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Accueil du site > Tribune Libre > Copenhague, lire entre les lignes

Copenhague, lire entre les lignes

L’échec juridique de Copenhague masque en fait une stratégie de construction très discrète d’une économie décarbonée aux Etats-Unis comme en Chine. En fait, ces deux pays pratiquent le rideau de fumée dans ces conférences. L’industrie américaine du photovoltaïque est en ordre de marche pour envahir le monde. Cela résulte d’une longue préparation qui ne date pas d’aujourd’hui.

La Chine et les Etats-unis continuent à refuser toute contrainte sur leur vie économique, que ce soit sociale ou environnementale. En fait, ils pratiquent le rideau de fumée car en arrière plan, ils préparent une industrie très offensive sur tout le business vert pour se garder les profits pour eux. L’exemple le plus frappant est le photovoltaïque aux Etats-Unis où le dynamisme est très fort aussi bien en technologies couches minces sur film souple qu’en technologie silicium monocristallin, polycristallin ou amorphe. Il y a une compétition féroce entre toutes ces technologies et le coût de silicium a été divisé par 5 en 6 mois. Ils sont leader mondial dans ce secteur. Sur le nucléaire, la population américaine dans sa majorité est franchement hostile. L’accident de Three mile Island a laissé des traces. Cela veut dire que même sous l’ère Bush, de nombreux laboratoires, particulièrement dans la silicone valley, avaient préparé le business vert depuis fort longtemps sans le clamer sur tous les toits, et surtout pas dans les conférences internationales. A part l’Allemagne et les pays scandinaves, et même l’Espagne, l’Europe n’a pas mis les moyens suffisants sur le business vert, nous nous sommes concentrés sur le juridique, qui n’intéresse ni les Etats-Unis, ni la Chine.

Si les choses restent en l’état, il faudra être très réactif pour s’engager dans une industrie verte performante, sous peine de devoir acheter toutes les licences à l’étranger.

Il est donc impossible d’avoir une gouvernance environnementale mondiale avec un arsenal juridique opérationnel si on ne change pas notre façon de compter les bénéfices des entreprises, la croissance du PIB et le PIB. C’est pour moi une urgence absolue. De la même manière que l’on prend en compte les coûts de non qualité dans les entreprises, il faut prendre en compte les coûts de non qualité au niveau de l’environnement et à l’échelle
mondiale. C’est un vaste défi.

En attendant, comme Corinne Lepage le disait sur une radio, la société civile et les entreprises peuvent faire beaucoup de choses à leur niveau, et pas forcément moins efficace que le développement technologique pure. On peut faire des choses pas forcément très coûteuses, et qui ont trait à l’efficacité de notre organisation sociale, en particulier en s’aidant des nouvelles technologies de l’information et de la communication sans fil. Dans ce cadre l’état français et les élus locaux ont une grande marge de manoeuvre. Le télétravail et le covoiturage, les taxis collectifs grande échelle et temps réel, l’internet de l’électricité déjà en développement en Allemagne, sont des exemples de cette organisation à mettre en place avec l’aide des NTIC. C’est là que l’Europe peut faire valoir un avantage comparatif énorme, pourvu que l’on s’y mette ensemble. Mais attention, les Etats-Unis et l’Inde sont très performants à ce niveau. Il nous faut aller vite dans notre mutation. Il nous faut être moins naïf et plus lucide.

Je crois qu’il faut vraiment rentrer dans l’économie de la coopération plus que de la compétition. Les solutions aux questions d’environnement sont fondamentalement liées à cela. Cela rejoint les solutions peu coûteuses basées sur de meilleures organisations de vie.
 

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3 réactions à cet article    


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed 11 janvier 2010 14:12

    @Auteur

    « Copenhague, lire entre les lignes »

    Mais lire aussi mes articles en attente de publication et vous comprendrez tout !

    Mohammed.


    • Croa Croa 11 janvier 2010 18:28

      Article qui commence mal mais qui finit bien :

      « il faut vraiment rentrer dans l’économie de la coopération plus que de la compétition. »

      Par ailleurs il n’y avait rien à attendre de Copenhague. Ce n’est donc pas un échec et, comme prévu, l’essentiel reste à faire si tant est qu’une occasion d’inverser l’implacable cours des choses soit possible !


      • Dominique Bied Dominique Bied 12 janvier 2010 21:53

        Pas forcément, le climat est un sujet planétaire alors que d’autres pollutions sont plus locales. Il faut un plan de progrès permanent à forte réactivité pour le climat. En sus, le climat est à l’origine de nombreux problèmes de biodiversité.

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