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Accueil du site > Tribune Libre > Convention citoyenne sur la fin de vie

Convention citoyenne sur la fin de vie

 

Cela fait des années que nous interpellons les pouvoirs politiques sur la nécessité impérieuse d’organiser un "grenelle" sur la fin de vie. Légiférer pour promouvoir une loi humaniste, une loi de liberté. Loi qui permettra à chacune et à chacun de choisir d’organiser son ultime Liberté : celle de mourir en bénéficiant d’un accompagnement légal et digne vers une mort douce, librement choisie.

Une loi qui pourrait répondre au sigle suivant : IVCV (Interruption Volontaire et Consentie de la Vie). Le terme d’euthanasie étant peu approprié à cette démarche.

Une telle loi existe déjà dans de nombreux pays. Les trois pays les plus avancés en Europe étant la Hollande, la Suisse et la Belgique où 2 % de leurs morts relèvent de l'IVCV. Si un tel texte existait chez nous, cela représenterait quelque 10 000 morts chaque année. Personnes à qui on aurait donné la possibilité de choisir le jour de leur départ - dans le fond comme dans la forme - avec la plus extrême douceur.

C’est le sens de l’histoire !

Il y a vingt ans, le sujet était tabou. Essentiellement pour des motifs religieux.

Aujourd’hui, ces tabous sont largement dépassés comme le montre le dernier sondage qui fait apparaître clairement qu’une majorité de Françaises et Français­ - 96 % (2019),- sont favorables à ce type de mort, dans la dignité. 

Beaucoup d’entre vous ne manqueront pas de rappeler qu’il existe déjà une loi.

La loi dite Leonetti, du 22 avril 2005, votée dans la précipitation et l’émotion de l’affaire Imbert.

Cette loi est peu ou pas connue du corps médical. Et quand elle l’est, elle n’est pas appliquée. Tout au plus permet-elle à quelques médecins qui la connaissent, de ne pas pratiquer, quand cela n’est pas contraire à leur conscience ou à leur croyance, d’acharnement thérapeutique sur une personne mourante. Malheureusement, comme trop souvent, notre corps, en fin de vie, est à "la disposition" du médical qui décide quasiment de tout.

Prolonger la vie à tout prix, au sens premier du terme, c’est-à-dire sans compter son coût financier pour nous maintenir dans un état grabataire, parfois de longue durée, ce n’est pas notre choix.

Ce que nous réclamons, nous les adhérents et militants de l’ADMD, c’est de pouvoir avoir le droit de mourir dans la dignité, c’est-à-dire dans le strict respect de notre volonté qui est de choisir, en toute liberté, d’être accompagné dans notre ultime décision, vers une mort douce.

De nombreuses questions se posent, notamment :

* les possibles dérapages d’une telle loi ? Les lois de nos voisins hollandais, suisses et belges ont montré leur sérieux. Aucun dérapage ! Nous devons juste nous inspirer de leur texte de loi. Nos voisins ne sont pas moins intelligents que nous.

* qui accomplirait le dernier geste ? Quiconque étant habilité par la loi : médecin, infirmier / ère, spécialiste diplômé de la fin vie, etc.

* quel coût pour la Sécurité sociale ? Aucun ou plutôt : une véritable économie ! En effet, l’ensemble des experts montrent qu’aujourd’hui, notre dernière année de vie coûte le tiers de tout ce qu’ont coûté les soins durant toute notre existence. C’est-à-dire des milliers d’euros, souvent des dizaines de milliers d’euros.

Ce débat comptable, bien que difficile, ne peut pas être éludé.

Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques, en 2060, il y aura 200 000 centenaires en France. Qui prendra en compte leur souhait de mourir dans la dignité ? Qui prendra en charge le coût de leur dernière année de vie ? Alors que dans le même temps, notre Sécurité sociale demandera sûrement à nos enfants et petits-enfants de faire des économies de bout de chandelle !

C’est aujourd’hui qu’il faut réfléchir à tout cela. Pas dans 30 ans, au pied du mur !

Nous, adhérents et militants de l’ADMD ne demandons finalement pas grand-chose. Il faut juste que notre pays engage une réflexion de fond sur ce sujet. Sujet qui n’est plus aujourd’hui tabou, comme y consent l’immense majorité du pays.

C’est ce que vient de décider le Président de République.

C’était inéluctable. Prendre du retard ne sert à rien. Comme trop souvent, nous Françaises et Français, nous ferons la même chose que nos voisins, avec quelques décennies de retard.

Il est donc temps de se hâter. Sans pour autant se précipiter.

À tous ceux et celles qui adhèrent en partie, ou plus, à une telle idée, venaient avec nous. Plus nous serons nombreux et plus vite la réflexion débutera sur quelque chose de nouveau, de plus progressiste.

 

Photo : Wikipédia. (modifs faites par A. FAY)


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16 réactions à cet article    


  • confiture 7 septembre 2022 09:54

    De toutes manières c’est pratiqué dans beaucoup de pays autour de nous, donc cela se fera ici aussi.


    • zygzornifle zygzornifle 7 septembre 2022 09:54

      Avec le réchauffement plus besoin de convention ça va tomber comme des mouches .....


      • Clark Kent Thérèse Proh-Ika 7 septembre 2022 11:29

        @zygzornifle

        Et un p’tit coup de Spikevax ou de Vaxzevria, ça peut le faire aussi.


      • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 7 septembre 2022 10:33

        C’est le sens de l’histoire

        Non c’est le sens de l’histoire telle qu’elle vous a été inculqué.

        Ce qu’il faut comprendre, c’est la nécessité de l’euthanasie dans une société ou la perte de sens, le manque de contact et l’inadaptation à un mode de vie frugale poussera beaucoup d’individus dans le dégoût et le désespoir et dont il s’agira de leur faire vendre la possibilité d’une sortie en douceur pour leur épargner une vie sans issue dû à leur déficit sur leur crédit social.   

         


        • Fergus Fergus 7 septembre 2022 13:26

          Bonjour, Florian LeBaroudeur

          N’importe quoi !
          Ce n’est pas de cela qu’il s’agit, mais du choix des personnes atteintes d’une maladie grave et incurable qui provoque d’insupportables souffrances physiques et/ou psychologiques, à l’image de la maladie de Charcot* pour ne prendre que cet exemple.

          * Une maladie qui, au fil des mois et des années, entraîne une paralysie progressive qui, en fin de processus pathologique, conduit à une mort inexorable par étouffement !!!


        • Clark Kent Thérèse Proh-Ika 7 septembre 2022 15:39

          @Fergus

          la question reste celle des maladies tellement incurables que l’intéressé n’est plus qu’un légume. Dans ce cas, les « directives anticipées » seront elles suffisantes pour réaliser ses souhaits alors qu’il est inconscient et ne peut pas formuler une « demande » explicite ?


        • Fergus Fergus 7 septembre 2022 17:17

          Bonjour, Thérèse Proh-Ika

          « la question reste celle des maladies tellement incurables que l’intéressé n’est plus qu’un légume »
          La question ne se pose pas seulement pour les personnes en état végétatif, mais pour toutes celles dont l’état de déchéance est suffisamment avancé pour qu’elles en ressentent des souffrances insupportables.

          Cela dit, les « directives anticipées » sont un réel progrès car elles peuvent éviter les acharnements thérapeutiques voulus soit par les médecins, soit par des proches dont les idées sur la fin de vie sont contradictoires avec les volontés des malades.


        • troletbuse troletbuse 8 septembre 2022 00:18

          @Fergus
          Mais Fergus, le waxxin est là pour abréger leur souffrances smiley



          • ZenZoe ZenZoe 7 septembre 2022 12:06

            Je ne comprends même pas qu’il y ait débat dans le soi-disant pays des droits de l’homme à vrai dire. Chacun a la totale liberté de disposer de sa vie comme il l’entend, ou devrait ! Il ne s’agit pas d’euthanasier mémé ou pépé de force pour mettre la main sur le magot, il s’agit de respecter un droit fondamental et individuel.

            Ca n’empêche pas de mettre en place un accompagnement digne de ce nom pour aider ceux tous qui souffrent, et qui sait, pour leur permettre de choisir plutôt la vie. Mais veut-on y mettre les moyens ?


            • Lynwec 7 septembre 2022 12:33

              Ouais, ben c’est pas avec les injections ARNm que vous les aurez, vos 200 000 centenaires en 2060 .

              Les chiffres, c’est tellement pratique, en plus quand c’est de la prospective, pas besoin de la moindre preuve, une boule de cristal suffit, et le tour est joué .

              Les gens ne voient jamais les dérives possibles,voire certaines, il suffit de leur dire que c’est pour leur bien et ça passe à l’aise...

              SI j’osais...

              Ce serait peut-être mal perçu...

              Mais d’un autre côté, l’image est parlante...

              Allez, j’ose...

              « Il suffit de leur dire que c’est pour leur bien.... »

              C’était d’ailleurs une des phrases préférées d’Epstein, il me semble, du genre

              « Bouge pas, petit gars, c’est pour ton bien, ça va passer... »

              Vu le succès de l’article, je présume que le nombre de volontaires pour abréger la vie de leurs voisins (pas la leur, probablement, l’altruisme,c’est beau...) est considérable ...

              Tant d’amour réchauffe vraiment le cœur ...


              • Fergus Fergus 7 septembre 2022 13:21

                Bonjour, Aimé FAY

                100 % d’accord avec le contenu de cet article.

                Légiférer sur la fin de vie en allant au-delà du texte hypocrite d’euthanasie lente qu’est la loi Claeys-Léonetti est devenu une urgente nécessité sociétale.

                Et comme vous le soulignez, cela va dans le sens de l’histoire, sans qu’il y ait à craindre des dérives très largement fantasmées, l’exemple de nos voisins est à cet égard éloquent.


                • Clark Kent Thérèse Proh-Ika 7 septembre 2022 15:40

                  @Fergus

                  Nos voisins les moins cathos, en tous cas, parce qu’en Italie, c’est encore pire qu’en France ! La calotte sévit.


                • Fergus Fergus 7 septembre 2022 17:23

                  Bonjour, Hattori Hanzō

                  Il n’est pas question de braver la volonté du malade, mais au contraire d’y accéder par le suicide assisté !

                  Seul cas de substitution à sa volonté : s’il se trouve en état végétatif irréversible (comme Vincent Lambert) sans avoir pu formaliser son choix au préalable.


                • Lynwec 7 septembre 2022 17:48

                  @Fergus

                  Vu la chape de plomb qui entoure toute l’arnaque covidiste et les injections associées, censure aidant, on imagine aisément à quel point les dérives des lois sur l’euthanasie pourraient être empêchées par le corps médical irréprochable, largement publiées et commentées par la presse indépendante puis punies par la justice implacable et incorruptible...

                  C’est beau, la confiance, disait Kaa...


                • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 7 septembre 2022 18:00

                  En 2002, l’euthanasie a été dépénalisée en Belgique, sous certaines conditions. Ces conditions ont été revues en 2014 en vue d’étendre l’euthanasie aux mineurs.

                  La France est très en retard sur les sujets existentiels.

                  Les religions même chose.

                  Je suppose que c’est relié au catholicisme, alors que dans le nord, le protestantisme.

                  Le mariage des pasteurs protestants n’est pas un problème.

                  C’est pour cela qu’il y a encore des différences et des insanités qui apparaissent avec les enfants effectuées par les prêtres qui ont les mêmes attributs sexuels entre les jambes que n’importe qui.

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