Corses Provocations ? Quel but ?
Corses Provocations ? Quel but ?
Depuis quelques temps une série de provocations secouent les relations entre la Corse et la France. C'est à se demander si cette série n'est pas le fruit d'une concertation médiatico politico judiciaire pour déclencher des incidents plus ou moins graves sur l’Île de Beauté.
Il y a d'abord eu la vague d'interpellations dans le cadre d'une opération anti terroriste le 6 octobre avec la mise en examen de deux avocats dont le bâtonnier de la Corse du Sud.
Les deux seuls noms divulgués aux médias nationaux étaient les leurs.
Les motifs des mises en examen se sont révélés extrêmement ténus au regard du déploiement considérable des effectifs policiers.
Puis le magazine Capital du mois d'octobre qui traite les Corses de privilégiés au même rang que les notaires, les pilotes d'Air France et les cheminots.
Profession : Corse !!!
Ce week-end c'est l'arrêté préfectoral précédent le match Nice Bastia qui est ouvertement outrageant envers toute la Corse sous des prétextes d'ordre public.
Interdire les drapeaux et insignes corses lors d'une rencontre sportive frise le racisme pour ne pas dire plus.
Un joueur bastiais déploie le drapeau de son club et cela dégénère en pugilat sur la pelouse. Les supporters niçois voulant « faire respecter la loi » édictée par le Préfet des Alpes Maritimes.
Il faut constater qu'aucune ligue anti-raciste, aucun membre du gouvernement, aucun média national ne s'est indigné de tous ces faits. Le seul qui a considéré les incidents de Nice comme étant du racisme est Pierre Menés sur le plateau de Canal Plus.
Quand Manuel Valls déclare que « l'Europe doit respecter la France » on est droit de se demander pour quelle raison la Corse et les corses sont ainsi humiliés sans aucune réaction de la part de quiconque.
Les raisons en sont peut-être purement politiques.
Les récentes élections municipales ont vu la capitale économique de l'île basculer dans le camp nationaliste et les sondages prévoient une avancée significative du vote nationaliste aux prochaines territoriales, voire une prise de contrôle de la région.
Il est plausible de penser que cela n'arrangerait pas les affaires du gouvernement.
La multiplication en si peu de temps de provocations ouvertement racistes n'a qu'un seul but : faire repartir la violence en Corse.
Cette violence ferait reculer probablement le vote nationaliste en radicalisant à nouveau une partie des indépendantistes. L'abandon de la lutte armée a été une avancée majeure et un signe de profonde maturité politique de la part des clandestins mais visiblement ça ne fait pas l'affaire du gouvernement.
Le basculement d'une région dans un camp ouvertement hostile au jacobinisme ouvrira la porte à de nombreuses remises en cause sur les plans constitutionnels et institutionnels.
Sans tomber dans la paranoïa de la théorie du complot, la simple observation de ces faits en deux semaines seulement pose problème.
Un vent mauvais souffle sur l'île.
Pour l'instant les réactions des insulaires se limitent à l’indignation sur les blogs, Facebook ou Twitter. Espérons que ça se limitera à cela, ça serait faire la part trop belle aux provocateurs.
Malheureusement le fossé se creuse avec le continent, les revendications nationalistes corses deviennent majoritaires et les humiliations successives renforcent ce sentiment d'être à la fois mal aimés, considérés à tort comme des privilégiés dans une région qui détient le record de la pauvreté (19,7%) par une revue nationale qui perçoit 207 000 euros d'aide publique en 2014 et ignorés par les bien pensants de la République.
Le drapeau corse a été considéré comme une provocation par le Préfet des Alpes Maritimes. Que se passera-t-il alors durant un derby Guingamp-Rennes ?
Va-t-on interdire les drapeaux bretons ? Ou la fleur de lys du PSG contre l'OM ?
Rappelons que le juge des référés du tribunal administratif de Nice a condamné vendredi l'État à verser 500 euros dans le cadre du recours déposé par le Sporting Club de Bastia contre l’arrêté du préfet des Alpes-Maritimes.
Christian Estrosi réclame des sanctions contre le joueur qui a brandi le drapeau en oubliant que ce symbole représente aux yeux de tous les corses leur attachement à la liberté, à leurs origines, au respect de leurs ancêtres dont tant se sont sacrifiés pour la France.
Parions que les provocations anti-corses vont continuer dans les semaines qui viennent et si par malheur un drame se déroule sur l'île les médias vont s'en emparer et cela créera une petite diversion pour faire oublier les problèmes bien réels du pays.
Le but sera atteint, noircir le sentiment identitaire insulaire et le culpabiliser pour empêcher qu'une majorité nationaliste ne s'empare à la fin 2015 des leviers de commandes de la Collectivité Territoriale Corse.
Un tel scenario causera de nombreux soucis au gouvernement central puisque les demandes basiques de cette assemblée remettront en cause non seulement la Constitution de la Vème République mais aussi le droit du sol, le droit de propriété et même, O abomination , la fiscalité.
Il n'est pas question de laisser faire ça pour un pouvoir jacobin, parce que si par malheur pour lui ces propositions sont mises en application en Corse elles pourraient remettre en cause l'ensemble de l'édifice institutionnel français et les prérogatives de nos chères élites qui nous contrôlent depuis des décennies.
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