plus essentielles que celle des utopies et des fins ultimes que l’on connait pas — si tant est qu’il y en ait une.
Complotisme : On traite de « complotiste » toute personne qui ose critiquer le système. « Ce sont des fous : ne les écoutez pas ! » Opprobre sur la pensé critique.
Le « complotiste » fait cependant deux erreurs : la première c’est de croire que des groupes réduits ont toutes les cartes en mains et la seconde c’est de chercher à définir un bouc émissaire. Il existe bien des groupes réduits et des réseaux d’influence, et les personnes de ces groupes et réseaux ont leurs lourdes responsabilités, mais elles sont avant tout les marionnettes d’un mécanisme libérale. Il suffit de les connaitre un peu pour les redimensionner : pauvreté émotive et intellectuelle, solitude noyée dans les addictions.
Il n’y a pas de bouc émissaire : nous sommes tous participatifs à des degrés divers. En ce sens le « complotiste » tombe dans la facilité, la candeur et l’agression. Le problème est beaucoup plus grave : on aura beau faire disparaitre les milliardaires, ils reviendront mécaniquement. On aura beau réguler la démocratie, elle mènera à la dictature. On aura beau contrôler les flux monétaires, le profit créera les corruptions. Chercher un bouc émissaire c’est éviter de se confronter à sa propre responsabilité, à la profondeur du mécanisme de pouvoir et c’est projeter sur l’autre sa frustration.
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Auto-Mouvement collectif et non commandement d’une élite
Faisons nous confiance ! On ne tirera rien des partis, des intellectuels, des chefs et des alliances de fortune. Les nouvelles têtes viendront du mouvement et non des Institutions ou de groupes déjà constitués. L’action et les pensées radicales sont en train de se construire à partir de l’écroulement général, et notamment des classes moyennes chutant dans la survie. En ce sens le non-leadership et l’intelligence collective des Gilets Jaunes continuent de faire leurs preuves : une résistance indomptable. Non au leadership des soi-disant experts qui en savent plus, ou du soi-disant peuple qui en a vu plus. Les cultures se mélangent en même temps que les expériences. Enfin ! L’intelligence sera celle du Réel ! Les egos se dissolvent dans l’élan collectif et chacun prend sa place. Décentralisation continue, contamination du génie. Bientôt il faudra couper la tête au monde pour arrêter la pensée et l’action vivante ; et encore : le phénix est increvable !
- Se rencontrer, se connaitre, se reconnaitre.
- Compter sur l’intelligence collective qui traverse les territoires et fleurit en chacun.
- Pas besoin de RIC, d’assemblées constituantes, de formes juridiques (Associations etc).
- Allez droit à l’essentiel pour la créer un rapport de force et une vision cohérente.
- Pas de drapeau tous les drapeaux. On s’en fout des provenances.
- Pas de leader ni de représentant. Horizontalité.
- Laisser émerger les groupes et les personnes les plus traversés par le Mouvement sans tomber dans les guerres d’ego.
- Faire la fête.
- Se reposer.
La réconciliation avec le monde et non les croyances idéologiques
L’idéologie n’est pas une vague philosophie. Elle est le socle de nos croyances. On croit en la plus-value et en la techno-science comme on croit en Dieu. A partir du moment où on ne croit plus, il s’opère un déclin. Les bourses et les marchés savent très bien qu’elles tiennent sur cette croyance en la plus-value. Les capitalistes savent très bien que leur système tient sur l’idéologie pseudo-darwiniste du progrès vers l’I.A. Mais du moment qu’on ne croit plus, on s’organise autrement ; et l’édifice que l’on pensait immortel s’écroule.
La plus-value, le travail, la technique ne sont pas une fatalité. C’est un projet de civilisation à essence totalitaire qui a un début donc une fin. On est tous pris dans la machinerie, mais à des degrés divers. On peut déterminer les degrés de participation, de colonisation, de résistance, d’alternative. La répression est bon thermomètre.
Si la plus-value et le travail concernent toutes les communautés, toutes les classes sociales et tous les peuples, la croyance en la science est de loin la plus influente. En plus d’avoir déjà détruit nombre d’écosystèmes naturels et humains, cette idéologie à pu faire que les gens se mettent volontairement sous détention au niveau mondial. Mais imaginez un instant que les gens ne croient plus, ou du moins relativisent ce qu’affirment les scientifiques officiels à propos de la pandémie. Ils sortiraient de chez eux et refuseraient la tyrannie sanitaire. A l’Etat ne resterait plus que la coercition, qui bien sur, ne suffirait pas devant une résistance massive. L’idéologie est la répression la plus efficace. Il s’agit d’en sortir sans la remplacer par un autre système, une autre croyance, une nouvelle idéologie.
Une création organique et non le dogme de l’utile
Nous ne rêvons pas de revenir à un monde sans économie, sans technique, sans objets. Nous sommes en train de changer notre rapport au monde de manière à ce que l’économie, la technique, la science ne soient plus conçues et gérées selon un mode de domination — qu’il soit marchand, religieux, militaire ou libertaire. Le Mouvement des choses, ou ce qu’on appelle la Nature, crée et innove en permanence de l’économie, des objets, des musiques, des danses, etc. Suivre ce Mouvement selon une vision holistique de la biosphère et des rapports sociaux, sans chercher à le dominer ni à le modifier par les infinis séquençages. Imaginons par exemple :
- Un développement des lowtech et non un accroissement inconsidéré des ondes.
- Une médecine qui, au lieu de se déshumaniser dans l’I.A et les expériences approximatives, s’occupe plus des causes que des symptômes, plus des personnes que des maladies, repositionne des molécules anciennes, tout en laissant la place et en renouant avec d’autres approches et d’autres traditions.
- Une économie qui, au lieu spéculer sur la création de besoins et le taux de profit, suivrait les besoins fondamentaux.
En deux mots il s’agit de vivre en dehors du dogme de l’utile afin de renouer avec une alternative organique fondamentale.
Le local c’est le global
On ne peut plus opposer le local au global. Le local sans liens avec les autres localités est condamné à mourir d’étouffement ou d’expropriation soudaine. Local veut dire revenir au réel du temps, des autres et de l’espace vécu. Global veut dire réalité de l’interdépendance intrinsèque. « Le local c’est le global » signifie revenir au réel vécu de l’interdépendance. Nous sommes foncièrement un tout cohérent non-atomisé. Les stratégies techniques, numériques et marchandes sont des courants qui homogénéisent les relations selon une réalité virtuelle d’équivalence coupée du Monde. Celle-ci brise à la fois le local et le global. Relions-nous en même temps au local, au global et au Réel. Refusons le confinement ! Le confinement c’est être isolé dans l’irréel.
Renouer avec les cultures alternatives
Nous ne sommes pas seuls ! Isolés nous sommes perdus et faibles ! La radicalité critique et les franches alternatives sont pensées et vécues depuis des siècles. Il ne s’agit pas de se cultiver, mais de redonner vie aux traditions écrites et orales. Reprendre le fil. Que la chaleur des anciens et des morts revive en nous. C’est seulement dans le brûlant de l’expérience vécue que les trésors d’une écriture se révèlent. Les vrais confrontations font reprendre tous les livres ; pour se rendre compte que nous n’avions rien lu. L’éducation et la culture c’est la glaciation de la transmission. Les artistes maudits conspuent l’art et les Institutions pour récidiver la langue insurrectionnelle. Il nous reste peu des pré-socratiques et des traditions chinoises premières mais avec ce peu, nous pouvons tout retrouver d’une intimité. Les jacqueries, les révoltes paysannes et d’esclaves, la Commune de Paris, la guerre d’Espagne, Budapest 56, mai 68 nous font entrevoir qu’une pensée critique et une société sans taux profit sont possibles. Allons rencontrer ces continents. Un livre, un art, une technique ne sont pas des traditions culturelles réservées à une bourgeoisie vaniteuse, non : ce sont des héritages à découvrir à l’aune de son vécu. La culture nous aide à comprendre les répétitions, la confrontation de terrain nous aide à voir les nouvelles formes de cette répétition.
Un exemple de culture radicale : l’U.E
Sur les Rond-Points à Marseille, nous avons étudié pendant 3 mois, à guise d’une fois par semaine, le texte de la Constitution européenne et ses applications. Nous étions sapeur-pompiers, ouvriers, auto-entrepeneurs, salariés, retraités, chômeurs, précaires, artistes.
Nous avons pu comprendre, textes et faits à l’appui, que la Constitution européenne est une imposture qui se sert de l’idée d’ « union » auprès d’une bourgeoisie hébétée, dans le but de déréguler, détourner, concentrer les richesses.
S’agissant d’une guerre non déclarée qui avance masquée, quand on tire le fil et que le rideau tombe, il faut avoir les reins solides : le dispositif d’asservissement et de criminalité est aussi bien ficelé qu’infâme.
Tirons le fil.
Le système de dette européenne fondé sur la Troïka, les accords de Bretton-Woods et les banques privées est directement issu du principe capitaliste énoncé par Rothschild : ceux qui prennent le contrôle de la monnaie prennent le contrôle sur les lois et sur les nations. On devine, suivant en cela les leçons de la crise 1929 reproduisant celle de 1848, que l’effondrement économique précipité par le confinement, engendrera de l’inflation et la disparition de la plupart des banques qui, après avoir vidées le compte de leur clients, seront absorbées par les plus grosses banques. Ces nouveaux consortiums renforcés commencent déjà à imposer leurs lois scélérates et guerrières aux peuples. L’industrie pharmaceutique participe activement à cette précipitation, parce que depuis les années 80 les conglomérats ont supplanté les laboratoires familiaux. Cette mécanique libérale n’a rien de nouveau : E.Zola décrivait déjà comment les grandes surfaces éradiquent les petit commerces.
L’OMS étant la filiale santé de l’ONU aux mains des USA, des milliardaires comme B.Gates à 25%, et de la Chine à travers son empire africain, cette organisation s’est transformée en organe de propagande au service des consortiums, des banques privées et des oligarchies transnationales. Les transferts d’argent, la recherche et l’information sont uniquement déterminés en fonction de leur projet de soumission des masses. Le terme « conflit d’intérêt » est un euphémisme.
Du côté militaire, l’OTAN n’a jamais été un « bouclier » mais seulement une structure centrale visant à vassaliser les nations européennes en imposant des ventes d’arme et un « technologisme » hors de prix.
Que l’administration états-unienne soit démocrate ou républicaine, tous les traités atlantiques sont dans cette veine : gaz, pétrole, agro-alimentaire, médicaments, surproductions (sirop de glucose, armes, industries) sont élaborés pour exproprier l’Europe soit directement, soit à travers des « alliés » (monarchies du golfe), soit encore à travers les mécanismes du libre-échange (délocalisation, défiscalisation, immigration, taux de profit).
Contrairement à ce que veut nous faire croire la gauche bien-pensante, il n’y a jamais eu aucune probabilité pour changer l’E.U à l’interne et de manière constitutionnelle : trop d’argent, trop d’intérêts, trop d’infiltrations des bureaucraties parlementaire, militaire, diplomatique, culturelle, trop de jeux de réseau, de carriérisme, trop fidélisation par les articles, commandes, voyages, conférences, trop de prestige, de diffamation et d’intoxication.
Ajoutez du côté des médias que la plupart des radios en France se trouvent sous la houlette de Médiamétrie, que toute la presse écrite est passée entre les mains des grands groupes et que ceux qui osent encore sortir du main-stream internet sont de plus en plus sujets à censure. Le suivisme pavlovien en politique extérieure (Ukraine, Libye, Mali, Syrie, Liban), en politique intérieure (manifestations télécommandées genre/race/climat) et en politique totalitaire (confinement, impositions sanitaires) n’a donc rien d’étonnant.
Une fois que l’on a compris que nos impôts, nos taxes, notre bouffe, nos déplacements, nos retraites, nos informations, notre culture et notre santé sont intégralement gérés par des capitaux privés et que ce gigantesque détournement est inscrit dans le marbre des lois, il devient difficile d’aller voter, de croire en l’Etat et en la marchandise.
Notre travail de fourmis sur les textes européens eu peu d’écho dans la fourmilière : nous n’étions pas prêt à prendre le temps de comprendre les dispositifs du Capital, de même que nous utilisions le numérique dans la plus grande innocence. Ce refus de l’histoire et du Réel nous a coûté cher. Ce qui ne tue pas rend plus fort. L’expérience du revers nous a portés à nous plonger sérieusement dans les annales et les arcanes des constructions du pouvoir et des alternatives. Un livre entre les main d’un GJ vaut mille fois plus qu’un livre entre les mains d’un intello. Celui-ci le lit, celui-là le vit.
La démocratie est morte
A chaque élection, on nous rebat les oreilles qu'il faut aller voter « contre Macron », qu’il faut « tout faire pour éviter RN », qu’on s’est « battu pour le vote » etc. Résultat : d’un côté toujours plus d’abstentions et de l’autre toujours plus de stratégies hybrides autoritaires, et ce dans tous les pays quel que soit le type de « démocratie ». Il n’y a plus rien à prôner en faveur du vote. Se retirer définitivement du faux-semblant des urnes. Pas de liste. Abstention et abandon institutionnel. Merde au système décoratif des partis. Destitution de tout ce beau monde et reset politique.
La démocratie (si jamais elle a existé) est moribonde. En amont : le coût des campagnes, le poids des firmes qui subventionnent, le jeu administratif des circonscriptions et celui des alliances, celui de l’E.U qui gère 80% des lois, l’entrisme, l’entre soi, la reproduction des « élites », etc.
En aval : les référendums refusés ou proposés à partir des questions biaisées, les partis qui copinent, les prises d’otage électorale (RN), la désinvolture face à l’abstention, les contradictions entre les discours et les actes, les médias au service de l’idéologie dominante, la diffamation et la répression tous azimuts des alternatives, etc. Que reste-t-il de nos amours ?…
Haro sur la dictature sanitaire
La crise sanitaire n’est pas sanitaire. C’est une mystification dissimulant à la fois une crise de la haute finance qui cherche à détourner les flux financiers et une restructuration 2.0 du Capitalisme qui inaugure une nouvelle forme de guerre mondiale faite aux peuples. Souvenons-nous : les Etats avaient usé des mêmes mensonges de peur et de terreur pour lancer la guerre du Golfe. Cette crise du capitale porte en elle-même toute la dictature : interdiction de rassemblements, surveillance généralisée, main mise sur les données, les comptes, les déplacements, exclusions, effondrement, restructuration économique, nouveaux types de déportations et d’emprisonnements, accaparement de l’espace de communication et de l’espace public etc. J’irai même plus loin. Les masques font une irruption totalitaire dans notre quotidien, mais si on en reste à la dénonciation, on consolidera la diversion sanitaire, faute de relier à cette question plus globale d’un mode de vie fondée sur la domination de l’homme sur la nature, d'une vie fondée sur la fragmentation de l’existence.
Même si on obtenait le retrait des obligations sanitaires, on n’aura juste retardé une dictature au nom d’un individualisme régional ; dictature qui reviendra avec plus de véhémence.
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Rond-Points internationaux
La seule force que fasse trembler le Capital ce sont les mouvements sociaux radicaux. Ces mouvements sociaux passent par une expérience commune de luttes et de solidarités. Ces expériences elles-mêmes dépendent de la possibilité de se rencontrer et donc de se rassembler. Si nous avons crus un moment que l’on pouvait faire une révolution franco-française, maintenant nous savons qu’il s’agit de :
- prendre le temps de comprendre les enjeux géopolitiques, ne pas écouter les médias et les dissociations médiatiques, écoutez nos proches qui connaissent.
- rejoindre ou à créer des médias à vocation internationale,
- échanger et voyager, de manière clandestine s’il le faut,
- suivre la vague insurrectionnelle qui va de villes en villes, de pays en pays,
- aller voir par nous-mêmes nos régions, nos villes et nos quartiers.
Communications numériques et réelles
La guerre est informative. Nous nous sommes laissés infiltrer sur le terrain, mais surtout par l’utilisation ingénue du système numérique. Nous avons du à la fois ré-évaluer ce système, sachant qu’il est soumis au contrôle, aux firmes et aux satellites, tout en se l’appropriant et en le retournant dans la mesure du possible. Dans le même mouvement nous essayons de se ré-approprier le terrain réel qui in fine décide des issus. Investir la visibilité et l’invisibilité en impliquant l’espace public tout en développant une presse alternative et des rassemblements sans presse :
- créer des rassemblements virtuels en respectant les chartres, la communication, la censure et la surveillance pour se faire connaitre au plus grand nombre.
- créer dans le numérique lui-même des rassemblements plus minoritaires, à travers les plates-formes, les encodages, les cryptages et les possibilités de confidentialités,
- sortir du numérique et revenir aux techniques mécaniques : papiers, tracts, poste, etc,
- sortir des objets et revenir aux échanges directs hors numérique et hors visibilité,
- créer un langage codé en s’inspirant par exemple des « langues elfiques » élaborées pas les joueurs vidéos.
Mouvements de terrain
En ce qui concerne les actions de terrain, on ne peut plus se contenter de pétitions, d’actions symboliques, de manifestations, de grèves épuisantes et de blocages qui s’essoufflent face à une répression inouïe. J’entrevois deux types d’actions. Le premier concerne l’humain, le second les biens :
- Blocages précis des décideurs et de leurs lieux de rassemblement : banquiers, commissaires européens, hauts cadres, fonctionnaires, MEDEF, Ministères, Bruxelles, Strasbourg, lieux de grande distribution etc. Pister les policiers, démasquer les politiques, mettre la justice sous pression.
- Comme l’humain est bien peu aujourd’hui, intervenir directement dans le sytème matériel en déjouant le traçage, en traçant les traceurs, en court-circuitant les réseaux. Organiser la neutralisation des centres de surveillance numériques (caméra, drones, etc), des antennes relais, des banques de vaccins, des data-center, des pipelines, des câbles relais sous-marins, etc.
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Conclusion provisoire
Ne rien forcer. Rester attentif et présent. Nous ne décidons rien. Comprendre les vrais enjeux, c’est déjà beaucoup dans ce climat urgentiste démoralisant. Le système ne maitrise pas tout. Tenons patiemment les braises ardentes. Résistance. Tel est notre plus grande paix et notre plus grande lutte. Les vagues de liberté peuvent jaillir de n’importe où, à n’importe quel moment ; et là il s’agit de prendre la vague. Suivre le temps c’est prendre son temps. Se déposer. Respirer. Souffler. Partager.
Tout cela ne peut reprendre vie que si notre rapport à la mort se repose de manière fondamentale. C’est là que le pouvoir viendra toujours nous chercher et nous soumettre : la mise à mort. Telle est la dernière leçon du virus : tout mouvement réel ne peut prendre vie qu’à partir d’une remise en jeu décisive de notre rapport à notre corps mortel. C’est de cette réconciliation que tout peut repartir. J’essayerai d’en donner quelques pistes dans une seconde Contribution à une nouvelle résistance (2).
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