Coup de com’ de Castaner avant les municipales : les grenades GLI-F4 ‘interdites’ après épuisement des stocks...
... et remplacées par des armes tout aussi dangereuses
Source : RT, le 27 janvier 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
La France rejoint enfin le reste de l’Europe en retirant des explosifs de son arsenal d’outils de contrôle des foules. Mais le retrait annoncé de la grenade GLI-F4, qui a mutilé plusieurs manifestants, pourrait être dû à l’épuisement des stocks.
Le GLI-F4 est une arme controversée que la police et les gendarmes français considèrent en principe comme un dernier recours avant d’utiliser des balles réelles. Le projectile de 190 grammes, qui peut être lancé à la main ou tiré à partir d’un lanceur, contient environ 30 grammes de TNT hautement explosif. Quand il explose, il produit une explosion puissante, un ‘bang’ assourdissant et un nuage de gaz lacrymogène CS.
L’explosion est ce qui présente le plus de danger, car elle peut projeter des éclats de shrapnel et blesser les personnes qui se trouveraient près du point d’impact. Plusieurs manifestants ont perdu des orteils, des doigts et des mains à cause de ces grenades, tandis que d’autres ont subi des fractures osseuses, des brûlures et d’autres traumatismes graves.
Les règles de la police sont a priori assez strictes sur la façon dont le GLI-F4 doit être déployé : un superviseur doit évaluer la situation avant d’ordonner de tirer, et l’officier qui lance la grenade doit s’assurer qu’elle atterrit à une distance sûre des personnes ciblées. Mais en pratique, dans un environnement chaotique de rue, les règles sont allégées et des manifestants sont blessés, parfois grièvement, voire défigurés ou mutilés.
🔴COMMUNIQUE AVOCATS : L’annonce faite par @CCastaner concernant le retrait des #GLIF4 ne nous semble pas relever d’une prise de conscience tardive de la dangerosité de ces armes mais d’une opération de communication dans un contexte de médiatisation des violences policières. pic.twitter.com/hIsxhkuJ9W
— Aïnoha Pascual (@Ainoha_Pascual) 26 janvier 2020
C’est donc a priori une bonne nouvelle de la part du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui a annoncé dimanche que l’arme controversée allait enfin être retirée. Sauf que « l’interdiction » est probablement plus symbolique. La mise à la retraite de la grenade est évoquée depuis des années. Le producteur, Alsetex, a cessé de les fabriquer en 2014.
En mai 2018, la police française a annoncé que le GLI-F4 ne figurait pas sur sa liste pour le réapprovisionnement des grenades. Elle avait déclaré qu’elle utiliserait les grenades restantes et basculerait ensuite vers son remplaçant prévu, le GM2L sans TNT. Après l’annonce de Castaner, le journal Libération a demandé au cabinet combien de GLI-F4 restaient dans les stocks de la police, mais n’a pas obtenu de réponse. Le Secrétaire Général du syndicat de police VIGI a qualifié l’annonce du ministre de simple opération de relations publiques avant les élections municipales.
Un groupe d’avocats a tenté d’interdire le GLI-F4, mais leur requête a été rejetée par le Conseil d’État en juillet 2019.
Ironiquement, le GLI-F4 avait été présenté comme une grenade plus sûre qu’un autre engin explosif de police fabriqué par Alsetex, la grenade OF-F1, qui a été suspendue après que l’une d’elles a tué le militant environnementaliste Rémi Fraisse lors des affrontements d’octobre 2014 au barrage de Sivens.
Son remplaçant, le GM2L, est déployé depuis début 2018. Les détracteurs des tactiques de la police française face aux manifestants estiment que la nouvelle grenade est toujours trop dangereuse. Mais au moins, le gouvernement français aura moins de lignes rouges à contourner : puisqu’il utilise un composé pyrotechnique au lieu d’explosifs puissants, le GM2L n’est pas considéré comme une arme de guerre et a moins de restrictions pour son emballage, son transport et son stockage.
Cependant, l’absence de GLI-F4 dans les rues françaises ne signifie pas que participer aux manifestations devient une entreprise sûre. D’autres outils de police, comme les projectiles en mousse LBD 40, de la taille d’une balle de golf, ont gravement blessé et mutilé des dizaines de manifestants.
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Source : RT, le 10 mars 2019
Traduction : lecridespeuples.fr
Des ophtalmologues français exigent que Macron interdise les balles en caoutchouc alors que les blessures aux yeux se propagent comme une épidémie
La France connaît une « épidémie » de blessures aux yeux alors que la police utilise à plusieurs reprises contre les foules des balles en caoutchouc LBD de la taille d’une balle de golf, selon des ophtalmologues français réputés, exhortant le Président Macron à cesser d’utiliser ces projectiles.
Alors que les manifestations des Gilets jaunes entamaient leur 17e semaine consécutive, le débat autour du recours présumé du gouvernement à une force excessive a continué de gagner du terrain. Samedi 9 mars 2019, le Journal du Dimanche a publié une lettre au Président Macron rédigée par les 35 ophtalmologistes du pays les plus renommés, dans laquelle ils affirmaient que l’utilisation par la police de balles en caoutchouc avait conduit à une « épidémie de blessures graves aux yeux ».
📢🧔🏻 Le monde entier saura que Macron écrit l’histoire de France en lettres de sang utilisant la police et le LBD 40 comme arme de terreur politique ! J’ai passé la journée avec une journaliste espagnol j’ai fait la pub à Macron ! https://t.co/2NdMrrV90S
— Jerome Rodrigues Officiel (@J_Rodrigues_Off) 19 janvier 2020
Beaucoup de gens risquent de perdre la vue, disent les médecins, laissant entendre que les lamentables développements actuels ne sont pas une coïncidence, car les balles en caoutchouc volent avec une grande force et sont souvent dirigées de manière inexacte. La lettre, qui exige « un moratoire » sur l’utilisation de balles en caoutchouc, a en fait été écrite début février, mais n’a été rendue publique qu’un mois plus tard pour s’assurer que le destinataire avait bien reçu le message, selon le journal.
La police anti-émeute française est devenue célèbre pour l’utilisation d’armes à feu portatives, connues localement sous le nom de lanceurs de balles de défense ou de Flash-Balls, en particulier lors des manifestations de Gilets Jaunes qui se déroulent depuis novembre 2018.
Le modèle actuellement déployé – nommé LBD 40 – tire des projectiles en mousse de 40 mm, à peu près la taille d’une balle de golf. Les balles en caoutchouc sont apparemment devenues le principal moyen utilisé par la police pour lutter contre les foules indisciplinées, et ont été utilisées plus de 13 000 fois, selon des responsables français.
L’arme controversée utilisée par le gouvernement a été vivement critiquée, alors que des informations faisant état de personnes perdant la vue lors d’escarmouches avec la police ont commencé à faire surface. Plus de 20 manifestants ont perdu un œil, cinq mains ont été partiellement ou entièrement arrachées et une personne a perdu l’audition à la suite d’une grenade étourdissante GLI F4 bourrée de TNT.
Le statut juridique des pistolets à balles en caoutchouc a été remis en cause à plusieurs reprises par des associations de défense des droits de l’homme et des responsables politiques en France et à l’étranger. Début février, la plus haute juridîction administrative française a cependant refusé d’interdire à la police d’utiliser les lanceurs de balles portatifs.
Le code de sécurité intérieure du pays autorise la police à recourir à la force pour disperser les foules violentes, mais uniquement lorsque aucun autre moyen ne suffit.
Mercredi, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a appelé à une « enquête approfondie » sur le recours excessif de la France à la force envers les Gilets Jaunes qui, selon ses propos, exigent un « dialogue respectueux. »
Les chiffres du gouvernement indiquent que plus de 2 000 manifestants et 1 000 policiers [sans blague] auraient été blessés depuis le début des manifestations en novembre.
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