Coupe du monde de rugby - Ou l’apologie de la violence ?
Les teigneux du clavier diront que la coupe du monde de rugby n'est rien d'autre qu'une occasion en or pour défouler le peuple de passionnés de la planète ovalie. Le rugby serait donc un sport de brutes dont l'objectif inavoué, comme tous les autres sports, aurait pour mission de faire oublier aux foules surexcitées par cet évènement planétaire, la vraie brutalité de la vie de tous les jours. Comme, l'inflation, le prix du carburant à la pompe, les désastres humanitaires des migrations, les promesses d'une fin du monde dans un enfer solaire, l'idéologie nationaliste qui ne cesse d'engendrer des guerres meurtrières, les balles perdues des trafiquants de drogue qui tuent des innocents, les enfants harcelés qui se suicident, les polémiques stériles autour d'un bout de tissu, les djihadistes qui menacent encore l'infidèle, et cerise sur le gâteau, le blabla rassurant ou défaitiste des beaux parleurs du monde politique.
Certes, nous dira-t-on d'autorité, la brutalité des rugbymans n'est que le reflet d'une société de plus en plus agressive. D'ailleurs, nous sommes tentés de croire en ces partis politiques qui, sans rire, seraient sans aucune arrière-pensée électoraliste. Ils dénoncent l'ensauvagement de la France, le dernier stade avant la « décivilisation » annoncée de notre président. Si c'est Emmanuel Macron qui le dit, comment ne pas croire en celui qui dans ses cauchemars imagine toutes les nuits le retour des gilets jaunes. Certes la société dans laquelle nous tentons de survivre entre deux élections n'a rien d'apaisée. Contrairement aux joueurs de l'ovale, le respect de l'autorité se perd, la désobéissance civile devient la règle comme à Sainte-Soline avec les sauveurs auto-proclamés de la planète.
C'était mieux avant, avant quoi ? Avant l'immigration, ou avant l'apologie des faits-divers sur les chaînes d'info en continu, constamment dans la recherche de l'horreur ensanglantée, du drame féminicide ou infanticide, de la disparition inquiétante ou du meurtre crapuleux. D'un côté, on nous montre des images affreuses, de l'autre des statistiques qui démontrent que l'insécurité serait plutôt stable. Qui nous ment le plus ? L'augmentation constante de la violence serait bien une réalité constatée par les gens. Mais, de quelles populations est-il question, celles des banlieues ou des petites villes tranquilles. Nous, citoyens experts de tout et de rien, nous le savons bien, nous observons que tous les jours, dans les rues de nos villes et nos villages, des bandits qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes. C'est bien sûr de la caricature. Selon où nous vivons, nous voyons les choses différemment..
Revenons au rugby qui n'est pas la guerre, mais peut tuer.
"Pour chaque match de rugby professionnel, 4 joueurs doivent sortir du terrain sur blessure, en moyenne.
Sans compter les fréquentes sorties temporaires pour saignement ou suspicion de commotion cérébrale… Les atteintes neurologiques de rugbymen, désormais bien documentées, sont les conséquences de l’accumulation de ces chocs violents. En 2018, une série noire au cours de laquelle 4 jeunes rugbymen français sont décédés a d’ailleurs provoqué une prise de conscience du grand public et des instances du rugby."
La coupe du monde de rugby fera certainement une très belle audience. Cela veut-il dire que les spectateurs et téléspectateurs regardent les matchs pour jouir de la violence, qu'ils jubilent à chaque "caramel, plaquage cathédrale, cravate ou fourchette ?
Pour les supporters du Rugby, encourager son équipe favorite n'est pas une banale expression du chauvinisme. Si les règles sont évolutives et complexes pour un non-initié, ce sport de combat où le joueur ne ressort jamais indemne de la mêlée, porte aussi des valeurs morales de courage de combativité et de solidarité. L'esprit d'équipe y est fondamental, pour nos bleus, se battre pour le maillot et les couleurs de son pays veut encore dire quelque chose.
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