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Accueil du site > Tribune Libre > COP 29 : Un accord à minima obtenu au forceps et qui n’aborde pas (...)
#40 des Tendances

COP 29 : Un accord à minima obtenu au forceps et qui n’aborde pas l’essentiel

La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29) s’est achevée par un engagement à verser 300 milliards de dollars par an pour aider les pays en développement à s’adapter au changement climatique à l’horizon 2035. Une somme bien inférieure à ce que ces derniers réclamaient. Mais, une fois de plus on passe à coté de l’essentiel en omettant la question démographique.

Des objectifs certes louables, mais n’est-ce pas une fois encore « un cataplasme sur une jambe de bois » ?

La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29) qui a réuni près de 200 pays à Bakou, en Azerbaïdjan, est parvenue à un accord décisif qui s’est achevée par un accord à minima au forceps. Avec un nouvel objectif en matière de financement pour aider les pays à protéger leurs populations et leurs économies contre les catastrophes climatiques, ainsi que partager les avantages de l’essor des énergies propres, cet accord devrait permettre de Tripler le financement public aux pays en développement, par rapport à l’objectif précédent, en passant de 100 milliards de dollars par an, à 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035.

L’accord de la COP 29 doit permettre aussi de s’assurer des efforts de tous les acteurs pour travailler ensemble afin d’augmenter le financement aux pays en développement, à partir de sources publiques et privées, pour atteindre un montant de 1 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035. L’accord porte également sur les marchés du carbone, que plusieurs des précédentes COP n’avaient pas pu finaliser. Ces accords aideront les pays à mettre en œuvre leurs plans d’actions climatiques plus rapidement et à moindre coût, et à progresser plus vite dans la réduction de moitié des émissions mondiales au cours de cette décennie, comme l’exige la science.

Les pays se sont également mis d’accord sur les derniers éléments qui définissent la manière dont les marchés du carbone fonctionneront dans le cadre de l’Accord de Paris, rendant les échanges de pays à pays et un mécanisme de crédits carbone pleinement opérationnels.

On peut toutefois regretter que pour ces financements par les pays riches, on ne tienne pas compte du niveau d’effort que peuvent faire certains d’entre eux pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. En 2022, les émissions mondiales de CO2 dans l’atmosphère ont atteint les 40.6 milliards de tonnes de CO2, un record qui risque d’être rapidement dépassé puisque les trajectoires prévues ne prévoient aucune baisse. Ce sont les pays les plus peuplés et industrialisés qui apparaissent en haut du classement des pays les plus pollueurs au monde. Les trois pays les plus gros émetteurs de CO2 en regard du nombre d’habitants sont donc :

La Chine responsable à hauteur de 32.9% des émissions de CO2, en grande partie dues à l’exportation de biens de consommation et à sa forte dépendance au charbon.

Les États-Unis responsables à hauteur de 12.6%

L’Inde responsable à hauteur de 7.0%.

Mais ramener les rejets de CO2 par Habitant, suivant les indications fournies en 2021, le Qatar avec 35,6 tonnes de CO2 par habitant arrivait en tête, suivi par le Bahreïn 26,7 tonnes par habitant, le Koweït 25 tonnes par habitant en 2021 et les Émirats arabes unis 21,8 tonnes par habitant. Dans ces pays, les rejets sont essentiellement dus à la production d’électricité, dont la consommation est indispensable à la climatisation qui fonctionne en permanence dans les appartements, mais pas seulement. Il est vrai que la rente du pétrole est toujours là, mais pour combien de temps encore avant que cette ressource fossile baisse et se termine ?

Par comparaison, en France, un habitant a émis en moyenne 4,7 tonnes de CO2. Connus pour ne pas faire preuve d’une grande sobriété, les Américains affichaient une moyenne de 14,9 tonnes de CO2 par habitant en 2021. Il serait donc logique que les pays du golfe et les USA cités aient un financement participatif plus élevé que la France.

Pour rappel, les émissions territoriales correspondent à celles émises sur un territorial national, tandis que l’empreinte carbone, intègre aussi les émissions associées à la consommation des habitants dans un pays (tels que les logements, les voitures), ainsi que des produits fabriqués à l’extérieur du territoire. Ainsi, si la Chine qui émet 8 tonnes de CO2 par habitant, le plus de CO2 sur son territoire provient qu’une grande partie de sa production est exportée partout dans le monde. Une partie de sa pollution atmosphérique provient aussi des délocalisations d’entreprises du monde entier qui produisent sur son territoire.

Les participants à la COP 29, comme aux précédentes devraient avoir à l’esprit que malgré tous les efforts qui peuvent être fait, ils seront insuffisants en regard de la croissance démographique et ses impacts économiques, car il faut bien se loger, se vêtir, se nourrir, se déplacer, se distraire, ce qui a un coût environnemental et énergétique. Croissance démographique constante, qu’il conviendrait de maîtriser, plutôt que de l’encourager, même si celle- ci faiblit.

Pour la reddition de comptes sur le climat au titre de la transparence et l’adaptation, des accords ont également été conclus. Toutefois, Simon Stiell nouveau Secrétaire exécutif du Secrétariat des Nations unies sur les changements climatiques a également reconnu que l’accord conclu à Bakou ne répondait pas aux attentes de toutes les Parties et qu’il restait encore beaucoup à faire l’année prochaine sur plusieurs enjeux cruciaux. « Aucun pays n’a obtenu tout ce qu’il voulait, et nous quittons Bakou avec une montagne de travail à accomplir », Les nombreux autres enjeux sur lesquels nous devons progresser ne font peut-être pas la une des journaux, mais ils sont vitaux pour des milliards de personnes. Ce n’est donc pas le moment de crier victoire, nous devons nous concentrer et redoubler d’efforts sur la route vers Belém. »

La sortie des énergies fossiles était le mot tabou de cette COP 29

La sortie des énergies fossiles n'est pas mentionnée. C'était à l’évidence le mot tabou de cette COP 29. Toute mention explicite à la « transition » vers la sortie des énergies fossiles, acquis principal de la COP 28 de Dubaï, a disparu dans la finalisation des principaux textes. Selon un négociateur Européen, c'est le reflet d'une « bataille de tous les diables » avec des pays producteurs de pétrole. Elle n'apparaît qu'implicitement dans des rappels de l'existence de l'accord adopté l'an dernier. Un texte censé renforcer sa mise en œuvre n'a finalement pas été adopté à la clôture de la COP29, après une longue bataille qui l'avait déjà en grande partie vidé de sa substance. L'une des priorités de l'Union européenne, combattue par l'Arabie saoudite, était d'obtenir un suivi annuel des efforts pour sortir du pétrole, du gaz et du charbon. Mais en vain ce fut peine perdue.

Malgré quelques résultats positifs obtenus à minima, en omettant d’évoquer la question démographique, tout cela risque de s’avérer à terme sans aucun effets.

Toutes les COP et la 29 n’y a par fait exception, en omettant la question démographique tous les avantages obtenus à minima n’auront qu’un impact insignifiant, voire nul à terme.

Si les 11 500 dernières années ont connu des conditions de vie relativement stables permettant à l’homme de sauter de la terre labourée du néolithique à la conquête spatiale. Depuis la révolution industrielle et ses évolutions, avec les explosions de plus en plus fortes de la bombe démographique, il a fallu plusieurs millénaires pour atteindre le premier milliard d’habitants et moins de deux siècles pour atteindre et dépasser les 8 milliards, dont un milliard entre 2012 et 2022 (une décennie). Si ce rythme se poursuivait ainsi, en 2050 il y aurait 11 milliards d’habitants… Et plus de 16 milliards en 2100 soit une augmentation de 10 milliards en un siècle... Si on y ajoute la perte annuelle moyenne de 100 000 km² de terres arables qui, correspond à l’étude de B. Sundquist de l’institut du Minesota, étude un peu ancienne, mais toujours d’actualité et nullement contestée par la communauté scientifique, notamment les experts du climat. C’est, par exemple, la superficie totale de la France qui disparaît tous les 5 ans et demi…En 40 ans, c’est presque la totalité de la superficie des 27 pays actuels de l’UE

Notre planète a progressivement basculé vers une situation inédite. Les traces de notre âge urbain, consumériste, chimique et nucléaire resteront des milliers, voire des millions d’années dans les archives géologiques de la planète et soumettront les sociétés Humaines à des difficultés considérables, si tant est qu’elles puissent y survivre… Dévoreur insatiable des énergies carbonées pour les lesquelles on peut prévoir, sans gros problèmes d’approvisionnement, encore 50 ans de pétrole, un peu moins pour l’uranium, une centaine d’années de gaz naturel et 200 ans de charbon environ, sans compter que leur combustion produit beaucoup de CO2. Plus ils sont hydrogénés, moins ils en émettent par unité d’énergie produite. Produire 1 kWh avec du charbon émet environ 1000 g de CO2, 750g avec du pétrole et de l’ordre de 500 g avec du gaz naturel.

Par rapport à la question démographique, il y a une règle à laquelle l’homme ne peut échapper au constat formulé par « l’essai sur le principe de population » de Thomas Malthus (économiste et pasteur Anglican 1766 – 1834). Celui-ci part du constat qu’il y a une asymétrie entre la croissance démographique et la croissance de production de ressources. La représentation mathématique de Malthus est simple : alors que la population augmente de manière géométrique 1- 2- 4- 8- 16- 32 …), les ressources n’augmentent que de façon arithmétique (1- 2- 3- 4- 5- 6 …). Plus les années passent, plus l’écart sera très important entre la démographie, l’espace territorial disponible et le stock de ressources naturelles qui ne cessent, l’un et l’autre de régresser.

Le désir d’appropriation étant le propre de l’être humain et son toujours plus qui en découle, avec une croissance démographique constante, on peut imaginer les impacts sur les ressources fossiles, dont les terres rares indispensable au numérique, aux nouvelles énergies et aux véhicules électriques, lesquels relèvent d’une aberration, quand pour déplacer une personne de 70 kg on construit un « crossover « de 2 tonnes avec 500 kg de batteries, mais aussi sur toutes les autres ressources naturelles, ainsi que sur le climat …

Pour rappel, selon les chiffres sont donnés par le « Minerals Education Coalition » : https://mineralseducationcoalition.org/mining-mineral-statistics , aujourd’hui un(e) Américain(e), comme un(e) Européen(ne), toutefois à quelques nuances près, bien que cela ne change pas réellement ces données, a une espérance de vie de plus de 80 ans.

Au niveau actuel du mode de vie de ce pays, qui est le plus élevé au niveau mondial avec celui des Européens, au cours de sa vie il va consommer : 55 tonnes de nourriture, dont il en rejettera environ 8 tonnes du à des pertes et gaspillages au foyer. 730 tonnes de pierre, sable et graviers, 29,7 tonnes de ciment, 8,7 tonnes d’argile, 9 tonnes de phosphate, 310 000 litres de pétrole, 266 tonnes de charbon, 161 000 m³ de gaz naturel, 421 kg de plomb, 304 kg de zinc, 594 kg de cuivre, 2,6 tonnes d’aluminium, 13,4 tonnes de minerais de fer, 30,7 tonnes minerais et métaux divers, dont ceux issus des terres rares, 12,9 tonnes de sel, il usera au moins 8 voitures et consommera environ 600 000 litres de carburant ( bien qu’une voiture électrique condamnée à se développer, si elle ne consomme pas directement du carburant, il faut beaucoup de pétrole pour sa fabrication). Il rejettera environ 5000 tonnes de gaz à effet de serre

Suivant cet exemple, même avec une réduction immédiate de 30 % de cette consommation, si la population Américaine augmentait de 19 millions d’habitants par décennie, comme pour la période 2012 – 2022 où elle est passée de 314 millions à 332 millions et à 346 millions en 224. A l’issue de trois décennies, on peut imaginer que le volume de consommation global sera revenu au niveau actuel en terme d’impact...Et il faudra recommencer, mais ne sera t-il pas trop tard ? Il est aussi évident que si cette réduction de 30 %, dont l’ équivalent serait partagé avec les pays les plus pauvres de manière a atténuer leur misère, si la poursuite de leur croissance démographique mondiale se poursuivait, le niveau d’impact actuel serait atteint et dépassé avant une seule décennie

Quelques autres exemples qui démontrent les effets particulièrement destructeurs des explosions récentes de la bombe démographique avec ses besoins correspondants :

Aujourd’hui, le bétail et les humains représentent 97% de la biomasse des vertébrés de la terre, alors qu’il y a 10.000 ans les humains et leurs bétails représentaient seulement 0,01% de la biomasse des vertébrés terrestres. Les humains et le bétail mangent 40% de la production annuelle de la chlorophylle terrestre. 

Nous devrons produire plus de nourriture au cours des 50 prochaines années que depuis les 500 dernières années. Pour ce faire nous avons besoin de 6 millions d'hectares de nouvelles terres agricoles chaque année. Nous perdons 12 millions d'hectares de terres agricoles chaque année uniquement en raison de la dégradation des sols. Dans 10 ans, 4 milliards de personnes seront à court d'eau douce. Aujourd'hui plus d'un milliard de personnes font plus d'un kilomètre chaque jour pour trouver de l'eau douce, souvent plus ou moins contaminée par des rejets toxiques. On estime qu’il y a 80.000 produits chimiques non testés dans l'environnement.
Les terres cultivées et les pâturages ont causé la perte de 80% de toutes les extinctions d'espèces de vertébrés terrestres. Au rythme actuel de la croissance démographique et de l’impact des pays industrialisés, l'acidification des océans doublera d'ici 2050 et triplera d'ici 2100.

Destructions effrayantes par la bombe démographique où l’homme est le seul responsable de 6e extinction des espèces qui s’annonce 

Contrairement aux cinq précédentes extinctions des espèces, pour la première fois Homo sapiens seul survivant de l’espèce des hominidés, par son nombre explosif ses besoins d’espaces et économiques est le principal, sinon le seul responsable de la sixième extinction massive des espèces.

Jusqu’à un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction, dont beaucoup « dans les prochaines décennies », selon un projet de rapport de l’ONU sur la biodiversité. Même s’il est compliqué de savoir si une espèce a définitivement disparu, comme l’oiseau redécouvert en Birmanie, il y a bel et bien des animaux que nous ne reverrons plus sur cette planète. Malheureusement, nous ne pouvons pas faire l’inventaire de toutes les espèces qui disparaissent. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains anciens animaux sont plus connus que d’autres, comme le dodo.

En plus des 8 millions d’humains morts chaque année dans le monde à cause de la pollution, 99% des Rhinocéros ont disparu depuis 1914, ainsi que 97% des Tigres. 90% des Lions ont disparu depuis 1993. 90% des tortues marines ont disparu depuis 1980.  90% des papillons monarques ont disparu depuis 1995. 90% des gros poissons marins ont disparu depuis 1950.  80% des gorilles ont disparu depuis 1955.  60% des éléphants de forêt ont disparu depuis 1970. 50% des barrières de corail mondiales ont disparu depuis 1985. 50% des poissons d'eau douce ont disparu depuis 1987. 40% des Girafes ont disparu depuis 2000. 40% du phytoplancton des océans a disparu depuis 1950. 30% des oiseaux marins ont disparu depuis 1995. 28% des animaux terrestres ont disparu depuis 1970. 28% de la totalité des animaux marins ont disparu depuis 1970.

Le cycle de l'azote est tellement altéré par nos engrais chimiques qu'il tue la vie des fleuves et des rivières et la vie des océans. Nous pulvérisons tellement d'herbicides et de pesticides que nos terres agricoles sont devenues de véritables « déserts verts ». Les cultures OGM ont détruit 90% des papillons monarques en 20 ans. 3 graines traitées aux néo-nicotinoïdes infusées dans un verre d'eau tuent un oiseau. Les Nicotinoïdes sont solubles dans l'eau. 
Les monocultures provoquent la perte des insectes par un manque de bio-diversité et des sources de pollen. La moitié de tout le soja cultivé en Amérique du Sud dans les anciennes forêts tropicales sert a nourrir les porcs consommés en Chine. 
50% des espèces de vertébrés restantes sur terre va disparaître dans les 40 prochaines années. 

La demande d'énergie devrait également plus que doubler en 50 ans.

Depuis l’entrée à pas forcé dans la 4ème révolution industrielle avec l’évolution constante du numérique, dont actuellement son nouveau pallier avec l’introduction de « l’ intelligence artificielle », toujours plus de population est synonyme de toujours plus de besoins en terres rares.Les terres rares désignent 17 métaux : le scandium, l'yttrium, et les quinze lanthanides. (Lanthane, Cérium, Praséodyme, Néodyme, Prométhium, Samarium, Europium, Gadolinium, Terbium, Dysprosium, Holmium, Erbium, Thulium, Ytterbium, et Lutécium) Ces matières minérales aux propriétés exceptionnelles sont utilisées dans la fabrication de produits de haute technologie. Avec le boom du numérique et des nouvelles technologies dites « vertes » qui ne fonctionnent pas qu'avec le soleil et le vent, elles fonctionnent aussi sur l'exploitation de minéraux rares.

Aujourd'hui, à l'échelle de l'économie mondiale, les métaux terres rares issus des terres rares (qui ne le sont pas toutes) sont considérées comme des métaux stratégiquesOn retrouve ainsi des métaux rares dans les batteries de voitures électriques et hybrides, dans les LED, les puces de smartphone, les écrans d'ordinateurs portables, les panneaux photovoltaïques, les éoliennes... L'industrie de la défense a elle aussi recours aux métaux rares dans la fabrication de capteurs de radars et sonars ou de systèmes d'armes et de ciblage pour les missiles et les drones, mais pas seulement.

Il ne faut pas oublier également que 40% d'énergie dite » verte » exigera 200% de plus de cuivre, 100% d'énergie verte exigerait 500% de plus de cuivre. Le pic de cuivre se situera en 2030-2040 (Il n'existe pas de substitut réel pour le cuivre). Nous avons extrait 50% de tout le cuivre en seulement 30 ans. 
Au niveau actuel de consommation, sans progression de la population, en 2050 nous atteindrons les pics pour l'étain, l'argent, le nickel, le zinc, le cadmium... 

L’impact écologique, de la bombe démographique est aujourd’hui toutefois inégal entre pays pauvres et pays riches

On doit certes nuancer l’impact écologiste des populations nombreuses de certains pays pauvres, notamment Africaines, il est évident que le niveau de vie d’un Malien et celui d’un Français ou d’un Américain n’impacte pas de la même manière l’environnement et les ressources fossiles. On peut imaginer et comprendre que ces populations des pays pauvres aspirent à vivre, consommer et gaspiller selon le modèle Occidental, ce qui est légitime, mais il faut qu’elles sachent que c’est impossible, de même que le modèle Occidental actuel a atteint ses limites en regard de sa croissance démographique qui se poursuivra de toute façon, même si elle faiblit.

 Le modèle occidental, mais aussi celui de puissances économiques comme la Chine, avec une population de plus en plus nombreuse combinée à un mode de vie marqué par la surconsommation et le gaspillage a évidemment un coût énergétique et environnemental très élevé, notamment en termes de consommation, d’eau, de biens manufacturés de toutes sortes, d’exploitation du sol pour l’agriculture et d’utilisation du transport. Il en découle un épuisement des ressources, modification de la composition physico-chimique du sol, des rivières, de l’atmosphère, des océans, et des mécanismes qui détériorent leur fonctionnement.

La bombe démographique nous fait entrer dans une nouvelle ère géologique.

L’influence de l’homme a atteint une ampleur, telle qu’elle précipite l’avènement d’une nouvelle ère géologique. Cette nouvelle ère c’est l’Anthropocène, où l’humanité constitue une force planétaire géologique. Depuis deux siècles, nous sommes en train de nous extraire de l’Holocène, une période interglaciaire commencée il y a plus de 10 000 ans et qui a fourni des conditions environnementales extrêmement stables, permettant le développement mondial que nous connaissons.

C’est le géochimiste et prix Nobel Paul Crutzen qui, dans un article de la revue « Nature « en 2002, a avancé la thèse que, depuis deux siècles, la Terre est entrée dans un nouvel âge géologique marqué par la capacité de l’homme à transformer l’ensemble du système Terre. Encore tout récemment, le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) annonçait sa certitude désormais quasi absolue à 95% sur l’influence humaine des changements climatiques et des pressions telluriques qu’il exerce.

Alors que cela semble échapper aux Médias, mais surtout aux responsables politiques, excepté des écologistes et quelques personnalités, la plupart des scientifiques ne cessent de l’affirmer que La terre est entrée dans une nouvelle ère environnementale : l’Anthropène. Ce qui nous arrive n’est pas une simple crise environnementale, mais une révolution d’origine Humaine.

S’il est hors de question d’imposer de façon autoritaire la baisse de la fécondité, celle-ci doit être librement choisie grâce à une pédagogie et des mesures adaptées pour aller vers une décroissance démographique choisie et la plus équitable possible. Il faut surtout veiller à ce que toute augmentation de la population soit compatible avec l’espace vital disponible. Mais aussi, outre la remise en cause totale des dispositifs qui favorisent les politiques natalistes, il est extrêmement urgent d’agir pour qu’enfin la question démographique cesse d’être un sujet tabou par les responsables politiques et les gouvernements.

Pour conclure

La COP 29, avec quelques avantages mineurs en regard de ceux qui auraient du être pris, a accouché au forceps d’un accord final à minima. Il est toutefois regrettable que la sortie des énergies fossiles n'ait pas été mentionnée dans cet accord. Comme il est regrettable, à l’instar des précédentes COP de ne pas évoquer l’essentiel avec la question démographique, quels que soient les avantages acquis, à terme tous les efforts qui peuvent être faits, ils seront insuffisants en regard de la croissance démographique et ses impacts économiques.

 


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3 réactions à cet article    


  • Julian Dalrimple-sikes Julian Dalrimple-sikes 26 novembre 10:00

    L’essentiel étant de détruire l’occident..et plus si possible, un des mensonges qui n’aborde jamais la pollution par nano particules etc ..rien de plus, rien de moins..juste un sentiment hélas profond.

    quelles energies fossiles ? ça aussi c’est bien sur du pipeau..


    • Gégène Gégène 26 novembre 10:06

      En même temps, je parierais qu’on nous dénigre ce sommet rien que parce que Aliev n’est pas le petit copain de Macron (qui a boudé le truc) smiley


      • leypanou 26 novembre 10:22

        Mais, une fois de plus on passe à coté de l’essentiel en omettant la question démographique  : c’est vrai ça, si tous les écologistes donnent l’exemple, on aura fait un grand progrès déjà smiley

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