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Accueil du site > Tribune Libre > Course océanique : A Voile... Ou à vapeur ! A quand les contrôles (...)

Course océanique : A Voile... Ou à vapeur ! A quand les contrôles antidopage ?

Mais comment font ils donc ? Ces sportifs du troisième type doivent être des Extra-Terrestres puisqu'ils passent 80 jours en mer à diriger leurs bateaux dans les quarantièmes rugissants, déconnant en vidéo-direct sur BFMTV, luttant contre les éléments, quasiment sans dormir !

C'est un sujet rarement effleuré, mais pourtant d'un intérêt majeur, surtout depuis les aveux de Lance Armstrong qui a dit s'être dopé durant ses sept Tours de France.

La course océanique au large serait-elle "chargée" par quelque substance illicite ?

Peut-être est il temps de démonter le mythe : tenir 24 ou 36 heures sans grand sommeil est certes possible, mais au delà, même avec des plages de micro-sommeil : c'est NADA !

A moins d'être un surhomme, même avec des vitamines en cocktail, je ne vois pas comment des coureurs en solitaires au large pourraient, en ayant des plages de veille de 12H00 sans vrai sommeil et des récupérations de micro sommeil pendant 12 heures toutes les 20 minutes ou toutes les heures, tenir pendant 80 jours à ce rythme...

Ce qui se dit dans les marinas, même si l'on les admire ces merveilleux voileux, c'est que les " bonbons à la menthe " pourraient avoir pris la mer, car les plages de récupération physiques ne sont pas très crédibles : un sportif de haut niveau habitué à la course au large dit même que sans plusieurs personnes de quart, le pilote automatique est un peu "chargé" ! 

Les spécialistes, qui étudient les effets nocifs de l'apnée du sommeil en milieu hospitalier, confirment que c'est proprement affolant et en tout état de cause, quasiment impossible : "cela ressemble étrangement au mode d'action des amphétamines, entre l'euphorie et la grande fatigue, récompensée ou transgressée par la prise de substances illicites...

On sait que la gestion du temps de sommeil est un élément majeur pour les navigateurs, ils sont obligés de rester de très longues heures à la barre dans des conditions très extrêmes : bruits et chocs réguliers, froid, efforts importants et violents ponctuellement. 

Les manoeuvres de guidage du bateau et de parfois sauvetage plusieurs fois par jour réclament une attention de tous les instants : selon un médecin généraliste : " je pars d'un constat évident, dans le domaine des gardes de 24 heures, en ne dormant que par périodes de 10 ou 20 minutes, ce que connaissent tous les médecins, je ne me vois pas tenir à ce rythme plus de 7 ou 8 jours... Au delà je pense que c'est physiologiquement impossible ! Et quand je vois des navigateurs tenir ce rythme durant deux ou trois mois et débarquer sans s'effondrer, je me pose des questions"...

L'usage militaire des amphétamines est bien connu, mais cet usage peut aussi être utile dans les disciplines demandant un important maintien de vigilance (Paris-Dakar, course de voile en solitaire…). Ils peuvent être associés aux benzodiazépines pour faciliter le sommeil après l'épreuve.

D'où la question : L' Agence Française Antidopage AFLD, autorité publique indépendante créée par la loi du 5 avril 2006 relative à la lutte contre le dopage et à la protection de la santé des sportifs. aura-t-elle le courage de faire passer des tests aux coureurs à la voile à la fin d'une grande épreuve, par exemple le Vendée Globe 2013 ?

La première définition légale du dopage en France date de 1965. En effet, la loi du 1er juin 1965 considère comme dopé : "Quiconque aura en vue ou au cours d'une compétition sportive, utilisé sciemment l'une des substances déterminées par le règlement d'administration publique, qui sont destinées à accroître artificiellement et passagèrement ses possibilités physiques et sont susceptibles de nuire à sa santé".

La loi du 28 juin 1989 donne une nouvelle définition du dopage : "Il est interdit à toute personne d'utiliser, au cours des compétitions et manifestations sportives organisées ou agréées par des fédérations sportives ou en vue d'y participer, les substances et les procédés qui, de nature à modifier artificiellement les capacités ou à masquer l'emploi de substances ou de procédés ayant cette propriété, sont déterminés par arrêté conjoint des ministres chargés des sports et de la santé".

La loi du 23 mars 1999 donne maintenant la définition suivante : « Le dopage est défini par la loi comme l’utilisation de substances ou de procédés de nature à modifier artificiellement les capacités d’un sportif. Font également partie du dopage les utilisations de produits ou de procédés destinés à masquer l’emploi de produits dopants. 

La liste des procédés et des substances dopantes mise à jour chaque année fait l’objet d’un arrêté conjoint des ministres chargés des sports et de la santé ».

 


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11 réactions à cet article    


  • Surya Surya 28 janvier 2013 12:14

    Cela fait longtemps que je ne m’intéresse plus à la course au large. Déjà, ça m’énervait que les bateaux portent des noms de grandes marques, et lorsque j’ai appris, naïve que j’étais, qu’une seule voile coûtait l’équivalent d’un grand et cossu appartement parisien, j’ai cessé de m’y intéresser. Tout ce fric investi juste pour battre un record de vitesse, parfois de seulement quelques minutes, c’est du délire. Je n’avais jamais pensé que les navigateurs pouvaient eux aussi se doper, comme les coureurs cyclistes, mais finalement ça ne m’étonnerait pas. On n’est même plus dans le domaine du sport à ce niveau là.
    Qu’il est loin le temps des Bernard Moitessier et autres véritables amoureux de la mer !


    • clamens 28 janvier 2013 12:28

      très cher monsieur, je suis, et skipper pro et un amoureux des drogues...et donc bien placé pour témoigner sur ce sujet...
      l utilisation d’excitant, amphétamine, cocaïne aiderai surement à encaisser la fatigue pour un temps mais par expérience, dopé son organisme ne sert qu’a repousser la fatigue et celle ci s’accumule jusqu’à un écroulement totale de l’organisme .essayer d’imaginer un skipper du Vendée globe qui s’écroulerait dans les quarantièmes rugissants, au milieu des morceaux de glace.... ça serait sa dernière défonce avant une mort certaine.
      De plus, le rythme des quarts de n’est pas propre aux coureurs du Vendée globe mais à tous les navigateurs solitaires, que ce soit en course en ou croisière, et ce depuis Joshua Slocum.(peut être dopé à la caféine )
      La question est plus de savoir si il est pertinent de comparer un tour de France cycliste à une course autour du globe.et pour y répondre, essayez de skipper sous drogue ! essayez de garder un esprit vif pendant trois mois en vous bourrant amphétamines....
      je ne pense pas que ce soit pertinent et intéressant pour finir une épreuve comme celle là !


      • coolrasta 28 janvier 2013 15:15

        quand on ignore tout d’un sujet, on se renseigne ou on se tait, un cycliste appuie sur ses pédales et c’est tout, c’est pour cela que c’est le plus gros moteur(ou le plus chargé ) qui gagne, il n’y a aucun talent a cela (les interviews de cycliste sont édifiantes d’ailleurs).
         En revanche faire marcher un bateau longtemps, dans des conditions changeantes nécessite a la fois talent, réflexion,calcul,prévision, force et forme. Je vois mal un camé tenir le coup 3 mois a se faire chahuter par les éléments et finir entier, par contre sur les transats, la question peut se poser...La mer ainsi que la montagne sont les derniers supports qui permettent a l’homme d’être authentique. A tous les petits journaliste en mal de sensationnel et qui ont le savoir absolu, bien le bonsoir.


      • bloggerfou bloggerfou 29 janvier 2013 20:22

        Salut Vincent !


      • Corinne Colas Corinne Colas 28 janvier 2013 13:11
        « ils passent 80 jours en mer à diriger leurs bateaux dans les quarantièmes rugissants » Déjà, cela commence mal avec cette phrase de néophyte !
         
        Vous lancez un faux sujet de toute façon...


        Les sources légitimes de polémique sont excédentaires en ce début d’année, pourquoi balancer des sottises sur le Vendée Globe quand manifestement, on n’a jamais fait de bateau ? 

        Pour faire mousser l’actualité sportive mais « Ce qui se dit dans les marinas... » reste dans les marinas !

         Ceux qui naviguent savent que la vie en mer induit obligatoirement un changement de rythme. Il n’y a pas que les coureurs à partir plus d’un mois en solitaire... gérer la veille s’applique à tous et sans pilule magique. Le secret : dormir chaque fois que c’est possible ! 
        Et même les courses en équipage n’empêchent pas des problèmes de sommeil car un équipier peut toujours se faire réveiller brutalement pour apporter sa contribution à une manœuvre urgente. 

        Passer de l’euphorie à la fatigue, manoeuvres maladroites, certains propos un peu « délirants » et hallucinations sont d’ailleurs le signe passager d’une mauvaise gestion des plages de sommeil, les coureurs professionnels apprennent à reconnaître cela pour rectifier le tir.

        Que des gens se « dopent » à la Juvamine ou autre produit licite pour ne pas dormir ou gérer le stress sur une certaine durée, c’est toujours possible. Prendre des cachetons illicites pour remplacer le sommeil tout au long d’une épreuve aussi longue que le Vendée Globe, ne peut mener qu’à la contre-performance au final, et surtout s’il faut une aide chimique rien que pour cela... nul doute que le voileux n’est pas bon et ne fera pas long feu. Il y a donc une sorte de sélection naturelle...

        « tenir 24 ou 36 heures sans grand sommeil est certes possible, mais au delà, même avec des plages de micro-sommeil : c’est NADA ! » Faux !

        Plutôt que de citer un médecin généraliste, je signale à votre attention que les chercheurs se sont empressés de faire des études là-dessus. 


        Extrait «  La course au large en solitaire associe un effort physique et cognitif intense et prolongé durant 10 à 100 jours dans des conditions extrêmes. Elle implique le recours à un sommeil fractionné et des périodes de repos courtes réparties sur l’ensemble du nycthémère. Ces difficultés sont évoquées pour expliquer les incidents, accidents et altérations des performances.
        Cette étude recense les stratégies mises en œuvre par neuf des meilleurs skippers de la spécialité pour préparer puis gérer ces contraintes au cours d’une course, puis suit un skipper durant une course autour du monde en solitaire et sans escale d’une durée de cent jours.

        Exemple d’une autre étude encore : http://revue.medhyg.ch/print.php3?sid=23831

        extrait :
         »Pour mieux comprendre la façon dont dorment les coureurs, nous avons fait des enregistrements par Holter EEG lors de courses comme « La Solitaire du Figaro »c et proposé des questionnaires lors de courses plus longues comme le Vendée-Globe.« 

        Et pour terminer sur le sujet de l’accusation de dopage et d’éventuels contrôles qui devraient être instaurés pour le Vendée Globe :

        1. je répète qu’on n’est pas là dans un contexte d’épreuve ponctuelle, ici la durée et le contexte rendent dangereux et inutiles l’usage des »vrais« produits dopants. Les effets néfastes sur quelqu’un seul en mer ne donnent pas envie de franchir »la ligne rouge« . Lire Dr Chauve là-dessus : »Les skippers du Vendée Globe sont-ils soumis à des contrôles antidopage ? « Bien sûr. Il y en a eu pendant les entraînements, avant le départ et il y en aura à l’arrivée. Je suis convaincu qu’il est impossible de se doper pendant trois mois. En dix ans de contrôle antidopage, je n’ai jamais connu un cas positif. Les seuls positifs l’étaient au cannabis, qui n’est pas une aide à la performance, au contraire. » (extrait de http://www.republicain-lorrain.fr/sports/2012/11/13/les-marins-sont-des-dormeurs-de-haut-niveau)

        2. Curieux de faire croire qu’il n’y a pas de contrôle en voile ???? 

        D’autant que ceux-ci ne datent pas d’hier... Exemple :

        Tout ce que je viens d’évoquer, vous le saviez car pour écrire votre phrase : « ils sont obligés de rester de très longues heures à la barre dans des conditions très extrêmes : bruits et chocs réguliers, froid, efforts importants et violents ponctuellement. »

        ..... vous vous êtes inspiré de 
        «  les concurrents sont, parfois, obligés de rester de longues heures éveillés à la barre pour effectuer des manœuvres extrêmes tout en affrontant le froid, les bruits, les vagues et bien sûr la fatigue. » tiré d’un interview du docteur Chauve cette fois sur la course du rhum : 

        Vous auriez pu aller à la conclusion  :
        « Jean-Yves Chauve, le médecin officiel de la course depuis 1986. « Sincèrement, je ne serai pas étonné que certains aient déjà essayé. Mais, en utilisant ces stimulants, les concurrents risquent de déstructurer leur sommeil et devenir complètement dépendant de la chimie. Je pense qu’ à court terme cela pourrait les aider. En revanche, sur le long terme les conséquences seraient catastrophiques. » Le docteur reste, ainsi, très serein : « On fait régulièrement des contrôles anti-dopage, il y en a eu à l’arrivée de la Route du Rhum. Ces dix dernières années, par exemple, il n’y a jamais eu le moindre contrôle positif. Je ne suis pas inquiet », conclut-il. »

        • Corinne Colas Corinne Colas 28 janvier 2013 22:19
          A méditer :
          « ...Enfin faut ajouter que ce sport est beau, qu’il n’écrase pas les enfants sur le bord des routes comme le Dakar, qu’il est un modèle du point de vue du travail d’équipe et de la solidarité entre les hommes, et que les performances exceptionnelles de François Gabart, Le Cleach et de tous les autres navigateurs encore en course sont des exemples de courage, de ténacité et de persévérance pour la jeunesse qui contrebalancent un peu l’imbécillité de tous ceux qui se plaignent sans arrêt sans rien faire par eux-mêmes »

          et 100 % d’accord bien sûr ! C’est même plus qu’un sport... un mode de vie pour quelques uns encore.

          Sinon oui mon cousin décédé s’appelait Alain Colas mais il est né plus de 20 ans après notre navigateur célèbre et a disparu à Canberra (Australie) non en mer ! Paix à son âme...

        • Radix Radix 28 janvier 2013 14:06

          Bonjour

          Il est toujours dangereux de pontifier sur un sujet dont on ignore absolument tout !

          Rien que cette phrase : " ils sont obligés de rester de très longues heures à la barre dans des conditions très extrêmes : bruits et chocs réguliers, froid, efforts importants et violents ponctuellement." est totalement fausse, ils ne barrent pratiquement jamais, c’est le pilote automatique qui s’en charge.

          Bernard Stamm a été obligé d’abandonner car il n’avait plus d’énergie pour alimenter son pilote !

          Ridicule 

          Radix


          • TSS 28 janvier 2013 18:03

            A part faire marcher le bateau ils ne calculent plus grand chose ! ils ont à leur disposition

             1 ou plusieurs routeurs !

            Je reste de l’avis d’ E.Tabarly qui etait contre les routeurs et plus generalement contre toutes

            liaisons radio ... !!


            • Automates Intelligents (JP Baquiast) 28 janvier 2013 21:54

              Ayant beaucoup navigué, seul ou avec des équipiers, je peux vous dire que l’organisme humain s’adapte parfaitement à la vie océanique. Ceci pendant des semaines et même avec quelques dizaines de minutes de sommeil par jour. Le cas mériterait d’être étudié scientifiquement. Ceci tient peut-être à la présence en nous de gènes partagés avec d’autres mammifères marins.
              Certains apnéistes disent la même chose d’exploits tout différents, mais tout aussi surprenants.
              Rappelez vous : il y a les vivants, les morts et ceux qui naviguent. Hay los vivantes, los muertos y los que navigan


              • bloggerfou bloggerfou 29 janvier 2013 20:18

                Chers amis de la voile et de la course au large...


                Je n’ai pas voulu polémiquer outrageusement sur le sujet, et étant moi même un « voileu », j’ai eu l’habitude de longs quarts durant parfois de longues périodes en navigation.
                Il est vrai que le docteur Chauvé est celui que j’ai cité, mais malheureusement, il n’y a pas que lui.
                Lorsqu’un médecin spécialiste du sommeil vous interpelle et vous dit, toi qui est journaliste, comment peux-tu m’expliquer cela ? Physiologiquement les choses me paraissent poser problème !
                J’aime ce sport par dessus tout et un jour certainement, j’irais moi aussi en mer sans beaucoup poser les pieds à terre... J’aimais par dessus tout des gens comme Alain Colas et Eric Tabarly.

                Je ne veux dénigrer personne : mais comment faire une compétition totale de tous les instants avec l’attention que cela requiert et battre toujours plus loin des records de vitesse, de durée, de non sommeil, de présence physique et d’interprétation logique pour faire avancer un bateau au maximum durant... Moins de 80 jours !
                J’aimerais vraiment qu’il y ait des contrôles antidopage et si rien n’est prouvé, je ferais mon méa-culpa...

                • Radix Radix 29 janvier 2013 22:03

                  Bonsoir Bloggerfou

                  Vous pouvez faire votre « Mea-culpa », car les contrôles anti-dopage existent depuis longtemps... Comme les intervenants ci-dessus l’on dit !

                  La course la plus surveillée est celle du Figaro, les étapes sont courtes (deux ou trois jours de mer) et c’est là où le dopage pourrait exister et jusque là néant !

                  Pour le Vendée Globe, comme l’on dit les posts ci-dessus, ce serait carrément suicidaires pour les skippers
                  Ma femme, sujette au mal de mer, prenait en course un médicament qui lui donnait une euphorie dangereuse pour la conduite d’un voilier, alors un dopant !

                  J’ai essayé l’entraînement au micro-sommeil et ça marche !

                  Un quart d’heure de sommeil profond égale, dans mon cas, à huit heures de repos. La difficulté consiste à déterminer le moment exact ou il faut s’y plonger.

                  Radix

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