Corruption, Je te vois : Quand l’UMP fornique avec le n°1 des logiciels Microsoft…
Lors de la venue du PDG de Microsoft Steve Ballmer en octobre dernier,
beaucoup s’étaient impressionnés, pour ne pas dire inquiétés, de voir
autant de pontes de l’UMP venir lécher les bottes du nouveau gourou et
ex-commercial du n°1 mondial des logiciels.
Pas sûr que l’inauguration du nouveau campus à Issy-Les-Moulineaux en
soit la seule raison. Idem pour la passion pour la high-tech puisqu’à
part Fillon, les ministres et secrétaires d’Etat sont très loin des
lubies du « geek »
boutonneux. Non il était plus à craindre que quelque chose se tramait
entre le parti fasciste au pouvoir et le rouleau compresseur
anti-concurrence.
Car pour faire venir, Christine Lagarde, Nadine Morano, Valérie
Pécresse, Fadela Amara, Patrick Devedjian, Eric Besson et Martin
Hirsch, il en fallait une de très bonne raison, plus que les
sempiternelles et risibles pitreries du Boss Ballmer.
Alors les naïfs argueront que l’ouverture du campus dans le fief du parrain des eaux de seine, André Santini, est une magnifique opportunité pour relancer l’emploi et l’ingénierie R&D française. Certes mais cela fait un peu léger et Christine Lagarde voire Devedjian auraient largement suffi.
D’autres, plus sioux, auraient pu analyser l’impact majeur sur les impôts locaux et nationaux de l’implantation d’une telle société. Que nenni puisque comme l’expliquait les 5 gusses dans le garage de la Quadrature du Net, Microsoft paye au besoin ses salariés via sa filiale irlandaise et se substitue donc à la fiscalité française.
Non la vraie raison de ce soudain intérêt pour les nouvelles technologies a trouvé son explication hier. Ainsi dans un article de PCInpact, et oui un média d’information très binaire, on apprenait que le gouvernement français conseillait le format OXML (open xml) de Microsoft, ou plutôt un deuxième format en plus de l’ODF (Open Document Format) ouvrant ainsi au leader mondial le marché de l’administration française publique pour sa suite Office 2010.
Le deal semble donc être : « j’implante mon campus R&D créant de nombreux emplois pour faire plaisir à votre populace et en échange vous m’offrez votre marché des suites bureautiques et vous fermez les yeux sur la fiscalité (de toute manière vous vous foutez du budget de votre pays !) »
Alors même que la loi prévoit des appels d’offres publiques pour assurer une équité dans le traitement des réponses d’entreprises privées, des lobbies plus ou moins puissants profitent de la vénalité des élus de la République pour influencer leurs choix et aller au besoin à l’encontre des intérêts des utilisateurs finaux et des deniers publics (l’Etat français peut-il se payer le luxe d’acheter des licences Office 10 ?).
Une situation de non-droit, certes devenue malheureusement habituelle quels que soient les partis politiques au pouvoir, mais qui doit être nécessairement éradiquée pour le bien de toutes et tous.
Si les mêmes, qui prônent la libre concurrence, se permettent de telles entraves (sic !), alors c’est la porte ouverte à tous les pratiques : des pratiques créatrices d’injustices, destructrices d’emplois, sources de pertes fiscales et dignes des pires régimes à caractère mafieux.
Un lobbying aux grosses ficelles donc qu’il convenait de souligner ici. Étrangement on retrouve les mêmes têtes de vainqueurs dès qu’il s’agit d’être sensible aux sirènes du privé. Ainsi Zdnet.fr nous apprenait dans un article du 1er octobre, que Steve Ballmer avait rencontré « les députés du groupe d’étude sur l’internet à l’Assemblée nationale, co-présidé par Patrice Martin-Lalande, député UMP de Loir-et-Cher ».
Un Mr Martin-Lalande très sensible aussi au lobby telecom, que l’on retrouve avec grand bonheur dans l’initiative d’une loi visant à interdire « aux élus de rejeter les autorisations d’implantation de ces antennes si elles satisfont les normes sanitaires internationales. » toujours dans un article de ZdNet.
Le point commun entre ses deux anecdotes ? La ville d’Issy-Les-Moulineaux, ville de toutes les magouilles, accueillant étrangement le campus de Microsoft et le centre R&D historique d’un certain France Telecom.
De là à parler de véritable mafia, il n’y a qu’un pas qu’on peut aisément franchir.
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