Copenhague, un débat sur l’identité humaine ?
De grandes et vastes et immenses interrogations planent sur le monde, l’humanité, le progrès mais ici en France, nous débattons de l’identité nationale. C’est dire si nous sommes à côté de la plaque. Toute cette énergie intellectuelle mobilisée pour finir par redécouvrir que la droite républicaine se laisse aller à quelques relents racistes, ce qui fait partie de son identité puisque, rappelons-le, c’était du temps de l’apartheid, dans les années 80, des élus de droite, dont Jacques Médecin, avaient trouvé acceptable le développement social séparé des individus de couleur noire et blanche en Afrique du Sud, pays où ils étaient convié à un voyage d’étude. Ordre et progrès disait Auguste Comte. Le progrès est de gauche, l’ordre de droite, alors ne demandons pas à la droite d’être visionnaire. La France d’après de Sarkozy ressemble à la France d’avant de Chirac et pour le dire sans détour, Sarkozy est un homme politique dont l’essence historique appartient à la Troisième République. Rien d’étonnant à ce qu’il se réfère à Mandel, Jaurès et Blum.
Par contre, Copenhague nous propulse vers des cinquante prochaines années. Et c’est sans doute l’occasion de mettre sur la table des débats hautement plus philosophiques que celui sur l’identité française. En consultant le Guardian, on lira une chronique qui tombe à propos et n’économise pas la subtilité d’esprit et l’innovation des idées. Sous la plume de George Monbiot, on peut lire un billet intitulé, « c’est plus vaste qu’un réchauffement climatique, c’est un combat pour redéfinir l’humanité ! », où quelques perspectives politiques et philosophiques sont tracées. Le temps des oppositions entre réactionnaires et progressistes, libéraux et conservateurs, est révolu ! Les anciennes divisions politiciennes appartiennent au monde d’avant, selon Monbiot. Tout ça c’est de la vieille politique de papa. Entrons dans l’ère nouvelle. Une nouvelle opposition serait en voie de naître, opposant les expansionnistes et les « restrictionnistes ». Ce néologisme traduit le substantif « restrainers », employé par l’auteur de ce billet. Mais ne jouons pas avec les mots, car on aura compris que l’opposition concerne d’un côté ceux qui ne jurent que par la croissance économie indéfinie et de l’autre, un conglomérat qui ici, se compose d’activistes anti-capitalistes prônant la décroissance et d’écologistes adhérant à l’idée d’une croissance verte, dernier avatar du pokémon philosophique ayant produit comme concepts le développement durable et le principe de précaution. Nous avons aussi les frugaux, très pragmatiques car ils transcrivent la décroissance en terme de baisse de consommation. Ce qui est du bon sens, car le pouvoir d’achat s’amenuisant, il faut bien s’adapter.
Je ne m’étendrai pas plus sur ce sujet. Qui mériterait un ouvrage entier, écrit pas une quinzaine de contributeur ou alors, un Hegel du 21ème siècle. Une chose est sûre, les ressources naturelles vont s’épuiser et donc, le modèle de développement doit être repensé. Ce fait est une vérité incontournable et indiscutable, contrairement aux lubies et autres billevesées sur le thermomètre qui monte à cause du CO2. Copenhague, c’est deux sommets. L’un est officiel, les parties s’étripent pour parvenir à un accord contraignant qu’on lancera aux médias comme s’il s’agissait d’une victoire des écolos et autres jacobins de la vertitude dont les troupes sont lancées sur le pont d’Arcole qui une fois franchi, servira de tête de pont pour bâtir la gouvernance internationale et le nouvel empire régi par l’organisation mondiale du climat. Dont le sigle est OMC. Etrange coïncidence, le symbole d’une mutation ou le climat rivalise avec l’économie. L’autre sommet de Copenhague est off. Il est quasiment absent mais il a le mérite d’avoir été posé. L’avenir du monde et de l’humanité vaut bien une méditation philosophique de grande envergure. Il faut redéfinir la place de l’homme et qui sait si une refondation philosophique de l’humain ne s’impose pas, car pour l’instant, dans le contexte anthropologique et politique actuel, on peut penser que les sociétés n’ont qu’une ou deux décennies à vivre si elles ne changent pas. Le développement actuel risque d’être inviable et aussi invivable. C’est donc cela la vraie question qu’on retiendra de Copenhague. Réduire les gaz à effet de serre ne rendra pas le monde viable. Cela ne fera que reculer de quelques années l’échéance en réduisant la consommation des ressources énergétiques.
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